Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Embuscade après français

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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyMar 9 Sep - 20:03

Anna – Laura, dépêche-toi, on va être en retard !

Laura – Oui, oui, j’arr… M**** ! Allez-y, je vous rejoins !

Laura s’agenouilla pour récupérer ses affaires étalées sur le sol. Son sac s’était déchiré, usé à force de porter livres et cahiers depuis le début de l’année. Bah, ça devait arriver un jour ou l’autre, ce n’était pas un drame ! S’excusant auprès du professeur de français, répétant qu’elle se dépêchait de sortir pour ne pas gêner, la collégienne se contenta de ramasser tous ses livres en les entassant dans ses bras avec le sac déchiré par souci d’efficacité. Saluant Monsieur Verrau en sortant, elle referma la porte derrière elle en pressant le pas… et se heurta à trois murs de brique. Des élèves plus grands et gros, plus forts aussi, qui n’avaient pas bougé d’un pouce dans la collision. Laura se retrouva par terre et leva la tête vers les personnes qu’elle avait bousculées en bafouillant :

Laura – Je… Désolée, je ne vous avais pas vus, je… Pardon.

Elle n’avait pas le temps de donner plus d’explications, il fallait absolument qu’elle aille à son prochain cours et qu’elle mette le turbo. L’adolescente entreprit de ramasser ses affaires lorsque deux mains dures et fermes la saisirent par le col en la plaquant contre le mur. Les lycéens. Ils l’entouraient, à présent, d’un même regard furieux et déterminé, la dévisageant sans la lâcher alors que Laura continuait à se débattre sans parvenir à les atteindre.

Lycéen n°1 – Ne serait-ce pas la petite Karinof, la sœur de cet emmerdeur qui nous aura empêchés de sortir durant des mois ?

Lycéen n°2 – Si si, c’est elle !

Laura ne répondit rien, se sentant blêmir. Les choses tournaient mal. Très mal. Et personne n’était là, encore… Inutile de répondre aux questions qu’ils enchaînaient, elle savait qu’ils avaient une idée précise en tête et qu’ils ne la lâcheraient qu’une fois cette idée accomplie. Elle pinça les lèvres en se remémorant tout ce que lui avait déjà dit Jasper par le passé, tout ce qu’elle avait appris au cours de Monsieur Nakajima. Petit problème, Laura n’avait jamais réussi à terrasser des élèves plus forts, grands, et gros qu’elle… Sauf par chance. Le troisième lycéen, qui n’avait pas encore parlé mais qui la tenait fermement, s’adressa alors à elle :

Lycéen n°3 – Tu vas empêcher ton frère de faire des conneries ! On est tranquilles depuis qu’il s’est calmé, on peut même sortir !

Laura – Ce n’est pas moi qui décide, et je ne l’empêcherai pas de faire quoi que ce soit. Au moins, il bouge, lui !

Laura était dos au mur, droite et raide comme un i, en face de trois lycéens bien plus grands et plus âgés qu’elle. Décrite comme cela, la situation était légèrement dramatique, résumée en quelques mots. Elle voyait difficilement comment s’en sortir mais refusait de céder à la panique, elle devait résister, faire preuve de courage et ne pas plier devant des élèves idiots comme leurs pieds. Elle ne voulait pas. Jasper résistait bien face à leur père, alors pourquoi Laura ne serait-elle pas capable d’en faire autant ? Seulement, cette technique était légèrement plus dangereuse et énervante pour « l’adversaire ».

Lycéen n°2 – Parce que tu te crois maligne, en plus ?

Laura – Bien plus que vous, oui, vu que vous vous attaquez à plus petit que vous.

Ce furent les paroles de trop. Laura sentit une première gifle, puis une deuxième, et les mains la lâchèrent enfin en la laissant lamentablement tomber à terre. Elle pensait que ce n’était pas cher payé pour tenir tête à des lycéens. Cependant, ils ne s’arrêtèrent pas à là… Un autre coup, de pied sans doute, fut frappé au niveau de l’estomac, alors que d’autres mains lui tenaient la tête par les cheveux. Instinctivement, Laura avait porté ses mains à ses cheveux puis, lorsqu’ils la lâchèrent enfin, elle se recroquevilla sur elle-même sous la pluie d’autres coups qui n’atteignaient jamais son visage. Faire mal sans laisser de traces visibles… Pas sûr qu’elle se soit heurtée à ces lycéens « par hasard », finalement.

Laura ne bougeait pas, attendant simplement mais ne pouvant pas retenir les larmes ou les cris parfois, espérant sincèrement qu’un adulte ou quelqu’un de plus grand vienne la sauver. C’était lâche, idiot, tout ce que l’on veut, mais elle n’était pas forte et devait bien s’y résoudre. Ses prières furent alors exhaussées car la collégienne entendit la voix familière de Monsieur Verrau au loin qui fit détaler les trois lycéens, leurs rires rauques résonnant encore dans le couloir. Laura ne bougea pas, cependant, ayant trop peur de constater les dégâts, ou trop peur qu’ils reviennent, ou encore que ce soit une blague et qu’un autre élève était en train de les rejoindre.
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MessageSujet: Re: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyVen 12 Sep - 14:20

Le résultat du dernier devoir n'avait vraiment pas été fameux... Edouard distribua ses copies, avec les commentaires en prime, sans pouvoir cacher qu'il était déçu. Cette classe fournissait d'ordinaire de biens meilleurs résultats, mais là, soit ils n'avaient pas appris leurs cours, soient ils n'avaient pas eu envie de se donner la peine de réfléchir. Edouard savait très bien pourquoi, c'était pareil chaque année, au mois d'Avril, dans cette école, et pour toutes les classes. Le voyage scolaire se préparait, et les vacances aussi. Résultat, tous les élèves n'avaient plus que ces deux choses en tête, et en occultaient le reste, tels que devoirs à faire, révisions, leçons à apprendre, dossiers à rendre, exposés à préparer, travaux de groupes, et ainsi de suite. Edouard soupira légèrement en lisant à une élève ce qu'il lui avait écrit comme commentaire sur son devoir, avant de lui rendre la feuille. Il ne fallait pas se relâcher, voyage ou pas voyage ! Et il aimerait que ses élèves le comprennent ! Il y a un temps pour s'amuser, et un temps pour travailler, mais il ne faut pas mélanger les deux.

– Je sais que vous avez l'esprit ailleurs, dit-il en retournant à son bureau, mais je vous rappelle que les examens débutent en Juin ! C'est votre passage en année supérieure qui va s'y jouer. Or, pour avoir un bon dossier, il faut rester concentré jusqu'au bout.

Ce genre de discours était certes rabat-joie pour les élèves, mais il n'en restait pas moins essentiel. La cloche sonna juste après qu'il ait fait noter à la classe le travail à faire pour la prochaine fois. L'agitation habituelle s'empara aussitôt de la classe, qui se leva et rangea trousses et cahiers pour se rendre au cours suivant. Edouard essuya le grand tableau noir, saluant ses élèves et rappelant à certains de réajuster leur uniforme.

– Et en silence ! souffla-t-il d'un ton blasé à deux filles qui sortirent en gloussant comme des poules.

Un bruit de déchirure lui fit tourner le nez. Le sac de la petite Karinof s'était largement déchirée. Elle récupéra ses affaires en s'excusant mille fois, comme si c'était grave. Il retint un soupir, rangeant lui aussi ses affaires. Il avait une heure de creux, à présent, et pourra en profiter pour travailler les petits ateliers qu'il devra donner lors du voyage. Chaque professeurs devaient en préparer quelqu'un, d'une demie-heure, qu'ils feront suivre aux élèves durant le séjour en Auvergne. Des jeux éducatifs plus que des cours, d'ailleurs. Edouard devait également trouver des contes, légendes et mythes qui seront racontés durant les veillées.

– Au revoir, mademoiselle Karinof, dit-elle lorsque son élève fila avec ses livres dans les bras.

Il devrait discuter des formalités avec ses autres collègues. La directrice ne leur avait pas encore donné le planning des activités, mais il était à peu près sûr que ses ateliers, ainsi que ceux d'histoire-géo et de religion, se feront le matin. Et d'après les rumeurs qui circulaient, le sport, les maths, sciences, et l'Anglais seraient l'après-midi. Tout pouvait encore bouger, bien sûr. Il retint un sourire en se souvenant de l'indignation des professeurs d'éléments lorsque la directrice avait annoncé qu'il n"y aurait aucun atelier sur leurs matières. Il était évident qu'il ne fallait pas risquer de foudroyer une pièce, mettre le feu à une salle, noyer la station ou la congeler, ou l'engloutir sous des tonnes de pierres. Si le Pensionnat était protégé, ce n'était pas le cas de la station thermale.

Il rangea ses documents dans son cartable un peu éliminé, agacé d'entendre encore tant de bruit et de voix dans les couloirs. Tout le monde en classe, allez ! Et on e traîne pas, les professeurs détestaient qu'un élève arrive en retard, c'était des plus incorrects. Il entendit tout à coup, plus que des voix, des cris. Qu'est-ce qui se passait, encore ?! Alerté, il fila aussitôt à la porte, l'ouvrant à la volée, pour voir une petit bande d'élèves qui s'acharnaient contre quelque chose à terre. Il s'enfuirent aussitôt quand il approcha et cria contre eux, avant de découvrir avec horreur la petite Karinof à terre. Il s'agenouilla aussitôt près d'elle, en lui murmurant des paroles rassurantes.

– Là, prenez ma main, et redressez-vous, doucement, il faut savoir si vous avez quelque chose de cassé. Attention à votre tête.

Il l'aida à s'asseoir, appuyée contre le mur, et l'examina comme il le put. Elle avait de nombreux bleus et hématomes, mais rien de cassé ou de foulé, d'après ce qu'il constata. Il n'avait bien vu les trois lycéens, mais il pensait que la petite saura les reconnaître. Il fallait les faire renvoyer ! S'attaquer à une élève plus jeune - à plusieurs en plus ! - était d'une lâcheté écœurante. Il en vomirait s'il n'était pas aussi furieux. Se levant, il alla très vite dans sa classe lui chercher de l'eau, puis l'aida à boire, attentif à ce qu'elle ne bouge pas trop. Il voudrait l'emmener à l'infirmerie, mais craignait que le malheureux Adrien ne soit pas très... En forme. Après le week-end qu'il venait de passer...

– On va attendre un peu que vous repreniez vos esprits avant de se lever, d'accord ? Dit-il en souriant à Laura. Prenez le temps qu'il faut vous, et ne vous en faite pas pour votre prochain cours. Je préviendrais plus tard votre professeur, et il n'y aura pas de conséquences si vous loupez.

Il s'assit à son tour près d'elle, attentif, prêt à réagir si elle sombrait dans une crise de panique ou avait trop mal quelque part. Il tira un mouchoir en tissu neuf d'une petite poche dans son sac et le lui donna pour qu'elle s’essuie le visage. Il lui assura ensuite que ceux qui lui avaient fait ça seront bien entendu renvoyer sans préavis de l'école ! C'était la seule chose à accorder à des personnes de ce genre.

– Quand vous vous sentirez un peu mieux, nous irons voir la directrice, pour que vous puissiez dire qui vous attaqués, et les faire renvoyer. Tout va s'arranger, ne vous en faites pas ! Mais dites-moi, pourquoi vous ont-ils frappés ainsi ?

Les professeurs avaient plus l'habitude de voir des traces de coup sur son grand frère, bien qu'il soit très obstiné à les cacher. Mais sur Laura, c'était déjà bien plus inhabituel.

– Cela a-t-il un rapport avec votre frère ?
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Laura K. Nakajima

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MessageSujet: Re: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyDim 14 Sep - 15:10

M. Verrau – Là, prenez ma main, et redressez-vous, doucement, il faut savoir si vous avez quelque chose de cassé. Attention à votre tête.

Laura ne réfléchit pas et attrapa la main qu’on lui tendait, son esprit étant à des kilomètres d’ici. Elle avait peur mais devait se reprendre, les lycéens étaient loin, à présent. Avec le professeur, elle ne risquait rien… Mais Jasper ? Elle n’arriverait jamais à le convaincre de se calmer sans lui dire pourquoi elle avait ce changement de comportement, pourquoi elle ne voulait pas marcher dans ses bêtises et l’accompagner contrairement à d’habitude. Et, si Jasper la questionnait, elle lui dirait. Laura n’était pas aussi habile que son frère pour cacher ses blessures, qui plus est qu’elle devinait lorsque quelque chose n’allait pas, maintenant. Alors lui…

Indifférente aux gestes de son professeur, Laura réfléchissait aux options qu’elle avait. Prévenir Jasper était impossible, il risquait d’aller frapper les lycéens et de se faire frapper juste après. Et ça, hors de question ! Laura ne pouvait laisser son frère se faire battre par sa faute, uniquement parce qu’elle n’avait pas pu encaisser les coups comme lui le faisait depuis des années avec leur père. Pire encore, elle avait eu besoin de quelqu’un pour la sauver… C’était lâche. Affreusement lâche. Sur le moment, cette idée était logique et impossible à combattre, mais maintenant que Laura revoyait le déroulement de « l’attaque », elle se sentait lâche.

La collégienne buvait l’eau avec l’aide de Monsieur Verrau presque distraitement, essayant de se calmer et de reprendre son souffle alors qu’elle tremblait toujours. Calmer Jasper était impossible… Et en plus, ce serait avouer sa propre faiblesse. Mais d’un autre côté, quel autre choix avait-elle ? Elle ne voulait pas qu’il s’énerve et s’attire des ennuis à cause d’elle. Il fallait qu’elle se calme, qu’elle reprenne ses esprits, et qu’elle trouve une excuse pour le pousser à se calmer et à faire profil bas. Quelle excuse ? Elle n’en savait rien. Sans doute le contrecoup, il fallait qu’elle se calme pour pouvoir réfléchir. Du temps. Juste un peu. Un tout petit peu.

M. Verrau – On va attendre un peu que vous repreniez vos esprits avant de se lever, d'accord ? Dit-il en souriant à Laura. Prenez le temps qu'il faut vous, et ne vous en faite pas pour votre prochain cours. Je préviendrais plus tard votre professeur, et il n'y aura pas de conséquences si vous loupez.

Son cours ! Zuuuut ! Mais non, si elle loupait un cours, Jasper allait d’office réaliser que quelque chose clochait ! Laura avait dit à ses amies qu’elle les rejoignait, elles savaient qu’elle ne loupait plus de cours et qu’elle était consciencieuse, à présent que son grand frère était revenu. Alors pourquoi aurait-elle loupé un cours ? Jasper en entendrait parler… Et sitôt qu’il le saurait, il… Non. Non, non, non ! Quelle heure était-il ? Combien de temps restait-il ? Soudain prise de panique, Laura essaya de se relever mais se sentait étrangement vide pendant que son professeur lui assurait le renvoi des lycéens. Les lycéens… Leurs rires, les coups, tout résonnait dans sa tête en lui donnant presque la nausée. Mais il fallait agir ! Et Jasper ? Son frère ! Il fallait qu’elle réagisse, qu’elle bouge, qu’elle…

M. Verrau – Quand vous vous sentirez un peu mieux, nous irons voir la directrice, pour que vous puissiez dire qui vous attaqués, et les faire renvoyer. Tout va s'arranger, ne vous en faites pas ! Mais dites-moi, pourquoi vous ont-ils frappés ainsi ?

Tout va s’arranger ? Mais non, tout n’allait pas s’arranger ! Si ces lycéens pensaient comme cela, qui sait combien d’autres élèves avaient eu la même idée ? Combien de fois Laura allait-elle se faire attaquer ou menacer pour contrer son frère ? Et comment le protéger ? Comment l’empêcher d’agir sans réfléchir ? Tout le monde savait, ici, qu’en s’attaquant à elle, on s’attaquait directement à Jasper… Elle était coincée ! Et que se passerait-il dès que Jasper aurait réalisé ce qui s’était passé ? Il fallait agir, et vite. Pas le temps d’attendre qu’elle se sente mieux, il fallait le prévenir, même si cette solution ne la réjouissait pas du tout. Et avant qu’il ne l’apprenne par quelqu’un d’autre, de préférence…

M. Verrau – Cela a-t-il un rapport avec votre frère ?

Laura secoua la tête de gauche à droite un peu trop vivement, puis de haut en bas en se ravisant à l’idée de mentir. Elle n’y arriverait pas toute seule, il fallait qu’ils aillent prévenir Jasper. Non, plutôt, il fallait aller le chercher, et tout de suite, avant que la fin du cours n’arrive. Elle ne voulait pas qu’il l’apprenne de la bouche de quelqu’un d’autre… Laura répondit d’une voix rauque en se tenant la tête :

Laura – Non… Enfin, si, mais il faut faire vite, monsieur ! C’est… Ils ont… Ils voulaient… Monsieur, si mon frère l’apprend par quelqu’un d’autre, j’ai peur qu’il ne lui arrive quelque chose. S’il vous plaît, on doit aller le chercher ! Si je loupe le cours, je… Je ne veux pas qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre, je vais très bien, mais j’ai peur. S’il vous plaît ! Il faut qu’on aille le chercher !

Laura n’avait pas le temps de tout expliquer. Combien de temps avait passé depuis le début du cours, et si c’était déjà la fin ? Et si les lycéens attendaient Jasper ? Ou s’ils la surveillaient ? S’ils l’écoutaient parler, en ce moment ? Il fallait que Laura s’assure de la sécurité de son frère avant de dire quoi que ce soit… Et puis, elle ne voulait pas parler comme cela, ici. D’un geste, la collégienne se redressa… et retomba à terre aussi vite qu’elle s’était levée. Oups.

Laura – Je ne veux pas aller chez la directrice, je ne peux pas… Ils voulaient… Ce n’est pas important. Je vais très bien, ce ne sont que quelques coups, j’ai juste… Je n’ai pas mal, regardez, ça va beaucoup mieux !

Pour appuyer ses dires, Laura appuya sur ses bras en réprimant des grimaces même si elle n’était pas sûre de convaincre son professeur. Elle voulait juste le rassurer, ou qu’il accepte au moins d’aller chercher son frère… Ou, mieux encore, qu’il le protège, ou… Peu importe. Mais elle allait très bien ! Elle était juste un peu secouée, un peu sur les nerfs, rien de plus. Et le petit bruit qui venait de lui faire faire un bond n’était rien, c’était juste heu… Le contrecoup. Alors, qu’attendait-il ? Il fallait aller chercher Jasper !
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyMar 16 Sep - 14:38

Il y avait tout de même des personnes complètement dingues, dans cette école ! Et surtout très lâches, pour oser s'en prendre à une petite fille, qui secouait maintenant la tête, puis dire non, et ensuite oui. Elle ne devait pas avoir les idées très claires, la pauvre, et ce n'était pas étonnant, puisqu'elle venait de se faire frapper ! Pauvre petite bouille, comment avait-on osé s'en prendre à elle ?! Quoi, que, ça ne devrait guère l'étonner, finalement... Lors de son arrivée à Ste famille, on lui avait rapidement décrits les élèves qui étudiaient aussi, en lui précisant aussi qu'il y avait des "aimants à ennuis", certains gosses qui s'attiraient ou recherchaient tous les problèmes du monde. Des agités, il y en avait dans toutes les écoles, depuis que le monde était monde, mais une partie d'entre eux étaient vraiment à surveiller. Cette situation-là était une preuve de plus, si besoin est. Laura se tenait la tête, et il crut qu'elle avait envie de vomir. Les toilettes étaient trop loin, mais il avait bien un sac qui fera l'affaire, en attendant.

Il avait eu du mal à y croire, au début, mais il avait dû très vite admettre que les deux Karinof faisaient tout pour s'enfoncer dans les problèmes, toujours à chercher une bêtise à faire. Et même lorsqu'ils ne faisaient rien, ils s'attiraient tout de même des ennuis. C'était peut-être pathologique ? Mais ce qui était particulièrement agaçant, c'est qu'ils refusaient de mander de l'aide quand ils se faisaient agresser... Si le petit Jasper espérait pouvoir cacher quoi que soit lorsqu'il était blessé, il en avait pour ses frais. On peut facilement cacher deux ou trois hématomes, mais pas un poignet cassé, par exemple.

– Non… Enfin, si, mais il faut faire vite, monsieur ! C’est… Ils ont… Ils voulaient… Monsieur, si mon frère l’apprend par quelqu’un d’autre, j’ai peur qu’il ne lui arrive quelque chose. S’il vous plaît, on doit aller le chercher ! Si je loupe le cours, je… Je ne veux pas qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre, je vais très bien, mais j’ai peur. S’il vous plaît ! Il faut qu’on aille le chercher !

Ouh là, doucement, du calme ! Elle tenta de se relever, puis retomba, alors que lui tendait les mains pour empêcher tout geste brusque. On respire, et on se calme ! A l'heure qu'il est, Jasper devait être en cours, avec ses amis, ses camardes de classe, un prof qui gérait le tout. Et il n'y avait pas non plus de possibilité qu'il apprenne ce qui venait de se passer, enfin. Personne en pouvait encore le savoir, c'était bien trop tôt, et il était le seul à avoir vu la scène, les lycéens n'allaient pas courir se vanter d'avoir frappé une petite collégienne. Conclusion, il ne fallait pas s'affoler, non seulement ça ne servait à rien, mais ça ne fera qu'aggraver le stress de la petite. Avec ça, il ignorait où l'emmener, exactement... Il voudrait qu'elle aille à l'infirmerie, pour qu'on passe de la pommade sur les traces de coup, et qu'elle se repose vingt minutes au moins, mais ils n'avaient plus vraiment d'infirmier pour le moment. Ou plutôt, leur infirmier aurait du mal à soigner qui que ce soit pour le moment.

– Je ne veux pas aller chez la directrice, je ne peux pas… Ils voulaient… Ce n’est pas important. Je vais très bien, ce ne sont que quelques coups, j’ai juste… Je n’ai pas mal, regardez, ça va beaucoup mieux !

Ce n'est pas important, bien sûr ! C'était sûrement pour jouer que ces brutes s'en étaient pris à elle, naturellement, pas de quoi s'affoler ! Il soupira un peu, puis lui tapota l'épaule pour lui faire comprendre de se calmer un peu, et de reprendre son souffle.

– A l'heure qu'il est, votre frère est en cours, et personne ne peut encore savoir ce qui vient de se passer, il ne risque donc rien. Et je ne pense pas non plus que ce soit "pas important", la raison pour laquelle ils vous ont frappés. Venez avec moi.

Il l'aida à se relever, puis la soutint ensuite, la portant à moitié dans les escaliers, jusqu'à l'étage d'au-dessus. Arrivés au bureau de la directrice, il frappa, attendant qu'on les invite à entrer. Poussant la porte, il conduit Laura jusqu'au bureau, la faisant asseoir dans un fauteuil, saluant poliment sa supérieure hiérarchique. S'asseyant à son tour, il entreprit de lui raconter ce qui venait de se passer, les bruits qu'ils avait d'abord entendu, les trois lycéens qu'il avait vu en train de frapper la petite, puis ce qu'elle-même avait dit ensuite. Il ne rajouta pas que les Karinof ne faisaient que s'attirer des ennuis de ce genre mais le pensa très fort.

– Quel est le rapport exact avec votre frère, mademoiselle Karinof ? Pourquoi vont-ils frappés ?
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Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyLun 22 Sep - 21:40

Aucune réaction. Pas la moindre. Tout ce que Monsieur Verrau trouvait à faire, c’était de lui tapoter l’épaule comme s’il voulait qu’elle se calme. Mais Laura était calme ! Un peu secouée, elle tremblait toujours et essayait de se remettre tant bien que mal, mais la peur qu’il n’arrive quelque chose à son frère surplombait tout le reste. Tant pis pour ces lycéens, ils étaient déjà loin. D’accord, Jasper était en cours… Mais après ? Et si les lycéens s’en prenaient directement à lui comme un professeur les avait interrompus ? Laura avait le droit de s’inquiéter, il s’agissait de son frère ! Il se faisait déjà frapper par leur père… S’il se faisait frapper par les autres élèves, que lui arriverait-il ? Et si Jasper n’était pas en cours, ou s’il avait été retardé pour une quelconque raison et que les lycéens en avaient profité ? Ou s’il avait séché, ou autre chose ?

M. Verrau – A l'heure qu'il est, votre frère est en cours, et personne ne peut encore savoir ce qui vient de se passer, il ne risque donc rien. Et je ne pense pas non plus que ce soit "pas important", la raison pour laquelle ils vous ont frappés. Venez avec moi.

Mpfh… Bon, d’accord, c’était important, mais Laura n’avait aucune envie d’en parler, là, tout de suite. Elle se releva à contrecœur, avec l’aide de son professeur, et le suivit en grimpant les escaliers avec peine. Elle avait toujours mal, ressentant des élancements un peu partout dans son corps, particulièrement aux endroits où elle avait reçu les quelques coups. Grimaçant, toujours appuyée sur Monsieur Verrau, ils finirent par arriver… devant le bureau de la directrice. Mais non ! Pas de suite ! Elle allait bien, ce n’étaient que quelques coups, pas la peine d’en parler directement à sa tante ! Elle allait être furieuse… Et Laura ne voulait pas voir ça. Elle n’avait pas envie d’entendre les hurlements de la directrice, et puis elle lui faisait légèrement peur lorsqu’elle était en colère…

C’est pourquoi Laura resta silencieuse. Elle ne dit mot durant tout le récit de son professeur, essayant de ne pas écouter, de se concentrer sur autre chose pour ne pas ressentir à nouveau les coups, ne pas revivre la scène. Elle se sentait tellement honteuse de ne pas avoir pu se défendre… La collégienne était même incapable de dire si elle pourrait tout expliquer à son frère. Il allait être déçu, après la phase « je vais tuer ceux qui t’ont frappée » et la phase « tu me quittes plus d’une semelle ! Où as-tu mal ? ». De nouveau, Laura grimaça. Mais, cette fois, ce n’était pas à cause de la douleur, c’était plutôt la perspective de se retrouver dix fois plus couvée pendant quelques semaines qui ne lui faisait pas envie…

M. Verrau – Quel est le rapport exact avec votre frère, mademoiselle Karinof ? Pourquoi vont-ils frappée ?

Hein ? Parce qu’elle devait vraiment expliquer ? Laura blêmit d’un seul coup, faisant de gros yeux en regardant son professeur pour vérifier qu’il s’était bien adressé à elle. Après quoi, elle reporta presque immédiatement son regard sur ses chaussures, déterminée à ne pas lever la tête vers sa tante qui fulminait sûrement, ou était blasée, ou désespérée. A vrai dire, elle ne préférait pas vérifier et se contenta donc de marmonner :

Laura – Aucun, ils ont… Je les ai bousculés sans faire exprès, c’est… C’est tout.

Directrice – Vous vous fichez de nous ? marmonna-t-elle d'un ton hyper blasé. Qu'est-ce qu'on vous reproche, à vous et Jasper, cette fois ?

Laura – Rien du tout ! On n’a rien fait ! On est calmes et on n’a plus eu de retenue depuis longtemps.

Laura avait relevé la tête sous le coup de la surprise. Elle n’y était pour rien, et Jasper non plus ! Elle ne voulait pas que cette histoire retombe sur son frère alors qu’il n’avait rien fait, qu’ils étaient calmes et qu’ils ne séchaient même plus les cours. Bon, d’accord, elle ne pouvait pas vérifier pour Jasper mais la collégienne était sûre qu’il était plus sage, qu’il restait tranquille, et tout le monde l’avait remarqué. C’était même pour cela que les lycéens l’avaient frappée : pour qu’ils ne recommencent pas leurs « bêtises », qu’ils ne se rebellent plus. Alors, non, ils n’avaient rien fait. Absolument rien !

Directrice – Et un lit à l'infirmerie à votre nom, ça vous dit ? Il vous reste une minute pour vous expliquer.

Laura – Heu…

Voilà : exemple typique de ce que Laura voulait éviter. Elle s’était ratatinée sur place, hésitant un instant entre tout révéler et accepter le lit. Seulement, elle n’avait pas envie de rester clouée à l’infirmerie à cause de quelques coups. Et puis, il y avait Jasper. Laura préférait tout lui apprendre d’elle-même, plutôt qu’il ne l’apprenne par les élèves qui ne l’avaient pas vue en cours, ou par les lycéens eux-mêmes… Se raclant la gorge, l’adolescente prit son courage à deux mains et expliqua :

Laura – Ils… Ils voulaient qu’on reste calmes. Que ça continue… Que… Ils pensaient que s’ils me frappaient, ce serait un… Que Jasper resterait calme, que j’étais la seule à pouvoir le raisonner, et ils voulaient que je le fasse si je ne voulais pas qu’ils… Sinon, ils vont recommencer.

La fin de la phrase avait été prononcée de manière presque inaudible, mais Laura ne pouvait faire mieux pour l’instant. Elle s’était contentée de baisser la tête, attendant les hurlements, ou des consignes, des questions, ou même que la directrice demande à voir Jasper immédiatement. Auquel cas, la collégienne s’y opposerait, suppliant pour qu’ils la laissent le mettre au courant d’elle-même. Juste pour éviter… un choc, allons-nous dire. Comment elle le dirait, Laura n’en avait strictement aucune idée, mais elle devait le faire. Et ce, dès qu’il sortirait du cours qu’il avait maintenant.

Mais la directrice ne hurla pas. Non, non, pas un seul cri. Pas de colère, apparemment, rien. Elle demanda seulement à Monsieur Verrau de conduire Laura à l’infirmerie pour la soigner lui-même, comme leur infirmier était… occupé. Enfin, ce dernier détail, sa tante n’en dit rien, mais tout le monde le savait, les élèves devant passer par l’infirmerie étant soignés par quelqu’un d’autre en attendant que Monsieur de Sora se remette sur pieds.

Laura suivit donc sagement son professeur hors du bureau de la directrice, peinant à ne pas montrer sa surprise. Elle n’avait pas hurlé… Rien ! Absolument rien… Les hormones ? Peut-être. Cependant, ce détail n’était pas celui qui préoccupait le plus la jeune adolescente. Elle avait « quelques » questions qu’elle n’osait poser à la directrice. Et, il faut bien l’admettre, Monsieur Verrau était un peu moins intimidant qu’elle… S’arrêtant dès que la porte fut refermée, ne la quittant pas des yeux dans un premier temps, Laura leva la tête vers son professeur en demandant :

Laura – Monsieur… Que va-t-il se passer, maintenant ? Je veux dire… Pour ceux qui m’ont… pour les lycéens ? Je sais que le règlement interdit de frapper, qu’ils devraient quitter l’école, mais je… Je ne pense pas qu’ils sont seuls. Et s’ils apprennent que j’ai parlé, ils…

Laura s’interrompit, essayant de se reprendre. Du calme, c’était le contrecoup, encore, rien de plus. Il fallait seulement qu’elle se calme et qu’elle essaie de remettre de l’ordre dans ses idées et qu’elle arrête de mélanger tout ce qu’elle disait. Si elle continuait sur sa lancée, il n’allait jamais rien comprendre !

Laura – Et… Est-ce que je peux ne pas retourner en cours tout de suite pour… prévenir mon frère moi-même ? S’il vous plaît ? Je vous promets que je me laisserai soigner sans rien dire, et que je ne ferai rien d’imprudent. S’il vous plaît…
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MessageSujet: Re: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyLun 29 Sep - 16:42

La petite devait encore être sous le choc, car elle lui parut des plus réticentes, d'un seul coup, à évoquer ce qui venait de se produire, alors qu'il avait pourtant déblayé le plus gros de l'affaire. Il restait juste la question habituelle, que s'était-il encore dit ou produit pour que Jasper et Laura, alias le duo infernal, d'attire de nouveau des ennuis ? Ils avaient encore trop approchés les surveillants de l'école, provoqués d'autres élèves, s'étaient fourrés dans ce qui ne les regardait pas ? Le problème, avec ces deux-là, c'était qu'ils se mêlaient toujours de tout... Et, par voie de conséquence, s'attiraient donc les pires ennuis ! Peut-être était-ce génétique, qui sait, il avait entendu dire que leur oncle, en poste à l'école, avait eu des ennuis, dernièrement. François il ne savait plus comment, d'ailleurs, un nom à rallonge qui filerait des boutons à n'importe qui. C'était donc de famille, cette capacité à s'attirer des problèmes.

– Vous vous fichez de nous ? Qu'est-ce qu'on vous reproche, à vous et Jasper, cette fois ?

– Rien du tout ! On n’a rien fait ! On est calmes et on n’a plus eu de retenue depuis longtemps.

Mauvais plan. Très, très, très mauvais plan de ne pas répondre à la directrice directement ! Pour le coup, il se crispa, et surveilla discrètement si le regard de sa supérieure hiérarchique n'était pas en train de virer à l'orage. Juste comme ça, hein, simple mesure de précaution ! Ce bureau était somme toute petit, et si un orage se déclenchait ici, avec la panoplie complète - éclairs, bruit, flotte, etc - Edouard n'était pas certain de s'en tirer vivant, ou du moins entier. On ne contrariait jamais une femme enceinte, pour commencer ! Surtout si la femme en question se nommait Gabriella de Lizeux, qu'elle avait traversé à peu près toutes les horreurs possibles ces derniers mois, augmentant sa capacité à s'enflammer très vite, et qu'elle avait déjà déclenché un des plus gros orages du siècle en brûlant une dizaine de voitures, cinq tentes, et en bousillant quelques camions, pourtant blindé. Et à elle seule ! Personne n'ayant assisté à cette nuit d'enfer ne risquait de l'oublier, alors revoir ça... Heu, non merci, on s'en passera très bien.

– Et un lit à l'infirmerie à votre nom, ça vous dit ? Il vous reste une minute pour vous expliquer.

– Heu…

Oh, elle n'avait pas crié ! Pas encore. Pas vraiment... Le calme avant la tempête ? Il hésitait entre la boucler et rester dans son coin, ou attraper Laura sous le bras et fuir très loin de ce bureau. D'ordinaire, lorsqu'il se trouvait face à une femme enceinte, il était toujours très ému, et la traitait comme si elle était en cristal précieux. Comme un grand et beau vase particulièrement fragile et délicat, rempli de roses étincelantes, qu'il fallait soigner pour produire le plus beau des chefs-d'œuvre. Sauf que, voilà, Gabriella avait plus des allures de char d'assaut enragé que de vase en cristal. Une fois cette si délicate métaphore posée, il dû retenir un éclat de rire nerveux, mettant une main devant sa bouche pour dissimuler son sourire. Il eut soudain l'image de la directrice, habillée en treillis avec tout un arsenal de guerre, pointant grenades et mitraillettes sur ses adversaires, avec un sourire parfaitement cruel et sadique.  Image qui lui coupa net tout envie de rire, et il déglutit avec difficulté.

– Ils… Ils voulaient qu’on reste calmes. Que ça continue… Que… Ils pensaient que s’ils me frappaient, ce serait un… Que Jasper resterait calme, que j’étais la seule à pouvoir le raisonner, et ils voulaient que je le fasse si je ne voulais pas qu’ils… Sinon, ils vont recommencer.

Donc, ce qu'il avait deviné un peu plus tôt était juste, et logique. Il attendit le coup de tonnerre directorial mais il ne se passa... rien. Il regarda sa supérieure, étonné. Et bien, elle ne criait pas ? Elle était malade ? Ou blessée ? Ou juste blasée ? Il regarda Laura, puis la jeune femme, un peu perdu. Mais elle se contenta de lui demander d'emmener Laura à l'infirmerie pour la soigner. Edouard ne se fit pas prier et se leva aussitôt. Elle ne s'était même pas énervée ! Incroyable... C'était peut-être l'accouchement prochain qui la rendait plus douce. Quoi, que, non... Les mots "Directrice" et "Douce" n'allaient pas dans la même phrase. Cette femme était terrifiante, point final, et il plaignait ceux qui devaient se battre contre elle.

Il referma la porte en retenant un soupir de soulagement. Limite, c'était même plus effrayant, ce genre de réactions, ce silence, son regard... Il ne voulait pas savoir ce qu'elle allait faire ensuite, au final. Dans cette école, il ne fallait pas se mêler des affaires des autres, ça vous retombait toujours dessus ! Donc motus et bouche cousue, on marche en silence, le regard droit.

– Monsieur… Que va-t-il se passer, maintenant ? Je veux dire… Pour ceux qui m’ont… pour les lycéens ? Je sais que le règlement interdit de frapper, qu’ils devraient quitter l’école, mais je… Je ne pense pas qu’ils sont seuls. Et s’ils apprennent que j’ai parlé, ils…

Ils se feront tué, pensa Edouard en l'incitant à se remettre en route. Leur directrice, et beaucoup de professeurs, supportaient très mal ce genre de comportement odieux, et ceux qui s'en rendaient coupables risquaient gros. Il y avait largement moyen de leur pourrir la vie avant de les renvoyer, et Edouard faisait entièrement confiance à certains de ses collègues pour ça. Certains, pas tous... Il y en avait de bien trop doux, ou de bien trop stupides, mais d'autres pouvaient, et ça faisait souvent très mal.

– Et… Est-ce que je peux ne pas retourner en cours tout de suite pour… prévenir mon frère moi-même ? S’il vous plaît ? Je vous promets que je me laisserai soigner sans rien dire, et que je ne ferai rien d’imprudent. S’il vous plaît…

– Mademoiselle Karinof, il va bien falloir un jour que vous appreniez que c'est n'est pas à vous de décider si vous devez rester tranquille à tel moment, ou si vous avez le droit de choisir ou non d'aller en cours de soutien, ou que sais-je encore ! Avec ça, vous faites juste penser que vous êtes capricieuse et insolente.

Il se radoucit un peu en voyant sa mine, puis lui ouvrit la porte suivante pour qu'elle bouge ses bras le moins possible, allumant la lumière de l'escalier. Il fallait retourner dans les locaux du pensionnat pour arriver à l'infirmerie, il était regrettable qu'il n'y ait pas une petite antenne dans les locaux de l'école.

– Vous ne pouvez pas interrompre les cours de vote frère non plus. Il a lui-même beaucoup de choses à rattraper s'il veut réussir son année. Comme vous, d'ailleurs... Vous allez vous reposer vingt minutes, plus s'il le faut, puis vous rejoindrez vos propres cours.

Ils arrivèrent peu de temps après à l'infirmerie, et Edouard fit asseoir son élève sur le lit avant d'aller vers le placard où était rangé tout ce qu'il fallait. Une âme charitable avait pensé, en l'absence d'Adrien, à écrire un index pour trouver rapidement pommades et médicaments, avec leurs effets. Il reconnut l'écriture d'Estelle et sourit doucement. C'était tout elle, ça, et il lui en fut infiniment reconnaissant.

– Ceux qui vous ont frappés seront bien sûr renvoyés, ajouta-t-il en retournant vers Laura. Si la directrice ne les assassine pas avant... Et elle va sûrement prévenir votre frère dès la fin de son cours actuel, ne vous en faites pas.
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MessageSujet: Re: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyDim 12 Oct - 20:43

M. Verrau – Mademoiselle Karinof, il va bien falloir un jour que vous appreniez que c'est n'est pas à vous de décider si vous devez rester tranquille à tel moment, ou si vous avez le droit de choisir ou non d'aller en cours de soutien, ou que sais-je encore ! Avec ça, vous faites juste penser que vous êtes capricieuse et insolente.

Laura baissa la tête, fixant ses pieds en passant la porte que son professeur tenait ouverte. Capricieuse et insolente… Oui, bon, d’accord, peut-être n’aurait-elle pas dû faire cette demande, mais il pouvait la comprendre. La collégienne n’avait pas envie que son frère apprenne ce qui s’était passé de manière trop brutale, elle voulait le ménager, lui montrer qu’elle allait bien, que ce n’était rien de bien grave. Cependant, Monsieur Verrau avait raison… Elle ne pouvait pas exiger de le voir et de lui dire elle-même. Bon. Elle n’avait plus qu’à attendre.

M. Verrau – Vous ne pouvez pas interrompre les cours de votre frère non plus. Il a lui-même beaucoup de choses à rattraper s'il veut réussir son année. Comme vous, d'ailleurs... Vous allez vous reposer vingt minutes, plus s'il le faut, puis vous rejoindrez vos propres cours.

Laura hocha la tête et avança, préférant ne pas riposter cette fois. De toute manière, il valait mieux faire profil bas… Retourner en cours serait une bonne idée. Son absence n’était sûrement pas passée inaperçue et sa seule chance de faire taire un tant soit peu les rumeurs était d’aller en cours. Pour les cours, ou la douleur lorsqu’elle s’installerait, eh bien… Tant pis. Mais se reposer vingt minutes ? Non, non, pas la peine, autant retourner en cours directement. Elle avait déjà trop loupé à cause de ces lycéens et, si elle devait le cacher aux autres pour ne pas attirer l’attention sur elle, mieux valait ne pas arriver trop tard.

M. Verrau – Ceux qui vous ont frappés seront bien sûr renvoyés, ajouta-t-il en retournant vers Laura. Si la directrice ne les assassine pas avant... Et elle va sûrement prévenir votre frère dès la fin de son cours actuel, ne vous en faites pas.

Dès la fin de son cours actuel ?! Mais… mais… Mais s’il séchait son cours, après, à cause d’elle ? La directrice comptait bien insister sur le côté « votre sœur n’a rien », n’est-ce pas ? Bon, d’accord, ce n’était pas vraiment la vérité, mais Laura était capable de marcher, elle n’avait rien de cassé, juste quelques égratignures et des ecchymoses par-ci, par-là. Et même pas visibles, en plus ! Alors, il ne devait pas s’inquiéter. S’agitant sur le lit où elle s’était assise, la collégienne lança un regard alarmé vers la porte, s’attendant presque à voir son frère débarquer avec un air alarmé et furieux. Mais non, du calme. Il n’allait pas venir tout de suite, et il n’était au courant de rien. Il avait cours, ensuite, et ne pouvait pas sécher à sa guise s’il voulait réussir son année.

Son professeur était revenu vers elle avec de la pommade et des pansements, mais Laura n’y prêtait guère attention, réfléchissant à ce qu’il venait de dire. Les élèves renvoyés ? Mais elle n’avait rien dit, elle n’avait pas décrit les lycéens ou dit qui ils étaient ! Elle devait s’attendre à être convoquée à nouveau ? Aïe ! Grimaçant, Laura fit un geste brusque pour se reculer tandis que Monsieur Verrau appliquait de la pommade sur une de ses blessures. Oups. Elle marmonna des excuses et se remit comme avant en serrant les dents. Il faut souffrir un peu pour guérir, alors on serre les dents et tout va bien. Et puis, elle avait simplement cours après, elle resterait assise et n’aurait donc pas à bouger ou quoi que ce soit. Il suffirait qu’elle ne bouge pas trop, qu’elle soit immobile, fasse de petits gestes pour ne pas avoir mal, et voilà, le tour était joué.

Dès qu’elle eut reçu les soins nécessaires, Monsieur Verrau la fit se lever et l’escorta jusqu’à son cours actuel pour justifier son absence et l’expliquer au professeur en question. A savoir, Madame Chevreuil, cours d’histoire-géographie. Au moins, elle la laisserait tranquille et ne l’obligerait pas à participer et à lever la main ou se déplacer, contrairement à d’autres professeurs plus ou moins sadiques. Traversant les couloirs et remontant les escaliers, son professeur frappa à la porte en annonçant qu’il amenait Laura et s’approcha de sa collègue pour lui murmurer ce qui s’était passé. La collégienne, elle, alla s’installer à sa place en faisant un mince sourire à ses amies pour les rassurer et ouvrit son cahier pour écrire à la va-vite tout ce qu’elle avait loupé. Aïe. Bon, doucement ! Plus que quelques instants, un cours, et ce serait fini. Un peu de courage ! Garder le regard bas, collé à son cahier, et tout irait bien. Et surtout, surtout, éviter de regarder sa professeure surprotectrice qui risquait de la renvoyer à l’infirmerie. Elle allait bien, très bien, pas la peine, merci !

A son plus grand soulagement, le cours se termina sans interruption et Laura se fit plus discrète que jamais. Elle se concentrait sur « ne pas bouger », « rester immobile », « ne pas faire de geste brusque » et tout se déroula sans trop de grimaces. Lorsqu’elle ne pouvait les éviter, elle prétextait un torticolis ou autre excuse bateau du genre et l’histoire était réglée. A la fin du cours, Laura rangea ses affaires très précautionneusement, très doucement, et demanda à sa voisine de table :

Laura – On a quel cours, maintenant ?

Bernadette – Elément.

Laura – … Quoi ?!

Bernadette – Oui, descendre un étage, mais ça va, c’est pas loin.

Mais Laura n’écoutait plus, étant dans la phase « panique totale ». Elément… Elle avait cours d’élément et n’était pas capable de faire le moindre geste sans avoir mal ! Comment pourrait-elle exécuter les exercices sans se griller ? Bon, elle n’avait pas besoin de faire de grands gestes, mais quiconque la connaissait un minimum verrait qu’elle n’était pas bien. Et qui entrait dans cette catégorie ? Antoine ! Elle était fichue… Complètement fichue…

Laura descendit les escaliers avec des pieds de plomb jusqu’à son cours d’élément eau et put entrer immédiatement dans la classe. Hésitant momentanément à se mettre très, très loin d’Antoine, elle se ravisa en se disant qu’il fallait qu’elle le prévienne avant qu’il ne le remarque lui-même. S’il y avait bien une personne qu’elle ne voulait pas perdre, blesser, décevoir, en dehors de son frère, c’était bien Antoine. Il lui suffisait d’être prudente, de s’asseoir sans grimacer, et de lui expliquer vite fait bien fait ce qui s’était passé, et le tour était joué. Etape une, plus ou moins réussie. Etape deux, maintenant… Laura sortit un bout de papier et inscrivit :

Citation :
Des lycéens m’ont prise en embuscade et j’ai été frappée, mais ça va mieux. Je n’ai rien, le professeur de français m’a soignée et tout va très bien, donc ne t’inquiètes pas. S’il te plaît ?

Le professeur salua les élèves au moment où Laura faisait passer son message à Antoine, installé juste à côté d’elle.
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MessageSujet: Re: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyVen 23 Jan - 22:03

Cela avait beau être dans plus de deux mois, Antoine commençait déjà à s'inquiéter pour les examens de fin d'année. Il était en cours de mathématiques, près d'un Jasper qui était bien évidemment très peu motivé et qui mâchait le bout de son crayon de bois, l'air absent. Antoine, lui, avait déjà terminé tous es exercices, et en profita donc pour prendre une feuille de brouillon et commencer à tracer un planning de révision pour les examens. C'était très important, ils jouaient leur passage en classe de première ! Voyons voir... Quelles étaient les matières où il avait le plus de mal ? Il se débrouillait plutôt bien en maths, même si la prof notait très dur, mais il avait un peu plus de mal en Français. L'histoire-géographie, ça allait encore, tout comme l'éducation civique, les sciences.. Il ramait comme un véritable galérien en latin, et ne suivait pas trop en cours de religion.  Les entraînements physiques et pour son élément prenaient déjà une grosse partie de son temps. Il fit son tableau, sous le regard vague de Jasper, qui était à moitié endormi.

Jaz – Tu fais quoi ?

– Je prévois mes révisions pour les examens de Juin. Tu l'as déjà fait, toi ? Je sais, je m'y prend un peu tard, désolé, mais les...

Il s'interrompit en voyant l'air de son meilleur ami, son expression ahurie qui montrait très clairement que non, il n'avait rien fait de ce genre, et que ce n'était pas demain la veille. D'accord... Il finit de travailler son emploi du temps avec un soupir amusé, s'interrompant juste lorsque leur prof eut de nouveau ses humeurs, en commençant la correction. Il était temps que le voyage scolaire arrive, tout le monde était un peu trop sur les nerfs ! Enfin, il restait très peu de temps avant le départ. Il s'y voyait déjà, assis dans un bain bien chaud, attirant doucement Laura contre lui lorsque son frère regardait ailleurs pour l'embrasser dans le cou. Il n'allait pas encore très loin avec elle pour le moment. Quelques bisous, des mots gentils... C'était un flirt léger, encore. D'abord parce qu'elle était toute jeune et qu'il ne voulait pas la brusquer ou aller trop vite avec elle, elle n'avait que treize ans, et ensuite, parce qu'il ne voulait pas non plus que Jasper lui fasse la peau s'il brusquait trop sa petite sœur.

Lorsque la fin du cours sonna, il laissa Jaz rejoindre sa propre classe, pour son cours d'élément, le seul où ils n'étaient pas ensemble. Il rejoignit Laura dans la classe, laissant à moitié tomber son sac par terre. Théorie ou pratique, aujourd'hui ? Il espérait théorie, il n'avait pas envie de se lever pour bosser la pratique. Il retint un soupir puis sourit à Laura. Elle avait une petite mine, aujourd'hui. Mal dormi ? Le dortoir des filles était plus calme que la leur, la nuit, pourtant. Elle était penchée sur la table à écrire sur un bout de papier. Il espérait qu'elle ne s'était pas disputée avec ses copines, car il était nul pour comprendre ce genre d'histoire et ne savait jamais quoi dire pour remonter le moral. De toute façon, il ne fallait jamais s'immiscer dans une histoire de filles, ça ne faisait que rajouter des problèmes. Elle lui glissa tout à coup le papier sur lequel elle avait écrit et il jeta un coup d'œil.

Citation :
Des lycéens m’ont prise en embuscade et j’ai été frappée, mais ça va mieux. Je n’ai rien, le professeur de français m’a soignée et tout va très bien, donc ne t’inquiètes pas. S’il te plaît ?

Il écarquilla les yeux puis pâlit, la regardant de plus près alors que le professeur prenait la parole. Qui l'avait frappé ?! Il ne dit rien, pour ne pas attirer l'attention, mais lui attrapa discrètement la main sous la table pour la serrer dans la sienne. On l'avait frappé... Elle... Mais elle était petite et fragile ! Elle avait treize ans ! Jasper allait devenir fou, en sachant ça, il ne supportait pas qu'on touche sa petite sœur. Dieu merci, leur professeur semblait lancé sur la théorie, c'était mieux pour Laura. Il prit à son tour un bout de papier.

Citation :
Tu connais ceux qui ont fait ça ?! Je n'en reviens pas... S'en prendre à toi, quoi ! Tu es sûre que ça va ? Tu as été frappée où ? Si tu as mal, dis-le, s'il te plaît... Ton frère va devenir dingue en apprenant ça ! Tu vas pouvoir suivre le cours ? Après, tu nous les montreras, dans les couloirs, on ne va pas laisser ça comme ça, je te le promets.
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MessageSujet: Re: Embuscade après français   Embuscade après français EmptyDim 25 Jan - 12:05

Laura évita de regarder Antoine et le visage qu’il devait afficher en lisant le bout de papier qu’elle lui avait donné. Naturellement, il avait remarqué que quelque chose n’allait pas, mais il était sûrement très loin de la vérité. Entre « quelque chose ne va pas » et « je me suis fait frapper »… Oui, non, mieux vaut ne pas croiser son regard. Pour se concentrer sur autre chose, la collégienne essayait de s’intéresser au cours et prenait des notes, inscrivant tout scrupuleusement en priant pour que leur professeur reste sur la théorie. Pas de pratique, pitié, pas de pratique. Pas maintenant. Elle n’avait que quelques égratignures, certes, mais elle était encore légèrement choquée et devait digérer. Et puis, se préparer mentalement à être couvée par Jasper et Antoine dès qu’elle sortirait de cette classe…

Laura revint à la réalité en sentant la main d’Antoine lui serrer la sienne, sous la table. Cette simple pression, douce, bienveillante, contribua à calmer considérablement la jeune adolescente qui ressentait le contrecoup de l’agression à présent. Mais non, elle ne pouvait pas se laisser aller en plein cours malgré l’envie de retrouver son frère, de se jeter dans les bras d’Antoine, de rester sans rien faire à juste être entourée par un cocon protecteur pendant quelques minutes. Ou heures. Laura se mordit les lèvres et lança un regard à Antoine alors qu’il écrivait un mot à son tour. Aïe. Elle sentait que son « ne t’inquiètes pas » n’allait pas vraiment fonctionner…

Citation :
Tu connais ceux qui ont fait ça ?! Je n'en reviens pas... S'en prendre à toi, quoi ! Tu es sûre que ça va ? Tu as été frappée où ? Si tu as mal, dis-le, s'il te plaît... Ton frère va devenir dingue en apprenant ça ! Tu vas pouvoir suivre le cours ? Après, tu nous les montreras, dans les couloirs, on ne va pas laisser ça comme ça, je te le promets.

Hein ? Les leur montrer ? Non, non, non ! Non, surtout pas ! Dieu sait à quel point elle bénissait le fait que la directrice ne puisse pas les décrire ni dire qui ils étaient à Jasper, seule elle le savait et était capable de les identifier. Evidemment, Laura devrait les désigner à leur tante pour ne pas avoir un lit attitré à l’infirmerie, mais elle préférait que ce soit elle qui s’en occupe plutôt que son frère. Pas qu’elle n’avait pas confiance en lui, mais lorsqu’il s’agissait de sa protection, elle avait peur des conséquences qui en découleraient. Alarmée, Laura secoua vivement la tête en lisant le mot d’Antoine.

Professeur – Un problème, Mademoiselle Karinof ?

Heu… Oups. Elle avait un tout petit peu oublié le cours en lisant le mot et avait réagi de manière spontanée sans penser aux conséquences. Bon, heu… Et maintenant ? Grimaçant légèrement, Laura se leva doucement, trèèès doucement en lançant un regard à Antoine signifiant « Tout va bien », et se plaça à côté de son pupitre.

Laura – Non, Professeur, je… Nous n’étions pas d’accord sur un point de matière, Antoine disait qu’il fallait commencer par le centre pour former une colonne d’eau, et moi par les côtés.

Professeur – Je vois… J’en viens, justement, alors écoutez au lieu de débattre entre vous, ça perturbe le cours. Asseyez-vous.

Laura marmonna un « Je suis désolée » et se rassit tant bien que mal, très doucement, pour éviter d’avoir mal ou de faire des grimaces qui inquiéteraient Antoine. Elle voulait le prévenir uniquement parce qu’il aurait remarqué quelque chose, pas l’alarmer ! D’accord, pour l’instant, elle avait besoin d’un peu de douceur, mais pas de deux personnes sur son dos à la protéger constamment. Ici, si elle avait appris à se défendre, tout cela ne serait pas arrivé… Ou au moins aurait-elle pu s’en sortir sans trop de coups, sans se rouler sur elle-même sur le sol comme une idiote incapable de se défendre seule.

Laura attendit que le professeur soit lancé dans des explications, profitant de la question inventée de sa jeune élève pour aborder la suite du cours d’aujourd’hui. Après quelques minutes passées à écrire consciencieusement ce qu’il disait, elle reprit sa discussion silencieuse avec Antoine. Par où commencer ? Hors de question qu’il sache qu’elle culpabilisait d’avoir été aussi faible, mais hors de question aussi qu’elle leur montre qui l’avait frappée. Ils allaient être renvoyés, alors où était le problème ? C’était réglé, on pouvait tout oublier et passer à autre chose. Elle prit une feuille, cette fois, considérant qu’il serait plus discret de répondre dessus l’un après l’autre si Antoine tenait absolument à parler de ça.

Citation :
Il est hors de question que je vous les montre, Antoine. Ils vont être renvoyés, la directrice m’a menacée parce que je ne voul d’emblée d’un lit à l’infirmerie si je ne les lui décrivais pas. Et j’ai juste été frappée aux bras, aux jambes et heu… Enfin, un peu partout, sauf aux endroits visibles sans vêtements, mais je vais très bien, ce ne sont que des égratignures.

Et, non, je ne les connais pas. Ils voulaient faire pression sur Jasper grâce à moi… Donc je vais apprendre à me défendre, mais ne lui en parle pas, s’il te plaît. Il doit déjà être au courant de l’agression, la directrice l’a convoqué à la fin du cours précédent, c’est déjà bien assez comme ça d’un coup. Je ne serais même pas surprise qu’il attende devant la classe… Alors je préfère qu’il ne sache pas qui c’est, sinon il risque gros.

Et si, je t’assure que ça ira ! Ce sont de petits coups, rien de plus, tu as bien vu, je me suis levée sans difficulté et j’ai même répondu au prof sans problème. Donc évite de t’inquiéter, d’accord ? Je vais bien. Parfaitement bien. Je voulais même vous le cacher, à la base, comme ce n'est rien, mais je me suis dit que ça risquait d’être un peu délicat…
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