Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Union en fleurs

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Solène Nakajima
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Solène Nakajima
MessageSujet: Union en fleurs   Union en fleurs EmptyDim 5 Avr - 20:24

Sa voisine était venue l'aider à charger tout ce dont Solène avait besoin dans la petite camionnette, geste d'autant plus apprécié que cela lui évitait de faire une vingtaine d'allers-retours dans sa boutique. Il y avait tellement de choses à préparer pour un mariage ! Elle tenait à ce que les fleurs et la décoration soit parfaitement bien installées pour la cérémonie du lendemain, la réputation de sa petite boutique en dépendait, ainsi que sa propre réputation. Elle était nouvelle venue à Gray, comme bien d'autres, il y avait eu beaucoup de départs suite aux problèmes qui avaient pesé sur l'école. Mais aujourd'hui, tout allait mieux, elle le voyait bien, alors pourquoi vivre dans la peur ? On ne se laisse pas aller et on sourit ! Sourire et rire, c'est excellent pour le moral et vital pour rester détendu et en forme. Elle chargea une cagette en bois remplie de petits bouquets qui finiront accrochés aux bancs de la chapelle. Elle avait passé beaucoup de temps à les préparer, ceux-là, avec beaucoup de soin. Un mariage, voilà qui la faisait rêver ! Elle avait tellement hâte de porter elle-même, un jour, une longue robe blanche et d'avancer vers le prêtre au bras de son nouveau mari. Elle avait toujours été très romantique.

– Et voilà, s'exclama sa voisine en apportant un peu de matériel. Tu seras tout l'après-midi là-haut ?

– Oui, je pense, ça prendra du temps de tout installer. Merci pour le coup de main, je te revaudrais ça !

Elle grimpa dans la camionnette et lui fit un signe d'au-revoir en démarrant. Elle venait tout juste de passer son permis, pour les besoins de son métier, devant parfois se déplacer pour ce genre d'occasion. Un mariage, une autre union, un nouveau foyer... Elle sourit toute seule en roulant jusqu'au pensionnat, pénétrant au pas dans le parc. Elle se gara près de la chapelle, voyant les derniers préparatifs se faire derrière, dans le parc. Elle se mit au travail en imaginant sa propre union, avec un homme qui la rendra heureuse. Ils se marieront en juillet, entourés de leurs familles et amis, dans une belle fête, puis fonderont un foyer. Malgré son jeune âge, elle se voyait déjà mère et mariée. Prête à croquer la vie à belles dents ! Ouvrant en grand les portes de la chapelle, elle commença par revoir la disposition des lieux puis sortit d'abord les plus grosses pots, qui allaient être posés de part et d'autre de l'autel et près des chaises des mariés pendant la cérémonie. La mariée sera mise en valeur, avec ça, ce sera sûrement magnifique.

Les petits bouquets étaient un peu plus long à installer, car il y avait toute une disposition à respecter. Elle posa les cagettes près de l'entrée de la chapelle, les prenant un par un pour les attacher et les ré-arranger autant qu'elle le pouvait. Quelques élèves passaient parfois le bout du nez, curieux, et leur sourit à tous, échangeant parfois quelques mots. Elle avait quasiment leur âge et était très loin d'être anti-sociable. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire à tout le monde et tout le temps, sans jamais se lasser. A quoi ressemblerait la vie si on ne pouvait pas offrir un petit peu de chaleur à notre entourage ? Elle prit un autre bouquet, dont les fleurs s'étaient détachés dans la secousse du court voyage. D'autres élèves étaient venus, ce devait être l'heure de la récréation. Elle éclata de rire lorsqu'un petit bout de onze ans l'appela madame.

– Tu peux dire Solène, je ne suis pas beaucoup plus vieille que toi, sourit-elle en lui faisant un clin d'œil.

Elle mit une petite fleur dans les cheveux d'une fillette qui la remercia et repartit en courant. Certains élèves lui jetèrent un regard un peu bizarre, et l'un d'eux lui demanda si elle avait de la famille au pensionnat. Elle secoua la tête pour dire non, occupée à refaire le bouquet.

– A qui trouves-tu que je ressemble ?

Le collégien rougit puis partit à son tour. Ah là là. Elle sourit à nouveau, attendri, le laissant filer. Ils pouvaient approcher, elle n'avait jamais mordu personne, accueillant au contraire avec un sourire n'importe qui voulant discuter un peu.
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Union en fleurs   Union en fleurs EmptyDim 5 Avr - 22:42

[Ecrit avec Jasper et Solène.]

Au sein du Pensionnat régnait une agitation positive, des rires et des signes d’impatience pointaient le bout de leur nez. Au centre des conversations : le mariage de la directrice avec le professeur de SVT. On ne parlait que de cela ! Un peu de joie, avec tout ce qui se passait autour d’eux, ne faisait pas de tort. Laura avait passé tout son temps libre à regarder les diverses personnes engagées pour préparer le mariage, assise dans le parc. Ca commençait à prendre forme ! Elle aussi, elle voulait un beau mariage, aussi grand, avec quelqu’un à aimer. Elle savait qu’aujourd’hui, les mariages arrangés étaient monnaie courante. Mais elle, non, elle voulait être avec quelqu’un qu’elle aimait et non pas quelqu’un que ses parents aimaient.

Suivant des yeux les installations, Laura resta en arrière, observant calmement, des étoiles dans les yeux. Tout le Pensionnat pouvait y assister, il y aurait des activités pour les élèves et ils pourraient s’amuser, le souci de la présence des militaires étant loin, loin, très loin dans les esprits actuellement. Un mariage… Oui, d’accord, la collégienne y avait déjà assisté, lorsque la directrice faisait partie de sa famille, mais c’était différent. Le mariage n’avait pas été aussi beau et, surtout, elle n’épousait pas quelqu’un qu’elle aimait ! Un sourire aux lèvres, Laura contempla la chapelle, un peu plus loin, près de laquelle plusieurs élèves se pressaient en courant, riant, murmurant. La fleuriste était occupée à y mettre les fleurs pour le lendemain. Eux aussi, ils adoraient les mariages ?

Elève – Elle ressemble à la directrice ! T’as vu ça ?

Hein ? Laura tourna la tête vers les deux élèves qui gloussaient ensemble et venaient de passer à côté d’elle. Qui ressemblait à la directrice ? En écoutant un peu plus les autres rumeurs, les autres paroles échangées, l’adolescente comprit qu’ils parlaient de la fleuriste. La fleuriste ? Elle ressemblait à la directrice ? Fronçant les sourcils, elle se rapprocha discrètement de la chapelle pour l’observer sans dire quoi que ce soit. Elle ressemblait à la… Mais c’était vrai ! Les lèvres de Laura s’étirèrent en un grand sourire tandis qu’elle sautillait sur place. Elle ressemblait à la directrice ! Une cousine ? De la famille ? Mais non… Au même instant, la fleuriste nia ce qu’elle se demandait, ce que tous les élèves se demandaient. Elle n’avait pas de famille au Pensionnat. Bizarre…

Il fallait qu’elle en ait le cœur net. Laura retourna vers le Pensionnat en courant, cherchant la seule personne qui pourrait l’aider à y voir plus clair, comme à chaque fois qu’elle avait un doute. Jasper. Courant un peu partout, elle le trouva très vite dans un coin en train d’écrire une lettre. Elle hurla son prénom et se précipita vers lui… et il cacha la lettre en rougissant. Hein ? Il écrivait une lettre à Adeline, c’était ça ? C’était mignooon ! Laura lui lança un regard attendri, ne cherchant pas à savoir et lui attrapa la main en l’entraînant avec lui.

Laura – Viens, je dois te montrer quelque chose ! J’ai besoin de toi, c’est trop bizarre !

Jasper – De quoi ? demanda-t-il en rangeant la lettre dans sa poche. Qu’est-ce que tu as vu ?

Laura secoua la tête en tirant Jasper avec elle. Il fallait qu’elle lui montre, il ne la croirait pas ! Elle le tira encore jusqu’à être sortie du Pensionnat puis courut jusqu’à la chapelle en lui disant d’aller plus vite, qu’il lui fallait un autre avis, qu’elle n’était peut-être pas assez objective. Il allait savoir, il était son grand frère et savait tout ! D’accord, il s’était déjà un peu trompé, mais pas là, il devait forcément être au courant. Si la fleuriste était de la famille de leur ancienne tante, il allait pouvoir le lui dire et en avertir la fleuriste elle-même qui semblait l’ignorer. Une fois arrivée près de la chapelle, Laura lui montra la jeune femme d’un air triomphant, d’un geste de la main alors qu’elle leur tournait le dos. Alors, alors, alors ? C’était elle, hein ? Ils avaient raison ?

Laura – Regarde ! Elle ne te rappelle personne ? Regarde bien !

Jasper – Heu…

Heu ? Oui ? Mais encore ? Il allait le voir, juste un peu de patience. Donc, « Heu » ? Lui aussi, il voyait qu’elle ressemblait à la directrice ? Chez lui aussi, une petite voix lui hurlait que cette jeune femme était obligatoirement de la famille de madame de Lizeux ?

Jasper – Elle sourit ?



… Ou pas. Laura plaque ses mains à son visage d’un air complètement désespéré. Elle montra ensuite d’un geste de la main le bureau de la directrice avec un grand sourire. Ce n’était pas grave, il devait encore être un peu fatigué, c’était tout. C’était évident, pourtant ! D’accord, c’est vrai, elle-même ne l’avait pas vu auparavant et n’avait fait le rapprochement qu’en entendant deux élèves parler. Mais ici, c’était différent ! Et puis, Jasper était son frère, il devait le voir avant elle, c’était tout, c’est comme ça.

Laura – La directrice ! Regarde-la bien ! Vraiment, non ?

Jasper – Elle est de dos ! Comment veux-tu que je devine ?

Laura – Heu… Bah heu…

Oui, bon, d’accord. Elle avait oublié ce détail. Laura regardait son frère, la bouche grande ouverte avec un air complètement débile l’espace de quelques secondes. Se reprenant ensuite, elle lui sortit sa moue suppliante qui faisait craquer tout le monde en lui disant de bien regarder. La fleuriste allait forcément se retourner ! Elle prenait régulièrement des pots de fleurs, alors elle allait bouger et se tourner, son frère ferait le rapprochement, c’était inévitable. Et en effet, ils n’eurent pas à attendre longtemps. Laura sautilla sur place en regardant son frère, attendant. Aloooors ? Jasper la regardait sans rien dire. Alors ? Il se passa un looong moment avant qu’il ne réagisse enfin et fronce les sourcils. Ah ! Donc, lui aussi, il le voyait ?

Jasper – Elle s’appelle comment ?

Laura – Je ne sais pas… Je crois que c’est Solène, mais j’ignore son prénom. Et elle a dit qu’elle n’avait pas de famille ici… Mais je suis sûre que si ! Il faut qu’on lui dise ! Je voulais ton avis, tu penses comme moi, comme tous les autres ?

Jasper – Tu crois pas qu'elle serait au courant ? dit-il en riant.

Mais… Mais non, peut-être pas ! C’était possible, non ? Et puis, comment est-ce qu’il expliquait cette ressemblance ? Lui-même avait douté, sinon il n’aurait pas demandé son nom ! Et puis… Et puis ils n’en savaient rien, tout était possible, après tout. La directrice allait se marier demain, c’était bien une preuve, non ? Si elle se mariait, tout pouvait être réalisable, Laura était presque convaincue qu’ils allaient réussir à rende la prof de maths agréable. Bon, d’accord, peut-être pas, mais presque. Dans un autre monde. Vexée, elle fit la moue en regardant la fleuriste, puis son frère.

Laura – Je suis sûre que c’est elle, dit-elle après un moment. Enfin, Jaz, même toi, tu as réagi comme nous ! Je ne sais pas, moi, il y a sûrement une explication, mais rien n’est impossible. Tu peux me jurer à cent pourcent qu’elle n’est pas de sa famille ?

Jasper – J'en sais rien, moi ! On lui demande, sinon ?

Laura hocha la tête, déterminée même si elle était persuadée que la fleuriste n’allait pas pouvoir leur répondre. Elle se rapprocha avec son frère, regardant toujours la jeune femme s’affairer autour de la chapelle. Il y avait déjà de nombreuses fleurs de posées un peu partout, c’était… magnifique. Elle eut le souffle coupé un moment, les étoiles brillant à nouveau dans ses yeux. Ils étaient tout près, à présent. Mais heu… Comment demander cela ? Elle leur fit alors un sourire. Un sourire vaguement familier, quelque chose de connu… de… Elle avait déjà vu ce sourire. La directrice. Quand ils étaient chez elle. Quand elle avait pris son bébé. Oui, c’était qu’elle avait vu ce sourire. Laura en était certaine ! Elle lança un regard à son frère, regard qui signifiait « Je te l’avais bien dit ».

Solène – Fini les cours ? Je vous vois discuter depuis tout à l'heure. Tu veux une rose, ma puce ?

Laura – Heu…, dit-elle, prise de court. Je… Je veux bien.

Bon… Niveau discrétion, ils avaient du boulot. Ils s’étaient fait lamentablement griller, elle les avait repérés dès le début sans qu’ils ne s’en doutent une seconde. C’était pourtant tellement gros ! Ils auraient dû faire plus attention, deux adolescents en train de regarder et de gesticuler en désignant une fleuriste n’avaient rien de discret. Horriblement gênée, Laura regarda les différentes roses sans oser lever le regard. Se faire prendre comme cela… Et s’ils s’étaient trompés ? Mais non, non, non. Elle souriait ! Et sa voix…

Jasper – Vous connaissez madame de Lizeux, la mariée ?

Solène – Oh, avec les journaux, oui... Ils ne lui épargnent rien. Mais pas personnellement, je n'ai vu que son futur mari. Et ne me vouvoyez pas, j'ai l'âge d'être votre sœur, pas votre grand-mère. Tu préfères quelle couleur ? Choisis celle que tu veux !

Laura – Celle-ci, dit-elle en désignant une rose blanche. Merci beaucoup. Mais v… tu es sûre de ne pas la connaître du tout ? Même pas un peu ? Dans une fête ? En… famille ? Ou… Quelque chose comme ça ?

Le sourire parlait, la voix aussi, et quelque chose dans les traits du visage. D’accord, lorsque l’on regardait seulement le caractère… Bon, autant dire que la directrice et cette fleuriste étaient on ne peut plus opposées. L’une était glaciale, générale, ne souriait jamais. L’autre était fleuriste, gentille, douce, et souriait tout le temps. Mais, en dehors du caractère, elles se ressemblaient ! Elles avaient quelque chose en commun, c’était flagrant. Solène lui donna la rose qu’elle avait désignée en y accrochant un petit ruban. Et lui sourit, encore. C’était… perturbant.

Solène – Je suis nouvelle à Gray, tu sais ! Je suis née à Paris et j'ai grandi là-bas. Donc non, je ne vois pas, nous ne sommes pas vraiment du même milieu social. Pourquoi me demandes-tu ça ?

… Paris ? Elle venait de dire qu’elle était née à Paris ? Mais la directrice y vivait, ses parents aussi ! Laura tourna la tête vers son frère, les yeux brillants. Elle était de la même famille ! Elles étaient de Paris toutes les deux, avaient les cheveux blonds, des traits de visage en commun, une voix similaire et le même sourire. Que leur fallait-il de plus ?! Un grand sourire aux lèvres, Laura reporta son regard sur Solène en se retenant de sautiller sur place.

Laura – Parce qu’on pense que tu es de sa famille, mon frère et moi. Vous avez toutes les deux le même sourire, la même voix, les cheveux blonds et… ton visage… D’accord, elle ne sourit pas beaucoup, mais quand elle le fait, ça nous marque donc on est sûrs de ce que l’on dit ! Et puis, vous êtes toutes les deux nées à Paris. Tu n’as pas de don ? Tu n’as pas été… adoptée ? Aucun de tes proches ne s’appelle de Lizeux ?
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Solène Nakajima
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Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Union en fleurs   Union en fleurs EmptyLun 6 Avr - 0:36

Après avoir tout installé, elle rafraîchira chacun des bouquets avec son don puis les arrosera. Tout sera parfait, pour demain, elle s'était arrangée pour que l'allée ne soit pas encombrée et que personne n'ait besoin de repousser les fleurs pour s'asseoir. Une fois fait, elle ira au dais, son plus gros travail, pour y accrocher les roses, qui feront comme un petit jardin suspendu au-dessus des mariés. Elle était en plein travail lorsqu'elle vit deux élèves, un peu plus jeunes qu'elle, qui discutaient en la regardant. Ils pouvaient approcher, s'ils voulaient ! Travail ou pas, elle serait ravie d'avoir un peu de compagnie et de discuter. Elle avait toujours été très commerçante, aimant la compagnie des autres. Si des élèves voulaient venir parler, ils ne la dérangeront certainement pas. Elle attendit qu'ils se décident, tout en continuant à ficeler les bouquets aux bancs. La chapelle n'était pas si grande que cela et l'odeur des fleurs surpassait déjà l'odeur de l'encens. Elle se retourna pour chercher ses autres créations lorsqu'elle vit les deux adolescents qui avaient enfin approchés.

– Fini les cours ? Je vous vois discuter depuis tout à l'heure. Tu veux une rose, ma puce ?

– Heu…, dit-elle, prise de court. Je… Je veux bien.

Roh, pas de timidité, tout de même ! Elle avait dix-huit ans seulement, était à peine adulte ! Vraiment pas de quoi être impressionné, elle ne pensait pas être si effrayante que ça. Elle posa le panier de roses sur le banc près d'elle pour que la petite puisse choisir. Une rose, une rouge, une jaune, une blanche, laquelle préférait-elle ? la rose était sans doute la fleur préféré de Solène, elle en cultivait autant pour les vendre que pour son plaisir personnel. C'était la fleur de l'amour et la jeune femme était romantique à souhait. Elle était convaincu qu'un jour un homme viendra se mettre à genoux devant elle pour lui demander sa main avec un magnifique bouquet de roses rouges. Image qui la laissa rêveuse, alors qu'elle continuait à lier un bouquet récalcitrant.

– Vous connaissez madame de Lizeux, la mariée ?

– Oh, avec les journaux, oui... Ils ne lui épargnent rien. Mais pas personnellement, je n'ai vu que son futur mari. Et ne me vouvoyez pas, j'ai l'âge d'être votre sœur, pas votre grand-mère. Tu préfères quelle couleur ? Choisis celle que tu veux !

Elle l'encouragea d'un sourire, mourant d'envie de lui piquer aussi quelques marguerites dans les cheveux, elle était certaine que ça la rendrait vraiment très mignonne. Oh, et allait-elle au mariage, demain ? Si oui, Solène aimerait beaucoup lui tisser ce soir une couronne de fleurs à poser sur ses cheveux, et la faire tenir avec quelques épingles. Elle s'emballait peut-être un peu, mais voilà, elle avait une bouille d'ange, alors autant  en profiter.

– Celle-ci, dit-elle en désignant une rose blanche. Merci beaucoup. Mais v… tu es sûre de ne pas la connaître du tout ? Même pas un peu ? Dans une fête ? En… famille ? Ou… Quelque chose comme ça ?

Et non, elle ne l'avait vu qu'en photo. Solène accrocha le ruban à la rose avec un léger rire en secouant la tête. Sa famille n'était pas très grande, elle avait un oncle et sa femme, une tante célibataire, et deux cousins qui étaient un peu plus jeunes qu'elle. Cela n'allait pas bien. Donc non, elle ne voyait pas comment elle aurait pu connaître la jeune mariée, d'autant plus qu'elle ne semblait pas du genre à se rendre à beaucoup de fête. Avec ça, elle était plus âgée qu'elle, de quatorze ans si elle avait bien suivi, elles ne devaient partager aucune activité. De plus, Solène n'avait... pas vraiment le même caractère. Si elle tuait un chat par accident, il lui fallait plus de deux mois pour s'en remettre, alors n'essayons même pas de lui mettre une arme entre les mains.

– Je suis nouvelle à Gray, tu sais ! Je suis née à Paris et j'ai grandi là-bas. Donc non, je ne vois pas, nous ne sommes pas vraiment du même milieu social. Pourquoi me demandes-tu ça ?

Elle poursuivait son travail tout en discutant, alors que la petite souriait à son tour, comme prise d'une très grande joie. Qu'avait-elle dit ? Solène sourit à son tour, sans savoir d'où venait ce soudain bonheur, mais peu importe, elle adorait voir les enfants heureux ! Dans sa boutique, cela arrivait fréquemment que de petites bouilles d'école primaire viennent en rougissant avec leur agent de poche et demande "un bouquet pour l'anniversaire de maman". Elle fondait littéralement sur place à chaque fois et se renouvelait sa promesse d'avoir un jour pleins de petits enfants blonds qui courront chez elle en l'appelant maman. C'était un de ses souhaits les plus chers, elle aspirait à une vie heureuse, avec son petit commerce, son mari, ses enfants. Une vie simple, dans ce pays qu'elle aimait. Car oui, elle aimait la France et ne reculera jamais devant son devoir si elle avait l'occasion de protéger son pays.

– Parce qu’on pense que tu es de sa famille, mon frère et moi. Vous avez toutes les deux le même sourire, la même voix, les cheveux blonds et… ton visage… D’accord, elle ne sourit pas beaucoup, mais quand elle le fait, ça nous marque donc on est sûrs de ce que l’on dit ! Et puis, vous êtes toutes les deux nées à Paris. Tu n’as pas de don ? Tu n’as pas été… adoptée ? Aucun de tes proches ne s’appelle de Lizeux ?

Solène éclata de rire, sans pouvoir s'en empêcher, à genoux près de la bassine où elle avait mis des pétales de rose. Les enfants avaient tellement d'imagination ! Elle secoua la tête en reprenant son souffle, repoussant ses cheveux derrière ses épaules. Allons, les enfants s'imaginaient beaucoup de choses, ils avaient une très grande capacité à rêver, c'était adorable. Seulement, ici, elle ne voyait pas comment ce serait possible. Son père l'avait adopté dès la naissance, elle n'avait plus de mère. Pourquoi revenir sur le passé ? Elle n'avait pas connu l'orphelinat et s'en portait très bien. Elle trouvait sa vie belle, simple, sans inquiétude à se faire.

– Tu as une sacrée imagination, dis-moi ! Mais même si on se ressemble, je doute qu'on soit de la même famille, elle n'a pas d'oncles ou tantes qui pourraient être mes parents, et je suis trop jeune pour être sa sœur, on a quatorze ans d'écart. Mais si, en revanche, j'ai été adoptée, et je manie la terre. Et toi ? Comment t'appelles-tu ?

La petite fit une moue vexée. Allons, Solène ne voulait pas se moquer d'elle, elle trouvait juste cette hypothèse improbable.

– Laura Karinof, je manie l'eau, et Jasper le feu. Mais vous vous ressemblez si fort ! Tous les élèves en parlent, autour de nous, ce n'est pas par hasard...

– Des personnes peuvent se ressembler, parfois, admit-elle en se relevant et en rassemblant ses affaires. Dieu merci, le Seigneur n'a pas jugé utile de me donner la foudre comme élément ! Je vais accrocher les roses au dais, vous voulez venir ? Et dis-moi, tu trouves vraiment qu'on se ressemble ?

D'après ce qu'elle avait lu dans les journaux, Solène, elle, voyait fort peu les ressemblances, voire pas du tout. La future mariée était... Comment dire... Elle avait un tempérament assez fort, ce qui valait mieux pour elle quand on dirigeait une telle école. Mais Solène, elle, était plutôt du genre fleur bleue, très romantique, un peu naïve, qui se rendait malade de voir un oiseau tomber de son nid dans le jardin. Au niveau du physique, peut-être, mais c'était un hasard. Elle rassembla les cagettes et ses outils de travail, raccrochant le sécateur à la ceinture de son tablier pour ne pas le perdre, fourrant ses gants dans la poche en-dessous. Un bon artisan ne sort jamais sans ses outils, comme elle avait toujours appris. Laura hocha la tête, tout en la suivant alors qu'elle se dirigeait vers le dais, sa caisse de fleurs fraîche dans les bras.

– Oui, vous avez le même sourire, la même voix. On ne le voit pas tous les jours, ça ! D'accord, des personnes qui se ressemblent, ça existe... Mais pas la voix, la voix change selon la personne.

– Je ne peux pas juger de la voix, répondit-elle en posant la caisse près du dais. Je ne l'ai jamais rencontré. Mais je ne vois pas comment on pourrait être de la même famille. Ma mère est mort en couche car elle était bien trop âgée pour avoir un enfant. Mon père est médecin dans une maternité pour les femmes riches, il m'a adopté pour que je n'aille pas à l'orphelinat.

C'était un homme très bon, peu de personnes auraient eu ce geste spontané, de tendre la main à une petite fille qui venait de tout perdre. Elle commença par prendre quelques roses et de la ficelle dans la poche de son tablier. Le soleil tapait vraiment fort, aujourd'hui, elle aurait dû emporter un foulard ou un chapeau pour se couvrir la tête. Ses cheveux étaient attachés en queue-de-cheval mais sa nuque n'était pas dégagée. Elle ôta l'élastique puis se refit rapidement un chignon pour respirer un peu.

– Une maternité pour femmes riches ? Ton père t'a déjà parlé de ta mère biologique ?

– Un peu, dit-elle en commençant à nouer les roses sur le dais, les piquant dans le tissu et sur la structure en bois avec du fil, des aiguilles et des agrafes. Une dame d'une classe sociale assez élevée, qui approchait très largement de la soixantaine à ma naissance.

Elle se pencha pour mieux voir son ouvrage, occupée à respecter le tracé qu'elle avait prévu pour ses fleurs. Tout cela rendra bien, quand les mariés échangeront leurs vœux ! Elle espérait que tout cela allait plaire aux invités, s'il y avait un tel soleil demain, les roses seront encore plus éclatantes. Elle sourit en travaillant aux deux jeunes élèves, tout en s'affairant. Elle ne leur avait toujours pas demandé s'ils seront présents au mariage, d'ailleurs, la petite sera adorable si elle lui tissait une couronne de roses ! Avec des blanches et des roses, cela lui ira à merveille, elle avait un beau teint. Elle se remit à genoux pour fixer les fleurs, sifflotant sous le soleil, veillant à ce qu tout tienne bien en place.

Elle s'agenouillait en prenant d'autre roses lorsqu'une autre personne arriva. Un Japonais, qui avança vers eux. Il avait l'ait très tranquille, mais elle était peut-être un peu trop influencée par les films qu'elle avait vu. elle se leva pour le saluer convenablement, sourire au lèvres, lorsqu'il... s'inclina. Ah oui, zut, c'est comme ça qu'ils se saluaient, elle allait passer pour une gourde ! Elle l'imita maladroitement, rougissante.

– Mademoiselle de Lizeux, ravi de vous rencontrer, j'ignorais que c'était vous qui vous vous occupiez des fleurs.

Heu... Il lui tendit la main qu'elle serra avec un temps de retard, puis lui sourit à nouveau. Bon, il faudra qu'elle regarde la mariée plus en détails pour voir les ressemblances physiques car cela commençait à beaucoup la perturber.

– Ravie également, mais vous faites erreur, je ne suis pas de la famille de la mariée.

– Vraiment ? répondit-il d'un ton choqué. Pardonnez-moi, je pensais voir ma collègue en plus jeune...

Elle sourit à nouveau. Ce n'était pas grave, il arrivait que deux personnes se ressemblent beaucoup sans avoir forcément un lien de parenté. Elle vérifiera cela elle-même, oui, au moins pour s'amuser. Solène aurait beaucoup aimé avoir une sœur mais la nature en avait décidé autrement, c'était la vie. Elle se remit à son travail, remettant une mèche rebelle derrière son oreille, sécateur en main. Elle était perturbée, à présent, parce qu'on venait de lui dire.

– C'est ce qu'on lui dit depuis tout à l'heure, mais elle ne nous croit pas... Pourtant, elle a le même sourire et la même voix !

Oui, mais c'était sans doute un hasard ! Le monsieur Japonais sortit tout à coup une photo de sa poche. elle se redressa pour y jeter un œil, curieuse. C'était la future mariée, qui regardait le photographe en ayant peu l'air heureuse qu'on la prenne ainsi. On voyait le haut de son uniforme, aussi. Dieu qu'elle avait un regard froid... Glacial... Solène en eut un frisson, malgré le soleil qui chauffait assez dur. Et elle ne souriait pas du tout. Mais bon, au-delà de ça, c'était vrai qu'il y avait une certaine ressemblance physique. Mais son regard... Ses yeux étaient... Elle en était choquée, véritablement choquée. Elle n'avait jamais croisé de personnes avec un regard comme ça, absolument jamais. Comment était-ce possible ? Elle n'arrivait plus à voir autre chose, comme les traits ou quoi que ce soit. Juste ce regard qui l'effrayait.

– Elle a un regard... Très... Froid...

Et c'était un euphémisme. Ce regard la mettait franchement mal à l'aise, pour être honnête. C'était comme si la température printanière venait de chuter de plusieurs degrés d'un seul coup. Elle avait peur, lui, à cause d'une simple photo. Encore plus difficile d'admettre qu'elle pourrait avoir le moindre lien de parenté. Le Japonais resta impassible, alors qu'elle luttait contre le profond malaise qui l'envahissait.

– Ne soyez pas effrayée, elle n'est pas mauvaise.

Sans doute, elle le croyait volontiers, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être tendue. Oui, juste pour une photo, c'était peut-être ridicule, mais c'était ainsi. Elle se remit à son travail, se concentrant dessus pour évacuer le malaise, mais ce regard la hantait, désormais. Elle tenta de le cacher, les joues un peu plus rouges, puis fit un sourire maladroit. Allons, du calme, elle passait pour une pure idiot en ayant peur d'une simple photo, c'était tellement ridicule ! Mais elle ne voyait toujours pas comment il serait possible d'être de la même famille, son père lui avait bien certifié qu'elle n'avait plus aucun parent encore en vie, sa mère biologique n'ayant elle-même plus de famille. C'est ce qu'elle expliqua ensuite, à la fois pour se justifier et pour se convaincre elle-même. Elle prit une petite inspiration pour se reprendre, chasser ce regard dérangeant de ses pensées. La Japonais la regarda un moment, puis rangea la photo, en lui disant qu'il la reverra sûrement le lendemain. Elle avait l'impression de l'avoir froissé ou d'avoir commis une énorme erreur.

– J'ai dit ou fait quelque chose de mal ?

Elle avait une sainte horreur des conflits et détestait être en froid avec quelqu'un, pour quelque raison que ce soit. C'était comme ça, elle ne voulait pas voir d'ennemis, elle ne serait pas capable de gérer par-derrière. Les conflits la perturbait, elle ignorait comment y faire face. Si elle devait défendre des idées, elle préférait le faire en écoutant la marche à suivre d'une personne en qui elle aurait toute confiance, elle n'avait pas du tout une âme de leader.

– Non, il est très... C'est notre professeur d'arts martiaux, il a un caractère particulier, mais tu n'as rien fait. Je t'assure que la directrice n'est pas aussi froide que ça, elle n'est pas effrayante, elle se défend simplement et nous défend tous. Essaie d'oublier son caractère... Ne fais attention qu'au physique, réfléchis vraiment avant de dire que vous n'êtes pas de la même famille.

Solène continua de piquer les roses en réfléchissant. D'accord, le physique, juste le physique... Techniquement, c'était impossible, pourtant ! Paris était immense, il n'y avait qu'une chance sur un million pour que cette femme soit de sa famille. Elle était très sceptique à cette idée, ne voyant pas comment assembler les morceaux de l'histoire pour qu'ils appuient cette théorie.

– Je ne sais pas, finit-elle par soupirer en accrochant la couronne. Je ne sais pas quelle famille ma mère a eu...

Elle s'interrompit lorsqu'un détail un peu étrange lui revint en mémoire. Quand elle était petite, elle n'avait jamais pu donner de carnet de naissance à l'école car son père l'avait égaré. Elle avait presque atteint le collège lorsqu'il lui avait donné un autre carnet, tout neuf, où était consigné assez vite quelques maladies enfantines et sa filiation par adoption. Pas un mot sur sa mère biologique. En tant que médecin, sa signature avait fait foi et personne n'avait posé de questions. Troublée, elle se mordit les lèvres, le regard dans le vague.

– Non, c'est impossible, soupira-t-elle. Je ne dis pas que je n'aurai pas aimé avoir un frère ou une sœur, mais cette histoire ne colle pas. Le physique ne fait pas tout. Tu connais bien la directrice, Laura ?
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MessageSujet: Re: Union en fleurs   Union en fleurs EmptyLun 6 Avr - 13:04

Les médias avaient été tenus très loin de cette affaire, Robert avait fait en sorte que la police tienne sa langue. Ces deux mois d'enquête auront été payants... Il avait engagé un excellent détective, bien qu'il n'ait eu au départ qu'un soupçon très faible. Ses parents lui avaient demandé de l'aide pour ranger un bureau qui contenaient beaucoup de leurs vieux documents, et en bon fils qu'il était, il avait aussitôt accepté, bien entendu. C'était en triant des documents que ses parents gardaient depuis des années qu'il était tombé sur un journal de bord, où sa mère n'écrivait plus depuis déjà des années. Il le feuilleta pour voir si elle n'avait pas laissé de photo à traîner là-dedans qu'il devra ranger avec les autres. Il eut un petit sourire en voyant que leur mère avait soigneusement consigné les dates de naissance et le lieu où elle avait mis au monde ses enfants, avec des notes sur l'accouchement et le bébé. Une femme exemplaire, sans nul doute. Il était fier d'être son fils, car elle avait été une mère honorable et une épouse parfaite pour leur père.

C'était en regardant ce journal qu'il était tombé sur un passage plus curieux. Un événement qu'il ignorait. Leur mère avait encore eu un enfant après son plus jeune frère. Elle avait été enceinte, d'un accouchement très tumultueux et difficile. Et l'enfant, une fillette, été mort-née. Sur le moment, il n'avait pas vraiment été choqué. Les parents ne disaient jamais à leurs autres enfants qu'un bébé était décédée dans le ventre de sa mère, ce genre de chose était taboue. Si cette fille était décédée dès la naissance, ni lui ni ses frères et sa sœur ne l'auront su. Sa mère avait noté quelques mots. "Une adorable enfant. Je l'ai prise dans mes bras, son corps état chaud. Le docteur Rousset me l'a ensuite prise pour l'examiner, puis m'a alors déclaré qu'elle était décédée. Sur le moment, je ne le crus pas. Une petite fille qui m'avait paru en excellente santé lorsque je l'avais prise dans mes bras ! J'ai pleuré, malgré le fait que je savais que j'étais trop âgée, que cette enfant pouvait ne pas grandir. Mais je m'étais prise à espérer, je voulais une autre fille. Je n'ai pas la reprendre une dernière fois, elle a été emmenée pour recevoir un enterrement décent."

Robert pinça les lèvres en touchant le carnet dans sa poche. Un corps "chaud" pour un bébé mort dans le ventre de sa mère ? Pardon de trouver cela très curieux... Il s'était rendu au cimetière Saint Gabriel pour voir la petite tombe blanche, où on avait gravé le nom de la petite. Sa mère l'avait déjà baptisée du nom de Solène avant l'accouchement. Une fille, leur sœur, qui aurait pu être le nouvel espoir de faire oublier la dépravation de leur aînée. Un corps chaud pour un enfant mort... Il s'était renseigné sur ce fameux docteur et la vérité avait éclatée. Leur mère s'était effondrée en apprenant tout cela et était désormais alitée, depuis quelques jours. Robert lui avait promis de se rendre à Gray, où le détective avait retrouvé la jeune femme. Ce village semblait attirer, ces derniers temps, c'était curieux. Le taxi se gara sur la place et il paya avant de descendre, sortant au soleil. La boutique de fleurs était fermée et une voisine lui apprit que la jeune femme était au pensionnat à préparer le mariage.

Robert – Je vous remercie, sourit-il, je vais m'y rendre.

Il avait oublié que sa très chère et tendre sœur aînée se mariait demain. Leur mère faisait tout pour reprendre assez de forces et s'y rendre. Il se rendit vers l'école, voyant de loin les préparatifs. Il marcha tranquillement, aux aguets, puis finit par repérer, près du dais, une jeune femme blonde, près de deux enfants. Il l'observa d'bord de loin, pensif. Était-ce elle ? Il croyait bien, d'après quelques photos qu'il avait pu voir. Dieu qu'elle semblait jeune... Il s'approcha tranquillement, s'arrêtant près du petit groupe. Solène Rousset. Son cher père était sous les verrous de la Santé, à cette heure-ci. Dès l'obtention de toutes les preuves, il avait arrêté pour kidnapping, séquestration et il en passait.

Solène – Non, c'est impossible, soupira-t-elle. Je ne dis pas que je n'aurai pas aimé avoir un frère ou une sœur, mais cette histoire ne colle pas. Le physique ne fait pas tout. Tu connais bien la directrice, Laura ?

Robert – Sûrement moins bien que moi, sourit-il en saluant la jeune femme. Vous devriez écouter ceux qui vous disent qu'il existe une ressemblance physique... Je m'appelle Robert de Lizeux, enchanté. J'ai été chargé de venir ici pour vous rencontrer. Ma famille vient de découvrir une histoire un peu troublante, au sujet d'une enfant déclarée mort-née mais dont la tombe est vide.

Il sortit de sa poche le journal de sa mère, quelques photos, et un certificat de naissance, plus un de décès, qu'il tendit à la jeune femme. Tous deux au nom de Solène de Lizeux, née à Paris le 5 Février 1913 à la maternité Sainte Thérèse à 10 heures, déclarée décédée à 10h15. Il attendit qu'elle lise bien les deux documents, qui donnaient aussi la taille, le poids, la couleur des yeux et des cheveux du bébé. Le nom du médecin qui l'avait mise au monde et qui avait déclaré sa mort. Le regard de Robert se durcit, alors qu'il se rappelait le cri de détresse de leur mère lorsqu'elle avait appris ce qui était arrivé.

Robert – Cet homme a été arrêté, déclara-t-il. Enlèvement, séquestration d'enfant, faux certificat de décès... Votre mère biologique est bel et bien en vie. Et au plus mal. Elle supporte déjà peu l'idée que sa fille aînée se met elle-même en danger de mort, vous comprendrez qu'elle ne peut accepter qu'on lui ait volé son autre fille.

Il jeta alors un coup d'œil à la gamine qui était toujours planté à côté et lui fit signe de ficher le camp.

Robert – Va-t-en, fillette, personne ne t'as invité.
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MessageSujet: Re: Union en fleurs   Union en fleurs EmptyLun 6 Avr - 15:48

Solène avait levé la tête vers Laura en attendant sa réponse lorsqu'une autre personne arriva à son tour, un autre homme, mais européen cette fois. Souliers noirs, veste bien droite, cravate, chemise blanche, il avait tout de l'homme d'affaires bien sérieux et respectable. Plutôt beau, même. Il participait aussi aux préparatifs du mariage ? Si oui, qu'il ne s'en fasse pas, le dais sera achevé bien avant le lancement de la cérémonie demain ! Elle reviendra tôt le matin pour rafraîchir toutes les fleurs. Elle se leva en secouant son tablier, prête à dire bonjour poliment.

– Sûrement moins bien que moi, sourit-il en saluant la jeune femme. Vous devriez écouter ceux qui vous disent qu'il existe une ressemblance physique... Je m'appelle Robert de Lizeux, enchanté. J'ai été chargé de venir ici pour vous rencontrer. Ma famille vient de découvrir une histoire un peu troublante, au sujet d'une enfant déclarée mort-née mais dont la tombe est vide.

L'estomac de Solène se tordit d'un coup, sous l'effet du stress, alors qu'elle avalait difficilement sa salive. Elle avait l'impression que toute sa vie avait brutalement était bouleversée à partir du moment où elle avait mis les pieds dans ce parc. C'était un complot ou quoi ? Elle n'avait rien à voir avec cette famille, elle ne les avait jamais vu, jamais rencontré ! Et il venait lui parler d'une enfant, d'une tombe vide, de... Rien que cela suffisait à la bouleverser, car cela sous-entendait des crimes affreux. Mais elle n'avait rien à voir avec tout ça, même si elle ressemblait à la mariée, elle était étrangère à cette famille puisqu'elle ne les connaissait pas. L'homme d'affaires lui tendit tout à coup des photos, dans un journal, et deux papiers frappés du sceau du gouvernement. Elle les prit avec hésitation, presque avec prudence, en ayant peur de voir ce que c'était. Elle vit d'abord une minuscule photo d'un bébé, puis son prénom, suivit du nom de famille de cet homme... Elle eut un nouveau crissement au cœur en voyant le nom de son père et sa signature. C'était un certificat de naissance, daté du jour, lieu et heure de sa propre naissance.

Son cœur se mit à battre plus vite en voyant ensuite le certificat de décès. Solène de Lizeux, fille de André et Line de Lizeux. Ayant pour fratrie Gabriella, Robert, Joseph et Paul de Lizeux. Elle blêmissait tout en lisant, alors que les mots "enfant mort-né", "tombe vide", résonnaient dans son esprit. C'était la signature de son père. Le jour de sa naissance. Non... Son père n'aurait jamais pu faire ça ! C'était un homme bon, il... Il l'avait adopté... Alors qu'elle... Mais... La tête commençait à lui tourner, elle avait envie de vomir. Son père lui avait mentit ? Ses parents biologiques n'étaient pas morts ? Mais qui était-elle ? Elle releva la tête pour observer son... Il... Elle tremblait de plus en plus, les mains crispées sur les documents. Une photo de Gabriella, à vingt ans, glissa dans l'herbe sans qu'elle le remarque, près des fleurs.

– Cet homme a été arrêté, déclara-t-il. Enlèvement, séquestration d'enfant, faux certificat de décès... Votre mère biologique est bel et bien en vie. Et au plus mal. Elle supporte déjà peu l'idée que sa fille aînée se mette elle-même en danger de mort, vous comprendrez qu'elle ne peut accepter qu'on lui ait volé son autre fille.

A deux doigts de l'évanouissement, Solène s'appliqua à respirer régulièrement, pour ne pas s'effondrer. Du caaalme, tout allait bien. On respire. Son père avait été arrêté... Son père... Qui ne l'était pas... Enlevée... De petits points noirs commençaient à courir devant ses yeux, elle avait la gorge si serrée qu'elle avait beaucoup de mal à respirer. Elle aurait voulu s'évanouir, ici et maintenant, ne plus rien ressentir ni voir, ne plus rien entendre, au moins pour une heure ou deux.

– Va-t-en, fillette, personne ne t'as invité.

Le sol était sans doute assez confortable, l'herbe était épaisse, non ? La bile lui montait au bouche, elle serrait les documents contre elle avec force, s'appliquant à respirer doucement, inspiration, expiration. Rester debout et tenir droit. Là, comme ça. Ne pas faire attention à la vague de nausées qui l'envahissait.

– Non, je reste, je ne vous fais pas conf... Est-ce que tout va bien ?

– Tout à fait, souffla-t-elle d'une voix rauque. Tu peux me montrer où sont les toilettes pour filles, s'il te plaît ?

Elle hocha la tête et lui dit de la suivre. Elle lui indiqua le chemin, marchant près d'elle, alors que Solène se retenait de toute ses forces pour ne pas vomir en cours de route. Une fois arrivée à destination, elle laissa tout tomber ses documents par terre puis tomba à genoux devant les toilettes pour vomir. Elle repoussa ses cheveux, le cœur au bord des lèvres, tremblant violemment. Pitoyable... Elle vomit encore, une main crispée sur son tablier, ayant soudain particulièrement froid. Son père avait été arrêté. Il l'avait enlevé à sa famille.. Dès sa naissance... Elle ferma les yeux, la gorge sèche et brûlante. Papa... Sa mère était en vie... Elle tira la chasse d'eau puis recula un peu, s'asseyant par terre devant la porte des toilettes, blême, puis fit un sourire d'excuse à Laura. Jeune adulte responsable, tu parles, elle se sentait complètement lamentable. Laura vint se mettre à genoux près d'elle et posa une main sur son épaule. Solène n'avait plus envie de vomir mais elle se sentait complètement vide.

– Ça va mieux ? Je... peux faire quelque chose ?

– Ça va... Désolée... Je suis lamentable...

Elle continuait de trembler, bien qu'elle s'efforçait de se reprendre et de ne plus être aussi pathétique. Laura fit non de la tête, apparemment convaincue.

– C'est normal de réagir comme ça, il n'aurait pas dû tout te révéler aussi brutalement. Tout le monde aurait eu la même réaction que toi en apprenant une telle chose...

Ou pas. Elle était juste trop fragile... Elle ramassa les documents qu'elle avait lâché, très pâle, puis regarda les photos. Il y en avait une de la future mariée, avec trois hommes, dont un qui ne semblait pas très loin de son âge. Ce devait être à Noël, le salon autour d'eux était décoré. La directrice était enceinte, c'était visible. Solène les regarda, tous les quatre, avec une très forte envie de pleurer. Était-ce donc sa famille... ? Son père avait... Mais pourquoi ?! Pourquoi, bon sang ?! Quelques larmes roulèrent sur ses joues, alors qu'elle laissait retomber la photo. Elle regarda les autres, en voyant une de sa... sa sœur... avec deux bébés dans les bras. Elle avait un regard plus doux, ici, mais ne souriait pas.

– Ce sont ses enfants ? murmura-t-elle.

– Oui... Des jumeaux. Aurore et Julien.

Elle lui frottait le bras doucement. Solène eut comme un hoquet puis lui sourit, touchée par sa gentillesse. Elle était vraiment adorable, à vouloir l'aider comme ça. Elle reposa la photo, les rassemblant nerveusement. Solène ne savait plus où elle en était, tout lui tombait dessus comme ça, elle n'avait pas les idées claires. Puis elle se souvint de la première photo, le regard si glacial, et eut un violent frisson. Elle mit les papiers dans la poche de son tablier et se leva avec lenteur. Au moment où elle ouvrait la porte, elle vit alors débouler Monsieur Redfire dans l'escalier, l'air paniqué, en tirant une femme avec lui, alors qu'un militaire les suivait en courant. Que s'était-il passé ? Laura lui tira tout à coup la manche, lui faisant baisser les yeux.

– Solène... Avant qu'on ne sorte, est-ce que tu veux bien me promettre de faire attention à ton... à l'homme qu'on a vu tout à l'heure ? La directrice n'aime pas sa famille, je l'ai entendue le dire plusieurs fois.

– Je ne sais plus quoi penser, souffla-t-elle. Mais j'ai besoin de réponses.

Elle attendit une minute puis sortit avec les deux jeunes, descendant à son tour l'escalier. Ils tombèrent, au rez-de-chaussée, sur un autre homme qui tenaient les deux petits bébés dans ses bras. Il leur dit que Cyprien allait à Paris, que la directrice avait "un problème" et que ça avait un rapport avec l'armée. La détermination remplaçait peu à peu le choc dans l'esprit de Solène. Elle avait besoin de se confronter à la vérité ! Elle décida donc de partir là-bas à son tour afin d'en avoir le cœur net. Elle proposa aussi à Laura de l'accompagner, voulant avoir une présence avec elle pour qu'elle puisse lui désigner les personnes. Elle l'attendit dans la camionnette puis démarra dès qu'elle fut grimpée à l'intérieur.

Roulant assez vite, elle avait séché ses larmes, se sentant mieux maintenant qu'elle avait un but à atteindre. Elle vit très vite sur la route la voiture qui emmenait monsieur Redfire, s'engageant sur la nationale devant eux. Elle agissait peut-être de façon complètement stupide mais ne pouvait pas s'en empêcher. Elle devait voir cette "famille" de ses propres yeux. Être convaincu de ce qu'on lui disait depuis toute à l'heure, la ressemblance physique. Elle ne décrochait pas un mot, tendue, le cœur battant. Le voyage fut cependant assez rapide, seulement rythmé par le bruit de la radio dans l'habitacle. Mais arrivées sur Paris, elle perdit de vue la voiture du marié. Mince. Elle regarda partout puis finit par se garer près de la mairie, prenant son sac et attrapant la main de Laura pour ne pas la perdre dans la foule.

– Dis-moi que tu as une idée brillante pour savoir où chercher, dit-elle en s'engageant dans les rues.

Elle grimaça, secouant la tête. Bon, hum, et maintenant ? Ils passèrent près d'un groupe qui discutaient avec animation, comme s'il venait de se passer un événement hors du commun. Quoi encore ?

– On peut demander aux passants ?

Solène hocha la tête puis s'arrêta pour demander des précisions à un passant. Il lui raconta q'on avait vu des éclairs jaillirent violemment d'un immeuble, tout près d'ici, puis que des riverains avaient vu des militaires en sortir blessés. Elle échangea un regard avec Laura, réfléchissant à toute vitesse. Des éclairs... Elle eut encore plus peur, d'un seul coup, mais ne le montra pas. Elle connaissait bien ce quartier de paris et se doutait de la destination suivante. Elle courut aussitôt avec Laura dans les rues, lui tenant toujours fermement la main par peur de la perdre dans cette grande ville. L'hôpital était cependant plus loin que ce qu'elle avait estimé... En, arrivant enfin, elle s'arrêta net dans le hall d'accueil, essoufflée, en voyant un petit groupe, où elle reconnut monsieur Redfire, près d'une femme blonde en uniforme. Son cœur rata un battement, alors qu'elle craignait d'avancer.

– C'est... elle ?
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Laura K. Nakajima

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MessageSujet: Re: Union en fleurs   Union en fleurs EmptySam 11 Avr - 1:19

Solène éclata de rire dès que Laura eut fini de parler. Mais c’était vrai ! Elle n’inventait rien, elle ressemblait vraiment à la directrice ! C’était visible, en plus, et ses questions étaient tout à fait légitimes ! Alors, pourquoi doutait-elle ? Pourquoi ne pas les croire ? Elle ne dit rien, attendant, regardant son frère. Il pensait la même chose qu’elle, alors c’est qu’elle avait raison, comme tous les élèves dans ce parc ! Laura fit une moue vexée. On ne la croyait jamais. A chaque fois, on lui rétorquait qu’elle était jeune, qu’elle inventait trop de choses, uniquement parce qu’elle avait quatorze ans.

Solène – Tu as une sacrée imagination, dis-moi ! Mais même si on se ressemble, je doute qu'on soit de la même famille, elle n'a pas d'oncles ou tantes qui pourraient être mes parents, et je suis trop jeune pour être sa sœur, on a quatorze ans d'écart. Mais si, en revanche, j'ai été adoptée, et je manie la terre. Et toi ? Comment t'appelles-tu ?

Laura – Laura Karinof, je manie l'eau, et Jasper le feu. Mais vous vous ressemblez si fort ! Tous les élèves en parlent, autour de nous, ce n'est pas par hasard...

Laura était certaine de ce qu’elle avançait ! Cette fille était la sœur de la directrice, c’était forcément vrai ! Et puis, elle avait un don, elle lui ressemblait et était Française, c’était une preuve, non ? D’accord, elles avaient quatorze ans d’écart, admettons, mais c’était tout à fait possible ! La directrice avait plusieurs frères, donc elle était peut-être moins jeune par rapport à eux.

Solène – Des personnes peuvent se ressembler, parfois, admit-elle en se relevant et en rassemblant ses affaires. Dieu merci, le Seigneur n'a pas jugé utile de me donner la foudre comme élément ! Je vais accrocher les roses au dais, vous voulez venir ? Et dis-moi, tu trouves vraiment qu'on se ressemble ?

Laura hocha la tête, acceptant de la suivre avec Jasper. Elle voulait lui parler, avoir la confirmation qu’il s’agissait bien de la sœur de la directrice. Elle en était sûre, c’était si évident ! Si quelqu’un d’autre le lui avait dit, Solène l’aurait cru sur parole, c’était certain. Mais ici, son jeune âge lui jouait défaut, comme à peu près dans toutes les situations où il fallait raisonner en adulte… Et puis, il y avait des choses que l’on ne pouvait pas nier ! La voix et le sourire, personne ne pouvait le copier, sauf les membres d’une même famille. La ressemblance physique, peut-être, mais pas le sourire, pas la voix !

Laura – Oui, vous avez le même sourire, la même voix. On ne le voit pas tous les jours, ça ! D'accord, des personnes qui se ressemblent, ça existe... Mais pas la voix, la voix change selon la personne.

Solène – Je ne peux pas juger de la voix, répondit-elle en posant la caisse près du dais. Je ne l'ai jamais rencontré. Mais je ne vois pas comment on pourrait être de la même famille. Ma mère est mort en couche car elle était bien trop âgée pour avoir un enfant. Mon père est médecin dans une maternité pour les femmes riches, il m'a adopté pour que je n'aille pas à l'orphelinat.

Mais… Mais… Mais elle était forcément de sa famille ! Laura l’observa pendant qu’elle travaillait, ramassant des outils, attachant ses cheveux. Tout respirait la douceur, chez elle, même son métier montrait qu’elle était incapable de faire de mal à une mouche. Travailler avec des fleurs impliquait une certaine douceur, de la délicatesse et de la patience… Choses que la directrice n’avait pas, ils devaient bien l’avouer. Mais il y avait obligatoirement quelque chose ! Laura lança un regard désespéré à son frère, l’appelant à l’aide. Il réfléchissait plus vite qu’elle, il n’avait pas d’idée, lui ?

Jasper – Une maternité pour femmes riches ? Ton père t'a déjà parlé de ta mère biologique ?

Solène – Un peu, dit-elle en commençant à nouer les roses sur le dais, les piquant dans le tissu et sur la structure en bois avec du fil, des aiguilles et des agrafes. Une dame d'une classe sociale assez élevée, qui approchait très largement de la soixantaine à ma naissance.

Elle avait une explication pour tout… Laura était déçue, toujours convaincue que cette fille était de la famille de la directrice, mais elle ignorait comment le prouver. Solène avait réponse à tout, connaissait son histoire et aucune ombre ne venait tâcher le tableau. Tout était parfait, expliqué, aucun passé obscur, rien. La fleuriste était occupée avec ses fleurs, ne semblant pas douter une seule seconde malgré tout ce qu’ils venaient de lui dire. Non, définitivement, Laura ne voyait pas ce qu’elle pouvait demander de plus… Prête à abandonner, cependant, la collégienne faillit bondir de joie en voyant arriver leur professeur d’arts martiaux. Lui, il connaissait madame de Lizeux, il allait sûrement approuver ce qu’ils disaient ! Il s’inclina, comme il le faisait à chaque fois, mais jusqu’ici, rien d’extraordinaire. Jasper et elle lui rendirent son salut. Alors ?

M. Nakajima – Mademoiselle de Lizeux, ravi de vous rencontrer, j'ignorais que c'était vous qui vous vous occupiez des fleurs.

Et voilààààà ! Laura fit un grand sourire, contente de ne pas s’être trompée. Elle remarqua, bien évidemment, le léger temps de réaction qu’il fallut à Solène pour serrer la main de monsieur Nakajima. Et maintenant ? Elle les croyait ? Elle n’avait plus l’excuse du « ce sont des enfants, ils disent des bêtises », même un adulte le lui disait ! Et pas un adulte qui disait n’importe quoi, le professeur d’arts martiaux réfléchissait et était très sage, personne ne pouvait le nier.

Solène – Ravie également, mais vous faites erreur, je ne suis pas de la famille de la mariée.

M. Nakajima – Vraiment ? répondit-il d'un ton choqué. Pardonnez-moi, je pensais voir ma collègue en plus jeune...

Laura – C'est ce qu'on lui dit depuis tout à l'heure, mais elle ne nous croit pas... Pourtant, elle a le même sourire et la même voix !

Laura ne tenait plus. Il fallait que Solène ouvre les yeux ! Elle ignorait comment cela se faisait, comment c’était possible, mais madame de Lizeux était sa sœur et tout ce qu’on lui avait dit depuis sa naissance n’était qu’un tissu de mensonges. Il fallait qu’elle le sache, qu’elle réclame des explications à son père adoptif et qu’elle voie ses parents biologiques. Ils étaient très gentils, jamais ils ne l’auraient abandonnée… Son professeur sortit alors une photo de sa poche, comme s’il avait lu dans ses pensées, comme si lui-même voulait lui faire prendre conscience de la réalité. Et Solène parut effrayée.

Solène – Elle a un regard… Très… Froid…

M. Nakajima – Ne soyez pas effrayée, elle n'est pas mauvaise.

Elle était mal à l’aise. A cause d’une photo ? Une simple photo ? Mais… Solène n’avait pas vu la mariée avant de préparer son mariage ? Elle n’avait jamais vu de photos d’elle, alors que l’on ne parlait que de la directrice dans les journaux, dernièrement ? Non. Laura n’y croyait pas, elle l’avait déjà vue, ce n’était pas possible autrement. Mais pourquoi être choquée par ce regard à ce point ? Soit… Elle était un peu fragile, voilà tout. Juste un petit peu, c’est possible. Après tout, une différence de caractère est plausible, elles avaient juste le physique, le sourire et la voix en commun. Mais elles avaient grandi séparément, ce qui expliquait cette différence de tempérament. Leur professeur d’arts martiaux regarda un moment Solène, comme s’il essayait de comparer la photo avec la personne qu’il avait en face de lui. Après quoi, il lui annonça qu’il la reverrait le lendemain et s’en alla.

Solène – J'ai dit ou fait quelque chose de mal ?

Laura – Non, il est très... C'est notre professeur d'arts martiaux, il a un caractère particulier, mais tu n'as rien fait. Je t'assure que la directrice n'est pas aussi froide que ça, elle n'est pas effrayante, elle se défend simplement et nous défend tous. Essaie d'oublier son caractère... Ne fais attention qu'au physique, réfléchis vraiment avant de dire que vous n'êtes pas de la même famille.

Il fallait qu’elle l’accepte, qu’elle le réalise. Laura ignorait comment le lui prouver… Elle avait même eu une photo à l’appui ! Alors, pourquoi douter ? Solène continuait son travail, toujours avec ses fleurs. Ne pas se fier au caractère. D’accord, cela pouvait être effrayant, mais si c’était vrai, elle avait beaucoup de choses à régler.

Solène – Je ne sais pas, finit-elle par soupirer en accrochant la couronne. Je ne sais pas quelle famille ma mère a eu...

Eh bien voilà ! C’était un début ! Si Solène ignorait ce détail, c’était précisément là qu’il fallait chercher ! Ne rien savoir de sa mère biologique, ce n’est pas normal, si ? Après tout, vu la description qu’elle leur avait fait de son enfance, son père aurait sûrement dû lui en parler, lui dire certaines choses, elle-même aurait pu faire des recherches. Pourquoi n’avait-elle jamais rien fait, d’ailleurs ? Elle avait tout pris comme son « père » adoptif lui avait donné, sans chercher à comprendre, sans chercher plus loin ?

Solène – Non, c'est impossible, soupira-t-elle. Je ne dis pas que je n'aurai pas aimé avoir un frère ou une sœur, mais cette histoire ne colle pas. Le physique ne fait pas tout. Tu connais bien la directrice, Laura ?

Homme – Sûrement moins bien que moi, sourit-il en saluant la jeune femme. Vous devriez écouter ceux qui vous disent qu'il existe une ressemblance physique... Je m'appelle Robert de Lizeux, enchanté. J'ai été chargé de venir ici pour vous rencontrer. Ma famille vient de découvrir une histoire un peu troublante, au sujet d'une enfant déclarée mort-née mais dont la tombe est vide.

Laura sursauta, n’ayant pas entendu l’homme arriver. Cet homme était… le frère de la directrice ? Cette seule pensée, ce seul nom lui suffit pour justifier une méfiance à son égard. Elle avait souvent entendu leur ancienne tante dire qu’elle détestait sa famille, ses frères surtout, pour une raison qu’elle ignorait mais qu’elle n’avait pas besoin de savoir. Après tout, si cet homme n’était pas digne de confiance, Laura s’en méfierait comme de la peste, et voilà. D’ailleurs, il venait de tendre des documents à Solène qui semblait hésiter à les prendre.

Se faisant violence, l’adolescente ne dit rien même si elle mourait d’envie de lui crier de ne pas les toucher, qu’ils étaient peut-être empoisonnés où elle ne savait trop quoi. Pourquoi voulait-il lui parler ? Pourquoi la recontacter aujourd’hui ? Qu’avait-il derrière la tête ? Elle ne le quitta pas des yeux, restant près de son frère, de plus en plus méfiante. Soudain, une photo tomba dans l’herbe et Laura vit, de loin, une silhouette féminine, sans doute la mère de la directrice ou la directrice elle-même. Reportant son regard sur Solène, qui ne s’était rendue compte de rien, elle la trouva pâle. Très pâle. Elle n’était pas bien du tout…

Homme – Cet homme a été arrêté, déclara-t-il. Enlèvement, séquestration d'enfant, faux certificat de décès... Votre mère biologique est bel et bien en vie. Et au plus mal. Elle supporte déjà peu l'idée que sa fille aînée se mette elle-même en danger de mort, vous comprendrez qu'elle ne peut accepter qu'on lui ait volé son autre fille.

Et il disait ça comme ça… Mais même elle, elle avait été plus douce ! D’accord, objectivement, Laura aurait bien voulu qu’on leur annonce, à Jasper et elle, qu’ils avaient été adoptés et que leur père venait d’être mis en prison. Bonheuuuur ! Mais heu, bref, ici, ce n’était pas le sujet. Solène venait d’apprendre qu’elle était la sœur de la directrice, la femme qui se mariait demain, mariage qu’elle aidait à préparer. Mais en plus de cela, elle venait d’apprendre que son père adoptif l’avait enlevée, que ses parents biologiques existaient toujours… Et que cet homme horrible était son frère, mais elle n’avait aucune raison apparente de se méfier de lui, pour l’instant.

Homme – Va-t-en, fillette, personne ne t'a invité.

Pardon ? Mais certainement pas ! Et le laisser seul avec Solène ? Non, non, non ! Et puis quoi, encore ? Laura se rapprocha de Jasper, comme s’il allait pouvoir y changer quelque chose. Bon, en soi, oui, il pouvait la défendre mais elle savait qu’il n’utilisait pas son don pour causer du tort aux autres. Qui que ce soit.

Laura – Non, je reste, je ne vous fais pas conf... Est-ce que tout va bien ?

Solène – Tout à fait, souffla-t-elle d'une voix rauque. Tu peux me montrer où sont les toilettes pour filles, s'il te plaît ?

Bonne idée. Laura hocha la tête en lui disant de la suivre, demandant de l’aide à son frère au cas où. Et voilà, au revoir l’homme bizarre, il n’allait pas réussir à l’emmener ! Durant tout le trajet, elle ne cessait de lancer des regards vers la chapelle et Solène, surveillant le moindre de ses pas. Elle était toute pâle, apparemment sur le point de vomir. Une chose était sûre, la fleuriste n’avait pas du tout le même tempérament que sa sœur. Elle semblait fragile, douce, gentille, pas du tout comme la directrice qui encaissait les coups sans rien dire depuis des mois maintenant. Sans la ressemblance physique et sans l’intervention de cet homme, Laura n’aurait sans doute pas cru que Solène était la sœur de la directrice.

Laura – Attends ici, Jaz’, je ne fais pas confiance à cet homme et Solène a besoin d’aide.

Solène qui, d’ailleurs, était déjà entrée dans les toilettes pour… vomir. Non, vraiment, niveau caractère, elle ne ressemblait pas à la directrice. Laura compatissait et avait envie de l’aider, vraiment ! Mais comment ? Toute sa vie venait d’être chamboulée par la découverte d’un simple document, par la préparation d’un mariage et une simple ressemblance physique, des rumeurs qui se retrouvaient être confirmées en l’espace de quelques minutes. Comment ne pas être perdue après cela ?

La collégienne patienta, surveillant la porte de la toilette dans laquelle se trouvait Solène, prête à agir au moindre appel à l’aide. Les documents qu’avait donné son… cet homme étaient étalés, par terre, devant la cabine. Elle tremblait et n’était vraiment pas bien… Lorsqu’elle sortit enfin de la cabine, Laura constata qu’elle était pâle et elle avait une sale mine. Cependant, Solène fit l’effort de lui sourire, ce sourire que l’on fait lorsque l’on veut s’excuser, lorsque l’on se sent pitoyable ou stupide. Mais elle n’avait pas à s’excuser ! Décidée à le lui faire comprendre, elle s’agenouilla à ses côtés et posa une main sur son épaule pour lui montrer qu’elle était là et pas dégoûtée ou elle ne savait quoi. Et puis, elle s’inquiétait vraiment…

Laura – Ça va mieux ? Je... peux faire quelque chose ?

Solène – Ça va... Désolée... Je suis lamentable...

Quoi ? Mais non ! Elle n’était pas lamentable, c’était normal d’avoir une telle réaction ! Laura fit non de la tête, convaincue que la réaction de Solène n’avait rien d’excessive et qu’elle pouvait tout à fait être chamboulée par ce qu’elle venait de découvrir. D’accord, cela pouvait être déroutant lorsque l’on connaissait sa sœur, mais chacun a sa personnalité et elle l’acceptait.

Laura – C'est normal de réagir comme ça, il n'aurait pas dû tout te révéler aussi brutalement. Tout le monde aurait eu la même réaction que toi en apprenant une telle chose...

Laura n’était pas sûre de l’effet de ses paroles, mais elle essayait au moins. Solène ramassa les documents, observant les différentes photos les unes après les autres, tombant sur des photos plus vieilles et d’autres plus récentes. Comment cet homme avait-il pu réunir un dossier complet en si peu de temps ? Depuis combien de temps savait-il qu’il avait une sœur ? Pourquoi le dire aujourd’hui, la veille du mariage de la directrice ? Pour tout gâcher ? Solène tomba sur une photo des jumeaux dans les bras de leur mère. Son regard était différent, doux, mais toujours aucun sourire. Avec ses enfaaaants… Le souvenir du parc lui revint en mémoire, au moment où Julien avait découvert ce qu’était un sourire avec Laura, comme s’il n’en avait jamais vu avant.

Solène – Ce sont ses enfants ? murmura-t-elle.

Laura – Oui… Des jumeaux, dit-elle en lui frottant le bras. Aurore et Julien.

Elle voulait l’aider, l’apaiser, l’aider à se reprendre. Mais Laura n’avait que quatorze ans ! Elle n’était pas douée pour ça, n’arrivait qu’à rassurer son frère, et encore, mais pas les autres. Ce n’était pas en étant si jeune qu’on y arrivait. Le Père Vilette, lui, trouvait toujours les mots justes, il parvenait toujours à réconforter ceux qui venaient chez lui, même à l’improviste. Laura l’avait fait quelques fois, déjà, et il l’avait toujours accueillie à bras ouverts. Ses pensées furent interrompues lorsque Solène se releva avec lenteur, après avoir rangé toutes les photos. Par réflexe, par peur de la voir s’effondrer sans crier gare, la jeune adolescente tendit brièvement les bras avant de les laisser tomber, constatant que ce n’était pas nécessaire. Que voulait-elle faire ? Elle allait mieux ? Vraiment mieux ?

Solène et Laura se dirigèrent vers la porte des toilettes et, juste au moment où la fleuriste l’ouvrit, elles aperçurent monsieur Redfire dans les escaliers, l’air paniqué, avec madame Dumoulin et un militaire. Que se passait-il ? Un autre problème ? Fronçant les sourcils, elle allait demander à son frère s’il en savait plus qu’elles lorsqu’un détail lui revint en mémoire. Tant qu’elles étaient ici, loin de cet homme… Laura tira sur la manche de Solène pour attirer son attention, voulant lui parler assez vite, convaincue que son « frère » allait arriver d’un moment à l’autre.

Laura – Solène... Avant qu'on ne sorte, est-ce que tu veux bien me promettre de faire attention à ton... à l'homme qu'on a vu tout à l'heure ? La directrice n'aime pas sa famille, je l'ai entendue le dire plusieurs fois.

Solène – Je ne sais plus quoi penser, souffla-t-elle. Mais j'ai besoin de réponses.

Besoin de réponses ? Que voulait-elle dire par là ? Que comptait-elle faire ? La suivant avec Jasper lorsqu’elle sortit des toilettes après un court moment, Laura écouta ce que le professeur de sport expliqua à Solène. La directrice avait un problème et monsieur Redfire filait à Paris, d’où le fait que lui-même se retrouve avec deux bébés dans les bras. L’adolescente échangea un regard avec son frère, inquiète, soudain plus tendue. Ils l’avaient attrapée ? Que s’était-il passé ? Qu’avaient-ils fait à la directrice ? Pourquoi leur professeur de SVT avait-il l’air si paniqué ? Laura n’eut guère le temps de se poser davantage de questions. Solène lui proposa de l’accompagner à Paris pour aller voir la directrice, qu’elle avait besoin d’elle pour la reconnaître. Heu… Oui, elle voulait bien, mais convaincre Jasper de la laisser y aller…

Laura – Elle a besoin d’aide. Je connais Paris, tu sais que je fuguais tout le temps quand tu… Enfin, je connais, donc il ne m’arrivera rien. Je te le promets ! Et puis, si l’armée en a après la directrice, je ne veux pas qu’ils t’attrapent, ils t’ont déjà sur leur liste. Et imagine qu’il y a le Colonel, hein ?

N’attendant pas la réponse de son frère, profitant honteusement de la peur qu’il avait du Colonel, Laura fonça retrouver Solène et grimpa dans sa voiture avant qu’ils ne puissent plus voir celle de leur professeur. Elle mit sa ceinture et se cramponna à son siège pour être sûre de ne rien risquer du tout. Voilà, elle faisait attention, Jasper n’avait rien à craindre ! Voiture qui roulait assez vite, d’ailleurs, derrière celle qui emmenait les professeurs et le militaire.

La radio empêchait le silence de s’installer, Laura regardant par la fenêtre, préférant laisser Solène se concentrer sur la route. Elle n’avait pas envie qu’elle fasse un accident, surtout vu l’état dans lequel elle se trouvait. Fort heureusement, elles arrivèrent à Paris sans souci… Mais, arrivées sur place, les choses se compliquèrent. Aucune trace des professeurs, ni de la voiture, rien. Heu… Et maintenant ? Ne pas paniquer, après tout, dans le pire des cas, elles pouvaient rebrousser chemin. Solène se gara devant une mairie qui rappelait vaguement quelque chose à Laura.

Mais… Oui, elle connaissait ce coin ! Un soir, elle avait réussi à se perdre ici et en avait gardé un assez mauvais souvenir. Elle n’était revenue que par miracle chez elle, après un ou deux jours, elle ne savait plus. Oui, elle s’était fait hurler dessus dès son retour, mais cela lui était bien égal. A l’époque, rien n’intéressait plus Laura, sinon la perspective d’ennuyer ses parents et de ne surtout pas les écouter. Elle voulait seulement atteindre l’âge minimum pour arriver au Pensionnat, rien d’autre. Solène lui attrapa la main dès qu’elles furent descendues de voiture, chose qui rassura Laura parce qu’elle n’avait aucune envie de se perdre à nouveau ici.

Solène – Dis-moi que tu as une idée brillante pour savoir où chercher, dit-elle en s'engageant dans les rues.

Une idée… ? Heu… Non… La collégienne grimaça, secouant la tête. Elle ne savait pas où chercher, elle n’avait pas vu ses professeurs ni le militaire et n’avait pas la moindre idée de l’endroit où pouvait se trouver la directrice. Paris était une grande ville, ce n’était pas comme à Gray où tout se savait très vite ! Elles continuèrent à marcher au hasard lorsqu’elles passèrent à côté d’un groupe d’habitants qui parlaient vivement d’un sujet. Tendant l’oreille, Laura put distinguer les mots « militaire », « foudre », « incroyable », « terrifiant », « femme blessée »… Ils l’avaient, leur piste !

Laura – On peut demander aux passants ?

Solène hocha la tête et demanda des précisions sur ce qu’elle avait rapidement entendu à un homme qui fumait une cigarette. La fumée lui piquait les yeux mais Laura se concentra pour ne pas montrer que cela la dérangeait, ne voulant pas tout faire rater. Les gens n’aimaient pas spécialement parler, elle le savait, alors autant en profiter tant qu’ils avaient quelqu’un pour les aider… Rapidement, elles apprirent qu’il y avait eu des éclairs au-dessus d’un immeuble, sans raison apparente, puis que des militaires en étaient sortis, blessés. Une femme… Comme Laura l’avait entendu. Elles échangèrent un regard puis coururent dans les rues, la collégienne tenant toujours la main de Solène qui allait elle ne savait où. Enfin, elles arrivèrent dans un hôpital après une longue, trèèès longue course – pour elle.

Solène – C’est… elle ?

Hein ? Où ? Laura tourna la tête, cherchant la directrice des yeux sans la reconnaître dans un premier temps. Elle était en uniforme, l’air furieux, et était prise dans l’étreinte de son futur mari qui semblait incroyablement rassuré. Oui, c’était elle. Mais pourquoi avoir si peur ? Elles étaient venues du Pensionnat, avaient fait tout le chemin, pas question de reculer maintenant ! Elle lui attrapa la main, la poussant à avancer.

Laura – Oui. Viens, on a fait tout ce chemin, ce n’est pas pour avoir peur au dernier moment.
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