Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Accident et Vent rebelle

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Genji Nakajima
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Genji Nakajima
MessageSujet: Accident et Vent rebelle   Accident et Vent rebelle EmptyJeu 7 Sep - 22:36

La balle rebondit juste derrière la ligne et Genji la frappa de nouveau avec sa raquette, la renvoyant vers Dominique qui éclata de rire en plongeant, frappant à son tour et renvoyant. C’était leur troisième manche, depuis qu’ils étaient arrivés sur le terrain de tennis, soit la belle car l’un comme l’autre avaient chacun remporté une partie. Leur professeur de sport leur lança de faire attention à leur jeu de jambes, de se déplacer en conservant leur souffle, c’était la clé. D’habitude, le souffle, le lycéen le perdait facilement, mais aujourd’hui, c’était très différent, sans qu’il ne parvienne à l‘expliquer, il se sentait rongé par une énergie débordante et avait un besoin fou de se dépenser, le cours de sport était donc parfait pour ça. Tout autour d’eux, beaucoup d’équipes de disputaient des matchs, ils étaient deux classes de première à s’entraîner et se disputer des matchs amicaux, courant en tous sens sur les terrains, raquettes en main, les balles volant d’un bout à l’autre de la salle. Ils jouèrent ainsi durant vingt bonnes minutes encore avant que le professeur ne siffle l’arrêt des matchs, en criant dans la salle qu’ils pouvaient ranger leurs affaires et aller se changer, maintenant.

Genji s’étira un peu, les muscles légèrement endoloris malgré tout, en suivant les autres vers les vestiaires pour une douche rapide et remettre leur uniforme. Si la plupart des élèves étaient détendus, les conversations l’étaient un peu mois, le tremblement de terre de la veille était sur toutes les lèvres. La bibliothèque avait bien subit à son tour et quelques classes avaient été mobilisées pour aider mademoiselle Doucet à emmener les livres et en ranger beaucoup dans des cartons, le temps de les conduire à la nouvelle école. Après une douche rapide, il se sécha les cheveux puis remit son uniforme, discutant avec les autres en préparant leurs affaires. Quelques garçons prévoyaient une sortie à Gray, ce soir, comme ils étaient vendredi, et oublier un peu la semaine un poil agitée, surtout avec l’effondrement de mercredi… Genji ne savait pas trop, il avait envie de sortir mais ne voyait pas du tout à quoi ressemblait le bar où voulaient aller ses amis ce soir, il n’était pas trop du genre à faire la fête. Enfin, pourquoi pas, après tout ? Il faudra aussi qu’il demande à Laura et Jaz s’ils voulaient venir, même s’il avait très peu souvent vu Laura prête à sortir le soir, elle était plus tranquille à lire ou avec ses amies.

Dominique – Et toi, tu viendras ?

Genji – Heu, je pense, je crois que je me déciderai au dernier moment, en fait.

En attendant, ils avaient autre chose à penser, la journée de cours n’était pas encore terminée. Après la pause habituelle du milieu d’après-midi, ils enchaînèrent sur une heure de maths puis une d’éducation civique, au cours de laquelle Genji faillit bien s’endormir profondément tant la voix du prof était affreusement lente et monotone. Sérieusement, ce type parlait comme s’il était sur son lit de mort ! Lorsque la cloche de fin des cours sonna, Genji se réveilla d’un coup puis fila aussitôt vers le pensionnat, il devait apporter une petite course à Solène, qu’il avait faite ce matin, plus deux livres qu’il avait pris pour elle à la bibliothèque. En grimpant en vitesse au troisième étage, il frappa d’abord avec politesse, attendant que sa nouvelle tante lui ouvre. Elle semblait… Un peu fatiguée. Genji lui fit la bise pour lui dire bonjour, à la manière de la France, en lui donnant directement ce qu’il était venu lui apporter. Il donna aussi le journal que Dominique lui avait pris ce matin au village, pendant la pause, il s’était sauvé vite fait sans permission. On y parlait en gros titres des élections, pour le mois de décembre, et aussi de l’ancien directeur de l’école, monsieur Francfort, accusé d’avoir volé des Secrets d’État. En avançant, il écarquilla tout à coup un peu les yeux, en voyant son père allongé dans le canapé, une couverture sur lui.

Genji – Tu es… malade ? Toi ?

Père – Un peu, mais c’est rien de grave. Un genre de… coup de froid.

Il s’était redressé, un peu, avec des gestes trahissant que ça avait l’air bien difficile. Il était… sûr que ce n’était rien de grave ? Tout à coup inquiet, Genji le couva du regard, ne voyant aucun signe de fièvre et hésitant à lui toucher le front pour vérifier. Sans plus rien dire, même s’il ne cachait pas qu’il ne croyait pas du tout l’excuse du « coup de froid », il soupira un peu puis enleva la cravate de son uniforme, allant s’asseoir à côté de la fenêtre ouverte pour profiter un peu du soleil, bien qu’il soit plus pâle, ces derniers jours, l’hiver approchant. Il sentait toujours ce regain d’énergie bizarre, absolument pas fatigué alors qu’il devrait l’être, après une aussi longue semaine, les tremblements de terre, les cours, les quelques sorties le soir au village… Se levant, sans supporter de rester assis, il ferma les yeux un instant, respirant à fond pour lutter contre cet élan soudain, puis sentit tout à coup un brusque courant d’air autour de lui, dans tout le salon. Hein ? Rouvrant les yeux, il se retourna, rougissant un peu en voyant que la moitié des affaires dans le salon avait valsé. Désolé ! Il s’était un peu relâché, pardon, il allait ranger, ce qu’il promit aussitôt à sa tante en la voyant revenir dans le salon.

Genji – Pardon, Solène, je vais tout ranger, prom…

Il s’interrompit brusquement lorsqu’une bourrasque violente s’éleva sans crier gare dans le salon et le frappa de plein fouet, l’obligeant à reculer, suivie aussitôt après d’une seconde qui lui coupa un instant la respiration, avant qu’il ne perde pied… Un hoquet suivi d’un cri d’horreur pure lui échappa alors qu’il se sentit basculer en arrière, dans le vide, essayant vainement de se rattraper à quelque chose, sans rien rencontrer. Il n’eut le temps de rien voir, rien entendre, la rencontre avec le sol fut si brutale qu’il en recracha tout l’air contenu dans ses poumons. La douleur fit si intense et subite, irradiant dans tout son corps comme un fer chauffé à blanc, qu’il ne put la supporter qu’une très brève poignée de seconde avant de glisser une seconde fois, cette fois dans l’inconscience. Il lâcha prise sans même essayer de lutter, accueillant le noir presque avec soulagement, le temps d’échapper à la douleur.

Une odeur de médicaments flottait dans l’air et de vagues bruits résonnaient, étouffés comme si ses oreilles étaient remplies de coton épais. Sa tête était incroyablement lourde, il lui semblait ne plus avoir ouvert les yeux depuis une éternité. Et il ne le put pas, même en le voulant, ses paupières semblaient fermement collées. Il attendit donc, sans pouvoir remuer ne serait-ce qu’un orteil, le corps lui aussi terriblement lourd. Le temps fila, sans qu’il ne puisse savoir s’il s’était passé une minute ou une heure. De l’oxygène lui venait, au nez et dans la bouche, sans pause, lui faisant comprendre qu’il portait un masque à oxygène. Genji rouvrit enfin les yeux, après de longues minutes à batailler pour, la vue très floue et incapable de produire le plus petit mouvement. C’était comme si son corps ne lui appartenait plus, que son esprit était coincé dans une enveloppe trop lourde pour bouger, réduit à l’impuissance. Il n’avait pas mal, pourtant, sans doute trop assommé par les médicaments pour éprouver quoi que ce soit. Sa vue resta trouble, cependant, il ne distinguait que vaguement du blanc et parfois des formes se mouvoir au-dessus de lui. Que s’était-il passé ? Une main très douce vint se poser sur son front et il entendit son prénom être murmuré.

Genji – Où… murmura-t-il très faiblement. Ma… man…
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Solène Nakajima
Couturière
Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Accident et Vent rebelle   Accident et Vent rebelle EmptyMer 13 Sep - 22:31

Mardi 15 décembre 1931

Le docteur Bishop se voulait rassurant, déclarant que le pire avait été évité et qu'il était plus simple pour les jeunes de cet âge de se remettre rapidement que si cet accident était arrivé à un adulte de plus de quarante ou cinquante ans. Que le coma était encore normal, après un tel choc, mais que le jeune garçon donnait déjà des signes de réveil, qu'il fallait être patient. Assise sur la banquette sous la fenêtre de la chambre d'hôpital, Solène avait passé son bras autour des épaules d'Emiko et lui frottait l'épaule en lui murmurant des paroles de réconfort, alors qu'elle pleurait à en fendre les pierres. Elle était arrivée le dimanche matin, après qu'on l'ait prévenue dès vendredi de l'accident, et le frère de Solène l'avait récupéré à l'aéroport de Paris avant de la mettre dans un taxi, qu'il avait payé, pour l'emmener directement à Gray. La pauvre ne parlait pas un mot de Français et arrivait dans ce pays pour voir son fils dans le coma... Le docteur quitta la pièce, après un mot de compassion aux parents. La tension était bien lourde, entre Josuke effondré dans un fauteuil roulant, près du lit, sa femme qui pleurait, Genji les yeux clos et engoncé entre les couvertures et les perfusions. Tout s'était passé si vite ! Le vent violent, Genji, sa chute... Leurs hurlements, celui du jeune garçon, l'appel des secours, la terreur que la chute ne l'ait tué. Solène sortit un autre mouchoir de son sac à main pour le lui donner, bouleversée.

Solène – Allez boire, murmura-t-elle dans un Japonais approximatif et mal maîtrisé, un boisson chaud ?

Ils allaient attendre ici, bien évidemment, mais il lui fallait quelque chose, dans un tel état... Elle mourrait sans doute de peur, comme eux tous, cela venait se rajouter à l'état de son mari. Cependant, elle hocha la tête et se leva en tremblant, quittant la chambre avec lenteur. Le silence retomba, on n'entendait rien du tout, mis à part les bips réguliers d'un moniteur. Treize heures était passé, Océane était venue un peu plus tôt, puis avait dû repartir car elle ne pouvait manquer les cours. Voilà quatre jours que Genji était ici, dans le service des soins intensifs, le bras gauche en écharpe, plâtré, tout comme les deux jambes. Compte tenu de la hauteur de la chute, comme l'avait souligné le docteur, il s'en sortait bien malgré tout. Des os brisés, oui, mais le cou n'avait pas été touché, le dos non plus, pas plus que la tête. Il était vivant et s'en sortira, après un mois et demi, deux mois les jambes et le bras dans le plâtre, il marchera à nouveau. Il faudra simplement une solide rééducation et remuscler en douceur le corps. Son âge lui permettra peut-être de récupérer plus vite, oui, mais tout de même... Solène se moucha un peu puis s'essuya le visage, inspirant profondément.

De longues minutes passèrent, elle n'échangeait parfois que quelques mots avec son beau-frère, par mono-syllabes, attendant. Munemori était rentré ce matin au Japon, pour expliquer la situation, préparer ce qu'il fallait pour son frère et son neveu, et aussi veiller sur les autres en attendant le retour de tout le monde. Personne n'avait rien dit aux deux petites sœurs de Genji, on s'était contenté de leur raconter que papa et grand frère étaient malades et qu'ils n'allaient pas revenir tout de suite. Solène pinça un peu les lèvres en se souvenant des premiers mots du docteur lorsqu'ils lui avaient raconté l'accident. "Un tel pouvoir est si dangereux, une fois contenu..." Inutile de souligner encore ce fait, ils avaient très bien compris ! La future mère ne possédait que la terre et ne comprenait que maintenant pourquoi Kimmitsu avait été si choqué et effrayé en apprenant le coup des deux ans et pourquoi il avait accepté si facilement, ensuite, d'emmener son neveu chez lui, en France. Ne supportant plus d'être assise, elle se leva nerveusement, se rapprochant près du lit et se penchant pour embrasser son neveu sur le front.

La jeune femme resta debout près du lit, caressant avec deux doigts, très doucement, le front et la joue du jeune garçon, dans un geste se voulant réconfortant mais qu'il ne sentait sûrement pas. Toujours en silence. Les nerfs commençaient à remonter crescendo lorsqu'elle vit tout à coup le visage du garçon frémir. Se figeant, elle vite fait signe à Josuke de se rapprocher avec son fauteuil, le coeur battant à vive allure, la bouche entrouverte. Quelques instants plus tard, il ouvrit les yeux, il ouvrit enfin les yeux, faisant instantanément fondre en larmes Solène, de soulagement, d'un infini soulagement. Elle ne le brusqua pas, murmurant son prénom, hésitant à le toucher ailleurs par peur de lui  faire mal. Enfin réveillé ! Il semblait batailler à garder les yeux entrouvert, les lèvres à peine desserrées sous le masque à oxygène.

Genji – Où… murmura-t-il très faiblement. Ma… man…

Solène – Je vais la chercher tout de suite, mon chéri, ne t'en fais pas.

Aussitôt, elle se redressa et quitta la chambre à grands pas, allant chercher Emiko qui était plus loin dans le couloir, près d'une fenêtre ouverte, à prendre l'air. Solène courut vers elle et lui dit en bafouillant que ça y est, le petit s'était réveillé, sa mère partant aussitôt le rejoindre pendant que Solène allait chercher le docteur Bishop, l'émotion la serrant si fort à la gorge qu'elle en avait du mal à cesser de pleurer. Lorsqu'il revint avec elle, Emiko était penché sur son fils, l'embrassant sur le front et les joues en répétant que tout ira bien, maintenant, qu'elle s'occupera de lui avec beaucoup de soins et beaucoup d'amour. Le docteur dû pousser les parents à s'écarter un peu, le temps qu'il fasse son travail. Solène poussa un profond soupir et se laissa tomber sur une petite chaise en bois, à côté de son beau-frère, les jambes coupées par l'émotion. Elle attendit sans plus rien dire, regardant le docteur vérifier l'état de Genji et le rassurer, tout en parlant à sa mère et lui donner, déjà, les premières indications. Le lycéen n'allait pas pouvoir sortir de l'hôpital avant au moins cinq ou six jours, il était très affaibli.

Après que le docteur fut sorti, au bout d'un long moment, Solène recula pour laisser toute la place aux parents de Genji, essuyant encore son visage, tremblante. Il était réveillé, tout ira bien, tout ira très bien... Beaucoup de repos, beaucoup de soins, et tout ira mieux. Elle sourit en voyant sa maman lui parler, dans leur propre la langue, trop fatiguée pour saisir ne serait-ce que les mots les plus simples. Appuyée contre le mur, elle ferma un peu les yeux, le temps de se reprendre, se demandant si elle ferait mieux de sortir et laisser le petit tranquille avec ses parents. Elle se sentait de trop, tout à coup, après tout, elle n'était là que pour aider comme elle le pouvait et restait simplement la tante, toute jeune tante en plus. Décidée, elle se leva et s'apprêtait à sortir, lorsque la porte s'ouvrit tout à coup et se referma aussitôt, lui arrachant un hoquet étranglé en lançant "Kimmi..." avant de s'interrompre brusquement, lorsqu'il la saisit dans ses bras. Prise par surprise, choquée de le voir d'un coup comme ça, elle ne put pour autant de sentir très en sécurité, toute la pression envolée comme par magie. Les yeux fermés, elle se laissa aller contre lui, dans la chaleur de ses bras, plus rien ne pouvait arriver. La réalité e la rattrapa qu'au bout d'un bon moment, lorsqu'elle réalisa que de l'eau s'infiltrait dans ses chaussures et que son mari, censé être en fuite, était là devant elle.

Solène – Mais qu'est-ce que tu fais là ?! s'étrangla-t-elle en s'efforçant de ne pas hurler pour ne pas déranger Genji. C'est dangereux ! Le petit ira mieux dans quelques temps ! Et ton frère aussi ! Et moi je n'ai rien du tout !

Josuke renchérit en s'approchant aussi, comme il pouvait, et en l'insultant d'imbécile suicidaire, Solène hochant vivement la tête pour approuver, tout en regardant par terre et toute l'eau répandue. Bon, là, peu importe !

Solène – On peut se débrouiller, tu n'as pas à venir ! Aucun de nous n'est recherché ! Tu te rends compte de ce que tu risques ?! Si jamais quelqu'un t'a vu et te dénonce ?! Si tu te fais arrêter, tu seras renvoyé au japon et tu risques la peine de mort, là-bas ! Tu te rends compte ?! Il y a des avis de recherche dans tout le pays ! Tout le monde sait que tu travailles avec ma sœur ! Oui, désolée, Emiko, je ne hurle pas.

Elle rougit un peu avec un regard d'excuse pour sa belle-sœur, qui avait fait un mouvement vers son fils en faisant signe de baisser d'un ton. Pardon, elle ne voulait pas la brusquer ni gêner Genji, c'était juste le, le, le... Le choc. La surprise. Josuke ajouta à son tour qu'ils feraient mieux de sortir et aller dans une pièce déserte. Tout à fait, meilleure idée ! Elle rouvrit la porte la première, vérifiant d'abord que le couloir était vide, puis sortit en avant pour voir où ils pourraient aller. Il y avait une réserve, un peu plus loin, ça sera parfait. Elle s'y rendit dès que la voie fut complètement libre, refermant soigneusement derrière son mari et son beau-frère, puis se retourna vivement, à deux doigts de coller une gifle magistrale à son époux, tant elle avait peur qu'il se fasse arrêter à cause d'une telle bêtise. Cédant à la tentation, elle vint brusquement vers lui pour le gifler en s'écriant qu'il était dingue et qu'il n'aurait jamais dû venir, jamais !

Solène – Peu importe ce qui arrive, tu n'as pas à venir ! Même si tu nous trouve malades, blessés ou menacés ! C'est trop dangereux ! Tu sais bien ce que tu risques, non ?! Tu veux que je me retrouve veuve avec deux enfants ?!

Kimmitsu – Je suis venu après ce que j'ai vu chez nous au pensionnat ! J'avais peur qu'on ne s'en prenne à vous dès aujourd'hui !

Solène – Quoi que tu puisses voir, ça ne justifie pas ça, personne ne veut me tuer !

Kimmitsu – Justement, si.

Qui pourrait bien les toucher chez eux, au pensionnat, l'école était remplie d'élèves et de professeurs, les cours avaient lieu dans les anciens dortoirs et le réfectoire, depuis l'effondrement d'une partie des classes, leur appartement se trouvait au dernier étage, personne d'inconnu et de mal intentionné n'aurait pu y monter sans qu'on ne le voit ! Personne ! Toutes les allées et venues étaient surveillées, aucun inconnu ne pouvait rentrer dans le domaine ! Elle lui lança un regard noir, le coeur battant à une vitesse folle, s'attendant à tout instant à voir la police ou l'armée débarquer.

Josuke – Que veux-tu dire par là ? Je ne te reproche pas ta prudence d'habitude, mais je dors dans le salon depuis plusieurs jours et personne n'est entré dans votre appartement. Et s'il y a eu des menaces, c'est une raison suffisante pour t'obliger à rester là-bas !

Kimmitsu – L'appartement a été dévasté ce matin, des menaces de mort écrites sur les murs. Il y a une taupe, dans cette école, et vous ne pouvez plus y retourner ! Il faut faire partir les élèves, faire partir tout le monde. Je sais que c'est dangereux, j'ai pris des précautions.

Une taupe dans... Solène frissonna longuement puis avala sa salive, se reprenant avec beaucoup de peine. Aucun des collègues de son mari n'auraient pu les trahir ! Ce n'était pas possible, tous ceux qui étaient contre la direction prise par l'école avaient déjà tous démissionné ! Josuke aussi avait eu un léger temps d'arrêt mais s'était repris bien plus vite qu'elle.

Josuke – D'accord, admettons, on est en danger. Sauf que si tu es allé au Pensionnat, malgré tout ce que l'on t'a dit, tu as bien dû voir l'état de l'école. On va partir. Cela ne justifie pas que tu viennes à l'hôpital pour voir ton neveu et ta femme directement après des menaces de mort.

Solène – Et ce n'est pas non plus la première fois ! Venir juste pour ça ?! Et seul ?!

A moins qu'il ne... Solène s'interrompit avant de lancer les reproches lui brûlant les lèvres, imaginant tout à coup la réaction d'une certaine personne en apprenant que non seulement il y avait un espion dans le coin mais qu'en plus, ces menaces-là avaient été proférées.

Solène – C'est sûrement un piège, pour que tu viennes, et Gaby aussi ! Comment peux-tu être sûr que... Je ne veux pas te perdre ! Qui d'autre est venu ?!
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Accident et Vent rebelle   Accident et Vent rebelle EmptyMer 4 Oct - 17:06

Solène – Mais qu'est-ce que tu fais là ?! s'étrangla-t-elle en s'efforçant de ne pas hurler pour ne pas déranger Genji. C'est dangereux ! Le petit ira mieux dans quelques temps ! Et ton frère aussi ! Et moi je n'ai rien du tout !

Justement, elle n'avait rien du tout pour le moment, seulement ! Et s'il venait, c'était justement pour que ça puisse durer ! Kimmitsu ouvrait la bouche pour le lui signaler lorsque son frère s’en mêla à son tour, approchant – en fauteuil roulant… – et en lançant qu’il n’était qu’un imbécile suicidaire. Oui, très bien, il l’admettait, mais s’ils étaient tous partis, c’était justement pour éviter encore plus de danger et de préoccupations à leurs proches, pour ne pas en rajouter, et voilà qu’aujourd’hui, ça ne servait plus à rien, il y avait un rat qui s’était glissé dans le panier et impossible de savoir qui, du moins pour le moment. Ce n’est qu’à cet instant que le professeur remarqua qu’ils trempaient dans l’eau, toute la chambre était complètement inondée, sans toucher heureusement aux appareils médicaux. Entre ça, le don de son frère qui faisait des siennes, Genji dans un état horrible, Solène menacée, il avait fini par ne plus tolérer de les voir au loin sans même s’assurer par lui-même qu’ils allaient bien ou du moins, étaient en voie d’aller mieux. C’était peut-être dangereux, d’accord, mais à quoi servirait-il de se lancer dans toute cette histoire s’il restait éloigné tranquillement pendant que ceux qu’il devait protéger se faisaient menacer et tuer durant ce temps ?

Solène – On peut se débrouiller, tu n'as pas à venir ! Aucun de nous n'est recherché ! Tu te rends compte de ce que tu risques ?! Si jamais quelqu'un t'a vu et te dénonce ?! Si tu te fais arrêter, tu seras renvoyé au Japon et tu risques la peine de mort, là-bas ! Tu te rends compte ?! Il y a des avis de recherche dans tout le pays ! Tout le monde sait que tu travailles avec ma sœur ! Oui, désolée, Emiko, je ne hurle pas.

Kimmitsu tourna la tête vers sa belle-sœur, qui avait fait un mouvement sec en direction de son fils, les yeux encore très rouges à cause des larmes. Oui, ils devaient faire attention au petit… Ce fut Josuke qui intervint en disant qu’il valait mieux sortir et se rendre dans une autre pièce, déserte et à l’écart. Oui… Solène sortit la première puis sils suivirent, Kimmitsu tenant la porte à son frère pour qu’il puisse passer, avec son fauteuil, puis rejoignit Solène dans une petite réserve tranquille, à quelques mètres de la chambre. Ils étaient à peine entrés, la porte refermée sur eux, que Solène se retourna vivement et lui colla une gifle magistrale en hurlant qu’il n’aurait jamais dû venir et qu’il était complètement dingue. Enfin, il ne serait pas venu comme ça si la situation ne l’exigeait pas ! Et il n’était pas non plus revenu que pour sa famille ! A la base, il ne devait même pas les revoir, pour ne pas les mettre en danger, c’était ce qu’il avait vu chez eux qui l’avait incité à le faire malgré tout !

Solène – Peu importe ce qui arrive, tu n'as pas à venir ! Même si tu nous trouve malades, blessés ou menacés ! C'est trop dangereux ! Tu sais bien ce que tu risques, non ?! Tu veux que je me retrouve veuve avec deux enfants ?!

Elle aurait pu aussi bien le frapper, l’effet aurait été le même. Il pâlit un peu, trouvant ça vraiment bas, alors que justement, elle savait très bien qu’il ne recherchait que l’inverse, faire en sorte qu’elle reste en sécurité, elle et les enfants ! Il savait ce qu’il risquait, oui, on ne s’engageait pas dans ce genre d’affaires sans y réfléchir ne serait-ce qu’un minimum auparavant, merci bien !

Kimmitsu – Je suis venu après ce que j'ai vu chez nous au pensionnat ! J'avais peur qu'on ne s'en prenne à vous dès aujourd'hui !

Solène – Quoi que tu puisses voir, ça ne justifie pas ça, personne ne veut me tuer !

Kimmitsu – Justement, si.

C’était une réalité, des gens mourraient, chaque jour, des gens qui tentaient de mieux vivre avec leurs pouvoirs et les familles de ceux qui luttaient contre ça étaient directement visées ! Elle le savait pourtant déjà, n’est-ce pas ? Il aurait même dû lui dire de se rendre dans une région tranquille ou un village où personne ne l’aurait retrouvée, après les attaques à Paris. Et elle pouvait bien le foudroyer du regard autant qu’elle le voulait, il estimait normal, lors de certaines occasions, d’oublier certaines mesures de prudence afin de parer au plus urgent ! Les autres savaient qu’il était venu rejoindre sa femme et sa famille à l‘hôpital, après être passé à l’école, quelqu’un surveillait le centre médical, au-dehors, et il était aussi armé. En plus de savoir se défendre, il ne s’était pas non plus précipité sans prendre la moindre précaution, il n’était pas assez idiot pour ça. Même s’il comprenait que Solène soit morte d’inquiétude, c’était une question d’équilibre, à présent, entre la plus grande des prudences et la prise de risques pour avancer, quoi qu’il arrive. Il soupira un peu en regardant Solène, son teint pâle comme la mort, cherchant un moyen de la détendre un peu et ne pas trop l’angoisser avec les dernières nouvelles, bien qu’il soit à cran.

Josuke – Que veux-tu dire par là ? Je ne te reproche pas ta prudence d'habitude, mais je dors dans le salon depuis plusieurs jours et personne n'est entré dans votre appartement. Et s'il y a eu des menaces, c'est une raison suffisante pour t'obliger à rester là-bas !

Kimmitsu – L'appartement a été dévasté ce matin, des menaces de mort écrites sur les murs. Il y a une taupe, dans cette école, et vous ne pouvez plus y retourner ! Il faut faire partir les élèves, faire partir tout le monde. Je sais que c'est dangereux, j'ai pris des précautions.

De toute façon, étant donné l’état du pensionnat, ce n’était plus qu’une question de jours, voire d’heures, avant que l’évacuation ne se fasse. Gabriella avait extrêmement mal pris la nouvelle en voyant l’école dans cet état… Voire son école à demi effondrée, entendre parler d’évacuation, en plus de tout le reste, c’était un rude coup au moral. Ce n’était même pas de la fureur, qui l’avait faite trembler, il ne saurait pas très bien décrire ce sentiment, plus de lassitude mêlée à de la résignation, ainsi que du dégoût. Lui-même avait surtout été bouleversé, puis en colère en voyant les inscriptions et l’appartement dévasté, avant de se décider à venir jusqu’ici pour s’assurer que sa famille allait bien malgré tout. Avant qu’il ne file, il avait pris le temps d’en parler à sa belle-sœur et le regard mauvais qu’elle avait eu en partant n’augurait rien de bon pour l’avenir de l’espion planqué au pensionnat. En attendant, calmer un peu le jeu avec Solène, et Josuke aussi d’ailleurs, ils avaient tous les deux l’air furieux que si un meurtre avait été commis.

Josuke – D'accord, admettons, on est en danger. Sauf que si tu es allé au Pensionnat, malgré tout ce que l'on t'a dit, tu as bien dû voir l'état de l'école. On va partir. Cela ne justifie pas que tu viennes à l'hôpital pour voir ton neveu et ta femme directement après des menaces de mort.

Solène – Et ce n'est pas non plus la première fois ! Venir juste pour ça ?! Et seul ?!

Pas simplement pour ça, non ! Même si c’était une raison plus que suffisante pour venir ! Il soupira longuement, fermant un bref instant les yeux avant de reporter le regard sur Solène. Il ne voulait pas la rendre malade et hésitait donc à lui confier toutes les nouvelles, surtout alors qu’elle était dans un pareil état de nerfs.

Solène – C'est sûrement un piège, pour que tu viennes, et Gaby aussi ! Comment peux-tu être sûr que... Je ne veux pas te perdre ! Qui d'autre est venu ?!

Kimmitsu – Solène, ça va faire déjà plus de trois jours que moi et d’autres sommes à Gray, nous avons à y faire, au pensionnat comme ailleurs. Ta sœur est là aussi, elle a vu l’état de l’école. Nous ne sommes pas venus « que pour ça », quand même bien même ce serait déjà une bonne raison.

Et ils prenaient des précautions, bien entendu ! Tous, chacun d’entre eux ! Pour ce genre de conseils, comment passer inaperçu et comment s’y prendre pour se faufiler en territoire ennemi ou hostile, on pouvait écouter certains des hommes de Bradley, ils s’y connaissaient parfaitement en espionnage et filature, Kimmitsu avait déjà été abreuvé de conseils et s’entraînait régulièrement, en plus de recevoir de l’aide d’anciens militaires. Il s’efforça de chasser la nervosité et la peur, pour ne se concentrer que sur l’essentiel. Il ne comptait pas dire à Solène qu’il ne risquait rien et elle non plus, c’était faux, par contre, il pouvait lui affirmer que toutes les précautions étaient prises pour que chacun s’en sorte sans trop de dégâts.

Josuke – Une bonne raison de ne rien faire. Vous êtes recherchés, tous, et nous nous débrouillons très bien. Genji est entre de bonnes mains, que pensais-tu faire en venant ici ? Ce n'est pas comme si nous allions t'en vouloir de ne pas venir !

Kimmitsu – Je suis venu chercher Solène, répondit-il en soupirant. Vous dire que des hommes vont rester au centre avec vous le temps que Genji puisse être rapatrié au Japon. Les enfants du pensionnat vont sûrement être évacués cette semaine. En attendant que tu quittes le pays, ajouta-t-il en se tournant vers sa femme, tu dois rester loin de cette école.

Dire ça faisait quand même mal. Ce n’était « qu’une école », comme disait certains, oui… Mais c’était aussi un refuge pour beaucoup des enseignants et beaucoup des enfants aussi, pas un simple établissement scolaire comme il en existait des centaines d’autres. Ils étaient nombreux à avoir trouvé une nouvelle existence à Sainte Famille et à y tenir. Il s’approcha un peu de Solène et posa les deux mains sur ses épaules, la massant un peu pour la calmer, dans le mince espoir qu’elle parvienne à se détendre. De son côté, son frère semblait en proie au choc le plus complet. Un moment de lourd silence se passa avant qu’il ne rouvre la bouche, l’hésitation lui marquant le visage.

Josuke – Et Jasper et Laura ? Tu vas emmener Solène là-bas... ? Je ne sais pas si c'est une bonne idée, pour Genji, si son don évolue aussi... Je ne pourrai pas l'aider.

Kimmitsu – La prochaine école est sûre, beaucoup y vivent cachés en ce moment. Jasper et sa sœur iront chez leur ami Antoine en attendant le départ. Pour Genji, je sais juste que… Gabriella réfléchit à quelque chose pour lui en ce moment mais je ne sais pas encore vraiment à quoi elle pense. Il s’agit surtout de parer au plus urgent, tant que le plus gros n’aura pas été réglé.

Solène émit un drôle de bruit, un mélange de reniflement et hoquet étranglé, pendant que Josuke semblait encore plus abattu, tout à coup. Il finit d’ailleurs par les laissant, retournant auprès de son fils. Kimmitsu soupira encore puis reprit Solène dans ses bras pour la serrer contre lui, d’abord doucement puis un peu plus fort, lorsqu’elle commença à pleurer. Ils géraient la situation, même s’il y avait de gros, hum, contretemps, il fallait garder confiance et espoir. Le professeur pencha la tête pour embrasser sa femme dans les cheveux, bien décidé à ne pas lui donner tous les détails et toutes les nouvelles tant qu’elle n’aura pas repris un peu ses esprits.

Kimmitsu – Tout ira bien, lui promit-il, c’est long à mettre en place mais la situation est sous contrôle. Tu n’auras plus à avoir peur très bientôt.
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MessageSujet: Re: Accident et Vent rebelle   Accident et Vent rebelle EmptySam 21 Oct - 17:38

Kimmitsu – Solène, ça va faire déjà plus de trois jours que moi et d’autres sommes à Gray, nous avons à y faire, au pensionnat comme ailleurs. Ta sœur est là aussi, elle a vu l’état de l’école. Nous ne sommes pas venus « que pour ça », quand même bien même ce serait déjà une bonne raison.

Trois jours ? Mais que pouvaient-ils avoir à faire au pensionnat, surtout vu l'état actuel de l'école ?! Solène serra les bras autour d'elle avec nervosité, se sentant trembler de plus en plus. La colère passée, c'était l'angoisse qui venait l'habiter, maintenant. Y allait-il vraiment avoir la guerre ? Elle ne... se sentait pas très bien, tout à coup. Trop de pression accumulée, sans doute, elle avait chaud et froid en même temps, sentant un peu ses enfants bouger dans son ventre, très faiblement. Elle ne voulait pas qu'il  arrive encore un malheur à sa famille et savait pourtant que ce n'était pas prêt de stopper, qu'elle ne pouvait rien y changer. Ce sentiment d'impuissance avait le don de la rendre folle, que devait-on faire lorsqu'on ne pouvait même plus aider sa propre famille, comment gérer ça et comment trouver d'autres idées ? Si elle n'avait pas été enceinte, elle serait partie auprès de sa sœur et son mari dès le début, mais pas ici, elle ne mettra pas la vie de ses enfants en danger. Frottant un peu ses bras pour se réchauffer, elle faillit dire à Josuke qu'il ferait mieux d'y aller, pour veiller sur son fils et ne pas laisser son épouse toute seule. Tant qu'il pouvait rester près de lui, même dans cet état, il devait le faire, mais ce n'était pas à elle de lui sortir ça. Ils avaient tous été si horrifiés en voyant le jeune homme chuter par la fenêtre, le voir au sol sans plus bouger. Il aurait pu se tuer ! Pourquoi un tel bouleversement de son élément ... ?

Josuke – Une bonne raison de ne rien faire. Vous êtes recherchés, tous, et nous nous débrouillons très bien. Genji est entre de bonnes mains, que pensais-tu faire en venant ici ? Ce n'est pas comme si nous allions t'en vouloir de ne pas venir !

Kimmitsu – Je suis venu chercher Solène, répondit-il en soupirant. Vous dire que des hommes vont rester au centre avec vous le temps que Genji puisse être rapatrié au Japon. Les enfants du pensionnat vont sûrement être évacués cette semaine. En attendant que tu quittes le pays, ajouta-t-il en se tournant vers sa femme, tu dois rester loin de cette école.

La chercher ? Mais pour aller où ? Dans la nouvelle école ? Elle croyait que rien n'était encore vraiment prêt ? Donc c'était vraiment la fin du pensionnat, ça y est ? Solène releva la tête lorsque son mari vint mettre les deux mains sur les épaules et la masser un peu, le coeur battant un peu plus vite qu'à l'accoutumée. "Tester loin de cette école", c'était si étrange, dit comme cela ! Elle y avait certes vécu très peu de temps, mais peu importe, elle s'y sentait chez elle ! Entourée de personnes ayant elles aussi des dons, y trouvant une famille, de nouveaux amis, un endroit où s'entraîner sans que personne ne la craigne, et voilà qu'aujourd'hui, le refuge devenait un danger. Le silence s'était imposé un peu durement, Solène avait un goût bizarre dans la bouche, incapable de s'imaginer à quoi allait ressembler la suite. Même si tout le monde parlait de cette fameuse nouvelle école, personne ne l'avait vue, parmi les adultes et élèves restant, personne pour dire à quoi elle ressemblait ni même où elle se trouvait. C'était peut-être idiot, mais sans aucune indication, Solène ne pouvait pas être rassurée d'y partir. En attendant, où allaient aller les enfants ? Chez un de leurs amis ? Genji, lui, n'était pas en état d'être transporté, pour le moment. Et qui l'aidera ensuite ? Son père n'avait même pas cet élément ! Peut-être un de ses oncles, dans ce cas, ou Himako ?

Josuke – Et Jasper et Laura ? Tu vas emmener Solène là-bas... ? Je ne sais pas si c'est une bonne idée, pour Genji, si son don évolue aussi... Je ne pourrai pas l'aider.

Kimmitsu – La prochaine école est sûre, beaucoup y vivent cachés en ce moment. Jasper et sa sœur iront chez leur ami Antoine en attendant le départ. Pour Genji, je sais juste que… Gabriella réfléchit à quelque chose pour lui en ce moment mais je ne sais pas encore vraiment à quoi elle pense. Il s’agit surtout de parer au plus urgent, tant que le plus gros n’aura pas été réglé.

La peur soudainement ravivée, Solène essaya de parler mais seul un gargouillement étouffé sortit de sa gorge, alors que des larmes silencieuses recommençaient à couler sur ses joues. Désolée... Elle sentait juste incroyablement impuissante... Tout comme son beau-frère, d'ailleurs, qui afficha lui aussi un air très abattu et déboussolé. Il y eut un moment de silence puis il leur déclara qu'il retournait près de son fils et sa femme. Lorsqu'il fut sorti, la porte refermée dans un petit claquement, Solène se laissa complètement aller dans les bras de Kimmitsu, fourrant le visage contre lui, en lui murmurant de la serrer très fort dans ses bras. Juste un moment... Les yeux fermés, elle se laissa bercer en douceur durant un long moment, aussi effrayée qu'il risque sa vie à venir la voir que soulagée qu'il soit auprès d'elle à la réconforter. C'était bien "le plus urgent" qui l'angoissait, elle ne pouvait s'empêcher de craindre les pires horreurs, sur toute cette histoire. Parfois, elle voudrait avoir un peu plus du tempérament de sa grande sœur et être plus forte, capable de surmonter ses peurs et crises d'angoisse, comme aujourd'hui.

Kimmitsu – Tout ira bien, lui promit-il, c’est long à mettre en place mais la situation est sous contrôle. Tu n’auras plus à avoir peur très bientôt.

Peut-être... Il cherchait sans doute à la rassurer, mais là, elle sentait que ça n'ira pas en s'arrangeant avant un bon moment. Et puis, il y avait les élections, l'installation au pouvoir du parti Radical, bien des choses pouvaient évoluer très vite, à partir de janvier 1932. Ils n'apprenaient rien d'intéressant, dans les médias, les journaux, à la radio ou dans les informations au cinéma et à la télé ! Toujours cette même sauce insipide sur le besoin urgent de plus de sécurité et de stabilité, mais c'était tout. Si on y ajoutait les problèmes avec les dons qui semblaient s'intensifier de plus en plus, l'école qui s'effondrait, cet espion infiltré, qui ne deviendrait pas dingue d'angoisse ? A moins que le tout ne force peu à peu à changer pour devenir plus dur, qui sait...

Solène – Tu as dit que les enfants vont allez chez leur ami, ils seront en sécurité, là-bas ? Et à quoi ressemble la nouvelle école ? J'aimerai faire une idée avant d'y être, histoire de, de... me rassurer un peu.

Tant pis s'il se moquait d'elle ou trouvait idiot qu'on ait besoin d'être rassuré sur un sujet aussi bête que celui-ci, elle assumait, ayant le sentiment de plus en plus profond de moins arriver à contrôler ses angoisses, ces derniers temps.
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MessageSujet: Re: Accident et Vent rebelle   Accident et Vent rebelle EmptyJeu 7 Déc - 11:15

Solène – Tu as dit que les enfants vont allez chez leur ami, ils seront en sécurité, là-bas ? Et à quoi ressemble la nouvelle école ? J'aimerai faire une idée avant d'y être, histoire de, de... me rassurer un peu.

Kimmitsu – Bien sûr qu’ils y seront en sécurité. C’est loin d’ici et les parents de leur ami veilleront aussi sur eux. Et puis, ce n’est que pour quelques jours.

Il se pencha pour embrasser Solène sur le front et replacer derrière ses oreilles les longues mèches blondes en désordre qui lui retombaient sur le visage. Il lui affirma une nouvelle fois qu’elle n’avait aucune raison de trop s’angoisser, puisqu’à présent que presque tout était lancé, et bien lancé, les membres de la Résistance ne prenaient plus d’aussi gros risques que durant leurs premières interventions. Bien entendu, ils n’en étaient qu’au début, et après tout ce qui était déjà arrivé en l’espace de quelques mois seulement, Solène avait bien des raisons légitimes de s’inquiéter, pour lui, pour leur bébé, pour tous les membres de leur famille et pour la situation de façon plus générale. Tout en continuant à la serrer longuement contre lui, il lui parla en chuchotant de la nouvelle école, s’efforçant de lui en donner une description la plus précise possible, qu’elle s’en fasse une image mentale solide et sache à quoi s’attendre. Il craignait surtout que le stress et l’angoisse ne soient mauvais pour elle et leur bébé, elle était encore toute jeune, et surtout, c’était sa première grossesse, elle n’était pas aussi forte qu’une femme ayant déjà connu une fois cette étape. Pour la suite, il n’était pas encore certain de ce qui allait arriver. D’ici deux ou trois jours, tout le monde aura quitté l’école, et cette fois-ci, à jamais. La nouvelle ouvrira bientôt ses portes, les cours reprendront normalement, mais avec l’ombre de la guerre bien présente, à planer au-dessus d’eux.

Kimmitsu – La transition est délicate, je le sais très bien. Mais pense d’abord à toi et au bébé. Le mois de décembre va changer beaucoup de choses, pour les lois de ce pays, notre propre organisation et aussi le fonctionnement et les règles de la future école. Tu découvriras tout une fois sur place, tu verras qu’il n’y a aucune raison de s’affoler. Bradley est habitué, il connaît la guerre et la manière de la mener. Quant à Gaby, elle a certes moins d’expérience mais sa volonté est la même. Personne ne voudrait vivre ce genre d’époque, c’est comme ça, on fait ce qu’il faut une fois engagé.

Il avait peur, comme tout le monde, même s’il tâchait de ne pas se laisser étouffer ni de trop le montrer à ses proches pour ne pas les inquiéter plus que nécessaire. Sentant Solène un peu calmée, il lui dit qu’ils allaient y aller, à présent, il la laissait dire au revoir aux autres puis il repartait avec elle, elle reviendra plus tard pour partir au Japon avec sa belle-famille. Intérieurement, il était très soulagé de les savoir bientôt tous en sécurité là-bas, car il ignorait comme le gouvernement de ce pays allait réagir, contre les élémentaires, lorsque la prochaine manœuvre sera faite. Au moins pourront-ils agir sans crainte pour leurs familles, durant le mois de décembre.
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