Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Union Nationale, le nouvel enjeu

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Albert J. Bradley
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Albert J. Bradley
MessageSujet: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptyDim 20 Sep - 16:15

Il était presque « amusant » de constater à quel point toute les certitudes et croyances acquises au cours d’une carrière dans l’armée avaient pu être chamboulées avec cette guerre civile, avec la désertion, avec la création de la résistance et de la rébellion, avec la fin de toute une époque et le début d’un nouveau conflit. Albert était obligé d’y penser, le fil de ses réflexions l’emmenaient vers cette pente dangereuse mais nécessaire. Aujourd’hui, installé à l’arrière d’une voiture filant, en pleine nuit, sur les routes de France, il ne pouvait que repenser une fois de plus à tout cela. Encore et encore. La tête emplies d’idées et de contradictions, de sentiments lourds, de réflexions, de doutes, de peurs et de joies, le tout en se murant dans un silence parfait. Le plus difficile était de réussir à mettre des mots sur tout cela, car il était bien conscient que ne pas parvenir à le faire était prendre le risque de tomber malade, mentalement, de sombrer dans la folie pure et simple, ou pire encore, de perdre son humanité. De penser que sa vie était normale, en oubliant que l’acte de tuer n’était pas anodin, pas plus que celui de mener des hommes et femmes dans un tel combat. Il y avait des limites à ne pas franchir.

Un soldat est un outil violent au service de l’État, voilà la toute première chose qu’il avait apprise au moment de signer son engagement. Il avait été volontaire, après son service militaire, il avait été volontaire… Au contraire de ces millions de jeunes gens, en Europe, engagés de force pour cette immense boucherie qu’avait été la Grande Guerre. Il avait choisi et voulu cette voie. Pourquoi ? Par désir d’action, d’une vie qui ne soit pas monotone et ne se répète pas, par désir de combats, aussi, il aimait se battre et avait envie d’une existence qui lui donnerait l’occasion de le faire. Il rêvait de partager cette solidarité affichée dans les rangs de l’armée, même si ça devait être très dur. On lui avait appris qu’il fallait à la fois accepter de tuer et être tué, tel était le contrat. La mort et la vie intrinsèquement liées. Jeune encore, il était si fier de porter l’uniforme et était convaincu qu’il agissait pour la meilleure des causes, pour défendre son pays contre les menaces extérieures. La Grande Guerre l’avait lourdement secoué, bien sûr, mais il n’avait pas remis ses convictions en cause.

Mais comment faire lorsque ce pays devenait la menace ?

Il avait vécu pour servir un pays et un État, pour servir une population, servir à la protection des civils. Puis cet ordre bien établi avait été bouleversé et écrasé. Cet État contre sa propre population. Il avait pour ordre de tirer contre ceux qu’il devait protéger. En l’espace de quelques jours, tout ce dont il croyait avait été écrasé, comme si ce n’était rien. Il était parti. Un nouveau conflit était né, celui-là ne respectant aucune des règles classiques d’engagement. Il avait vu, à nouveau, des proches mourir. Ou être exécutés froidement. Cette violence n’était pas celle habituelle d’un conflit ouverte, elle était le fruit de la dictature et c’était bien là le pire qui pouvait se produire. Plus que jamais, il se sentait seul. Seul… Oui, dans l’armée, on avait des proches et des camarades.On se sentait très entouré car si on survivait, c’était ensemble. Si on crevait, c’était ensemble. Mais finalement, on était seul. Seuls face à la peur et à la mort, seul aussi, pour ceux y croyant, face à son Dieu, dont ils ne sont plus séparés que de quelques centièmes de secondes, juste le temps qu’il faut à une balle pour vous achever sèchement.

Cette solitude n’était que plus douloureuse encore aujourd’hui car la situation n’avait plus rien d’ordinaire. Il pourrait presque en regretter la Grande Guerre, même si elle avait été des plus atroces, car ils étaient pays contre pays, armée contre armée, et non pas armée contre population civile. Il voyait défiler à bonne vitesse les arbres sur le rebord de la route, à peine éclairés par les étoiles, et se disaient comme toujours que Dieu avait abandonné la Terre depuis déjà de nombreux siècles. Les Hommes n’ont guère besoin d’un quelconque Diable, pour faire le mal, ils savent très bien s’y prendre seuls. Et ils n’ont plus de Dieu. Il tourna ensuite la tête vers sa collègue et amie, un instant, dans la pénombre de cette voiture qui filait si vite. Puis vers les deux hommes, le chauffeur et un certain bureaucrate politicien très engagé, devant eux, sur la banquette un peu abîmée. D’autres voitures, une devant et l’autre derrière, suivaient sur cette route. Ils se rendaient au rassemblement le plus important de leur existence, sans nul doute. Le plus secret. Pour une tâche qui s’annonçait bien peu évidente.

– Vous sentez-vous prête ?
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Gabriella de Lizeux
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Gabriella de Lizeux
MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptyJeu 24 Sep - 11:06

Du temps avait été nécessaire, pour organiser la réunion qui les attendait, beaucoup de temps, car les précautions à prendre était terriblement drastiques. Un lieu sûr, dans ce pays, ne se trouvait pas si facilement, sans oublier le temps nécessaire à chaque partie pour s’y rendre en toute sécurité. Il fallait aussi du temps pour mettre en place toutes les mesures de sécurité et de prudence, s’assurer que seules des personnes fiables, le plus possible en tout cas, soient présentes, prévoir des mesures de repli en cas de besoin, ainsi que de défense. Et bien d’autres précautions à prendre encore. Sans oublier le temps de négociations en amont, pour que cette réunion puisse avoir seulement lieu. Gabriella avait souvent été impatiente ou agacée, trouvant que les choses avançaient bien trop lentement, tout en étant pourtant consciente que ça ne pouvait, de toute façon, pas aller plus vite. L’urgence de leurs situation n’empêchaient pas les conflits internes, les doutes, les peurs bien humaines et la méfiance. C’était même déjà bien qu’ils puissent tous se rencontrer… En espérant que ça leur apporte quelque chose au final.

Le mois d’Avril débutait, et avec lui, la vague de froid encore forte qui avait recouvert le pays en Mars partait peu à peu. On sentait enfin un début timide de printemps, plus dans certaines régions que dans d’autres. Gaby posa la tête contre le haut de la banquette, dans la voiture, le regard tourné vers l’extérieur et une main machinalement posé contre son ventre. Elle en arrivait à son sixième mois de de grossesse, dorénavant… Sentir le bébé bouger de nouveau avait sonné comme un petit miracle, après tout ce qui s’était passé, elle avait été terrorisée à l’idée de le perdre. Mais il allait bien, il était là… Dès qu’elle le sentait bouger en elle, dorénavant, elle ne pouvait s’empêcher de repenser au fait qu’il ne connaîtra jamais son père. Tout ce qui lui restait d’Auguste était une pauvre photo, que ses parents avaient pu emmener, et qu’ils avaient accepté de donner à la famille de Kimmitsu, pour que les jumeaux et le bébé à naître aient au moins ce souvenir de leur père. Juste cela, malheureusement, une toute petite photo, prise il y a deux ans. Une photo où Auguste souriait à belles dents face à l’objectif, un beau jour ensoleillé, devant l’une des deux entreprises qu’il avait dirigé.

Solène et tous les enfants étaient partis, accompagnés par Himako. Il ne restait que le frère de Kimmitsu, qui partira plus tard, dès que Gabriella aura accouché et qu’elle lui aura confié son bébé. Il rejoindre ensuite son frère et sa sœur en sécurité… A des milliers de kilomètres d’elle… Elle avait enregistré un message comme demandé, s’était aussi laissée prendre en photo, puis écrit une lettre que ses enfants pourront lire, lorsqu’ils seront grands, où elle leur expliquait tout. Où elle leur disait pourquoi elle avait suivi ce chemin, pourquoi c’était si important et quel était le prix à donner à la liberté. Dans le cas où elle ne les reverra jamais, ils sauront au moins la vérité de sa main. Au moins, là-bas, ils seront en sécurité et grandiront sans qu’on ne cherche à leur faire du mal, c’était tout ce qui comptait. Pour sa part, elle avait déjà accepté depuis longtemps de donner sa vie s’il le fallait ou que des ennemis cherchent à la tuer, ça ne l’effrayait plus. Elle avait accepté de donner la mort que parce qu’elle acceptait qu’on lui arrache sa propre vie. C’était comme ça.

La réunion qui les attendait avait le don de l’angoisser, sans doute bien plus que tout ce qu’ils avaient traversé jusque là. L’enjeu était si important… Tellement important qu’échouer serait dramatique. Sans union, ils ne tiendront pas dans le temps, c’était certain, hors, le temps était le point clé à maîtriser pour avoir une chance de remporter cette guerre. Son cœur battait violemment, dans sa poitrine, tandis qu’elle imaginait encore et encore toutes les façons possibles dont cette rencontre allait bien pouvoir se dérouler. Dans tous les cas, ça ne se déroulera pas très bien, ça… Faire unir des personnes, en temps normal, ça n’avait rien d’évident, alors en temps de guerre… Il ne s’agissait pas de se bercer d’illusions… La question de Bradley, assis derrière à côté d’elle, la tira de ses réflexions et elle hocha la tête, doucement. Elle était… aussi bien préparée que possible, disons-le ainsi, il n’y avait pas vraiment de cours à suivre, dans une vie, pour se préparer à ça. Pas envie de parler, pour le moment, aussi resta-t-elle dans un profond silence, tout le temps du trajet. Contrôler le stress, l’angoisse, respirer profondément, ne pas se faire trop de films…

Les heures de trajet lui permirent de faire diminuer son angoisse mais pas ses très nombreux doutes et ses questions. Ils arrivèrent finalement dans un petit village très reculé, loin de toutes les routes importantes et perdu dans la campagne. L’assemblée devait se tenir dans une vaste cave, servant autrefois à un vigneron, abandonné depuis déjà quelques années. Ils devaient être très rapides et discrets, les véhicules étaient dispersés et dissimulés, chacun empruntait un petit réseau d’anciennes galeries, avant d’arriver dans la salle principale où aura lieu la réunion. Les principaux mouvements de rébellion du pays étaient représentés, ici, la majorité avec leurs chefs, quelques uns ayant envoyé un homme de confiance à leur place. Rares étaient les femmes, et dès leur arrivée, Gabriella lut dans le regard de certains qu’ils méprisaient profondément ce fait, sans compter que sa grossesse se voyait bien, désormais. Dans la large salle, basse avec un plafond en voûte, une table imposante avait été installée. La plupart des personnes venues en soutien de leur faction devront sans doute rester debout, à proximité. Ils s’installèrent lorsqu’il fut certain que tout le monde était bien là.

Ils se jaugeaient, s’observaient, la méfiance et la tension étaient déjà très élevées, alors que les instigateurs les plus impliqués pour cette assemblée prenaient la parole. Ils remercièrent chaque groupe d’être venus, pour ce rassemblement, rappelant au passage l’importance cruciale qu’il avait pour l’avenir de leurs pays. Gabriella était assise entre Bradley et Moulin, plus pâle que de coutume mais concentrée. Elle espérait tant de cette assemblée que s’en était presque douloureux. Un bref résumé des dernières nouvelles fut tout d’abord fait, le rapporteur mit tout le monde au courant des plus récentes horreurs commises par le gouvernement. Des civils tués en représailles… Des otages, parfaitement innocents, exécutés. Puis de la construction des camps, débutée, que tous ici avaient commencé à harceler, chacun avec ses moyens. Et enfin, le gros morceau du moment, la nouvelle alliance avec l’Allemagne et l’Italie. On pourrait presque se dire que la situation était désespérée, pour autant, tout n’était pas perdu. Gaby inspira légèrement, le stress partant enfin pour laisser place à une détermination froide. Il ne fallait que penser à faire ce qui était juste, rien de plus.

– Nos adversaires se font des alliés, alors que nous tous demeurons encore désunis. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour trouver un moyen de mettre tous nos différents de côté et enfin agir comme une seule et même force de frappe. Avec un représentant neutre, à la tête d’une union nationale.
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MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptyLun 5 Oct - 13:08

Union Nationale, le nouvel enjeu Le-prefet-Jean-Moulin-heros-de-la-resistance_largeur_445
PNJ Jean Moulin

Un ami proche, il y a très peu de temps, lui avait fait part de ses réflexions philosophiques sur la guerre civile en cours, les actions menées et les actes des Hommes dans ce torrent infernal. Il lui avait dit ceci « Les moments les plus cruciaux, dans une guerre, changent votre vie à jamais mais aussi la face du monde. Il n’est pas arrogant de le dire. Les petits actes sauvent des vies autour de soi. Les actes d’importance peuvent sauver tout un pays. Chaque homme, dans un tel moment, doit donner le meilleur de lui-même, il doit donner tout ce qu’il a, quitte à s’oublier lui-même, peut-être à jamais, et trouver, une fois de plus, que l’Humanité est capable de se transcender. Que l’Homme est capable du Meilleur, après avoir déjà prouvé qu’il était capable du Pire. » Une pensée qu’il avait conclut laconiquement en lui disant de ne pas avoir peur, durant ces temps, car qu’il réussisse ou échoue, l’Humanité aura tout de même fait un pas en avant.

Ne pas avoir peur, c’était facile à dire. Bien sûr qu’il avait peur, tout le monde avait peur… Mettre sa vie en jeu n’avait rien d’anodin, peu importe à quel point la Cause en laquelle on croyait était puissante. Il avait peur, quand bien même il luttait d’arrache-pied pour ce qu’il considérait être la plus belle de toutes les causes, la Liberté. Peur, bon sang, si peur. Alors que la voiture traçait son chemin, suivie des deux autres, et qu’un silence de plomb s’imposait, à peine brisé depuis le début du voyage par une dizaine de mots, il gardait le regard rivé vers l’extérieure et la profonde obscurité. Ils pouvaient aussi bien remporter une belle avancée dans leur long combat que subir un revers cuisant. Ils pouvaient aussi être repérés, être attaqués, tous êtes tués. Les leaders actuels des mouvements rebelles, tus ensemble, le coup serait magnifique ! Ils prenaient un si grand risque, pour un enjeu on ne peut plus important, et même plus, que le danger encouru.

Si peur…

La lividité de son visage faisait écho à celle du chauffeur de leur voiture et sans doute à celles de bien d’autres. Il respirait doucement, presque faiblement, tout en se préparant à ce qui allait suivre. Bientôt, les voitures bifurquèrent sur une route bien plus cahoteuse et rocailleuse, sur encore deux kilomètres, avant d’arriver dans un village très reculé et perdu. Jean avait recouvré son sang-froid, en sortant de la voiture, même si le stress, lui, n’avait bien sûr pas diminué d’un pouce. La nuit les encerclait, comme les bruits légers des insectes et de quelques oiseaux nocturnes. Ils se rendirent, en silence toujours, à l’entrée d’une petite galerie, partant de la cave d’un fermier. L’homme aux tempes grisonnantes leur ouvrit lui aussi sans un mot, et referma vite derrière eux. La galerie les mena jusqu’aux caves abandonnés d’un ancien vignoble, puis dans une salle de stockage bien plus vaste, au plafond arrondi. Une grande table les attendaient tous.

Organiser cette rencontre avait été très long et laborieux, se retrouver ici cette nuit sonnait presque comme un miracle. Quatorze personnes, dont de Lizeux et Bradley, étaient là en représentants ou chefs de leur cellule de Résistance. Avec elles, d’autres venus en renforts, soutien sou gardes du corps. On comptait en plus l’homme désigné en amont comme rapporteur et un autre, représentant des forces alliées étrangères, leur fournissant déjà des armes. Survolant les présents du regard, Jean sentit aussi la tension, si lourde et palpable qu’on pourrait la couper au couteau. La méfiance était de mise, bien entendu… C’était Humain. Outre la peur les uns envers les autres, il y avait celle d’être brutalement découverts. Ou d’être trahis. Une assemblée d’hommes, majoritairement, les rares femmes présentes se tenaient toutes en retrait et la seule à s’asseoir à cette table fut de Lizeux. Il s’assit à ses côtés, toujours pâle, mais plus serein désormais.

Le rapporteur se leva, une fois le silence tombé, puis commença par les saluts, souligner que leur présence ici à tous était très importante, avant de se lancer dans le résumé des derniers événements. A l’ambiance lourde et tendue s’ajouta une note particulièrement macabre. Des visages très graves, tandis qu’étaient posés platement les exécutions sauvages, menées sur des civils pris au hasard, en guise d’otage, dans les villes ou villages où avaient eu lieu des actions rebelles. La construction des camps, bien entendu. L’alliance avec l’Italie, l’Allemagne, peut-être d’autres pays par la suite. Les lois totalitaires. Ils écoutaient tous dans un silence religieux, avant que le rapporteur ne redise, finalement, pourquoi ils en étaient tous là aujourd’hui. L’urgence de se mettre tous d’accord sur la ligne à suivre et les moyens à y employer pour y parvenir.

Nos adversaires se font des alliés, alors que nous tous demeurons encore désunis. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour trouver un moyen de mettre tous nos différents de côté et enfin agir comme une seule et même force de frappe. Avec un représentant neutre, à la tête d’une union nationale.

On était parti. Pour de longues discussions, sûrement âpres, avec toutes les chances que ça ne vire au vinaigre à n’importe quel instant. Il n’était qu’à peine surpris que ce soit la jeune femme qui ait ouvert les hostilités, il aurait même dû s’y attendre. Déjà, les premières réactions se faisaient voir. Visages plissés, inquiets, pensifs ou déjà en colère. Dégoût, de la part de quelques uns. Jean, outré, en repéra même un, tout au bout de la salle, qui louchait ouvertement sur la poitrine de la jeune femme avec un air lubrique. Ce fut d’ailleurs celui-là qui souleva, d’un ton neutre au moins, que chaque cellule rebelle, ici, avait non seulement sa propre manière de travailler, mais aussi ses intérêts personnels. Ses propres objectifs. Il dit cela, en revanche, d’un ton si lourd de sens que le rapporteur crut bon de lancer qu’ils avaient tous, ici, un objectif commun, celui de renverser le totalitarisme.

Certes, oui, cependant, tout n’est pas non plus à jeter, dans notre époque. Certaines mesures sont salutaires, ne nous voilons pas la face. La société a effectivement besoin d’un cadre plus restreint, après la crise et la République ayant tout laissé partir à va-l’eau. Quant aux élémentaires, bien que je sois évidemment contre leur extermination, je trouve que les contrôler n’est pas un mal.

D’autres, autour de la table, hochèrent doucement la tête à ces paroles. Jean pinça un peu le nez, en se retenant de lever les yeux au ciel. Ce qu’il ne fallait pas entendre…

La communauté s’est toujours auto-régulée, depuis la nuit des temps, ce que tout le monde dans ce pays semble oublier, grâce à l’efficacité de la propagande menée depuis la Grande Guerre. Des contrôles, suffisants, étaient déjà appliqués. Ils ne servent, depuis les années 20, que de bouc émissaire bien pratique, pour détourner des réels problèmes. Allons-nous donc continuer de mordre dans un hameçon aussi grossier ?

Il mana un large regard à toute l’assemblée, ceux assis comme ceux debout. Alors ?!
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Albert J. Bradley
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Albert J. Bradley
MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptySam 7 Nov - 9:55

Il y avait des ces moments qui ne pouvaient arriver qu’une fois dans une vie. Bradley ne se sentait pas particulièrement nerveux ou apeuré pour autant. Bien sûr, il était plus que conscient des lourds enjeux les attendant ce soir, il savait ce que tous risquaient, il comprenait les dangers qui ne manqueront pas de leur tomber dessus sir cette réunion échouait, par la suite. Cela dit, la peur ne pouvait lui serrer autant le ventre qu’autrefois, dans n’importe quelle situation, plus après avoir traversé le feu incroyable de la Grande Guerre. Aucune peur ne pouvait être comparée à celle-ci, à cette sensation infâme de courir en permanence avec la mort à vos côtés, attendant cette simple petite seconde où la balle ennemie viendra se loger dans votre cœur. Il pouvait tout endurer, maintenant, il pouvait tout supporter. La tension si élevée, ressentie dans cette salle, glissait sur lui sans l’atteindre, bien qu’il la ressente bien, elle n’avait guère de prise sur lui. Messieurs, mesdames… De rares dames, d’ailleurs, celles présentes étaient visiblement en position d’assistantes ou de gardes du corps.

Il retint un petit sourire en lisant le mépris dans le regard de beaucoup de ses hommes, à l’égard de sa collègue. Lui aussi en avait eu, avant de la connaître et découvrir ce qu’elle valait. Lui aussi en avait eu infiniment avant de comprendre qui elle était et donc, quelque part, de s’attacher à elle. Il ignorait si le terme était bien choisi… Ce n’était, bien sûr, pas de l’amour, ni même un attachement affectif ou amical pure, si on voulait aller par là. C’était… difficile à décrire… Un attachement particulier, d’un homme de combat envers un partenaire de combat, serait-ce assez compréhensible, de le dire comme cela ? Un mélange de respect, d’amitié aussi, quelque part, de loyauté. Ah, bon sang, il ne saurait pas mettre des mots là-dessus avec plus de précision, si on lui posait la question. C’était juste différent de ce qu’on ressentait envers un « simple » ami ou envers l’amour de sa vie, ou encore vers un frère ou une sœur, c’était un autre type de relation. Ça ne pouvait pas s’expliquer. Il s’assit à la grande table sur cette pensée, chassant pour le moment ces considérations de son esprit.

Si tout échouait, aujourd’hui, il serait encore plus long et compliqué de renverser leurs adversaires, leurs chances d’y parvenir diminueront encore. Silencieux, pour le moment, il écouta le rapporteur faire un résumé des derniers événements et des nouvelles difficultés venues s’ajouter au tableau récemment. Albert se pinça un peu les lèvres, à la lecture de tout cet énoncé, tout en jugeant les réactions des uns et des autres. Pour la grande majorité, le choc, l’horreur et la colère étaient les sentiments dominants, visiblement, tous n’avaient pu recevoir ces informations en amont. Il s’était attendu à ce que sa jeune collègue prenne la parole la première, aussi ne montra-t-il pas le moindre signe de surprise. Il ne fut pas non plus surpris de la réponse donnée par Lamarche. Cet homme avait déjà fait pas mal parler de lui, dans le Nord de la France où il exerçait principalement avec son réseau, ce n’était pas un tendre et il sera un de ceux les moins aisés à convaincre de l’intérêt d’une union nationale. Il avait raison, bien sûr, mais leur rapporteur également. Ce qui comptait le plus restait le but final à atteindre et non pas les méthodes individuelles pour y parvenir.

– Certes, oui, cependant, tout n’est pas non plus à jeter, dans notre époque. Certaines mesures sont salutaires, ne nous voilons pas la face. La société a effectivement besoin d’un cadre plus restreint, après la crise et la République ayant tout laissé partir à va-l’eau. Quant aux élémentaires, bien que je sois évidemment contre leur extermination, je trouve que les contrôler n’est pas un mal.

– La communauté s’est toujours auto-régulée, depuis la nuit des temps, ce que tout le monde dans ce pays semble oublier, grâce à l’efficacité de la propagande menée depuis la Grande Guerre. Des contrôles, suffisants, étaient déjà appliqués. Ils ne servent, depuis les années 20, que de bouc émissaire bien pratique, pour détourner des réels problèmes. Allons-nous donc continuer de mordre dans un hameçon aussi grossier ?

Ah, Moulin… Bradley l’aimait bien, ce jeune homme, il avait la tête sur les épaules, réfléchissait vite et plus important que tout, il ne se laissait pas manipuler ou corrompre. De nombreuses personnes étaient comme lui, dans ce pays, dont certaines se trouvaient dans cette salle, et c’était bien grâce à elles que l’ancien chef d’armée avait encore une grande foi en l’avenir de la France. Il sourit, même, l’espace d’un instant, avant de recouvrer son sérieux.

– Vous oubliez également, commandant Lamarche, que la crise et les problèmes de société dont vous parlez n’étaient en aucun cas la faute d’une communauté particulière mais sont bel et bien les tristes conséquences de la Grande Guerre. Pointer du doigt une seule communauté, ou plusieurs petites comme c’est le cas dans ce pays, est une méthode manipulation très classique, comme vient de le souligner monsieur Moulin. Nous sommes donc nombreux ici à admettre que c’est très efficace, très bien. Revenons-en au véritable problème, à présent que nous avons pu tous reconnaître que nos ennemis sont très doués en propagande. Tous nos réseaux possèdent des forces et des faiblesses, des compétences précises. Chacun ses méthodes, oui, c’est là l‘essentiel, car ainsi, chacun a sa grande spécialité. D’où l’importance d’une union nationale. Chacun ses méthodes, en coordination dans un plan plus large, et nous formerons enfin, ensemble, une force de frappe assez sérieuse pour effrayer nos adversaires.
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Gabriella de Lizeux
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Gabriella de Lizeux
MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptySam 28 Nov - 10:37

Si les circonstances n’étaient pas si graves et sérieuses, Gabriella aurait envie d’adresser des petits sourires à certaines des personnes présentes ici, pour bien leur faire comprendre à quel point elle se moquait de ce qu’ils pouvaient penser d’elle et combien elle se fichait tout autant qu’ils la haïssent ou la méprisent. Las, il fallait rester encore diplomate pour le moment, aussi resta-t-elle assez tranquille et l’air neutre. D’autres, autour de la table, semblaient plutôt inquiets ou plongés dans de lourdes réflexions, au vu de leurs expressions. Le premier à prendre la parole après elle fut Georges Lamarche, dont Bradley lui avait un peu parlé. Il était à la tête d’un groupe assez important, comportant un plus de trois cents personnes, et dont les méthodes n’avaient souvent rien à envier à celles de la police politique. Un partisan d’une ligne de combat pure et dure, répondre à la violence par la violence, somme toute. Il était logique qu’il souligne que chaque groupe avait ses propres intérêts e surtout sa propre manière de faire, cela dit, le rapporteur fut assez inquiet par le ton employé pour ajouter aussitôt que tous ici avaient le même objectif.

Ce qu’il avança ensuite ne l’étonna pas plus, c’était une pensée qui avait été martelé durant de longues années de propagande, bien avant le début de la guerre civile, bien avant, même, le début explicite des problèmes. Faire évoluer les mentalités sera long, surtout dans une telle période, et elle jugeait normal que plusieurs, ici, soient d’accord sur le sujet. Inutile de s’en énerver ou autres… Du moins, tant que ça ne venait pas nuire à la bonne marche de la résistance et de la guerre. Ce sera le seul point qu’elle ne tolérera pas. Qu’ils les méprisent tant qu’ils veulent, sinon, ça n’avait aucune importance pour le moment ! S’ils gagnaient cette guerre, ils pourront se concentrer plus tard à régler ce problème. Même chose pour la soi-disant faute de la République pour avoir laissé aller les choses. Ce serait oublier un peu vite les lourdes conséquences de la Grande Guerre que de tout lui mettre sur le dos. Un coup d’œil sur le côté lui permit de remarquer, cependant, le certain agacement de ses deux confrères du jour. Tiens, pour une fois que ce n’était pas elle qui s’énervait aussitôt.

– La communauté s’est toujours auto-régulée, depuis la nuit des temps, ce que tout le monde dans ce pays semble oublier, grâce à l’efficacité de la propagande menée depuis la Grande Guerre. Des contrôles, suffisants, étaient déjà appliqués. Ils ne servent, depuis les années 20, que de bouc émissaire bien pratique, pour détourner des réels problèmes. Allons-nous donc continuer de mordre dans un hameçon aussi grossier ?

– Vous oubliez également, commandant Lamarche, que la crise et les problèmes de société dont vous parlez n’étaient en aucun cas la faute d’une communauté particulière mais sont bel et bien les tristes conséquences de la Grande Guerre. Pointer du doigt une seule communauté, ou plusieurs petites comme c’est le cas dans ce pays, est une méthode manipulation très classique, comme vient de le souligner monsieur Moulin. Nous sommes donc nombreux ici à admettre que c’est très efficace, très bien. Revenons-en au véritable problème, à présent que nous avons pu tous reconnaître que nos ennemis sont très doués en propagande. Tous nos réseaux possèdent des forces et des faiblesses, des compétences précises. Chacun ses méthodes, oui, c’est là l‘essentiel, car ainsi, chacun a sa grande spécialité. D’où l’importance d’une union nationale. Chacun ses méthodes, en coordination dans un plan plus large, et nous formerons enfin, ensemble, une force de frappe assez sérieuse pour effrayer nos adversaires.

Superbe manière de souligner, sans le dire ainsi, que cet homme avait prouvé à tous être affreusement manipulable et ne pas savoir réfléchir plus que cela. Merci, Albert, rien que pour cela, elle l’adorait. Il lui fallut un effort colossal pour ne pas dévoiler son amusement, suite à cette petite tirade, et conserver son sérieux. Bref, revenons-en au sujet, oui… Elle reprit de nouveau la parole pour poser rapidement, en résumé, lesdites forces de chacun des neuf groupes principaux de rébellion représentés ici même et leur territoire d’action. Ne parla pas volontairement des méthodes employées, ce n’était pas le sujet et elle ne comptait pas lancer le débat là-dessus. Ensemble, ils avaient les moyens de couvrir l’ensemble du territoire et d’élargir leurs actions sur un plan national, cette fois, et non plus en devant cibler avec précision. Assis juste en face d’elle, Josserand se redressa tout à coup et ajouta d’autres détails, pour son propre réseau, agrandi assez récemment. Ils s’occupaient principalement du nord-ouest du pays et avaient, dans leurs rangs, beaucoup de déserteurs de l’armée, bien plus que dans les autres groupes.

– Ce sont des vétérans de 1914, pour beaucoup. Ils sont plus que prêts à s’engager dans les opérations de front, les plus dangereuses. Nous pouvons former, à échelle nationale, des hommes et femmes parés à ce type de situation, en un groupe de combat commun, et…

– Nous n’en sommes pas encore à un état de guerre totale, l’interrompit un autre, au bout de la table. C’est une guérilla, pas une armée avançant peu à peu pour conquérir le pays. Il y a déjà bien des dégâts et des destructions, en y allant trop fort, nous allons tous perdre pour de bon le soutien de la population civile. Elle est déjà beaucoup fragilisée. Il ne s’agit pas non plus de prévoir un autre Coup d’État.

– Bien sûr que si, glissa Gabriella. A terme, si Leblanc ne part de lui-même, il faudra y venir. Que ces élections aient été truquées ou non, ce n’est plus le débat, ce type est un dictateur. Il doit disparaître, d’une manière ou d’une autre.

Cinq des chefs présents hochèrent la tête avec vigueur, les trois autres semblaient plus en retrait, peu convaincus, ou peut-être effrayés, elle ne savait guère. Peu importe, ils n’étaient plus là pour faire dans la dentelle. Si les groupes représentés par ces trois hommes n’étaient pas prêts à aller jusque-là, s’ils ne voulaient pas réellement faire chuter ce gouvernement, alors à quoi bon être venus ce soir ? Elle finit par leur poser platement la question, d’un ton plus froid qu’elle ne l’aurait voulu. Ils étaient tous ici pour un même objectif, pour unir enfin leurs forces… Alors répondez, pourquoi être effrayés ?
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MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptyDim 20 Déc - 10:59

Union Nationale, le nouvel enjeu Le-prefet-Jean-Moulin-heros-de-la-resistance_largeur_445
PNJ Jean Moulin

Étant donné que le silence commençait à s’allonger, Jean faillit ajouter autre chose, mais fut interrompu dans son élan lorsque le commandant Bradley ajouta d’autres arguments à cette discussion, d’un ton à la fois froid et ironique. Et de lui donner raison du même coup. Merci… Pointer du doigt la Grande Guerre en crispa un ou deux, dans l’assemblée, les autres ne mouchèrent pas. Celle-ci avait beau être terminée depuis plus de dix ans, il était bien vrai que ses conséquences se faisaient toujours ressentir aujourd’hui. 1918, ce n’était pas si vieux que ça, tous ici étaient assez âgés pour se souvenir de cette période douloureuse et lamentable. Seuls les petits jeunes qui étaient nés pendant ou après la Grande Guerre ne pouvaient pas savoir quelle horreur elle avait été. Sans oublier qu’ils avaient en plus eu droit à une pandémie monstrueuse en même temps, histoire de bien arranger la sauce…

De Lizeux enchaîna derrière, pour tout d’abord poser un récapitulatif des forces et faiblesses de chacun des neuf réseaux de Résistance représentés autour de cette table, avec leurs territoires. Pas un mal, car ainsi, tous pouvaient mieux visualiser, globalement pour une fois, les chances qu’ils avaient, qu’ils pourraient avoir plutôt, si tous acceptaient de travailler pleinement ensemble. Mettre ça à plat permettait aussi de faire réaliser qu’ils n’étaient pas si démunis, tous ensemble, ils avaient les moyens de l’emporter. Un regain d’espoir flamba dans le cœur du jeune homme et il sentit bien qu’il en était de même pour plusieurs hommes, autour de cette table, ainsi aussi parmi ceux, restés debout autour d’eux, qui les accompagnaient. De toute manière, l’espoir restait bel et bien leur arme la plus forte. Ce n’était pas juste une affaire de petites histoires gentillettes, comme dans les romans, mais une réalité.

Josserand se lança à son tour, d’un ton convaincu, parlant plus en détails de son propre réseau et donnant des précisions supplémentaires, que de Lizeux ne possédait pas. Très bien,s i chacun venait enrichir de cette façon les forces en place, ils allaient pouvoir dresser une carte précise et mieux cibler les prochaines actions. Mieux coopérer. Son réseau se reposait beaucoup, dans le Nord-Ouest de la France, des déserteurs récents ou plus anciens, de l’armée. Eux non plus n’avaient guère d’hésitation à mener les combats les plus durs et les actions les plus virulentes, quitte à tous passer pour de vulgaires terroristes. Moulin les respectaient profondément car il n’avait que trop conscience que, dans de telles situations, il était indispensable de prendre les fusils pour faire taire les fusils.

Ce sont des vétérans de 1914, pour beaucoup. Ils sont plus que prêts à s’engager dans les opérations de front, les plus dangereuses. Nous pouvons former, à échelle nationale, des hommes et femmes parés à ce type de situation, en un groupe de combat commun, et…

Nous n’en sommes pas encore à un état de guerre totale, l’interrompit Perret. C’est une guérilla, pas une armée avançant peu à peu pour conquérir le pays. Il y a déjà bien des dégâts et des destructions, en y allant trop fort, nous allons tous perdre pour de bon le soutien de la population civile. Elle est déjà beaucoup fragilisée. Il ne s’agit pas non plus de prévoir un autre Coup d’État.

Bien sûr que si. A terme, si Leblanc ne part de lui-même, il faudra y venir. Que ces élections aient été truquées ou non, ce n’est plus le débat, ce type est un dictateur. Il doit disparaître, d’une manière ou d’une autre.


Perret grimaça violemment, sans même prendre la peine de le cacher. Aubry, assis juste à côté de lui, fit de même. Tout comme Bertin, lui-même déserteur d’ailleurs, qui semblait assez peu convaincu. Les cinq autres, eux, avaient acquiescé à cette parole, hochant vigoureusement la tête, très convaincu. Josserand le premier, qui fixait les trois indécis avec un air presque outré. Visiblement, il était incapable de comprendre pourquoi trois de leurs confrères ici présents ne semblaient pas accepter l’idée d’un nouveau renversement du gouvernement, que ce soit par la manière douce ou par la force. Un avis que devait partager de Lizeux car elle finit par leur demander très platement et froidement ce qu’ils fichaient ici ce soir, s’ils n’étaient pas prêts à aller jusqu’au bout. Jean aurait même ajouté pourquoi ils avaient chacun pris la peine de créer un mouvement de rébellion, dans ce cas.

Même le commandant Lamarche, pourtant anti-élémentaire déclaré, déclara haut et fort que de Lizeux avait raison, brisant le silence lourd qui s’était installé, et ajoutant qu’ils ne s’étaient pas réunis ici pour faire dans la dentelle mais pour apposer des solutions concrètes à un problème de plus en plus grave. Jean posa un regard grave sur lui, en travers. Ce type était prêt à tout, c’était sûr, mais s’ils remportaient cette guerre, il pourrait aussi être prêt à tout pour poursuivre les efforts visant à écarter les élémentaires de la société. Ouvertement ou en traître. Pour le moment, néanmoins, ils étaient obligés de coopérer. Aubry finit par lâcher une sorte de petit sourire, assez étrange, et faire un signe de main, comme pour dire « Calmons-nous ».

La remarque de monsieur Perret est juste. La confiance globale de la population envers nous est déjà très fragilisée. Vous fustigez la propagande, et c’est juste, mais nos actions ont aussi leur part de responsabilité. Nous ne devons pas perdre de vue que notre but, en plus de faire chuter Leblanc, est aussi de ramener sur le devant de la scène un gouvernement juste et rassurant. Si nous y parvenons en restant aux yeux de ce pays des terroristes sans aucun scrupules, nous n’aurons pas plus de légitimité que Leblanc. Je me doute que beaucoup ici n’aiment guère la politique, pourtant, elle doit être une part incontournable de notre plan commun. Il faudra un changement drastique, pour la gouvernance de ce pays, quelque chose qui ne s’est encore jamais fait, afin de bien montrer la cassure nette avec le passé. Et non plus avoir un énième gouvernement ressemblant trop au précédent.

Où voulait-il en venir… ? Jean attendait qu’il développe son idée, mais au lieu de ça, il se contenta de sourire à nouveau, et en revint à leurs actions possibles. Mmh… Jean se nota mentalement d’un peu plus se renseigner sur cet homme, afin de mieux le cerner. Il savait juste de ce type qu’il était un politicien de carrière. Il avait été longtemps député, avant de redevenir maire dans une grande ville du sud de la France, et était ce qu’on considérait comme un véritable requin politique.
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MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptyMar 22 Déc - 18:23

Voilà comment on agaçait de plus en plus fort une personne de plus, en blessant son égo, les jeunes, prenez-en de la graine. Albert adressa même un sourire à son vis à vis, le temps que Gabriella reprenne la parole, sachant très bien qu’il avait blessé sa petite susceptibilité et très fier de l’avoir fait. Ce type, il le connaissait bien… Un bon gros Catholique intégriste, qui avait travaillé au Ministère de la Défense, et qui ne supportait pas la contradiction. A moins de se retrouver dans une impasse et d’être donc forcé de coopérer avec des personnes qu’il haïssait au plus haut point, exactement comme aujourd’hui. Il ne fallait pas se leurrer, il acceptera sûrement de travailler avec une femme, une élémentaire qui plus est, s’il le devait, pour cette guerre, mais il n’hésitera pas à la poignarder dans le dos dès lors que celle-ci sera enfin achevée. Une femme prenant les commandes, ayant un pouvoir, indépendante et non croyante, elle représentait absolument tout ce qu’il haïssait plus que tout. Être forcé de travailler avec elle pour le moment devait lui donner des boutons.

La réunion en elle-même était finalement bien plus classique que ce qu’il s’était imaginé. Il trouvait aussi amusant que sa consœur se soit très vite sentie à l’aise pour parler dans un tel lieu et exposer plans et idées. Peut-être estimait-elle ne pas avoir le choix, malgré tout, ma chère, elle n’avait peut-être pas prêté attention au fait que moins de la moitié des chefs présents autour de cette table avaient déjà ouverts la bouche. S’imposer n’avait jamais été une évidence, inscrite dans la nature humaine, d’autant plus dans un contexte aussi tendu et féroce que pouvait l’être celui-ci. Albert continuait de porter un regard observateur sur les postures et expressions des uns et des autres, en tirant un bon nombre d’informations. Une grande carte de France, en support, avait été étalée sur la table sous les yeux de tous. Josserand enchaîna derrière Gabriella, arrachant un autre petit sourire au militaire quand il précisa avoir beaucoup de déserteurs dans les rangs de son réseau. Effectivement, c’était presque un bataillon entier qui avait choisi de s’en aller, en Normandie, la plus grande affaire de désertion de toute l’Histoire de France.

– Ce sont des vétérans de 1914, pour beaucoup. Ils sont plus que prêts à s’engager dans les opérations de front, les plus dangereuses. Nous pouvons former, à échelle nationale, des hommes et femmes parés à ce type de situation, en un groupe de combat commun, et…

– Nous n’en sommes pas encore à un état de guerre totale. C’est une guérilla, pas une armée avançant peu à peu pour conquérir le pays. Il y a déjà bien des dégâts et des destructions, en y allant trop fort, nous allons tous perdre pour de bon le soutien de la population civile. Elle est déjà beaucoup fragilisée. Il ne s’agit pas non plus de prévoir un autre Coup d’État.

Gabriella intervint avant qu’il n’ait eu le temps de le faire, aussi le chef militaire se contenta de poser un regard aussi étonné que réprobateur sur Perret. Bien sûr que le soutien de la population civile était très faible, ce n’était pas le débat, en revanche, pourquoi craindre d’en arriver à un Coup d’État alors que ce dernier était très clairement le but affiché ? N’était-il pas aussi le leur ? Pourquoi avoir pris la peine de s’engager, pire, de diriger, un mouvement de résistance, si ce n’était pas pour but de mettre à bas ce régime totalitaire ? Le plus choquant fut néanmoins que deux autres des hommes présents, soit Bertin et Aubry, semblaient eux aussi réticents à cette finalité. Incompréhensible… Les autres chefs de réseaux étaient tout aussi perplexes qu’eux, attendant plus d’explications. Un silence assez lourd s’installa, pesa, durant de trop longues minutes, avant que le commandant Lamarche ne le brise, en déclarant « De Lizeux a raison, nous ne sommes pas ici pour faire dans la dentelle mais pour trouver des solutions concrètes à un problème grave ». Pauvre homme, devoir dire à voix haute devait sans doute lui arracher les lèvres.

– La remarque de monsieur Perret est juste. La confiance globale de la population envers nous est déjà très fragilisée. Vous fustigez la propagande, et c’est juste, mais nos actions ont aussi leur part de responsabilité. Nous ne devons pas perdre de vue que notre but, en plus de faire chuter Leblanc, est aussi de ramener sur le devant de la scène un gouvernement juste et rassurant. Si nous y parvenons en restant aux yeux de ce pays des terroristes sans aucun scrupules, nous n’aurons pas plus de légitimité que Leblanc. Je me doute que beaucoup ici n’aiment guère la politique, pourtant, elle doit être une part incontournable de notre plan commun. Il faudra un changement drastique, pour la gouvernance de ce pays, quelque chose qui ne s’est encore jamais fait, afin de bien montrer la cassure nette avec le passé. Et non plus avoir un énième gouvernement ressemblant trop au précédent.

La politique. Le gros mot était lâché. Bradley retint de justesse un soupir, conscient d’être un de ceux haïssant cela plus que tout, mais aussi très conscient qu’elle était effectivement incontournable, que ce soit dans ce combat ou dans n’importe quelle autre guerre menée sur cette planète, aujourd’hui ou par le passé. Les guerres étaient menées par des soldats mais étaient débutées et achevées par des politiciens. Ils étaient forcés de l’intégrer à tous leurs plans. Aubry, d’ailleurs, semblait avoir déjà beaucoup réfléchi à cette question, d’après ce qu’il avança ensuite. Pour lui, ce conseil ne pouvait fonctionner que s’ils plaçaient à la tête un « représentant » commun, un chef, si on voulait dire cela, qui sera le lien entre tous les réseaux de résistance du pays, petits ou grands, dans un conseil national. Cette personne devra ensuite superviser le bon fonctionnement de la chaîne, autant pour la coordination des réseaux que la transmission des informations, etc. Un travail titanesque qui ne devait pas être confié à n’importe qui.

Pour le coup, un bon politicien, déjà habitué à jongler avec tant de paramètres, pourra convenir. Il fallait également que cette personne soit neutre, dévouée à la France, et digne de confiance. Peu, ici, étaient « sans faction » ou réseau pour le moment… En-dehors des chefs autour de cette table, qui évidemment ne pouvaient remplir un tel rôle, il n’y avait que quatre personnes en tout et pour tout, assistant à cette réunion, qui n’étaient pas sous la guidance d’un des mouvements. Les quatre furent fixés du regard et deux d’entre eux s’en sentirent presque aussitôt gêné. S’ils n’avaient pas de caractère… Ils n’allaient jamais s’en sortir. Bradley posa ensuite le regard sur Jean Moulin.

– Vous êtes un des instigateurs principaux de cette rencontre et de la volonté de créer une alliance nationale. Et loyal à ce pays. Qu’en pensez-vous, tous ?
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MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptyMer 20 Jan - 9:16

Voilà le moment précis où en plus de la guerre civile, les affres merveilleux de la politique allaient venir à leur affaire. Formidable, elle avait rêvé de ça toute son existence… Face aux réactions assez équivoques et tranchées, elle pouvait dès lors se faire une idée du sport qui l’attendait, dans les prochains mois. Notamment car tous es « voisins » entourant leur propre région de compétence étaient littéralement collés à eux. Alors que les autres chefs de réseaux suivant la même opinion qu’elle étaient plus éloignés, géographiquement parlant. Qu’« ils aient tous le même but ou non, il fallait bien sûr s’attendre à certains coups fourrés, de la part de leurs propres alliés, car guerre ou non, les jeux de pouvoir se poursuivaient. Aubry, par exemple, était un véritable requin, en politique, ce n’était un secret pour personne. Lamarche également. Les deux étaient amis, d’ailleurs, si elle avait bien compris. Très bien, s’il fallait en passer par là, après tout… Qu’elle déteste la politique ou non, ça n’avait aucune importance, elle restait un élément à prendre en compte dans ses futurs plans.

Lamarche déclara tout à coup, d’un ton trop doux pour être honnête, qu’elle avait raison, qu’ils se trouvaient tous ici pour rechercher et appliquer des solutions très concrètes. Juste après avoir, toute à l’heure, fustigé les élémentaires et les problèmes qu’ils causaient. Gabriella n’avait aucune confiance en ce type, de toute manière, être forcée de devoir coopérer avec lui, pour le bien de tout le pays, lui était presque douloureux. Aubry reprit la parole, soulignant la baisse de confiance de la population et le fait que leurs propres actes aient aussi leur part de responsabilité. Bien sûr, elle ne niait pas cela ! Néanmoins, tout n’était pas à leur mettre sur le dos. Les massacres de masse de civils, par exemple, que le gouvernement leur faisait porter dans les médias… Ou bien encore le coup très classique du « Si la police politique doit hélas en arriver aux représailles, c’est par la faute de ces vils terroristes ». Des arguments tout à fait odieux ! Toutes les horreurs du monde pouvaient être justifiées, avec ça !

Néanmoins, elle ne pouvait qu’être d’accord avec lui sur l’importance d’amener ensuite un gouvernement très différent, plus sain, et surtout cassant de manière très nette avec le passé. Aubry enchaîna ensuite sur la nécessité d’avoir, à la tête du conseil national, un représentant commun, et neutre, qui sera chargé de la liaison entre tous les réseaux et de leur coordination nationale. Elle était assez… surprise qu’il en parle de lui-même… Qu’est-ce que ça cachait, cette fois ? A nouveau, elle dû retenir un long soupir… Au même moment, son enfant choisit de se manifester, dans son ventre, et à faire comme des galipettes. Soit il ressentait sa tension, soit il estimait ne pas avoir assez bougé depuis trop longtemps. Immobile, Gabriella s’efforça de ne pas bouger pour autant, elle ne devait pas révéler le moindre signe trop personnel sur son état ou encore montrer, ce qui était bien pire dans cette situation, qu’elle accordait plus d’attention à sa grossesse qu’à la réunion en cours. D’autant plus que le choix du ledit représentant tomba assez vite sur Jean Moulin.

– Vous êtes un des instigateurs principaux de cette rencontre et de la volonté de créer une alliance nationale. Et loyal à ce pays. Qu’en pensez-vous, tous ?

Ce sera parfait. Elle hocha la tête, pour approuver, puis observa les diverses réactions de leurs comparses, afin de voir ce qu’eux-mêmes en disaient. Durant ce temps, son enfant ne se calmant pas le moins du monde, elle bougea juste un peu, contre sa chaise, sans montrer le malaise, mais juste assez pour avoir une posture plus droite. L’accouchement n’était plus si loin, une date qu’elle craignait, car ce jour-là, elle devra dire au revoir à son bébé, à peine né, avant qu’il ne parte loin d’elle, pour des années, voire à tout jamais. Mais ce n’était pas le moment de penser à ça et elle écarta cette pensée désagréable de son esprit. Ils passèrent à l’organisation plus pure de ce conseil et de son mode de fonctionnement, s’engageant alors dans une longue délibération et de nouveaux débats. Une heure s’écoula ainsi, puis une seconde… Lors de la troisième heure, ils firent tous une brève pause pour boire et manger rapidement, sur le pouce, avant de reprendre. Il n’était pas loin de cinq heures du matin, quand ils en terminèrent pour cette phase. Tout le monde était sur les nerfs, fatigués, et la tension globale du début de réunion n’avait pas diminué d’un pouce.

– Il faudra en finir avant le lever du jour, finit-elle par lâcher. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous faire repérer.
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Albert J. Bradley
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MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptyJeu 4 Fév - 11:55

Une très bonne chose de faite, il n’en restait pas moins beaucoup d’autres sujets à traiter, découlant de celui-ci. La nuit promettait d’être très longue. Albert était néanmoins, pour le moment, plutôt satisfait de la progression de leur affaire, bien qu’il reste sur ses gardes. Toute alliance était bien fragile, c’était une réalité à ne pas ignorer, plus encore lorsqu’elle se taillait dans de telles circonstances. Comme c’était à prévoir, ils durent poursuivre leur gestion des petites susceptibilités de chacun, en passant à l’organisation de ce débat, son fonctionnement… Albert était bien obligé de prendre quelques notes, cependant, et comme tous ou presque ici, il les prenait dans un langage codé, établi au préalable avec les autres membres du réseau. Et s’efforçait de noter le moins possible, de retenir, plutôt, car il serait bien trop stupide et risqué de tout coucher sur le papier, pas alors que ces documents pourraient se retrouver entre de mauvaises mains. Tout cela exigeait un haut niveau de concentration. Sans une habitude déjà prise depuis longtemps, ce travail était très douloureux.

Il était très évident de repérer, d’ailleurs, ceux qui avaient l’habitude de jongler mentalement avec beaucoup de choses à la fois et ceux qui ne l’avaient pas. Les minutes s’égrainaient, puis les heures… La nuit défilait, tandis qu’ils travaillaient au pas de course, au milieu de débat houleux, avec seulement une brève pause pour boire, manger un peu, histoire de tenir le coup, puis poursuivre. Vers cinq heures du matin, Gabriella finit par lâcher une remarque, soutenu par Josserand, pour accélérer encore les choses, car ils ne pouvaient se permettre de tous repartir en pleine journée. Mais malgré cela et toute leur volonté, il leur fallut encore presque une heure avant d’achever le plus important. Les détails et autres se feront à mesure du temps, quand tout se mettra en place. Tous les participants à cette réunion étaient épuisés et à bout de nerfs, cependant, il n’était pas encore temps de relâcher la pression. Pas tant que chacun ne sera pas revenu dans son fief, à l’abri avec les siens. La route sera longue.

Quand enfin, ils se dispersèrent, puis partirent, Albert laissa échapper ce petit soupir discret, fatigué, qu’il retenait depuis toute à l’heure. Dans la voiture, près de sa consœur, il s’obligea à chasser la somnolence grimpante. Il pouvait après tout arriver n’importe quoi, sur le trajet. Et de toute manière, il avait tant de pensées en tête que, même épuisé, s’endormir pour de bon serait bien difficile. Cela avait été une nuit on ne peut plus vitale, pour la résistance et l’union nationale de tous les mouvements rebelles ! Si importante qu’il était dur, même pour lui, d’en mesurer le poids. Mais c’était fait. Ils avaient une base, à eux tous, maintenant, de travailler à la compléter et la faire tenir, de plus en plus solide, dans le temps. Jusqu’au moment où ils pourront enfin tous arrêter. Que ce soit par la victoire ou par la mort.

– Nous devrons garder un œil sur Lamarche et Aubry. Comme eux-mêmes le feront sûrement. Souvenez-vous, en politique, les amis et les alliés sont très souvent bien plus fourbes que nos ennemis. Lamarche, surtout… Il hait les élémentaires, vous l’avez bien vu, et ce n’était de toute façon un secret pour personne. Il est bien possible qu’il tente de vous nuire ou de vous décrédibiliser, durant ce conflit, afin de rallier dans son propre réseau nos partisans et conserver le sentiment anti-élémentaire. Ça lui sera très utile à la fin de conflit.
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MessageSujet: Re: Union Nationale, le nouvel enjeu   Union Nationale, le nouvel enjeu EmptySam 27 Fév - 12:28

La voiture démarra dans un petit crissement rapide, suivit de la seconde, avant de s’engager sur la route cahoteuse. Le regard tourné vers l’extérieure, coude appuyé contre le rebord de la fenêtre de la voiture, Gabriella appuya son visage contre sa main, pensive. Même si tout s’était bien déroulé, elle gardait comme… un goût amer dans la bouche. Du bon et du moins bon était sorti de cette réunion, et comme toujours, elle voyait avant tout le moins bon, dont ils devaient se méfier plus que tout. Des ennemis, ils en avaient dans leurs propres rangs, ça, impossible d’y couper… Elle soupira un peu puis laissa finalement sa tête reposer contre le siège derrière elle, avant de mettre les deux mains posées contre son ventre gonflé. La guerre civile, la politique, les réunions secrètes, sa grossesse, la traque mené contre les rebelles du pays, les problèmes enflant avec les pays voisins, la menace d’une nouvelle grande guerre… Elle finissait par ne plus se souvenir de ce qu’était une vie ordinaire… Une vie où vous ne deviez pas vous lever en catastrophe la nuit pour protéger votre vie et celles de vos alliés.

– Nous devrons garder un œil sur Lamarche et Aubry. Comme eux-mêmes le feront sûrement. Souvenez-vous, en politique, les amis et les alliés sont très souvent bien plus fourbes que nos ennemis. Lamarche, surtout… Il hait les élémentaires, vous l’avez bien vu, et ce n’était de toute façon un secret pour personne. Il est bien possible qu’il tente de vous nuire ou de vous décrédibiliser, durant ce conflit, afin de rallier dans son propre réseau nos partisans et conserver le sentiment anti-élémentaire. Ça lui sera très utile à la fin de conflit.

– S’il est intelligent, il attendra que nous ayons tous formé une base commune plus solide avant de tenter quoi que ce soit contre moi. Sinon, oui, vous avez raison, je ne comptais pas le perdre de vue, de toute manière. Nous savions qu’il allait falloir en passer par là, tôt ou tard.

Elle discuta avec Bradley de ce à quoi elle avait déjà songé, pour ce problème en particulier, et lui demander son avis. La politique, ça, c’était vraiment un domaine qu’elle détestait au plus haut point. Un milieu de fourbes, de requins, de crapules sans foi ni loi, prêtes à renier le drapeau national pour des alliances étrangères nauséabondes ! L’alliance avec l’Allemagne lui restait en travers de la gorge, elle ne pouvait pas comprendre comment leur gouvernement avait pu s’engager dans cette voie avec un pays autoritariste et qui n’hésitait pas à exécuter ses opposants un à un. Exactement comme Leblanc depuis plusieurs mois, maintenant. Ça lui donnait envie de vomir. Ils parlèrent tout un temps, puis, malgré la vigilance à conserver pour le trajet, la fatigue finit par remporter la bataille. Elle s’endormit par à-coups, un demi-sommeil presque comateux, avant de se réveiller chaque fois dans un petit sursaut. Le jour se leva avant qu’ils ne puissent rentrer dans leur cache, malheureusement, mais au moins, ils n’eurent aucun incident à déplorer en cours de route.

D’autres projets et problèmes à régler les attendaient déjà, dès la sortie de la voiture. Fatiguée, et plus irritée à cause de ça, Gabriella ne fut très cordiale avec les premiers qui se pressèrent vers elle pour parler de ci ou ça. Et ils le sentirent bien. Tout d’abord, elle s’isola dans une petite pièce, comme Bradley, pour voler une heure ou deux de sommeil, avant de pouvoir se remettre en selle. La nuit avait été très longue… A peine seule, elle enleva juste ses chaussures, sans se déshabiller, puis s’allongea sur le dos, sur le petit lit de camp. La tête à peine posée, elle s’endormit aussitôt…
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