Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Mise au point nocturne

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Albert J. Bradley
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Albert J. Bradley
MessageSujet: Mise au point nocturne   Mise au point nocturne EmptyJeu 9 Avr - 16:46

La seconde caméra fut détruite dans l’explosion mais le technicien passa aussitôt à l’autre, faisant de brefs arrêts sur image lorsque le Maréchal le lui commandait. Les « gardes » qu’ils avaient recrutés dans une prison surpeuplée prenaient leur rôle au sérieux. On leur avait promis quelques années de prison en moins s’ils se prêtaient à l’expérience. Être libre plus vite en ayant la chance de pouvoir se battre contre trois militaires, dont deux femmes ? L’occasion était trop belle ! Le maréchal n’avait recruté que des violeurs et des pédophiles pour l’exercice, autrement dit, des déchets dont le monde se remettra très bien de leur mort. Ils auront eu droit à une mort en beauté, en tout cas, ces moins que rien. Bien mieux que ce qu’ils méritaient vraiment… Ils auraient dû crever par peloton d’exécution, comme des bêtes qu’on abattrait pour les vendre ensuite. Humph. Il s’assit pour mieux visualiser les enregistrements. Le Colonel n’était pas idiot, loin de là, il savait utiliser le terrain à son avantage. Et il n’avait aucun remord à déclencher une telle tornade de feu sur ses adversaires. Tss, ce gamin était fou.

Il s’intéressa ensuite plus spécifiquement aux agissements de la jeune générale. Peu à peu, un sourire satisfait étira ses lèvres. Cette femme était vraiment faite pour commander des troupes, elle avait ça dans le sang ! Le caractère, la carrure, la voix, tout y était, il ne s’était pas trompé en la nommant à ce grade. Albert était las de cette vie trop plate, où les victoires s’enchaînaient sans heurts. Las de ne pas avoir un peu de sang neuf ni de nouvelles idées autour de lui. Pour al protection de la France, il était vital que des personnes soient engagées et puissantes, prêtes à tout pour leur pays. Avec ça, il adorait sentir cette excitation qui précédait les grands mouvements, quand il savait que tout pouvait basculer d’un côté ou de l’autre à n’importe quel instant. Ce frisson qui vous prenait quand vous étiez prêt à mener vos plans et qu’un rien pouvait vous contraindre à tout changer au dernier moment. Un véritable stratège peut s’adapter à n’importe quelle situation. Un véritable chef de guerre est prêt à tout pour mener son camp à la victoire. A tout donner, tout offrir, tout sacrifier.

Alberta avait beaucoup sacrifié pour en arriver là. Dès le plus jeune âge, il avait travaillé avec acharnement, s’était entraîné, avait mis tout son cœur dans son travail. Il n’avait en tête que de servir son pays et honorer son engagement. Rien ne saurait l’empêcher d’atteindre ses buts. Oh, bien sûr, il était marié, mais son travail passait avant toute préoccupation familiale ou amicale. Il avait progressé sans rencontrer de réels obstacles, porter par son sens du devoir. Aujourd’hui, qui voulait s’opposer à lui ? Qui était prêt à se lever pour faire sortir de l’ombre d’autres idées, une nouvelle façon de voir la France ? Il avait attendu qu’une personne s’engage comme lui s’était engagé. Il était à présent plus vieux, il ne voulait pas périr sans que son devoir soit repris par un autre ! Mais personne n’avait dressé la tête avec l’ardent désir de servir la patrie. Personne. Jusqu’à elle. Jusqu’au moment où cette femme était apparue sur le devant de la scène, jusqu’au moment où il l’avait enfin repéré.

Il n’aimait guère les femmes, d’habitude, mais sur le moment, le fait qu’elle ne soit qu’une fille n’était même pas apparu sur la liste de ses priorités, bien au contraire. Il avait d’abord été transporté de joie en constatant qu’il y avait enfin une personne potentielle qui sera capable de défendre son pays lorsque lui-même perdra tous moyens, ou perdra sa vie. La France ne sera pas abandonnée. La France restera droite. Il y avait enfin une personne qui s’opposait à ses propres idées et arrivait avec les siennes. La tester avait été sa principale priorité durant quelques temps. Voir comment elle réagissait aux coups durs et agression, face à la solitude, face à la douleur et à la peur. Il avait voulu savoir si elle en avait assez dans le ventre pour reprendre le flambeau. Et c’était le cas. Son vieux corps ne souffrait plus de rien maintenant qu’il avait retrouvé l’ardeur du combat. Si elle remportait leur petit duel, elle aura ainsi prouvé que sa méthode valait mieux que la sienne et il pourra mourir en paix, l’esprit dégagé de tous soucis, car il saura son pays entre de bonnes mains. Il saura qu’il restera une personne derrière lui qui sera prête à s’engager et de préserver le peuple de France. Par tous les moyens.

– Monsieur, la générale souhaite vous vo…

– Dehors, vous !

Il eut un sourire en se retournant, saluant la jeune femme blonde et folle de rage qui venait de pénétrer dans son bureau. Elle avait donc deviné qui était derrière ce petit exercice. Il l’invita à s’asseoir d’un geste de la main, sans dissimuler son sourire, alors que le soir tombait. Son adjoint sortit et referma la porte, alors que Bradley jetait un œil au commandant, qui attendait dehors. S’approchant d’un petit chariot, il versa une tasse de thé, en proposant une à la jeune femme qui déclina, ce qui lui arracha un nouveau sourire.

– Je ne l’ai pas empoisonné, pourtant. Navré de cette petite escapade forcée à Paris, je tiens à m’assurer que mes généraux en ont un peu dans le ventre.

– C’est vous qui m’avez faite générale et ce n’est qu’aujourd’hui que vous vous demandez si j’en ai les capacités ? siffla-t-elle avec hargne.

– Oh, vous les avez, je le savais, je voulais simplement voir vos réactions dans un cas comme celui-ci. Et je comprends mieux pourquoi les personnes maniant la foudre s’entraînent aussi au maniement d’une épée et aux armes blanches. Vous ne voulez vraiment pas une tasse de thé ?

Le regard dégoûté et glacial qu’il reçut valut toute réponse orale. Il but une petite gorgée de thé, après y avoir ajouté une touche de sucre. Elle était peut-être furieuse mais ce genre d’exercice était indispensable. Il se retourna franchement vers elle, alors que le soleil se couchait, assombrissant le bureau au fil des minutes. Il s ‘assit à son tour, alors qu’elle croisait les bras. Il alluma la lampe de son bureau, jetant des ombres troubles aux murs.

– Quand toute cette histoire a débuté, je m’occupais de bien d’autres affaires et je considérais celle-ci comme mineure. Puis les journaux ont commencé à parler de vous et de ce que vous faisiez contre nos troupes, pour défendre votre école. C’est à partir de ce moment, je pense, que je me suis véritablement intéressé à l’affaire. Pouvais-je vraiment espérer avoir face à moi une personne apte à se battre pour une véritable cause ? Vous ne m’avez pas déçu le moins du monde.

Il lui sourit mais elle resta de marbre. Quel glaçon, vraiment, elle n’était pas du tout féminine. Même l’uniforme réglementaire lui allait mieux que les jupes. Il but une autre gorgée, redevant plus sérieux. Il appelait cela un jeu, car s’en était à ses yeux, mais les buts étaient lourds de conséquence. C’était comme une immense partie d’échec. Ce n’était pas le résultat qui comptait le plus mais la façon dont on parvenait à son but. Ce qui comptait, c’était la volonté, peu importe la victoire ou la défaite.

– Les journalistes et le peuple pourront bien dire ce qu’ils veulent, vous savez comme moi que ce n’est pas le plus important, dans notre affaire. Quelle ligne de conduite l’emportera ? Je me moque de gagner ou perdre notre duel. Ce qui m’importe, c’est de m’assurer que quoi qu’il arrive, que si je dois mourir demain, il restera derrière moi une personne pouvant reprendre le flambeau et protéger ce pays. Le président est faible, le gouvernement est piégé par des accords diplomatiques. La véritable force de ce pays, sa plus importante défense, c’est cette armée. Je ne vous ai pas nommé à ce poste pour le simple plaisir de combattre contre vous, mais parce que j’ai besoin de personnes comme vous aux manettes de cette armée.

Il s’interrompit un bref instant pour boire une autre gorgée, le regard dur.

– La famille, les amis, quelle importance devant le devoir ? Protéger ce pays est mon unique objectif. J’userais de tout ce qu’il faudra.
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Gabriella de Lizeux
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Gabriella de Lizeux
MessageSujet: Re: Mise au point nocturne   Mise au point nocturne EmptyVen 10 Avr - 12:04

Cyprien et Céleste repartirent vers le pensionnat, pendant que Gabriella grimpait dans la voiture avec le commandant. Direction la caserne ! Le mariage du lendemain, que ce soit le sien ou non, était devenu le dernier de ses soucis, à l’heure actuelle. Elle devait savoir ce qui avait bien ou motiver une idée aussi tordue. Ils avaient [blessé exprès[/i] le lieutenant ! Consciemment, juste pour un test idiot ! Elle en fulminait littéralement, voulant savoir pourquoi le Maréchal avait pu avoir une telle idée. Qu’il soit tard, qu’elle se marie demain, qu’elle ait une sœur cachée, peu importe, elle se souciera de tout ça plus tard. Arrivés à la caserne, les gardes devant commencèrent à leur demander s’ils devaient les escorter mais un regard de Gabriella leur suffit pour rester bien sagement dans leur coin sans plus intervenir. Elle sortit de la voiture en claquant la porte derrière elle, entrant au pas de charge dans les bureaux administratifs. Il restait très peu de monde à cette heure, mais elle savait que son ennemi juré sera là. Elle écarta d’un geste ceux qui voulaient lui demander ce qu’elle faisait ici à cette heure, son propre bureau se trouvant dans l’aile parallèle. Elle finit par tomber sur le premier adjoint du Maréchal et lui demanda sèchement s’il était bien dans son bureau. Elle devait le voir et tout de suite ! Il la précéda dans le bureau, faisant un signe au commandant pour qu’il reste là. Rah, et il allait se dépêcher un peu, cet adjoint idiot ?!

– Monsieur, la générale souhaite vous vo…

– Dehors, vous !

Il sursauta puis recula précipitamment en quittant la pièce. L’autre fou lui sourit en se retournant alors qu’elle lui faisait face, toute prête à l’insulter de tous les noms. Qu’est-ce qui lui avait pris, bon sang ?! Que lui était-il passé par la tête ?! Il devait s’attendre à sa visite car il n’en était pas perturbé le moins du monde. Il l’invita à s’asseoir d’un geste de la main, alors qu’elle attendait des explications valables. S’exécutant avec lenteur, elle croisa les jambes, aussi tendue qu’un arc. Pensait-il vraiment pouvoir gagner le respect de ses hommes avec ce genre de méthodes ?! Qui acceptait de suivre une personne lorsqu’elle vous faisait vivre un enfer ?! Le respect, c’était comme tout le reste, ça se gagnait. Lorsque vous deviez diriger des personnes, c’était à vous de vous mettre de face, de vous dresser devant eux pour les couvrir et les protéger ! Autrement dit, d’aller en première ligne vous-même avant même d’y envoyer vos troupes.

Il lui proposa une tasse de thé mais elle secoua la tête, lèvres pincées. Elle était là pour comprendre à quel point la folie l’avait mené, pas pour prendre le thé bien tranquillement ! Et qu’il efface son stupide sourire ! Il s’était bien amusé, au moins ? C’était agréable de les regarder liquider tous ceux qui approchaient pour se sortir de ce bloc immonde ? De telles méthodes la répugnaient. Il exsitait bien d’autres moyens que ça !

– Je ne l’ai pas empoisonné, pourtant. Navré de cette petite escapade forcée à Paris, je tiens à m’assurer que mes généraux en ont un peu dans le ventre.

– C’est vous qui m’avez faite générale et ce n’est qu’aujourd’hui que vous vous demandez si j’en ai les capacités ?

Elle n’avait pu dissimuler sa rage, ni sa stupéfaction. Il était un peu tard pour vérifier si elle était capable de tenir ce poste ! Et c’était ainsi qu’il jugeait ? Il mettait tous ses généraux en danger de mort juste pour voir s’ils pouvaient se défendre ? En blessant tranquillement ses propres troupes au passage ?! Il était dingue ! Il y avait des tests, des entraînements pour faire tout cela ! N’avait-il donc aucune notion de la demi-mesure ? S’il voulait la tester, grand bien lui fasse, elle voulait bien lui démolir tous ses adjoints un par un devant toute la caserne s’il le fallait. En revanche, elle n’acceptait pas qu’il y mêle d’autres personnes qui n’avaient rien demandé et encore moins qu’il s’amuse à blesser et mutiler d’autres officiers pour ça. Le lieutenant était à l’hôpital, maintenant ! Même si ce n’était pas grave, il n’en restait pas moins qu’il n’avait aucun droit d’agir ainsi ! Armée ou pas il y avait un minimum de principes à respecter, sans parler des droits humains les plus élémentaires. Rien ne peut justifier qu’on torture ses propres troupes pour un besoin personnel !

– Oh, vous les avez, je le savais, je voulais simplement voir vos réactions dans un cas comme celui-ci. Et je comprends mieux pourquoi les personnes maniant la foudre s’entraînent aussi au maniement d’une épée et aux armes blanches. Vous ne voulez vraiment pas une tasse de thé ?

Il savait où il pouvait se le mettre, son thé ? Elle croisa les bras, tendue, alors qu’il s’asseyait à son tour, allumant la lumière au passage. Voir ses réactions… Il n’avait donc aucune intégrité. Jamais Gaby ne s’amuserait à jeter élèves ou collègues dans de telles situations afin de les observer à sa guise. Elle repensa à l’épée qu’elle portait toujours au côté, prise d’un coup par une forte envie de la lui passer au travers de la gorge. Elle s’imagina le faire un bref instant, puis repoussa l’idée avec regret. Elle était censée protéger ses troupes, pas les enfoncer en s’attirant de tels ennuis. Quel dommage que Karinof ne soit pas là, il lui servirait de punching-ball. Elle ne pouvait pas le nommer officiellement défouloir, maintenant qu’il était à ce grade ? Idée à creuser… Ce ne sera de toute façon pas une très grosse perte pour l’humanité.

– Quand toute cette histoire a débuté, je m’occupais de bien d’autres affaires et je considérais celle-ci comme mineure. Puis les journaux ont commencé à parler de vous et de ce que vous faisiez contre nos troupes, pour défendre votre école. C’est à partir de ce moment, je pense, que je me suis véritablement intéressé à l’affaire. Pouvais-je vraiment espérer avoir face à moi une personne apte à se battre pour une véritable cause ? Vous ne m’avez pas déçu le moins du monde.

Trop aimable. Elle ne prit pas la peine de répondre à son sourire, le regard froid. Il voulait s’amuser en se battant contre une personne de la même trempe que lui ? Mais cette histoire allait bien au-delà de ça… Ce n’était pas juste un « jeu » entre eux deux, comme tout le monde le croyait. Ils travaillaient d’abord et avant tout pour ce pays. La guerre approchait, le gouvernement pensait que contrôler les personnes possédant un don allaient sauver la mise de tout le reste de la population. Cela aurait pu, mais ils se fourvoyaient dans leurs méthodes. Elle aurait accepté de travailler sur un tel projet avec des adultes volontaires, impliqués, motivés, ayant à cœur de défendre leur pays. Mais certainement pas en manipulant des enfants, en utilisant des enlèvements, du chantage, de la torture, en massacrant les plus faibles ou se servir d’eux pour augmenter la force de ceux qui pouvaient se révéler utiles. Elle cautionnait le but mais pas la façon d’y parvenir, tout le problème était là.

– Les journalistes et le peuple pourront bien dire ce qu’ils veulent, vous savez comme moi que ce n’est pas le plus important, dans notre affaire. Quelle ligne de conduite l’emportera ? Je me moque de gagner ou perdre notre duel. Ce qui m’importe, c’est de m’assurer que quoi qu’il arrive, que si je dois mourir demain, il restera derrière moi une personne pouvant reprendre le flambeau et protéger ce pays. Le président est faible, le gouvernement est piégé par des accords diplomatiques. La véritable force de ce pays, sa plus importante défense, c’est cette armée. Je ne vous ai pas nommé à ce poste pour le simple plaisir de combattre contre vous, mais parce que j’ai besoin de personnes comme vous aux manettes de cette armée.

Il voulait qu’elle prenne sa place lorsqu’il sera mort, autrement dit ? Elle haussa les sourcils, la bouche sèche, d’un seul coup. Et il lui annonçait ça comme cela, le plus simplement du monde ! Reprendre le flambeau… C’était donc cela qu’il visait ? Être sûr et certain que la France ne sera pas laissée pour compte dans sa défense si lui-même mourrait ? Dans d’autres circonstances, elle lui aurait voué un grand respect, mais là, c’était à elle qu’il demandait de poursuivre à sa place… En résumé, s’il gagnait leur duel, ce sera sa vision des choses qui s’imposera, avec la possibilité de bafouer tous les droits humains le plus élémentaires pour servir la protection de ce pays. Si c’était elle, elle pourra imposer ses propres idées et devra trouver des solutions pour engager des personnes pouvant se battre efficacement et défendre la France, sans les contraindre. Trouver des solutions pour les dons sans recourir à des expériences médicales douteuses.

– La famille, les amis, quelle importance devant le devoir ? Protéger ce pays est mon unique objectif. J’userais de tout ce qu’il faudra.

– Nous sommes entièrement d’accord sur l’objectif final, répondit-elle d’une voix calme. Mais nous n’avons pas les mêmes moyens d’arriver à nos fins, vous me l’accorderez.

– Sans peine. Quels moyens sont les meilleurs ? C’est cela, notre enjeu.

Elle retint une grimace, le fixant droit dans les yeux, alors qu’il tournait machinalement sa cuillère dans la tasse de thé. Ni l’un ni l’autre n’ouvrait plus la bouche, laissant le silence régner dans la pièce. Elle devinait ce qu’il pensait… Tout ceci aurait pu la dépasser ou l’épuiser, mais au contraire, c’était un défi des plus importants à relever, à ses yeux. Il avait raison sur un point, le devoir passait avant tout le reste. Il passait avant la vie de famille, avant l’amour, avant les liens d’amitié. La responsabilité que l’on prenait envers une Nation ou une Cause prenait le pas sur tout le reste, même si beaucoup ne comprenaient pas cette mentalité, même si on pouvait ne pas l’accepter. Elle ignorait même si Cyprien avait compris les véritables enjeux de toute cette histoire… Cela dépassait largement les préoccupations du Pensionnat. Et elle faisait cela par choix, parce qu’elle sentait qu’elle devait y mettre tout son cœur. Oui, elle aimait Cyprien, elle aimait Cyprien, simplement, le plus important pour elle restait de servir son pays et le protéger.

– Comptez-vous battre à la loyale ? demanda-t-elle ensuite en le fixant.

– Personnellement, oui. Je ne vous cache pas, ensuite, que d’autres personnes peuvent tirer leur épingle du jeu et agir pour leurs propres intérêts. En clair, vous pouvez avoir des ennemis partout, tout comme j’en ai moi-même.

– Ça n’a pas l’air de beaucoup vous inquiéter…

Il sourit, sans répondre néanmoins. Elle eut un coup de fatigue, d’un seul coup. La journée avait été horriblement longue, stressante, prenante, elle avait eu trop de choses à penser. Avec ça, utiliser un don si fort pendant si longtemps ne voua laissait pas très frais. Elle finit par se lever, sans qu’il réagisse, tournant le dos pour aller ouvrir la porte. Elle retourna la tête vers lui en posant la main sur la poignée, tendue.

– Fichez-moi au moins la paix demain, je dois me marier.

Elle sortit sitôt cette phrase prononcée, rejoignant le commandant qui lui proposa de la raccompagner. Elle accepta avec reconnaissance, fatiguée, et s’installa dans la voiture en ressortant. C’était fini pour ce soir…
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