Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Laboratoire en feu... Oups ?

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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Laboratoire en feu... Oups ?   Laboratoire en feu... Oups ? EmptySam 26 Mar - 23:56

Rester éveillée. Debout ! Ecouter les consignes, suivre, bien suivre. C’était juste un coup de mou. Un touuut petit coup de mou, rien de plus. Elle aimait bien ce cours ! Pourquoi le prof parlait en chinois, d’un coup ? Monsieur Redfire expliquait très bien, d’habitude, mais là, c’était incompréhensible. Ils étaient même au labo pour faire des expériences ! « Faites attention »… Oui, oui. Heu. Mais pourquoi ? Laura camoufla un énorme bâillement, mettant sa main devant sa bouche, peinant à garder les yeux ouverts et à rester concentrée. C’était le début de la deuxième heure, ils avaient cours d’élément après et la semaine venait seulement de commencer. Pourtant, elle était crevée… Elle faisait vraiment des efforts, essayait de se reprendre, mais les nuits qu’elle avait passées ce week-end avaient été incroyablement courtes. Mal dormi. Voire pas dormi du tout, le premier jour. La dispute avec Jasper lui revenant sans cesse en mémoire, puis la discussion avec Antoine.

Voix – Laura, debout ! dit-elle en la secouant. Faut qu’on fasse l’expérience.

Laura – Quoi ? Heu, oui, oui, l’expérience. Donc il faut… Heu…

Laura lut les notes au petit tableau noir, situé tout devant dans la salle de classe, tandis que monsieur Redfire circulait près des élèves en les poussant à se mettre au travail – comme d’habitude. Il lui fallut quelques minutes supplémentaires pour déchiffrer l’écriture, les mots ne s’imprimant dans son cerveau que durant quelques secondes avant de s’effacer sans former de tout cohérent. Ca n’avait aucun sens ! Pourtant, elle était forte en chimie et adorait cela, elle écoutait toujours et expliquait souvent à ses amies ce qu’elles n’avaient pas compris. C’était le seul cours un peu scientifique qu’elle aimait, d’ailleurs… Donc, on se concentre ! Laura secoua un peu la tête pour se réveiller, se redressant ensuite pour aller chercher les deux premiers éléments de la liste. Elle demanda à Sophie, sa compagne de labo pour aujourd’hui, de prendre les deux suivants et lut toute la marche à suivre avant de s’y mettre. Donc, d’abord le de… dy… Bon, le truc blanc, là, puis le truc vert. Ou le bleu ? Me***, c’était quoi, déjà ? Mais oui, le vert. Le professeur rappela une énième mesure de sécurité, faisant déposer à Laura ce qu’elle tenait en main pour aller chercher une des balances.

Laura – Tu tries ? demanda-t-elle à son amie. Je vais chercher la balance.

Laura sauta de sa chaise pour aller vers les armoires en bois aux vitres de verre, au fond de la classe, puis prit une des petites balances qui servait à mesurer les quantités de manière très précise. Elle aimait bien, ça aussi, toucher, jouer… Il suffisait de ne pas se tromper. La collégienne revint vers son pupitre, y déposant la balance, puis commença à peser les premiers éléments. Elle se frotta les yeux, réprimant un énième bâillement en prenant les petits tas à sa droite alors que Sophie était occupée à marquer scrupuleusement ce qu’elles avaient fait jusqu’ici pour le rapport. Elle pesa les premiers éléments puis rassembla le tout dans les tubes à essai… avant d’entendre une légère déflagration et de voir du feu consumer leur pupitre, puis des élèves crier, elle s’écarter. C’était… Mais elle n’avait rien fait ! Absolument rien ! Laura se précipita vers la porte, paniquée alors que monsieur Redfire accourait vers les flammes, sortit de la salle de classe puis descendit les escaliers en trombe, se retrouvant dans le hall. Le souffle court, elle entendit vaguement un ordre de s’arrêter d’un adulte, soit un prof, soit un militaire, et reprit sa course avant de se heurter à un grand militaire au visage carré et aux cheveux bruns. Projetée à terre, en arrière, elle recula sur les coudes en se répandant en excuses.

Laura – Pardon, pardon, pardon ! Je… Je ne voulais pas vous foncer dessus, je n’ai pas regardé où j’allais, je voulais fuir ma classe, je suis désolée.

Militaire – Oh là, jeune fille, doucement ! Tu ne t'es pas fait mal ?

Heu… Hein ? Le militaire l’avait simplement attrapée puis soulevée par les aisselles en riant, affichant un air… pas militaire du tout. Perturbée, Laura fit non de la tête, se mordant les lèvres avant de lancer un regard par-dessus son épaule. Son cœur battait encore la chamade, les flammes dansant devant ses yeux, les cris de ses camarades retentissant dans ses oreilles. C’était un accident ! Elle… Elle ne savait pas ce qui s’était passé. Elle se massa le bras, relevant la tête vers le militaire. Ce visage lui semblait familier. Elle l’avait déjà vu quelque part, en dehors du Pensionnat. Ou… Heu… Non, elle ne savait pas. Ou si. Non. Elle l’avait sur le bout de la langue ! Il était gentil, souriant, trèèès grand… Mais oui !

Laura – Vous faites partie de l’équipe du colonel ! dit-elle d’un ton triomphant. Vous êtes gentil ! Je… Je suis désolée, je ne voulais pas vous faire mal, je voulais me cacher et je… Je ne vous ai pas vu. Heu… Est-ce que… Est-ce que je peux rester avec vous ? Juste un peu ? Je ne veux pas voir monsieur Redfire, j’ai… fait une toute petite bêtise en classe. Mais c’était un accident !

Militaire – Oh, ça c'est mignon, ma puce, de dire que je suis gentil. Et d'accord, j'aime bien discuter, moi ! Tu veux un chocolat ? J'en ai préparé dans mon bureau, ça fera une pause.

… Elle rêvait, là. C’est ça ? Un adulte qui ne l’engueulait pas alors qu’elle venait d’avouer avoir fait une connerie ? Mieux, il lui proposait même du chocolat ! Laura acquiesça vivement de la tête puis suivit le militaire, lançant des coups d’œil fréquents derrière elle par peur de voir monsieur Redfire arriver. Une chose à la fois. Pour l’instant, elle devait se cacher. Pendant une heure et demie, jusqu'au cours d’élément. Ce qui était complètement impossible… La collégienne se mordit à nouveau les lèvres, échafaudant mille plans pour s’esquiver si son tuteur ou son professeur voulait lui parler. Elle n’avait pas fait exprès ! Laura regarda les couloirs, le chemin par lequel ils passaient, connaissant moins ce coin du Pensionnat comme ils avaient pris l’habitude d’éviter les zones occupées par les militaires. Ce qui rendait cet endroit hostile, en fait… Mais c’était probablement à cause de l’horaire, il restait plus d’une demi-heure avant la pause, tous les élèves étaient en cours. Oh, mais il y avait bien une solution. Le militaire connaissait sûrement tous les passages du coin, non ? Les directions que prenaient les professeurs, et tout ça ?

Laura – Dites, est-ce que… vous connaissez les endroits par lesquels passent les professeurs pendant les pauses ? J’ai peur de croiser monsieur Redfire et monsieur Nakajima. Et vous allez devoir travailler, je dois juste me cacher pendant une heure puis j’aurai mon cours d’élément. Je ne veux pas vous ennuyer longtemps, je sais que vous avez beaucoup de travail avec le colonel.
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MessageSujet: Re: Laboratoire en feu... Oups ?   Laboratoire en feu... Oups ? EmptyLun 28 Mar - 12:01

Comment les élèves faisaient-ils pour supporter d'avoir cette vieille chouette sentant le chou à l'accueil de l'école, on pouvait savoir ? Elle avait une sale tête, en plus, typiquement le genre de vieille acariâtre vivant avec trois chats dans son appartement et déversant sa rancune sur tout le monde. Alex tapota du bout des doigts sur le bois un peu passé du comptoir en attendant que la vieille consulte ses longues fiches couvertes de numéros de téléphones, pour le simple plaisir de l'agacer. Faire parti de l'armée avait du bon, dans le cas présent, elle ne pouvait pas le renvoyer balader comme elle venait de la faire avec un pauvre petit sixième qui était venu apporter des documents manquant pour son dossier scolaire. Un sourire vint se peindre sur ses lèvres lorsqu'elle lui jeta un regard bien noir, les lèvres pincées. Elle lui tendit l'information qu'il voulait avec un "Au revoir" très froid. C'est ça, au revoir vieille bique. Il ressortir du bureau en glissant le papier dans la poche de sa veste, retournant dans le hall d'entrée en évitant un élève en retard qui courait vers les escaliers. Il rêvait d'une petite pause, étant sur ses dossiers depuis cinq heures ce matin, pour boucler une affaire urgente qui était tombée il y a peu. Il passait dans le hall, vers les escaliers menant au sous-sol, quand une fillette brune déboula tout à coup en lui rentrant dedans, tombant par terre aussi sec. Il avait à peine ressentie la secousse, culminant à près de deux mètres, avec 90 kilos de muscles. La gamine balbutiait des excuses, au sol.

– Pardon, pardon, pardon ! Je… Je ne voulais pas vous foncer dessus, je n’ai pas regardé où j’allais, je voulais fuir ma classe, je suis désolée.

– Oh là, jeune fille, doucement ! Tu ne t'es pas fait mal ?

Il en rit beaucoup puis se pencha, l'attrapant souplement sous les aisselles pour la remettre debout, aussi facilement que si elle ne pesait que quelques grammes. Allez, ce n'était pas grave ! Ils étaient un peu bizarres, les gamins, dans cette école, toujours en train de paniquer pour pas grand-chose, il faut savoir sourire, dans la vie. Elle secoua la tête en se massant le bras, visiblement perturbée. Roh, allez, ça n'avait rien de grave ! Et il n'avait rien senti, en plus, elle était minuscule, comme si une petite brindille avait frappé de plein fouet un chêne immense. Elle releva enfin la tête vers lui alors qu'il lui souriait toujours, tenant à lui faire savoir qu'il n'était pas méchant et n'allait pas lui crier dessus pour ça. Elle n'était pas en cours, à cette heure ? Ou était en retard aussi, comme le jeune homme de toute à l'heure ? Ils devraient s'acheter es montres, ces gosses, ça leur éviterait de devoir courir après avoir manqué l'heure ! Lui-même n'arrivait plus jamais en retard depuis la fois où il avait été confronté au regard franchement meurtrier d'un de ses supérieurs, à une réunion importante, ce qui l'avait motivé à ne plus jamais refaire ce genre de coups.

– Vous faites partie de l’équipe du colonel ! dit-elle d’un ton triomphant. Vous êtes gentil ! Je… Je suis désolée, je ne voulais pas vous faire mal, je voulais me cacher et je… Je ne vous ai pas vu. Heu… Est-ce que… Est-ce que je peux rester avec vous ? Juste un peu ? Je ne veux pas voir monsieur Redfire, j’ai… fait une toute petite bêtise en classe. Mais c’était un accident !

Se cacher de quoi, elle avait fait quoi ? Il y réfléchit une seconde puis chassa ce détail, n'ayant pas compris tant elle bafouillait en parlant vite. Bah, ce n'était pas ses affaires, après tout, il n'était pas professeur ! Il avait envie d'une pause, elle aussi, alors pourquoi pas ? Il adorait discuter avec les enfants et s'occuper d'eux, étant fou de ces petites bouilles adorables, tout prêt à quitter l'armée pour faire construire un orphelinat et veiller sur tous les gamins de ce pays, si l'occasion se présentait, afin de faire briller leurs yeux d'une lueur de joie.

– Oh, ça c'est mignon, ma puce, de dire que je suis gentil. Et d'accord, j'aime bien discuter, moi ! Tu veux un chocolat ? J'en ai préparé dans mon bureau, ça fera une pause.

La petite hocha aussitôt la tête et ils se remirent en marche. Alex poussa la porte menant vers le sous-sol, croisant plus d'élèves dans cette partie depuis qu'une salle d'entraînement y avait été installée. Sifflotant, il salua un collègue de la main en passant dans les quartiers où ils s'étaient installés, souriant à Alfred qui était assis derrière l'accueil, au téléphone. Le jeune homme lui rendit son salut de la main, remettant ensuite ses lunettes sur le nez en demandant à son interlocuteur de parler un peu plus fort. Il y avait un peu plus de monde à circuler, à cette heure. Il vit aussi Isabelle, entrant dans les archives, chargées de très lourds dossiers, poussant la porte du pied avant d'allumer la lumière avec le coude. Le bureau du commandant était encore un peu plus loin, à côté de la salle de pause et face à celui du lieutenant. Il guida la petite en veillant à ne pas aller trop vite, s'écartant pour laisser passer un des archivistes poussant un chariot supportant une petite montagne de dossiers terminés et à classer.

– Dites, est-ce que… vous connaissez les endroits par lesquels passent les professeurs pendant les pauses ? J’ai peur de croiser monsieur Redfire et monsieur Nakajima. Et vous allez devoir travailler, je dois juste me cacher pendant une heure puis j’aurai mon cours d’élément. Je ne veux pas vous ennuyer longtemps, je sais que vous avez beaucoup de travail avec le colonel.

– Aucune idée, je ne suis pas souvent là-haut, lui sourit-il en lui jetant un regard en biais. Salut Henri.

Le subordonné de la générale venait de sortir de la salle de pause, un café en main et un classeur sous son autre bras, hochant la tête pour lui rendre son bonjour. Le commandant ouvrit la porte de son bureau puis fit entrer la petite, refermant derrière lui avant d'aller faire chauffer le chocolat. Il lui dit de s'asseoir où elle le voulait, enlevant la veste de son uniforme, plus détendu en chemise. Son bureau était assez bien rangé et rempli de photos de sa famille, dans tous les coins possibles. Son petit garçon et sa tendre femme souriaient à l'objectif, l'emplissant de bonheur à chaque fois qu'il les regardait. Sa petite famille était si adorable ! Il lança un regard attendri à une photo un peu plus grande, ou sa femme était installée dans un canapé, donnant le sein à leur petit Louis, tout juste né. Versant le chocolat dans deux mugs, il en donna un à la fillette, s'asseyant derrière son bureau avec un soupir de soulagement.

– Comment sais-tu que je fais parti de l'équipe du colonel, au fait ?

Il dû l'interrompre dans sa contemplation des photos, car elle passa d'un air assez choqué et attendri à un air complètement perdu. Oh, il n'allait pas la dévorer ! Il était gentil avec les enfants, les gamins et lui, c'était une grande histoire, il pourrait jouer avec eux et les éveiller à tous les apprentissages possibles durant des années, leur apprendre tout ce qui concerne la nature, les animaux, leur langue maternelle, les jeux, n'importe quoi.

– Heu, je... Je vous ai vu en Auvergne, à côté du colonel quand il s'est disputé avec notre professeur. Vous êtes très... grand, donc j'ai retenu votre visage.

Ah oui, la fameuse scène avec le prof malade mental ! Il éclata de rire à ce souvenir, ayant tout à fait adoré la façon dont leur chef avait renvoyé balader ce crétin de prof. C'était magnifique, out simplement, un souvenir unique à graver dans la mémoire comme un instant très précieux. Il prit une grande inspiration pour se calmer, ajoutant un peu de sucre dans son chocolat et s'étirant comme un énorme chat.

– Aaaah, c'était très beau, ce jour-là, il a toujours eu horreur des abrutis ! Dommage qu'ils ne se croisent plus ! Enfin. Tu n'es pas gênée d'être ici ? Beaucoup d'élèves nous évitent tous en pensant qu'on a tous envie d'égorger les gamins dans leurs lits, c'est complètement stupide. Personnellement, j'adore les enfants, j'ai dû être prof dans une autre vie. C'est vraiment débile, ce qui arrive ici, on a autre chose à faire. Comment tu te débrouilles, pour supporter, de ton côté ?
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Laboratoire en feu... Oups ?   Laboratoire en feu... Oups ? EmptySam 16 Avr - 16:20

Militaire – Aucune idée, je ne suis pas souvent là-haut, lui sourit-il en lui jetant un regard en biais. Salut Henri.

Ah. Donc, elle était fichue. Laura grimaça, saluant poliment le soldat qu’elle avait déjà souvent vu avec sa tante cet été. Elle ne pouvait pas rester ici pour le restant de ses jours ? Vraiment pas ? Jasper la tuerait en entendant cette pensée mais, très sincèrement, elle était terrorisée à l’idée de devoir s’expliquer avec monsieur Redfire. Et monsieur Nakajima. Il allait lui coller une discussion sous-directeur-élève et tuteur-fille dès qu’il serait mis au courant de cette histoire. Elle avait fait attention, pourtant ! Laura ne se trompait jamais, elle était très prudente et vérifiait toujours par deux fois ce qu’elle prenait lorsqu’ils faisaient des expériences. Ce qui allait encore plus étonner son professeur parce qu’elle avait fait une grosse erreur…

Elle se mordit la lèvre, relevant la tête au moment où ils passaient une porte, le militaire la faisant entrer d’abord avant de refermer derrière lui. Regardant partout autour d’elle, Laura oublia presqu’immédiatement les soucis liés à l’accident au laboratoire en voyant les tonnes de photos disposées un peu partout dans le bureau. Une femme, un enfant, le militaire aussi mais habillé différemment. Ils étaient si beaux ! Bon, c’était très bizarre, elle ne pouvait pas le nier, mais c’était adorable. Malgré sa taille imposante et son métier, ce militaire semblait vivre tout à fait normalement et avait l’air d’adorer sa famille, de les aimer plus que tout, même, vu le regard qu’il lançait aux photographies. Et l’enfant était si mignon… Il avec un grand sourire, une bouille adorable, des yeux qui débordaient de bonheur. Comme quoi, tous les militaires qui étaient parents pouvaient rendre leur famille épanouie. Jamais Laura n’aurait cru voir cela un jour, surtout dans un tel endroit, mais ces clichés rendaient le bureau agréable, répandant une ambiance de détente et de sécurité dans tous les recoins de la pièce.

Laura s’installa sur une chaise après l’invitation du militaire, ses pieds pendant dans le vide comme elle s’était mise dans le fond. Jasper avait beau lui dire de ne pas s’approcher d’eux, elle refusait de tous les mettre dans le même panier. Certains étaient gentils ! Ils n’étaient pas tous fondamentalement mauvais, et elle le remarquait encore plus ces derniers temps. Depuis qu’ils avaient tous des chambres séparées, les militaires jouaient plus un rôle de surveillants à ses yeux. Bon, elle n’oubliait pas la menace et n’allait pas parler à tous les militaires non plus, mais l’équipe du Colonel… Pourquoi pas ? Ils ne pouvaient pas tous les éviter. Autant composer avec, essayer de s’en tirer, voire de rallier des gens à leur cause. Et, ici, cet homme ne leur voulait sûrement pas de mal. Il travaillait, oui, mais il avait l’air d’aimer sa famille au plus haut point. Donc peut-être il y avait-il moyen de pousser certaines personnes à les aider. Non ?

Militaire – Comment sais-tu que je fais parti de l'équipe du colonel, au fait ?

Hein ? Laura ne put réprimer un léger sursaut, tirée de sa contemplation de photos et de ses pensées, perdue. Heu… Comment elle savait pour l’équipe du Colonel, c’est ça ? Difficile de ne pas retenir que cet homme en faisait partie, sa carrure était reconnaissable à des kilomètres à la ronde. En Auvergne, elle avait été étonnée par son imposante taille, surtout qu’elle-même était encore très petite. Mais elle ne pouvait pas lui dire cela… Ou alors, plus gentiment. Elle réfléchit quelques secondes, prenant le mug de chocolat chaud qu’il lui avait donné en le remerciant avec un temps de retard. Donc, heu, lui répondre.

Laura – Heu, je... Je vous ai vu en Auvergne, à côté du colonel quand il s'est disputé avec notre professeur. Vous êtes très... grand, donc j'ai retenu votre visage.

A son grand soulagement, le militaire éclata de rire et n’eut pas l’air de mal prendre ce qu’elle avait dit. Laura sourit, devinant que c’était à cause de la scène qu’elle avait évoquée qu’il riait ainsi, le malaise s’atténuant un petit peu. Avant le début de la semaine, elle aurait sans doute été plus détendue, mais depuis qu’elle avait « parlé » avec Jasper et Antoine… Il voulait qu’elle parle, oui, d’accord. Sauf qu’elle avait l’impression que c’était pire, depuis. La collégienne but une gorgée de chocolat chaud, fermant brièvement les yeux pour le savourer et se laisser envahir par la douceur et la chaleur du chocolat. Cela lui faisait du bien. Elle voulait aider, les aider vraiment, les écouter et être présente pour ses amis et Antoine comme lui l’avait été pour elle. Le militaire prit une grande inspiration, se calmant un peu, avant de mettre un peu de sucre dans son mug et de s’étirer avec de grands et larges mouvements. Comme ça, il avait l’air encore plus grand, plus imposant, comme s’il prenait toute la place dans la pièce. Inconsciemment, Laura se serra un petit peu pour ne pas le gêner, même si c’était stupide.

Militaire – Aaaah, c'était très beau, ce jour-là, il a toujours eu horreur des abrutis ! Dommage qu'ils ne se croisent plus ! Enfin. Tu n'es pas gênée d'être ici ? Beaucoup d'élèves nous évitent tous en pensant qu'on a tous envie d'égorger les gamins dans leurs lits, c'est complètement stupide. Personnellement, j'adore les enfants, j'ai dû être prof dans une autre vie. C'est vraiment débile, ce qui arrive ici, on a autre chose à faire. Comment tu te débrouilles, pour supporter, de ton côté ?

Laura – Heu, b…, commença-t-elle avant de s’interrompre. Je trouvais que je m’en tirais bien, mais c’est pas tout à fait vrai. Je sais que vous n’êtes pas tous méchants, que c’est votre travail, c’est le Père Vilette et monsieur Nakajima qui me l’ont dit plusieurs fois. Mais j’aimerais… aider un peu plus les élèves. On a tous un peu peur cette année, puis l’ambiance est moins bonne.

Laura n’avait pas menti, cette fois. Elle avait seulement failli dire qu’elle s’en sortait bien, qu’elle allait bien, mais au moment où ces mots allaient sortir de sa bouche, les paroles d’Antoine avaient résonné dans sa tête comme s’il avait été juste à côté d’elle. Elle voulait vraiment aider et être présente mais n’était pas sûre que son petit ami accepte ses efforts tout de suite. En l’espace de quelques paroles, elle avait réduit leur jugement à son propos à néant au sujet de la maturité. En fait, elle ne se débrouillait pas. Pas depuis ces disputes. Elle but une autre gorgée de chocolat chaud, se sentant impuissante d’un coup, puis leva un regard timide vers le militaire en essayant de lui sourire un peu.

Laura – C’est pas de votre faute, je vois bien que vous aimez beaucoup votre famille, et le Colonel a défendu mon frère cet été donc je suppose que vous ne faites qu’agir sur les ordres du Maréchal. Mais… On ne peut pas s’empêcher d’agir, vous savez ? On veut aider, surtout avec les élèves qui sont morts l’année passée. On ne sait juste pas trop… comment s’y prendre pour remonter le moral de tout le monde, en même temps que le nôtre.

Militaire – Quand on voit d'autres agir, on a envie de le faire soi-même, je t'assure que je suis très bien placé pour le savoir. Ce qu'il faudrait c'est à la fois faire rire et rassurer, montrer que ça ne va pas si mal et que tout le monde ne se cache pas.

La collégienne hocha la tête, réfléchissant tout en portant son mug à ses lèvres pour boire une autre gorgée de chocolat chaud. Faire rire, rassurer et montrer que ça va quand même et que tout le monde ne se cache pas… Heu. Oui, d’accord. Et comment ? Elle-même avait moins envie de rire, ces derniers temps. Elle essayait de rassurer ses amies, de dédramatiser la situation avec les militaires, mais c’était loin d’être gagné. Le pessimisme des autres l’avait, peu à peu, gagnée. Sans oublier la « discussion » avec Antoine. Cela l’avait plus affectée qu’elle ne le montrait vraiment, elle ne pensait pas pouvoir se disputer de cette manière avec lui. Avec Jasper, ça va, elle avait compris qu’il n’était pas bien et avait enregistré les paroles de son meilleur ami. Seulement, elle s’était peut-être réveillée un peu trop tard…

Laura – Je ne vois pas comment faire rire, avoua-t-elle en reposant son mug. Rassurer, montrer que ça va pas si mal, c’est facile. Mais on nous répète à longueur de journées de nous cacher, de ne pas montrer pour qui on tient réellement, d’être discrets. J’ai du mal à vous suivre…

Militaire – Depuis quand se montrer discret en public empêche d'agir en privé ? Bon, j'avoue que je pensais comme toi à dix-huit ans, puis la vie m'a donné assez de baffes pour que je me bouge mieux que ça, en réfléchissant plus.

Heu… Oui, bon, vu comme ça, il n’avait pas tort. Mais Laura ne savait pas comment faire pour autant, agir en privé et se montrer discret, ils le faisaient déjà. Enfin… Plus ou moins. Avec ce qui s’était passé, elle ignorait la suite des événements. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était apporter son aide et être utile, vraiment utile. Mais elle n’était pas sûre que Jasper et Antoine voudraient bien qu’elle les aide encore longtemps, c’était très… tendu. Avec son frère qui déprimait, elle devait trouver un plan B pour aider malgré tout. Au cas où. Elle refusait d’être encore mise de côté cette année, elle pouvait évoluer. Mais comment… Seule, c’était peine perdue.

Laura – Agir seul, ça ne sert à rien. J’ai déjà essayé et il n’y a pas eu de grands changements, pour ne pas dire aucun. Je voulais agir avec deux autres personnes mais… Je ne sais pas si elles m’accepteront encore longtemps. Comment avez-vous fait ? J’entends tout le temps des « tu es trop jeune, trop petite »… Je suis sûre que je peux servir à quelque chose.
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MessageSujet: Re: Laboratoire en feu... Oups ?   Laboratoire en feu... Oups ? EmptyDim 8 Mai - 15:40

– Heu, b…, commença-t-elle avant de s’interrompre. Je trouvais que je m’en tirais bien, mais c’est pas tout à fait vrai. Je sais que vous n’êtes pas tous méchants, que c’est votre travail, c’est le Père Vilette et monsieur Nakajima qui me l’ont dit plusieurs fois. Mais j’aimerais… aider un peu plus les élèves. On a tous un peu peur cette année, puis l’ambiance est moins bonne.

Oh, ça, pour l'ambiance, il ne l'avait jamais considéré comme un problème véritable. Après tout, sentir une "mauvaise ambiance" générale n'avait jamais empêché qui que ce soit d'agir et encore moins de vivre, cela n'avait jamais empêché personne de monter des projets ni de se construire, pas plus que cela vous obligeait à être triste tous les jours simplement pour faire comme tout le monde. Ce n'était qu'un faux problème de lancer ça, "l'ambiance est moins bonne". Déjà, comment en être certain et même si c'était vrai, quelle importance ? Cela ne pouvait pas changer le cours de l'existence, s'y attarder était donc ridicule. Enfin, c'était encore une gamine, ce devait être normal qu'elle soit pessimiste pour des problèmes qui n'en étaient pas. Il haussa légèrement les épaules en mettant un peu de sucre dans son bol, avant de touiller délicatement. La peur n'évite pas le danger, comme on dit ! Même les enfants pouvaient comprendre ça, il y avait assez de vrais soucis pour qu'on se plombe pour des détails du genre "l'ambiance n'était pas bonne". Ah là là, c'était bien la France, soit, ce souci-là était plus culturel qu'autre chose.

– C’est pas de votre faute, je vois bien que vous aimez beaucoup votre famille, et le Colonel a défendu mon frère cet été donc je suppose que vous ne faites qu’agir sur les ordres du Maréchal. Mais… On ne peut pas s’empêcher d’agir, vous savez ? On veut aider, surtout avec les élèves qui sont morts l’année passée. On ne sait juste pas trop… comment s’y prendre pour remonter le moral de tout le monde, en même temps que le nôtre.

– Quand on voit d'autres agir, on a envie de le faire soi-même, je t'assure que je suis très bien placé pour le savoir. Ce qu'il faudrait c'est à la fois faire rire et rassurer, montrer que ça ne va pas si mal et que tout le monde ne se cache pas.

Le truc, c'était de ne pas s'enfermer dans une bulle et passer son temps à râler, pleurer ou se replier sur soi-même en mode "Je suis malheureux". Non seulement ça 'avançait à rien mais en plus, ça vous empêchait de réfléchir concrètement ! Voir qui se laissait aller dans cette veine était très simple, il pourrait citer plusieurs profs sans réfléchir, ainsi que bon nombre de soldats sans avoir à se forcer. Et ceux qui ne se laissaient pas piéger par ça, c'était facile à trouve aussi. La générale, le colonel, le vieux maréchal, même Bradley. En résumé, ceux qui se bougeaient vraiment et qui ne s'arrêtaient pas sur leurs soucis personnels en cherchant à améliorer la situation globale. Oui, il y avait vraiment des personnes qui étaient capables de vous pousser à adopter cette attitude, qui vous donnaient envie d'agir, car en les voyant faire, vous reprenez courage, vous vous dites "Ils y arrivent, alors pourquoi pas moi !". Ces derniers temps, beaucoup d'actions plus ou moins discrètes s'étaient mises en place, au sein de l'armée et également au village, par le biais de leurs familles. Ils concevaient puis montaient des projets, réfléchissaient pour trouver des solutions, même si les premiers essais risquais d'être assez chaotique. Pour Alex, ils pourraient laisser des enfants de l'école participer, mais le Colonel n'approuvait guère l'idée, jugeant cela trop risqué. Très risqué, oui, pourtant, pourquoi pas ? C'était déjà en route, il faudrait associer ceux qui étaient volontaires.

– Je ne vois pas comment faire rire, avoua-t-elle en reposant son mug. Rassurer, montrer que ça va pas si mal, c’est facile. Mais on nous répète à longueur de journées de nous cacher, de ne pas montrer pour qui on tient réellement, d’être discrets. J’ai du mal à vous suivre…

– Depuis quand se montrer discret en public empêche d'agir en privé ? Bon, j'avoue que je pensais comme toi à dix-huit ans, puis la vie m'a donné assez de baffes pour que je me bouge mieux que ça, en réfléchissant plus.

Il n'y avait que très peu de personnes qui pouvaient se permettre d'exposer fermement leurs idées et convictions en public et capables d'assumer, en réalité. Bon... Il n'y en avait que deux, Albert Bradley et Gabriella de Lizeux, ça s'arrêtait là. Les autres devaient obligatoirement être plus discrets et agir avec plus de douceur, lorsqu'ils étaient au grand jour, même en s'affichant clairement d'un bord ou de l'autre, certaines limites ne devaient pas être dépassées. Alex soupira un peu en buvant une très grande gorgée de sa boisson chaude, songeant que la vie aurait pu tellement plus simple s'il ne s'était jamais approché de l'armée, de près ou de loin, si sa route n'avait jamais été celle des armes. Que serait-il devenu ? Peut-être bien professeur des écoles... Il s'imaginait bien devant une classe d'une quinzaine de gamins, dans un village de campagne, à leur apprendre à lire et écrire. Enfin, retour à la réalité, il perdait du temps à réfléchir à ce genre de trucs.

– Agir seul, ça ne sert à rien. J’ai déjà essayé et il n’y a pas eu de grands changements, pour ne pas dire aucun. Je voulais agir avec deux autres personnes mais… Je ne sais pas si elles m’accepteront encore longtemps. Comment avez-vous fait ? J’entends tout le temps des « tu es trop jeune, trop petite »… Je suis sûre que je peux servir à quelque chose.

– Des projets sont déjà en cours, d'autres sont en train d'être préparés. Honnêtement, je suis pour l'idée d'associer des élèves de l'école à certains d'entre eux, comme vous êtes directement concernés. Le Colonel Gavin a refusé net, car c'est trop dangereux, pourtant...

Il soupira à nouveau, levant un peu les mains avec un geste de fatalisme. Son supérieur avait sans doute raison, on ne mêlait pas des enfants à ce genre de trucs, il y avait déjà bien assez de mots, parmi les élèves de l'école, ils n'étaient pas en droit d'interférer encore plus et de les rendre malade, les exposer à des blessures ou à de la souffrance, il y avait des limites. Pourtant, si les élèves en question étaient très prudents et respectaient les règles, où était le risque ?

– Si les règles sont respectées et si on ne prend pas les têtes brûlées, je suis convaincu que tout pourrait bien se passer. Il ne faudrait que peu de choses... De la volonté, de la discrétion, de la patience et surtout des capacités spécifiques, comme être capable de la boucler et surtout, être capable de se retirer très loin du projet sans discuter si ça tourne au vinaigre.

Ce dernier point était essentiel. Même si Alex était encore un grand enfant, il y avait des choses qu'il ne tolérait pas, notamment les arrogants et les abrutis.

– Sais-tu bien écrire ?
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Laboratoire en feu... Oups ?   Laboratoire en feu... Oups ? EmptyDim 15 Mai - 15:09

Militaire – Des projets sont déjà en cours, d'autres sont en train d'être préparés. Honnêtement, je suis pour l'idée d'associer des élèves de l'école à certains d'entre eux, comme vous êtes directement concernés. Le Colonel Gavin a refusé net, car c'est trop dangereux, pourtant...

Pourtant… ? Laura leva la tête vers le militaire, une lueur d’espoir brillant dans les yeux. Elle voulait vraiment aider, oui ! Il avait raison, les élèves étaient directement concernés, alors pourquoi ne pas leur faire confiance ? Ils savaient se taire et faire profil bas, tous l’avaient suffisamment entendu comme cela ! La collégienne, en particulier, avait eu les oreilles rabâchées encore et encore à propos des consignes de prudence et de discrétion. Elle savait qu’il fallait faire attention et n’était pas née de la dernière pluie. Alors, si, le militaire pouvait lui faire confiance. De quoi avait-il besoin ? En quoi pouvait-elle être utile ? Laura prit son mal en patience, tâchant de rester calme et droite, gardant son sang-froid. Elle pouvait tout à fait aider et être enfin utile, il n’avait qu’à prononcer un mot. Il n’était pas du côté de Bradley, alors pourquoi refuser de l’aider ? Le Colonel et son équipe pouvaient leur demander de l’aide ! Ils étaient constamment dans le Pensionnat, non ? Ils connaissaient tout mieux que les militaires, c’était sûr. Alors pourquoi ne pas les accepter ? Elle était prête, vraiment. Elle ne bougea pas, patientant pendant que le militaire soupirait et levait les mains. Alors ? Il voulait bien ?

Militaire – Si les règles sont respectées et si on ne prend pas les têtes brûlées, je suis convaincu que tout pourrait bien se passer. Il ne faudrait que peu de choses... De la volonté, de la discrétion, de la patience et surtout des capacités spécifiques, comme être capable de la boucler et surtout, être capable de se retirer très loin du projet sans discuter si ça tourne au vinaigre.

Laura hocha à nouveau la tête, silencieuse et sérieuse, écoutant très attentivement les paroles du militaire. Elle était capable de faire tout cela, elle le savait, et elle mourait actuellement d’envie d’aider et de faire quelque chose pour le Pensionnat. Seulement, elle n’osait rien dire, préférant se taire pour ne pas paraître trop impatiente et emportée. La collégienne ne connaissait même pas le projet, le commandant n’en avait absolument rien dit sinon les mises en garde et le refus du colonel d’y mêler des élèves du Pensionnat. La peur, oui, elle la ressentait. Mais s’ils continuaient à rester sans rien faire, jamais les choses n’évolueraient. Et Laura ne voulait pas que le Pensionnat reste dans cette situation, elle ne supportait plus de voir ses amis malheureux. Surtout depuis les paroles d’Antoine. Elle avait été négligente, d’accord, le message était passé. Maintenant, elle promettait de faire attention, d’être attentive. C’était tout ce qu’elle souhaitait…

Militaire – Sais-tu bien écrire ?

Laura – Pardon ? demanda-t-elle, incrédule. Heu… Oui. Enfin, j’écris, je suis en troisième. Mais… Quel rapport avec… tout ça ? Je ne vous suis pas.

Et encore, c’était peu de le dire. Laura était complètement perdue, tirée hors de ses pensées de manière brutale à cause de cette question étonnante. Si elle savait bien écrire… Elle n’écrivait pas de roman, non, mais elle écrivait. Pourquoi lui poser une telle question ? C’était bizarre, incompréhensible, même. La collégienne regarda le commandant d’un air à la fois perdu et perplexe, ne sachant pas où il voulait en venir, arrêtant de boire son chocolat chaud pour l’instant.

Militaire – J'ai commencé à écrire un journal résistant, avec des collègues. Nous cherchons le point de vue élève. Qu'en dis-tu ?

Un journal résistant… ? Laura ouvrit la bouche, à la fois enthousiasmée et choquée. Elle ne s’attendait pas à cela de la part d’un militaire, vraiment pas. Un journal résistant ! Pour aider ceux qui en avaient besoin, les soutenir sans risquer directement les ennuis et être très prudent. Elle comprenait mieux les paroles du commandant quelques secondes plus tôt, à propos du secret, l’interdiction de parler, l’obligation de s’écarter du projet en cas de danger, etc. Un journal résistant était dangereux, ce n’était un secret pour personne. Son frère lui avait souvent dit qu’il y avait eu des journaux résistants durant la guerre et que de nombreuses personnes avaient été tuées pour avoir collaboré avec les résistants. Etant enfants de général, ils en savaient plus sur le sujet que ce qui passait à la télévision et ils connaissaient les pensées du côté des militaires comme du côté des civils. C’était dangereux… Ecrire un journal, y participer vraiment tout en restant inconnue, le secret étant une question de vie ou de mort. C’était incroyablement dangereux, elle le savait, mais Laura voulait aider et soutenir ses amis, les adultes, tout le monde. Elle voulait faire quelque chose.

Laura – Je veux bien, dit-elle en hochant la tête. Je sais que ce sera dangereux, mon frère m’a raconté beaucoup de choses à propos des journaux résistants. Mais j’aimerais aider, soutenir ceux qui en ont besoin et… Si ça peut les aider, pourquoi pas ? Vous pouvez compter sur moi pour le point de vue de l’élève.

Le militaire lui expliqua tout ce qu’elle devait savoir, en plus des quelques mesures de sécurité énoncées plus tôt, très vite, puis il dut reprendre le travail comme il n’avait fait que prendre une pause. Elle-même devait remonter tôt ou tard, elle avait encore cours même si celui de SVT avait été interrompu quelque peu brutalement à cause d’elle. Bon… Bah… Quand il n’y a pas le choix. Laura remonta vers le hall d’entrée de l’école, regardant prudemment à gauche et à droite, voyant quelques élèves de sa classe. En effet, le cours était terminé, tous profitaient du temps libre inattendu. Mais aucun prof en vue. Poussant un petit soupir de soulagement, la collégienne n’osa pas trop s’aventurer, prudente, restant où elle était pour l’instant. L’idée de participer à un journal résistant commençait à faire sens, elle allait enfin pouvoir aider, quoi qu’en dise Jasper.
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