Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Conversation téléphonique

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Âge RPG : 19 ans
Don(s) : Géomancienne et Fulgumancienne
Taille : 1m59
Solène Nakajima
Couturière
Solène Nakajima
MessageSujet: Conversation téléphonique   Conversation téléphonique EmptyDim 22 Nov - 22:55

Conversation téléphonique entre Josuke et Solène Nakajima. Dans la nuit de jeudi à vendredi, il est très tard en France et assez tôt au Japon. Coup de fil après la disparition de Kimmitsu.

Solène courut jusque chez elle, quittant le pensionnat en hâte, cherchant dans le village, mais rien, personne n'avait rien vu, elle croyait mourir d'angoisse. Elle avait supplié sa sœur d'aller voir à la caserne et il n'y était pas, il n'y avait, apparemment, pas eu non plus de nouvel arrivé dans cet espèce d'hôpital là-bas, près du village. Mais ça ne prouvait rien du tout ! Le maréchal pouvait très bien mentir ! Sa sœur devait le voir le plus vite possible, pour en avoir le cœur net. Rentrant chez elle, elle hésita un moment, cherchant quoi dire ou faire, puis posa le regard sur le téléphone. Elle devait au moins avertir. Si jamais il mourait... Le téléphone manqua bien de lui échapper des mains, alors qu'elle composait le numéro en toute hâte, folle d'inquiétude. Elle attendit de trop longues minutes, sans cesser de regarder par la fenêtre, scruter la rue du village, la porte de la maison, les yeux rouges et le teint très pâle. Lorsqu'on décrocha enfin, elle coupa tout net la parole à son beau-frère, criant en pleurant à moitié, bafouillant très vite sa tirade, sans qu'un mot ne ressorte vraiment du lot. Son beau-frère ne parut pas comprendre, ce qui lui porta encore plus sur les nerfs en un seul instant. Allez, enfin ! Les appeler ne servait à rien, mais elle ne savait pas quoi faire, comment réagir, elle avait déjà appelé sa sœur à l'aide, il restait introuvable, et après ce qui s'était passé en juin...

– Solène, calme-toi, que se passe-t-il ?

– Il a disparu ! répéta-t-elle en s'appuyant contre le buffet. Il n'est pas à la caserne, Gaby ne l'a pas trouvé, il... Il a disparu !

– Com... Comment ça "disparu" ? Vous avez... cherché partout ? Il... Il ne peut pas être bien loin, respire, calme-toi. Où sont les enfants ?

– Ma sœur a cherché à la caserne, bafouilla-t-elle d'une voix étranglée. Puis là-bas, dans le lycée... Au village... Il a disparu, il était parti faire une course au village et...

Elle s'interrompit pour reprendre son souffle, la peur lui brouillant les idées. Du calme, on respire, du calme. Mais elle était convaincue qu'il était arrivé quelque chose de grave, qu'il avait été enlevé, peut-être même était-il torturé en ce moment. Elle se redressa, retenant un gémissement, regardant partout autour d'elle comme si cela pouvait lui apporter une solution. Que pouvait-elle faire, là, tout de suite ? Que faire ?! Elle n'était pas dans l'armée, elle n'avait aucun moyen, son don ne lui servait strictement à rien.

– Les enfants sont à l'école, ils vont très bien, reprit-elle dans un souffle. Qu'est-ce... Il a disparu !

Tout en parlant, elle fouillait dans les dossiers qu'avait laissé Kimmitsu dans le buffet, sans savoir ce qu'elle cherchait exactement. Peut-être un mot, un indice, une note qui pourrait l'aider, n'importe quoi. Il luttait contre les plans de Bradley, donc il avait peut-être découvert une chose gênante qui vaille qu'on se débarrasse de lui ? Sur quoi travaillait-il ? Sur qui ? Comment ? Elle tira une autre liasse de feuilles, tombant sur des photos du fameux lycée, avec son adresse exacte, un plan pour s'y rendre. Il y avait aussi une carte du pensionnat. Puis une grande carte de Paris, avec des endroits encerclés de rouge.

– Calme-toi, on va le retrouver ! Ecoute... Munemori et moi, on va venir pour t'aider. Ne fais rien d'irréfléchi en attendant, d'accord ? Depuis combien de temps a-t-il disparu ?

– Rien d'irréfléchi ? s'écria-t-elle d'une voix rendue suraiguë par la peur et la colère. Il a disparu depuis des heures ! Je... Oh.

Elle ouvrit la boîte qu'elle venait de trouver au fond du tiroir, sous les papiers, dévoilant un pistolet de petit calibre, bien rangé, avec une boîte de munitions. Elle le sortit en tremblant comme une feuille, se remémorant les cours que sa sœur lui avait donné, pour apprendre à s'en servir. Elle pouvait peut-être... Son regard passa de l'arme au plan et elle prit une grande inspiration, jetant un coup d'œil à l'horloge. Il était trois heures du matin. Elle avait la camionnette de sa boutique, comme véhicule, elle pouvait se rendre à Paris en un peu moins de trois heures, en roulant bien. Son don pouvait... Elle ne s'en était jamais servi de façon plus agressive que faire pousser des plantes et entretenir celles de sa boutique, mais elle ne pouvait pas non plus rester là, comme un pot de fleurs, sans bouger ni agir. Elle se mordit les lèvres pour essayer de chasser la peur qui la rongeait, ainsi que la panique. Elle en était capable, elle devait l'être, absolument.

– Oh ? Solène ? Quoi "Oh" ? Foncer sans prendre ses précautions risque de te conduire dans un piège !

– Le piège s'est déjà refermé sur mon mari, tu ne crois quand même pas que je vais rester là comme une potiche à attendre ?! Tu sais ce qui va se passer, si Rochard a de nouveau le temps de s'acharner sur lui ?!

Elle cala le téléphone contre elle, ouvrant ensuite avec un peu de peine le chargeur, ayant du mal à se souvenir la façon de faire, faisant claquer le calot avant d'y glisser les balles, les mains tremblantes mais pressée de partir. Elle se remémora en chemin comment il fallait s'y prendre pour bien viser et tirer, ce ne devait pas être si compliqué. Il y avait ce plan, tous ces endroits où elle pouvait se rendre, et elle devait aussi se servir de son don. Là, par contre, elle ignorait vraiment comment le manier pour qu'il lui serve d'arme mais elle pouvait improviser. Ouvrir un gouffre sous les pieds de ses ennemis, ébranler un mur pour leur faire tomber des pierres dessus, enfin, quelque chose dans ce goût-là.

– Et tu crois que c'est mieux de foncer le retrouver sans même savoir ce qui t'attend ?! Solène, tu vas être une otage de plus, Kimmitsu a besoin de te savoir en sécurité, c'est la seule chose qui l'aidera à tenir ! Demande à ta sœur de t'aider, elle en est capable et est formée pour cela, d'après ce que j'ai pu comprendre.

Solène lâcha une exclamation, mélange de soupir et de grognement, avec un sanglot. Elle s'appuya de nouveau contre le buffet, sa main libre serrée sur l'arme à feu, avec un regard lourd pour l'extérieure, la nuit très noire, puis de nouveau le plan. Elle ne cessait d'imaginer son mari prisonnier du docteur fou. Ce qu'il devait endurer en cet instant. Et s'il en perdait l'esprit ? Que le psychopathe le poussait à bout ? Il avait déjà été malade si longtemps !

– Elle est formée mais elle ne pourra pas aller dans certains endroits, le maréchal peut l'arrêter. Je peux me défendre.

– Alors que tu n'as jamais utilisé ton don à cette fin ? Demande de l'aide à quelqu'un ! A un professeur, à... à qui tu veux, mais n'y va pas seule. Quelqu'un peut sûrement t'aider !

Solène laissa échapper un sanglot plus prononcé, serrant son bras contre elle, appuyée sur le buffet. Et à qui ?! Auguste ne pouvait pas réagir, il était aussi dans l'armée, il se ferait tuer si on le prenait avec elle. Cyprien ne voulait plus se battre de front, d'après ce qu'elle avait compris, c'était pour cela qu'il avait quitté Gaby. Elle ne connaissait pas assez bien les autres profs pour leur demander ça ! Il y avait Estelle mais elle était proche du terme de sa grossesse. Alors à qui ? Qui acceptera, viendra avec elle, pourra l'aider... A cette heure, Gaby devait aussi être en train de chercher, du côté de l'armée, savoir qui était responsable et où Kimmitsu avait été emmené. Mais le temps de trouver, Dieu sait ce qui pourra arriver à son mari... Elle pressa la main sur son ventre gonflé, terrorisée. Ses enfants pourraient grandir sans père, si elle ne trouvait aucune solution, Kimmitsu était déjà affaiblie par ce qui s'était passé en juin, il ne supportera pas de se retrouver dans cette même situation, des heures durant.

– Solène, tu dois bien connaître quelqu'un ! Une personne ? N'importe qui ? Ou attends au moins qu'on arrive en France...

– Gabriella ne veut pas que je parte seule non plus, souffla-t-elle. Mais je ne sais pas à qui demander... Le temps de le retrouver... Vous allez venir ici ?

Ce n'est que maintenant que l'information parvint enfin à traverser la tempête de son cerveau pour prendre tout son sens. Elle s'accrochait au buffet comme à une bouée, le cœur battant à une très vive allure. Ils allaient venir, mais comment ? Ils pourront aider ou pas ? Et sa sœur allait-elle pouvoir parler au maréchal ? Trouver une solution ? Solène se mit à espérer avec force qu'elle ait une solution, elle pouvait, elle devait forcément en avoir une.

– Oui, nous nous mettons en route immédiatement, dès que nous aurons réglé certains détails pour le voyage. Mais patiente, s'il te plaît, Gabriella a raison, tu dois être très prudente. Pour Kimmitsu. Pour les enfants que tu portes.

Ce qu'il fallait à son mari, c'était de l'aide. Gaby... Elle était générale, elle avait déjà géré des crises comme ça, elle devait avoir une solution ! N'importe quoi, même avec l'aide de l'armée, peu importe, elle devait avoir quelque chose pour aider Kimmitsu. Hein, elle en était bien capable ? Elle ne put s'empêcher de le demander à Josuke, si lui aussi pensait que Gabriella pouvait aider Kimmitsu. Elle l'avait déjà fait en juin ! Elle pouvait recommencer, n'est-ce pas ? Elle pouvait agir, trouver quelque chose ? Elle était générale ! Elle commandait des troupes et elle... Elle était puissante, aussi, donc elle pouvait forcément agir ! Non ? N'est-ce pas ? Elle pouvait bien se débrouiller, même si le maréchal voulait l'en empêcher ? C'était possible, elle en était capable ? Solène n'avait jamais autant compté sur elle qu'en cet instant, croyant de toutes ses forces qu'elle pouvait aider Kimmitsu.

– Mais oui, bien sûr, elle va trouver une solution. En attendant, reste à Gray et patiente jusqu'à notre arrivée. D'accord ?

– D'accord, renifla-t-elle.

Elle raccrocha avec lenteur, se laissant ensuite glisser par terre, ramenant ses jambes contre elle, les bras serrés autour de sa poitrine. Où était Gaby et que faisait-elle ? Elle avançait ? Son mari tenait-il le coup ? elle essuya les larmes qui coulaient sur ses joues, tremblantes, priant le ciel pour qu'il tienne, le temps qu'on vienne l'aider.
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