Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Nouvel infiltré

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Antoine Lefort
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MessageSujet: Nouvel infiltré   Nouvel infiltré EmptySam 6 Fév - 10:07

Sept heures du matin venaient de sonner, à la petite église du quartier, non loin de là. Au-dehors, la brume matinale se dissipait avec une grande lenteur, chassée peu à peu par les rayons de soleil naissant. Depuis cette petite fenêtre, on voyait un océan de toits et de cheminées, la plupart fumantes, avec les échos de la ville se réveillant doucement. Une fenêtre située au tout dernier étage d’un haut immeuble. Une chambre de bonne réaménagée, en plein centre de Paris, toute proche du nouveau lieu de « travail » d’Antoine. Il était un peu nerveux, assis au bord de son lit, à terminer de s’habiller et se préparer. D’ici une heure, il débutera un apprentissage d’adjoint administratif, au service d’état civil d la mairie de Paris, et devra apprendre les règles de son nouvel environnement, tout en gardant bien en tête les mesures de prudence et celles de son travail plus secret. C’était l’un des rares postes d’administration pouvant être débuté dès l’âge de 16 ans en apprentissage, sans conditions de diplôme, et l’un des rares où il pourra rester discret, comme faisant partie des meubles.

La chambre de bonne où il avait posé ses maigres affaires était une pièce simple et sous les combles, vieillotte, dont les commodités étaient communes et au bout du couloir. Les autres locataires de ces combles étaient pour la majorité des jeunes filles arrivées des régions voisines pour travailler comme bonnes chez de riches familles ou bien comme garde d’enfants. La majorité venait de Bretagne ou du Nord de la France, comme toujours. Il n’y avait qu’un seul autre homme, venu d’on ne sait où, qui était là pour quelques mois seulement. Il travaillait sur un gros chantier à Paris, à la gare du Nord, et rentrera dans sa région une fois son contrat terminé. Tous des jeunes sans gros moyens, finalement, la vie à la capitale était très chère, il fallait de l’argent pour vivre dans un bon appartement. Néanmoins, le jeune homme était plutôt satisfait de cette petite place, car elle était très discrète. Personne ne prêtait attention aux gens ici, personne ne les soupçonnait de quoi que ce soit. Ils étaient juste une minuscule partie de la masse des « pauvres », comme l’élite les appelaient d’un ton méprisant.

Même s’il avait le ventre noué d’appréhension, il se força à bien manger, une fois paré. Et à l’heure convenu, il prit avec lui son sac, mis en bandoulière, et quitta sa chambre, puis l’immeuble, avant de s’engager dans les rues de la capitale. Après un quart d’heure de marche dans le froid, il parvint à la mairie. Dès son arrivée, il dû présenter sa carte d’identité, puis e document officiel qu’il avait reçu, pour le début de son apprentissage ici, avec le nom de la personne qui devra le prendre en charge et le former. La dame de l’accueil lui adressa un gentil sourire et lui dit de s’asseoir dans l’espace d’attente, en attendant qu’on vienne le chercher. Le jeune homme obtempéra, plutôt soulagé que cette nervosité qu’il n’arrivait pas à faire passer puisse être mise sur le stress du premier jour et surtout sur son jeune âge. Au moins, il n’avait pas eu besoin de trafiquer son identité complète, pour paraître plus vieux ou autres. Seul son nom avait été changé, et son passé officiel bien sûr, mais pour le reste, il pouvait s’autoriser à rester lui-même. C’était très important, car si jeune encore, il n’était pas autant capable qu’un adulte de se transformer complètement pour une mission.

– Antoine ?

Tiré de ses pensées, il se retourna puis se leva, tendant la main pour serrer celle de l’homme qui s’était avancé vers lui. Ils ‘étaient déjà rencontré à plusieurs reprises, avant ce matin, il s’agissait de celui qui allait le former au métier. Il se nommait Alexandre Atchenko, un homme assez solide mais dont les signes de l’âge arrivaient avec sûreté. Le jeune aquamencien ignorait d’où son nouveau mentor venait, exactement. D’un des pays de l’Est, sans doute, au vu de son nom.

– Allez, suis-moi. Pas trop nerveux, pour ce premier jour de travail ?

– Si, tout de même.

– Ne t’en fais pas, je suis là pour te former. Tu feras sûrement des erreurs au début, c’est tout à fait normal. Mais le travail en soi n’est pas si compliqué à apprendre.

Le travail ici, Antoine n’en doutait pas. Le travail que lui avait confié la résistance, ce sera une toute autre paire de manches… Maintenant qu’il se trouvait dans la place, il avait tout intérêt à parfaitement assumer. Après tout, c’était lui qui avait choisi de s’engager, de rester en France et de faire tout son possible dans ce combat. Il avait la chance, contrairement à Jasper et Laura, de n’être ni fiché ni recherché. Une chance à saisir, dans ce combat.
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Adrien de Sora
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MessageSujet: Re: Nouvel infiltré   Nouvel infiltré EmptyDim 14 Fév - 14:40

Le bureau n’était pas très grand, enfin, à deux, ce ne sera pas non plus un gros inconfort. Installer un nouveau poste de travail avait obligé l’adjoint à enfin faire un beau et grand rangement ! Il avait pris le temps de classer et ranger avec soin tous ses dossiers, ceux en cours de traitement et ceux terminés, de mettre de côté les copies des documents pour les adresser à un autre service, puis à trier ce qui était utile et ce qui ne l’était plus. Un travail plutôt harassant, certes, mais essentiel. Ce matin, le bureau était propre et aéré, plus une miette de poussière ou de gros livres à traîner, il avait même pris soin de mettre dans un petit placard, juste à côté du bureau du jeune homme, des livres explicatifs, sur les procédures à suivre dans ce travail, à portée de main de son nouvel apprenti. Sur son bureau, son matériel de travail l’attendait, bien aligné. Fournitures de bureau, cahiers, papier, livret de note et ainsi de suite, posés près d’une grosse lampe de bureau, très utile dans les jours d’hiver. Mmh, ça lui semblait bien. Il ferma la fenêtre, laissée entrouverte dix minutes pour aérer, puis sortit pour aller chercher le jeune garçon.

La mairie de Paris était comme une grosse fourmilière, en tout cas, c’était l’impression que cela lui donnait, quand il se trouvait dans ces innombrables couloirs. Des dizaines de petites mains, comme lui, s’y activaient chaque jour, évoluant dans l’ombre de politiciens plus importants et puissants qui y passaient tous les jours ou presque. Les bureaux de l’état civil se trouvait au troisième étage, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y avait du travail. Ils n’avaient pas souvent de jeunes en apprentissage, cela dit, car peu d’adolescents, à partir de seize ou dix-sept ans, étaient intéressés par ce genre de travail, très administratif, et qui semblait ennuyeux pour beaucoup. Cela demandait beaucoup de rigueur, et lorsqu’on était à l’aube de ses vingt ans, Alexandre comprenait tout à fait que ça n’enthousiasme pas. Pas plus qu’évoluer dans ce type de mairie, bien plus grande que les petites mairies des communes de France. Il était d’autant donc d’autant plus ravi de recevoir un petit jeune en apprentissage et de pouvoir le former ! Transmettre tout ce qu’on pouvait aux enfants, c’était un devoir primordial.

L’enfant en question avait seize ans, oui, c’était plutôt un jeune adulte… Ils s’étaient rencontrés trois fois, avant ce jour d’embauche, d’abord pour des entretiens, puis pour la signature du contrat d’apprentissage. Il avait aussi fallu un peu de temps au jeune homme pour se loger, dans Paris, ce n’était pas très évident, les loyers étaient très chers. Une fois arrivé au rez-de-chaussée, dans le grand hall, il repéra assez vite la tête de son nouveau collègue, installé dans l’espace d’attente, près de l’accueil. Alexandre fila le retrouva d’un pas souple, puis l’interpella, avant de lui serrer la main pour lui dire bonjour. Pile à l’heure, mon garçon, c’était très bien ! La ponctualité était pour lui une valeur fondamentale. Il l’invita à le suivre et essaya de savoir comment il se sentait, pour ce premier jour. Être un peu nerveux était normal, mais il ne devait pas trop s’en faire, tout allait bien se passer. Dans les couloirs, personne ne leur prêtait la moindre attention. Outre le fait que chacun avait déjà de quoi bien s’occuper, les Parisiens n’étaient pas non plus les plus chaleureux citoyens Français qui soient.

– Je te fournirai un plan de la mairie, que je t’ai préparé. Il n’y a pas tous les détails, ce serait trop compliqué, mais ça t’aidera à te repérer, le temps que tu t’habitues. C’est très grand, ici, il y a beaucoup de couloirs et de recoins en tous sens, se perdre est facile, lorsqu’on ne connaît pas. Il y a des zones où tu n’auras jamais besoin d’aller, au moins, ça te facilitera les choses.

Il le guida jusqu’au bureau, où le petit partagera désormais son espace. Ils avaient la chance d’avoir une grande fenêtre et d’être exposé plein Sud, c’était bien, pour récupérer du soleil. Alexandre lui indiqua où il pouvait déposer ses affaires, sa veste sur le porte-manteau, puis lui dit qu’il lui avait préparé en amont ses affaires de travail. De toute manière, dans un premier temps, il devra surtout observer, écouter et apprendre. Son mentor ne comptait pas, dès la première semaine, le jeter seul sur un dossier et débrouille-toi. Non, non. Le but était de former, pas de dégoûter. Aucun de ses collègues n’avait voulu du rôle de maître d’apprentissage, estimant que ça leur ferait perdre du temps, de l’énergie, qu’ils n’avaient pas envie de se « farcir l’éducation d’un blanc-bec ». Quelle mentalité de chien ! Alexandre dit au petit qu’il pouvait s’installer à son bureau, face au sien, et de se mettre à l’aise. Ils se feront face à face, durant ces journées de travail, ce sera plus facile pour communiquer.

– Mets-toi à l’aise. Tu veux un thé ou un café ?

Il aimerait faire un peu mieux connaissance, tout en commençant à lui parler de son nouvel environnement de travail, pour le mettre à l’aise, parler plus en détails du métier, ce genre de chose. Les bases, somme toute.

– Tu n’as pas eu trop de difficultés à trouver un logement ? Cette ville n’est pas simple, pour ça. Tu m’as dis que tu venais d’un village côtier de Bretagne, venir sur la capitale doit être un sacré changement. C’est une belle ville, lorsqu’on sait où se rendre.
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MessageSujet: Re: Nouvel infiltré   Nouvel infiltré EmptyJeu 11 Mar - 17:54

– Je te fournirai un plan de la mairie, que je t’ai préparé. Il n’y a pas tous les détails, ce serait trop compliqué, mais ça t’aidera à te repérer, le temps que tu t’habitues. C’est très grand, ici, il y a beaucoup de couloirs et de recoins en tous sens, se perdre est facile, lorsqu’on ne connaît pas. Il y a des zones où tu n’auras jamais besoin d’aller, au moins, ça te facilitera les choses.

– Entendu, merci beaucoup.

Il grimpa les étages derrière lui, puis une longue suite de couloirs assez biscornus, avec une ambiance assez lourde et chic. Très peu le type d’ambiance dont il était habitué, ça ne le rendait pas très à l’aise… Au moins, le bureau en lui-même était assez normal. Deux espaces de travail, face à face, dont un où tout était rangé propre et net, à son intention, visiblement. C’était très gentil… Antoine enleva son manteau et l’accrocha sur la patère, avant de déposer son sac par terre, près de son bureau. Avant d’arriver, sans trop savoir à quoi s’attendre, il avait eu pas mal d’appréhensions. Il était donc d’autant plus agréablement surpris de voir que son nouveau mentor prenait très à cœur sa mission d’intégration et de maître d’apprentissage. Ce qui faisait qu’Antoine en avait un pincement au cœur… Lui était là pour des raisons concernant la guerre, il se sentait déjà mal de se préparer à tromper un homme visiblement heureux de voir un jeune intégrer l’équipe et le former. Il se secoua intérieurement, aussitôt, pour ne pas laisser le moindre soupçon de culpabilité monter. Il n’allait quand même pas faillir moins d’une heure après avoir mis les pieds sur le terrain pour la première fois…

– Mets-toi à l’aise. Tu veux un thé ou un café ?

– Hum, je veux bien un thé, merci.

Oui, boire quelque chose de chaud allait l’aider à se secouer, très certainement. Le temps que son nouveau tuteur se retourne et aille s’en occuper, Antoine en profita pour se frotter rapidement le visage et les yeux. Allez, mon vieux, allez… Il se redressa ensuite, puis dit à Alexandre qu’il avait pu trouver une chambre de bonne à louer, à seulement dix minutes, un quart d’heure, à pied d’ici, c’était très pratique, même si, évidemment, ces petites chambres n’étaient pas les lieux les agréables où vivre. Surtout, comme il le disait, quand on venait d’un village côtier. Bien sûr, pas de Bretagne, c’était un petit mensonge, mais un mensonge pour la bonne cause. Le jeune homme le remercia une nouvelle fois pour le thé, quand il lui donna sa tasse, prenant un petit moment pour boire deux ou trois gorgées, se réchauffer. Ce n’était pas… évident… Il avait la désagréable sensation d’avoir une cible collée dans le dos, que tout le monde pouvait deviner pourquoi il se trouvait vraiment ici, comme si c’était noté sur son front. Quel piètre espion il faisait.

– C’est gentil à vous de m’accueillir comme ça, j’avais tout de même pas mal d’appréhension. Comme pour tout premier jour, pour tout le monde, j’imagine. Même si j’avais hâte de commencer à travailler, je veux gagner une indépendance complète, mener ma vie, avoir un travail stable.
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MessageSujet: Re: Nouvel infiltré   Nouvel infiltré EmptyMer 31 Mar - 15:37

Du thé noir, la meilleure médecine du coin. Il l’achetait dans une petite boutique, dans le quartier de la Tour Eiffel. Un peu cher, cela dit, et à son humble avis, il s’agissait du meilleur de tout Paris. Tout en préparent les deux tasses de thé, il écoutait son nouvel apprenti lui répondre qu’il avait pu trouver une chambre de bonne à louer, située à un quart d’heure ici, à peine. Passer d’un village breton, comme on les imaginait à ça, le changement était rude, enfin, il trouvera sans doute mieux plus tard, quand il aura mis de côté. Alexandre lui tendit sa tasse remplie et prit la sienne avant d’aller s’asseoir à son bureau. C’était un petit rituel, presque sacré, de boire un thé tous les matins en arrivant à son travail. Il n’aimait pas le café et mangeait peu, le matin, boire un thé était presque la seule chose qui passait avant qu’il ne soit midi. Surtout ces derniers temps, dans un contexte très tendu, avec la guerre et toutes ces sortes de choses. Y repenser lui fit perdre une partie de sa bonne habituelle…

– C’est gentil à vous de m’accueillir comme ça, j’avais tout de même pas mal d’appréhension. Comme pour tout premier jour, pour tout le monde, j’imagine. Même si j’avais hâte de commencer à travailler, je veux gagner une indépendance complète, mener ma vie, avoir un travail stable.

– Ne t’inquiète pas trop. Il est normal de se sentir nerveux, lors des premiers jours, tu as le temps de t’habituer, autant pour le travail que pour la nouvelle vie que tu vas mener à Paris.

Il commença par lui expliquer plus en détails à quoi allaient ressembler les prochains jours, cette semaine, et ce qui l’attendait. Alexandre voulait lui faire découvrir peu à peu les tâches à effectuer, au quotidien, pour ça, ce sera d’abord beaucoup d’observations et une foule de détails à retenir. Pas la partie la plus passionnante, évidemment, mais elle était essentielle, ils en étaient tous passés par là. Il lui fera quelques petites tâches, peu dans un premier temps, et lui apprendra les bases du métier. A mesure des jours, il gagnera en autonomie et pourra en faire plus. En tant qu’apprenti, il ne pourra pas tout faire, bien entendu, il faudra du temps. Enfin, ça viendra. Ce n’était pas un travail très compliqué, cependant, il pouvait parfois être laborieux, avec des tâches peu intéressantes ou chronophages. Aimer avoir la tête dans les papiers toute la journée faisait partie des qualités indispensables.

– Ce matin, je vais te présenter sur quoi je travaille en ce moment, que tu puisses te faire une première idée, puis cet après-midi, tu verras comment se passent les rendez-vous, pour le service d’état-civil. Ne t’oblige pas à retenir tous les détails d’un seul bloc, je préfère que tu prennes le temps mais que ce soit bien fait, tu comprends ?

Il lui adressa un petit sourire encourageant. Allez, dès que cette pause thé sera fini, ils se mettront au travail. La matinée fut assez calme, en ce sens, même s’il y eut beaucoup de paroles. Bien qu’il ait tout nettoyé et rangé ce matin, un certain désordre reprit vite ses droits, dès lors qu’il débuta son travail de tutorat avec le jeune homme. Ajouté à ça les visites importunes et parfois une certaine agitation dans le couloir… La matinée passa plutôt à bonne vitesse. A l’heure du déjeuner, il accompagna le petit à la cantine collective, installée au rez-de-chaussée. C’était une grande salle très impersonnelle, comme en trouvait dans de nombreuses grandes entreprises, avec un menu unique pour tous. Certains amenaient un déjeuner de chez eux mais rares étaient ceux qui rentraient à midi. Quelques uns, tout aussi rares, sortaient déjeuner au restaurant le midi. L’ambiance globale était plutôt morose, ce qui se passait dans le pays depuis plusieurs mois minait beaucoup les personnes et ça se ressentait sans peine.

Il s’assit à une table vers le fond avec le petit jeune, répondant rapidement au passage à ceux qui demandaient qui était la nouvelle tête. Les apprentis, ils en avaient de temps en temps, aussi beaucoup se contentaient-ils de s’informer rapidement avant de ne plus s’en préoccuper. Une fois attablé, il expliqua au petit qu’il pouvait prendre un abonnement, s’il le voulait et s’il comptait manger tous les midis ici, ou juste payer quelques francs occasionnellement s’il préférait apporter son propre déjeuner.

– Ne fais pas attention à l’ambiance, ça n’a pas toujours été comme ça, c’est simplement la situation actuelle qui épuise beaucoup de personnes.
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MessageSujet: Re: Nouvel infiltré   Nouvel infiltré EmptySam 10 Avr - 12:21

Pour le moment, Antoine tentait avant de tout d’assimiler ce qu’il avait à faire et comment. Se faire éjecter de la place des les premiers jours car il n’était pas capable de mener son travail correctement serait le comble de la stupidité… Tout le reste de la matinée, il prit énormément de notes, écoutant et observant son nouveau tuteur. C’était vraiment un travail d’administration pur et dur, exigeant une grande rigueur et de l’attention. Pas du tout le genre de métier passionnant Antoine, encore moins ce qu’il rêvait de faire de sa vie. Il trouvait tout cela très ennuyeux et rébarbatif… Cela dit, c’était aussi le métier lui permettant de travailler à la mairie dès cet âge et de pouvoir se déplacer dans les bâtiments sans qu’on ne lui prête la moindre attention. Ces deux derniers points passaient bien au-dessus de sensibilité personnelle, il devait tout faire pour ne pas montrer que ça l’endormait et y mettre autant de bonne volonté que possible. Prendre sur soit, ce n’était pas si compliqué, après tout, d’autant plus qu’il tenait à bien faire les choses pour les siens. Pour son pays, par-dessus tout. Personne ne s’engageait dans une lutte clandestine par pur hasard.

Plusieurs personnes passèrent dans le bureau, au cours de la matinée. Souvent en coup de vent, pour donner une information, dire bonjour, déposer un dossier… Antoine s’efforçait de retenir les noms et les visages, pas facile, quand la personne partait aussi vite qu’elle était venue. Vers midi, il avait déjà un peu mal à la tête… Son mentor l’emmena avec lui dans la salle de cantine, au rez-de-chaussée, tout en lui expliquant comment ça fonctionnait, ici. Le jeune homme hochait simplement la tête en écoutant, silencieux pour le moment. Il lui faudra un peu de temps avant de s’habituer, passer de l’école puis d’une vie cachée à ça, c’était assez bouleversant. Comme un retour très net à la vie normale, tout en menant en parallèle une vie clandestine. Dans la salle, bien que pas mal de lumière soient allumées, le tout lui parut très… sombre. Entre la sobriété quasi-militaire de la salle et les mines peu enjouées de ceux qui y déjeunaient, autant dire que ça ne donnait pas très envie. Ça ressemblait quand même un peu au réfectoire de l’ancien pensionnat, mais en plus morose et avec moins de bruit ambiant.

Il prit un plateau puis passa à son tour dans la file pour prendre des couverts puis le déjeuner. Une entrée simple, avec des carottes et des œufs, et en plat principal, du poulet servi avec des petits pois. Lorsqu’ils allèrent s’asseoir, quelques uns interpellèrent au passage pour demander qui il était, ou saluer, avant d’en revenir à leurs propres conversations. Une fois installés, son mentor lui expliqua comment l’abonnement au réfectoire fonctionnait assez rapidement. Tout était si cadré, si… Comment décrire ça… Antoine avait l’impression qu’il existait un protocole très strict à suivre pour absolument tout. Le cadre, le côté officiel, tout cela le stressait. Lui, ce qu’il aimait, c’était se laisser emporter par l’inspiration du moment, chanter, créer des musiques, jouer du violon… L’exact opposé de ce qu’il faisait depuis ce matin à son arrivée, somme toute. Tout comme son don l’y poussait, il aimait se laisser emporter par les flots de l’imagination pour créer.

– Ne fais pas attention à l’ambiance, ça n’a pas toujours été comme ça, c’est simplement la situation actuelle qui épuise beaucoup de personnes.

Alors ça, il voulait bien le croire ! Tout en attaquant son entrée, il répondit simplement qu’il en était bien conscient et que c’était comme ça un peu partout, de toute manière. Il en avait connu certains qui pensaient que tous les fonctionnaires étaient de fervents partisans du nouveau gouvernement… Ce qui était particulièrement stupide. Le monde n’était pas tout noir ou tout blanc, parmi les personnes ici, toutes ne devaient approuver ce qui se passait. Mais elles restaient car il fallait bien avoir un travail pour manger, car elles ne voyaient pas où aller sinon, car elles ne se préoccupaient pas de la politique ou encore car elles ne voulaient pas s’engager pour un camp ou un autre. C’était juste normal. Il n’y avait pas le vilain gouvernement d’un côté et les gentils résistants de l’autre… Bien au contraire. Même au sein de la résistance, tout n’était pas rose, très loin de là. Antoine ne pouvait pas approuver tout ce qui s’y passait, bien qu’il ait choisi son camp.

– Je me demandais, d’ailleurs, quelles règles étaient à suivre, par rapport à tout ça, justement ? Ou s’il y a des sujets à éviter, pour ne pas énerver les gens ? Dans mon village, par exemple, personne n’aimait trop qu’on leur parle des actes de sabotage, ça agaçait tout le monde.
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MessageSujet: Re: Nouvel infiltré   Nouvel infiltré EmptyDim 6 Juin - 10:54

– Je me demandais, d’ailleurs, quelles règles étaient à suivre, par rapport à tout ça, justement ? Ou s’il y a des sujets à éviter, pour ne pas énerver les gens ? Dans mon village, par exemple, personne n’aimait trop qu’on leur parle des actes de sabotage, ça agaçait tout le monde.

– Ce ne sont pas vraiment des règles écrites, plutôt des sujets que l’on apprend à éviter par la la force de l’habitude. Tu entendras forcément beaucoup parler de l’actualité, c’est un des sujets impossibles à éviter dans un tel contexte. On évite d’évoquer certains sujets très politiques ou sensibles, dans la capitale, à vrai dire. En ce qui concerne la guerre civile, tout le monde est plongé dedans, comme esquiver le sujet ?

De toute manière, tout le monde était plus moins d’accord sur tout cela, il ne servait pas à grand-chose d’en débattre. C’est qu’il ajouta pour son nouvel apprenti et lui donna quelques exemples. Peu de personnes, dans la capitale, étaient contre les nouvelles mesures répressives visant à abattre les réseaux terroristes, c’était une évidence même, car ces réseaux avaient attaqué Paris au mois de Décembre, détruit des rues toutes entières, des voitures, des maisons, des bâtiments entiers parfois. A cause d’eux et de leur message de propagande, les Parisiens avaient vécu une nuit d’horreur et de cauchemar, sous les coups de feu, les explosions, les sirènes et les alarmes. Tout le monde avait été plus que terrifiés par les pouvoirs gigantesques des élémentaires, ainsi que leur violence. Cette nuit-là, à elle seule, avait été suffisante, pour qu’une majeure partie de la population approuve par la suite la politique de restrictions. Cela plus, évidemment, d’autres actes de sabotage et de destruction comme dans tout le pays. La guerre civile ne justifiait pas que ces terroristes s’en prennent à des civils, exactement comme durant cette nuit de cauchemar immonde dans la capitale.

L’argument du « C’est votre camp qui a débuté les hostilités » n’était pas plus valable que le reste. Réagir avec cette violence face à un problème donné ne vous donnait absolument aucune légitimité. Pire, ça vous ôtait toute crédibilité à jamais. C’était son point de vue sur la question et c’est qu’il ajouta, dans son explication, au jeune Antoine. Toute cette escalade de violence, d’un côté comme de l’autre, ne servira à rien d’autre qu’affaiblir le pays une nouvelle fois, voire le rendre très vulnérable, en cas de nouvelle guerre avec l’un de leurs voisins. Les Italiens, l’Allemagne ou l’Espagne, qui sait ? Une fois son entrée terminée, il déposa la petite assiette sur le côté et commença à découper la portion de poulet servie, plongée dans le jus des petits pois. Les repas ici étaient généralement assez fades, le budget alloué à la cantine collective n’était pas le plus élevé de toute la mairie, bien loin de là. Ça restait pratique, cela dit, ils mangeaient mieux une fois de retour chez eux, le soir.

– D’autres chefs de réseaux terroristes importants se font des noms, ces derniers temps, particulièrement dans le Sud du pays. Si tu ne le fais pas encore, veille à suivre les actualités, ça te sera toujours utile, surtout maintenant que tu travailles à la mairie. Notre service ne semble pas le plus concerné, en y regardant, pourtant, nous faisons aussi partie du nœud du problème. C’est à nous de veiller au passage de faux documents et surveiller qu’aucun vol de carte, de tampons officiels ou autre ne se fasse au sein de la mairie. D’ailleurs, cet après-midi, je t’enseignerai d’abord comment t’assurer de toute la partie sécurité. Nous avons des protocoles précis à suivre.

Les faux documents d’identité et les déclarations tronquées, voilà bien un fléau qui se répandait de plus en plus vite dans tout le pays ! Aucune mairie, pas même les plus petites d’entre elles, n’avaient été épargnées. Un véritable désastre, les mesures avaient été placées en retard, pour lutter contre le phénomène, et leurs ennemis avaient pu prendre une certaine avance. Ce souci n’avait pas été pris au sérieux assez tôt et assez vite, c’était un malheur.

– Ce sera l’une des priorités à retenir, dans ton cas, dès les premiers jours. Nous n’avons plus le droit à l’erreur.
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Antoine Lefort
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Antoine Lefort
MessageSujet: Re: Nouvel infiltré   Nouvel infiltré EmptyDim 1 Aoû - 20:15

C’était assez ambigu. D’un côté, ce sujet était forcément dur à éviter, d’un autre, personne n’aimait ou ne voulait en entendre parler. Antoine se demandait comment amener ce qui l’intéressait sur le tapis, comment amener les gens à parler ou se confier, combien de temps ça allait prendre et vers qui essayer en premier. Son formateur n’était pas forcément le mieux indiqué, il ne le connaissait pas encore assez pour être sûr de quoi faire. Il devait prendre le temps, rien de plus. Monsieur Atchenko lui parla des habitants de la capitale, de leur approbation assez générale vis à vis des nouvelles mesures contre les rebelles, depuis l’attaque contre Paris au mois de décembre. Sans compter les événements suivants. Son mentor lui expliqua ensuite qu’il considérait que la violence affichée par les réseaux rebelles leur enlevaient leur crédibilité, leur légitimité, qu’il était ensuite normal qu’ils perdent des soutiens ou soient dépeints comme de simples terroristes. Que la violence extrême d’un côté comme de l’autre, ne servait à rien d’autre qu’affaiblir un pays et le rendre vulnérable à une attaque extérieure.

Antoine hochait doucement la tête tout en mangeant mais n’était pas vraiment d’accord pour autant. A son avis, l’escalade de la violence, comme son mentor le disait, ne pouvait plus être évitée à partir d’un certain stade. Lorsqu’une dictature s’imposait, que toute tentative diplomatique était aussi étouffée dans l’œuf, que des communautés entières d’une population étaient pointées du doigt comme les ennemis public et qu’un climat de peur et de répression était installé, comment rétablir la situation, revenir à la normale, sans en passer par la guerre ? Sur une question si délicate, il y avait tant de paramètres à prendre en compte que ce n’était pas évidemment pas lui qui allait fournir une réponse claire et définitive. Il était déjà assez aberrant de devoir réfléchir à de tels sujets lorsqu’on avait seize ou dix-neuf. A l’heure où les principales priorités devraient être de se construire une vie d’adulte, réfléchir à ses projets, travailler, rencontrer de nouvelles personnes, même fonder une famille ! A la place, ils réfléchissaient aux mécaniques de la guerre et des lois absurdes des dictatures.

– D’autres chefs de réseaux terroristes importants se font des noms, ces derniers temps, particulièrement dans le Sud du pays. Si tu ne le fais pas encore, veille à suivre les actualités, ça te sera toujours utile, surtout maintenant que tu travailles à la mairie. Notre service ne semble pas le plus concerné, en y regardant, pourtant, nous faisons aussi partie du nœud du problème. C’est à nous de veiller au passage de faux documents et surveiller qu’aucun vol de carte, de tampons officiels ou autre ne se fasse au sein de la mairie. D’ailleurs, cet après-midi, je t’enseignerai d’abord comment t’assurer de toute la partie sécurité. Nous avons des protocoles précis à suivre.

– Entendu.

Et dire qu’il était là lui aussi pour ce genre de choses… Il parvint quand même à garder son naturel, même lorsque cette pensée lui traversa l’esprit. Il assura qu’il saura se débrouiller pour retenir tout le nécessaire en ce qui concernait la sécurité, bien sûr. Particulièrement car cela intéressera beaucoup son chef d’équipe au sein de la Résistance. Il changea peu à peu de sujet, pour le reste du déjeuner, car il ne souhaitait pas se montrer trop insistant sur un sujet ou un autre, surtout d’emblée. Le restant de la journée fut, comme promis, assez long et assez chargée, autant en informations qu’en émotions. Le soir venu, lorsqu’il fut l’heure de quitter la marie, Antoine était complètement épuisé, aussi bien physiquement que mentalement. Très mal à la tête. Il rentra avec un peu de peine dans sa petite chambre de bonne puis s’écroula à plat ventre sur son lit. Pour le moment, juste envie de dormir… Avant les choses sérieuses ne débutent…
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Nouvel infiltré
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