Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Ça suffit les âneries

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Munemori Nakajima
Peintre
Munemori Nakajima
MessageSujet: Ça suffit les âneries   Ça suffit les âneries EmptySam 24 Oct - 17:52

– Vous ressembliez un peu à Solène, auparavant, dit-il en lui jetant un coup d’œil. L’année dernière seulement.

– Possible, oui. Mais l’année dernière, je n’avais pas besoin de craindre qu’on enlève ou tue les élèves dont j’ai la charge. Cette année, je compte bien remettre les choses à plat, avec nos collègues…

Munemori échangea un regard avec son grand frère, assez longuement, mais là encore, ne fit aucun commentaire. Leur mère aussi semblait se retenir à très grande-peine de parler, le choc culturel était vraiment profond, mais le pire était que leur frère n'était absolument pas choqué ! Depuis le début, il parlait avec sa chef de guerre, de morts, de plan, de massacre sans aucune peine, ni étonnement, comme s'il était parfaitement normal, quand on enseignait dans une école, de penser aux pires des catastrophes tous les matins en se levant. Mais tout de même ! Et elle... Elle ne se souciait même pas de perdre la vie, avait perdu le contact avec ses frères sans que ça ne la perturbe plus que ça et n'était même pas choquée d'ignorer ce que ses parents auraient voulu qu'elle devienne ou fasse. C'était... Non mais elle était vraiment la sœur de Solène ? Il ne cessait de comparer les deux depuis toute à l'heure, assis en tailleur en bout de table, avec Josuke. Leur mère était prêt, les autres membres de leur famille présents étaient un peu plus loin, près de la cheminée, à discuter, rire, fondre sur les deux bébés, bien loin de la conversation actuelle. Solène et cette femme... Jamais il n'aurait cru qu'elles pouvaient être du même sang si leur frère ne leur avait pas dit. Leurs caractères étaient radicalement opposés, plus qu'il ne l'aurait cru. Voir celle que Kimmitsu suivait au combat était assez troublant, il l'avait imaginé plus... Comment dire... Plus détendue, plus sociable, plus abordable.

– Parmi les soldats qui vous suivent, certains peuvent nous aider directement ?

– Mes subordonnés, au moins, répondit-elle en retournant la tête vers lui. Les autres ne peuvent pas vraiment ouvertement, ils auraient des ennuis, mais je te ferai rencontrer ceux qui peuvent agir. Et quand vas-tu cesser de me vouvoyer ?

Jamais... Et ce fut d'ailleurs ce qu'il répondit. Il eut un maigre sourire en touillant son thé, soufflant un peu-dessus pour le refroidir. Après ce qu'il leur avait dit sur elle et ce qu'ils voyaient ce soir, il était évident qu'il n'osera jamais la tutoyer, il la respectait trop, mais l'inverse aussi était vrai, selon lui. Là aussi, voir cette relation était un peu surprenant, ils n'avaient jamais vu leur frère s'attacher à quelqu'un ainsi. Mais Munemori avait tout de même peur. Il était revenu depuis un mois mais il était déjà évident qu'il avait énormément changé, en à peine un an, depuis le dernier été qu'il avait passé ici. Il était plus distant et sur les nerfs, parlait moins, souriait très peu. Il ne se confiait plus, même à eux, il avait fallu le coincer dans un coin pour l'y obliger ! Kimmitsu jeta tout à coup un regard à Josuke, avec un léger signe de tête en lui désignant sa chef. Que... Ah, ah oui, il faudrait peut-être la mettre au curant pour Genji, aussi, c'était elle qui était censée prendre l'inscription. Honnêtement, Munemori commençait à se demander si ce départ allait aider son neveu ou si cela allait le pousser à tomber dans la paranoïa et le stress permanent. A moins que ce ne soit un mélange des deux, au final ? Il jeta un coup d'œil à leur mère, hésitant à lui proposer de l'accompagner à sa chambre pour qu'elle puisse dormir. Leur grand-père était déjà couché depuis longtemps, épuisé, ayant besoin de nuits assez longues. Les enfants aussi avaient été priés de filer au lit.

– Il y a autre chose que vous devez savoir. Kimmitsu a accepté d'emmener Genji en France avec lui, mon fils qui a le don du vent. Pourrait-il suivre les cours dans votre école ?

– Il sait se défendre ?

Munemori toussa un peu en baissant la tête, son cœur ratant un léger battement. C'était ça, la première question qu'on posait en inscrivant un enfant dans une école ?! Il s'essuya la bouche en détournant le regard, retenant un grand soupir. Très bien, soit, ne pas faire de commentaires. Après tout ce qu'ils venaient d'entendre, ce n'était guère plus choquant que tout le reste. Pas plus choquant qu'une jeune mère qui trouve parfaitement naturel et "pas grave" de mourir comme ça, pour son pays ou il ne savait quoi. Donc on respire. Il préféra reposer sa tasse pour ne pas risquer de dégâts, alors que l'un des deux bébés commençait à pleurer. Elle se leva aussitôt pour aller le chercher, se rasseyant ensuite en le câlinant. Mignon... Munemori eut un faible sourire, les coudes appuyées sur la table, près de sa tasse. Elle avait quand même un petit instinct maternel. D'ailleurs, où était son mari ? Le père des petits ? Ce n'est que maintenant qu'il réalisait qu'elle était venue seule alors qu'ils savaient qu'elle était mariée. Il regarda autour de lui, comme s'il aurait pu louper le papa comme ça, alors que c'était ridicule. Il regarda aussitôt ses mains et elle portait bien une alliance. Il n'avait pu faire le voyage avec elle ? Il était au travail ? Ou blessé, convalescent ?

– Au fait, où est le père de vos enfants ?

– Leur père biologique ? Aucune idée, j'ai été violée.

Il s'étrangla à moitié en recrachant le thé qu'il venait de reprendre, toussant pour retrouver son souffle, comme son frère qui avait fait un bond. Leur mère attrapa tout à coup la main de Josuke à tâtons pour la serrer, avec un air horrifié. Et elle disait ça comme ça, comme si c'était un détail parfaitement accessoire ! Il eut un soupir à la fois exaspéré et blasé, Kimmitsu ayant lui aussi l'air complètement blasé. Bon sang, bon sang... La France était définitivement un pays de dingues trop agité, impossible de comprendre, encore moins aujourd'hui, comment leur frère pouvait y vivre. Il respira un grand coup en essuyant la table, ramassant une tasse qui s'était renversée pour la poser près de la théière, en secouant la tête. Bon, on respire et on se reprend, après tout, c'était une autre culture, une toute autre échelle de gravité.

– Violée... souffla la mère de Kimmitsu. Mon Dieu... C'est terrible...

– Pas tant que ça, il y eu pire. Quand j'étais enceinte, on m'a p... Humph !

Munemori jeta un regard éberlué à leur frère, qui venait de lui plaquer une main sur la bouche en secouant la tête. Qu'est-ce qu'... Non. En fait, non, vraiment, non, il ne voulait pas le savoir, c'était beaucoup mieux de rester dans l'ignorance cette fois. Pour qu'il fasse ça, c'était sûrement un aveu qui pourrait faire s'évanouir leur mère. Quel genre de vie menait-on dans ce pays... Il s'obligea à rester plus distant et ne pas chercher à deviner ce qui avait pu arriver durant sa grossesse. Ne rien savoir, c'était mieux. Leurs propres femmes passaient des grossesses plus paisibles, ici, qu'elles pouvaient raconter à qui le voulait. Et puis, les jumeaux avaient l'air en bonne santé, donc c'est bon, inutile d'en dire plus.

– Tu es trop nerveux, toi aussi, reprit-elle pour son collègue. Adrien t'avait déjà dit de faire attention, tu fais de l'hypertension.

Pardon ?! Il... Josuke jeta un regard noir à leur frère, qui rougissait de plus en plus, avec un air gêné. Et il ne leur avait rien dit ! Mais ça pouvait être très grave ! Les problèmes cardiaques ou de santé, il y songeait ?! Et depuis combien de temps ça durait ? Il était là depuis un mois et il ne leur avait jamais parlé de ça, alors qu'il s'agissait tout de même de sa santé ! Leur mère secoua doucement la tête, semblant elle aussi en colère qu'il n'ait rien dit plus tôt. D'accord... Là, mon petit père, il était mal... Il n'allait pas faire un scandale tout de suite, mais la pièce se vidait peu à peu et ils allaient vite être seuls. Solène ne pourra pas non plus l'aider, elle devait dormir avec sa grande sœur jusqu'au mariage, afin de respecter la tradition. Alors là, un coup pareil, il était vraiment très mal.

– De l'hypertension ? Tu ne nous avais rien dit à ce propos-là.

– J'ai dû oublier... On apprend à vivre avec.

"Oublier" ? Il avait juste "oublié" ?! Josuke indiqua qu'ils en parleront plus tard. Bonne idée, son frère mourait d'envie de crier, là, tout de suite, mais ce n'était pas le moment. Et Gabriella était quand même une invitée, pas question de crier devant elle. Solène se leva tout à coup en annonçant qu'il fallait préparer le lit des jumeaux, partant en sautillant, comme les autres qui vidèrent aussi les lieux pour aller dormir. Parfait... La directrice se leva à son tour pour prendre ses enfants dans ses bras, les saluant ensuite alors que Solène revenait la chercher. Oui, bonne nuit... Un silence assez lourd tomba sur la pièce, puis leur mère soupira en se levant, allant se coucher elle aussi. Dès qu'elle fut partie, Munemori n'y tint plus et attrapa un verre d'eau pour le jeter à la figure de son petit frère, le faisait sursauter. Et ça aussi, il allait l'oublier, ce crétin ?! Josuke entrouvrit la bouche en lui faisant de gros yeux mais ne répondit rien, tant mieux car son frère était à deux doigts d'exploser pour de bon.

– Tu comptais nous l'avouer un jour, espèce de crétin ?! siffla-t-il. Ça dure depuis combien de temps ?!

– Je ne sais pas... Quelques mois.

Quelques mois et il ne leur avait rien dit, ni par courrier, ni au téléphone, ni depuis son retour ici ! Munemori fit un effort surhumain pour ne pas lui coller une gifle, même si sa main le démangeait de plus en plus. Il la posa bien à plat sur la table en respirant un grand coup, priant tous ses ancêtres pour rester à peu près calme et ne pas gémir de désespoir ni d'ahurissement. Si leur père était encore e vie, ça se passerait bien mal, lui qui avait toujours eu coutume de leur dire qu'un homme ou une femme en bonne santé ne devait jamais cacher ce genre de chose s'il tenait à le rester. Leur petit frère était vraiment le dernier des abrutis.

– Et on peut savoir quand tu comptais nous le dire ?

Il ne leur répondit même pas, la bouche entrouverte, les joues toujours assez rouges. D'accord, message reçu, il avait eu l'intention de le cacher... Très bien, parfait, c'était de mieux en mieux, on dirait ! Maintenant, il s'amusait à cacher ce qui pouvait très bien le mettre en danger de mort, l'hypertension pouvait causer des crises cardiaques ! Et ça durait depuis des mois ! Il allait répondre ?! Devant son silence, Josuke se redressa tout à coup et lui colla une gifle sans crier gare, juste au moment où Munemori s'écria qu'il était un parfait imbécile, qu'il mettait sa santé en danger, qu'il devrait avoir honte de leur cacher ça !

– Tu nous fais confiance, oui ou merde ?! continua-t-il, exaspéré. Il y a encore combien d'histoires de ce genre que tu nous caches ?! Combien de fois as-tu déjà été en danger de mort sans nous le dire ?!

Il soupira longuement en se tenant la tête des deux mains puis jeta un regard noir à son petit frère, les dents serrées. Il ne les avait pas habitués à ça, pourtant ! Il ne leur avait jamais fait un coup pareil, à venir jusqu'ici !

– Est-ce que tu sais au moins ce qu'a pensé Mère, cette année ? Combien elle s'est inquiétée, comme nous tous ?! Je te ferai remarquer qu'elle n'a plus vingt ans et que savoir son fils à l'autre bout du monde en danger permanent refuser de lui donner plus de nouvelles la rend malade, alors qu'elle est déjà âgée et fatiguée ! Comment on est censé réagir, d'après toi, si on reçoit un appel nous prévenant que notre frère est mort ?! Tu nous cache beaucoup trop de choses ! Que tu veuilles garder certains trucs, soit, mais pas ce qui peut mettre ta vie en danger, pas ce qui te mine !

– Je trouvais ça normal de le cacher, c'est une habitude ! Ici, c'est différent, mais...

Une habitude... C'était une habitude... Une "habitude"... Il venait de dire une habitude ! Sérieusement ?! Une habitude ! Mais ce n'est pas vrai comment pouvait-on changer autant en aussi peu de temps ?!

– C'est une habitude de nous cacher des choses ? Mais nous sommes tes frères, Kimmitsu ! Tu ne le faisais jamais, avant... Jamais. Maintenant...

– L'année dernière, tu étais plus serein, détendu, tu souriais facilement, tu parlais plus. Depuis ton retour, tu restes souvent seul, tu ne souris presque plus, tu parles moins, tu manges à peine, tu te soigne mal, et tu as l'air de considérer tout ça comme parfaitement normal ! Une "habitude" ! Mais nom de...

Il s'interrompit juste à temps pour ne pas jurer, respirant profondément. On se calme et on respire, la chambre de leur grand-père était très proche et ce n'était pas la peine de le réveiller. Il n'avait pas besoin de voir ses petits-fils se disputer, l'ambiance était déjà bien assez tendue comme ça.

– T'es bien, d'accord, Josuke ?! Comment on peut changer comme ça en si peu de temps ?
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Âge RPG : 19 ans
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Solène Nakajima
Couturière
Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Ça suffit les âneries   Ça suffit les âneries EmptySam 24 Oct - 23:47

Voilà, comme ça ce sera parfait, les jumeaux seront très bien là-dedans ! Solène sourit à Gaby en lui montrant le berceau qu'elle avait préparé, embrassant son neveu et sa nièce avec amour, puis se redressant et filant se blottir dans les bras de sa grande sœur, heureuse qu'elle soit venue à son mariage, même si elle était très occupée. Elle se blottie contre elle nichant son nez dans son cou en lui disant qu'elle était heureuse qu'elle ait fait le trajet, même si leurs parents et frères n'étaient pas venus, au moins, elle était là. Elle resta un long moment contre elle, dans ses bras, avant de finalement se préparer pour la nuit. Enlevant ses habits, elle les plia pour les laisser dans un coin avant d'enfiler une robe de nuit puis mettre un peignoir, le temps de se coucher. Elle ôta les pinces qui retenaient ses cheveux en chignon puis les secoua, se massant la tête en fermant les yeux, un moment. Il était très rare qu'elle les laisse flotter librement, on lui avait appris que ce n'était pas convenable pour une jeune fille ou une femme. S'étirant, elle rabattit les couvertures, assez nerveuse lorsqu'elle songeait au grand jour. Mariée, elle ! Mariée... Elle sourit aux anges, tournant la tête vers sa grande sœur.

– Tu m'aideras à choisir mon maquillage, demain ? lança-t-elle avec un grand sourire.

– Hum... Si tu veux, oui.

Ravie, Solène se leva pour entrouvrir la fenêtre, jetant un œil à l'extérieur, ne pensant plus qu'au mariage. Elle mourait d'envie d'y être et était en même temps effrayée de franchir cette étape. Elle parla de Kimmitsu avec animation à sa grande sœur, commençant à lui décrire en détail leur première nuit mais Gaby l'arrêta tout net d'un ton un peu sec. Oh... Bon, ce n'est pas grave ! Elle laissa Gaby se préparer puis ressortit dans le couloir, souhaitant la bonne nuit à ceux qu'elle croisait, se sentant incroyablement bien. Il ne lui resta plus qu'à aller souhaiter une bonne nuit à Kimmitsu ! Il était déjà couché ? Elle fila jusqu'à sa chambre, toquant doucement à la porte coulissante. N'entendant pas de réponse, elle ouvrit doucement mais le petit bureau, servant de chambre pour le moment, était vide. Où, il était peut-être dehors ? Elle redescendit puis regarda par la fenêtre, mais ne vit toujours personne. Et bien ? Il ne pouvait pas être sorti, pas à cette heure, il était déjà assez tard. Elle fit le tour de la maison pour voir tout le long de la véranda mais ne trouva personne. Entendant ensuite des voix, elle revint vers la principale pièce de vie, marchant pieds nus sur le parquet sans faire de bruit. Elle vit Kimmitsu, toujours à la même place, en s'arrêtant près de la porte entrouverte. Il était toujours avec ses frères ? Elle allait faire demi-tour et le laisser tranquille lorsqu'elle remarqua une trace assez rouge, sur sa joue.

Fronçant les sourcils, elle se pencha pour mieux voir et retint un hoquet indigné en comprenant que ses propres frères l'avaient giflé. Mais ils n'avaient pas le droit ! Elle en resta un moment sous le choc, parfaitement outrée, n'entendant même pas ce qu'il ajouta sur le moment. Ils n'avaient pas le droit, non, il avait déjà eu beaucoup de peine, cette année, ce n'était pas pour en rajouter lorsqu'il revenait dans sa famille !

– C'est une habitude de nous cacher des choses ? Mais nous sommes tes frères, Kimmitsu ! Tu ne le faisais jamais, avant... Jamais. Maintenant...

– L'année dernière, tu étais plus serein, détendu, tu souriais facilement, tu parlais plus. Depuis ton retour, tu restes souvent seul, tu ne souris presque plus, tu parles moins, tu manges à peine, tu te soigne mal, et tu as l'air de considérer tout ça comme parfaitement normal ! Une "habitude" ! Mais nom de...

Mais ils ne comprenaient pas ce qui se passait en France alors ils n'avaient pas à lui dire des choses pareilles, ils ignoraient ce qu'il avait vécu ! Elle était furieuse qu'ils l'aient frappé, furieuse qu'ils jugent sans savoir, furieuse qu'ils essayent de le faire culpabiliser ou le rendre malade ! Elle retroussa un peu les manches de son peignoir mauve, parvenant enfin à remuer, le choc la tançant vertement.

– T'es bien, d'accord, Josuke ?! Comment on peut changer comme ça en si peu de temps ?

– Vous l'avez frappé ! hurla-t-elle en rentrant dans la pièce, folle de rage, en pointant un doigt accusateur sur eux. De quel droit ?! Ce n'est déjà pas assez difficile à gérer, vous avez besoin d'en rajouter ?!

Ils n'avaient pas le droit de se comporter comme ça et certainement pas le droit de lui reprocher la façon dont il vivait en France, il faisait tout ce qu'il pouvait pour agir au mieux ! Absolument tout, elle l'avait vu ! Alors comment osaient-ils lui reprocher cela ?! Elle se rapprocha à grands pas, bien déterminée à tirer son fiancé de là pour qu'il ne se rende pas malade dans ce genre de situation. Son frère aîné lui lança un regard un peu choqué puis lui rétorqua que c'était une discussion entre eux et lui. Mais bien sûr ! Ce n'était pas en le giflant qu'il allait réussir à discuter, ce qu'elle répliqua d'une voix froide qui appartenait beaucoup plus à sa sœur qu'à elle, sans qu'elle s'en rende compte. Kimmitsu aussi lui jeta un regard un peu ahuri, qu'elle vit du coin de l'œil, puis sembla hésiter, comme s'il ignorait comment réagir. Peu importe, elle était là pour qu'il ne se rende pas malade, ni avec ses frères ni avec personne. Son cœur battait très vite alors qu'elle faisait face au chef de leur famille, détestant les disputes et encore moins s'imposer aussi directement, mais elle n'avait pas le choix. Elle avait horreur de s'opposer si frontalement à quelqu'un, mais elle devait le faire, voilà tout, même si le frère de son futur mari avait le don de l'intimider. Elle songea à la manière dont sa sœur se comportait, dans ce genre de situation, pour se donner du courage.

– Peut-être, oui, mais apprendre que notre frère aurait pu mourir d'une crise cardiaque depuis des mois et qu'il ne nous en a pas parlé, qu'il ne comptait pas le faire non plus, c'est une raison suffisante pour le gifler et lui remettre les idées en place.

Il s'était mis debout, plus grand de presque trois têtes par rapport à elle, mais elle ne comptait pas se laisser faire, pas cette fois. Elle lui rendit un regard noir, encore une fois emprunté à sa grande sœur, les deux mains sur les hanches. Il n'avait pas à frapper son propre frère, peu importe les circonstances, d'autant plus s'il ne savait pas tout ce qui se passait en France ! Elle se maudit intérieurement d'être aussi petite et d'être ainsi obligée de lever la tête pour regarder son interlocuteur droit dans les yeux.

– Il n'y aura jamais aucune raison valable pour gifler son propre frère, il en a déjà assez subi cette année ! Moi je n'ai pas fait une crise quand ma sœur a eu 20 de tension cet été ! C'est normal qu'il y ait des choses qui ne soient pas dites !

– 20 de, de... Bon. Ne bouge pas, toi !

Eh, là ! Elle contourna aussitôt Josuke pour aller aider son futur mari mais il la tira tout à coup par les bras en lui mettant une main sur la bouche. Elle lui fila aussitôt un coup de pied et se débattit, furieuse, s'agitant autant qu'elle le pouvait en voulant lui mordre la main. Bas les pattes ! Gaby ! Elle se débattit de plus belle en essayant de se dégager pour appeler sa grande sœur à l'aide, pendant que Josuke se rasseyait tout à coup en l'entraînant avec elle, puis lui coinça les deux jambes en les prenant en pince avec les siennes. Elle tira sur le bras qui la tenait à la taille et l'autre à sa bouche, alors qu'il lui disait de se calmer, qu'il voulait juste aider son frère et qu'il tenait à lui, comme elle-même tenait à Gabriella. Mais Solène n'avait jamais frappé sa sœur ! Et celui qui tenterait le coup s'exposerait à une mauvaise surprise. Elle tirait comme elle pouvait pour se dégager, cherchant à appeler sa sœur au moins une fois. Son fiancé lança tout à coup à ses frères qu'ils étaient des cinglés, ce qu'elle approuvait tout à fait dans cette position, en lui disant de la laisser tranquille. Oui, d'accord pour ça aussi ! Qu'il la relâche !

– J'ignore comment on peut changer autant en si peu de temps... Peut-être peux-tu nous expliquer, Kimmitsu, comment notre frère a pu changer à ce point en l'espace d'une année ? Nous voulons seulement comprendre et t'épauler.

– Mais pour le moment, vous ne comprenez rien ! Par exemple, vous êtes incapable de comprendre votre connerie, là, à l'instant ! Vous ne comprenez pas ce qu'on peut ressentir quand on est prisonniers, réduits à l'impuissance ?! Relâche-la tout de suite.

Elle écarquilla les yeux en le voyant fondre en larmes puis repousser son frère d'un brusque coup de coude, avant de fixer Josuke d'un regard noir, comme elle ne l'avait jamais vu. Voilà, elle savait qu'ils allaient le rendre malade, le pousser à bout, ce n'était pas la peine de reparler de ce genre de choses ! Josuke la laissa enfin et elle sauta aussitôt aux côtés de son mari, l'incitant à poser sa tête contre sa poitrine, sur ses genoux, en l'entourant de ses bras. Il pleura encore plus fort en la prenant par la taille, alors qu'elle lui murmurait que tout allait bien se passer. Ses frères le dévisageaient, mais elle doutait qu'il les voit, vu la situation. Elle jeta juste un regard noir à son aîné, furieuse qu'il le fasse pleurer comme ça. Elle s'appliqua à rassurer son mari, lui massant le cou avec douceur. Chut, tout va bien... Tout va bien... Il lui avait tout raconté, un soir alors qu'ils rentraient ensemble et elle savait à quel point il était rongé par ce souvenir, même s'il faisait tout pour avancer. Elle l'embrassa dans les cheveux, le laissant pleure contre elle tant qu'il voulait. Son frère se rapprocha un peu et elle lui jeta un regard méfiant. Qu'il fasse attention !

– Kimmitsu... Que se passe-t-il ? Explique-nous ce qui se passe, ce qu'on a dit, parce que non, on ne comprend pas. Tu pleures par deux fois en face de nous, tu reviens avec de l'hypertension, complètement changé, tu nous dis que tu as été agressé et tu pleures parce que j'ai "simplement" retenu Solène. Explique-nous, on veut t'aider et te soutenir, au moins lorsque tu es avec nous.

Solène baissa le regard sur lui mais il se contenta de secouer la tête en serrant les dents. Bon... Elle soupira, posant une main derrière sa tête pour l'inciter à se laisser aller contre elle si cela lui faisait du bien, puis tourna la tête vers ses deux frères, l'un à côté de l'autre, près d'eux. Elle eut un frisson puis se chargea de tout raconter elle-même. La façon dont Kimmitsu avait été arrêté, puis "retenu", attaché. Ce que le psychopathe lui avait dit, la façon dont il l'avait touché, ce qu'il lui avait injecté pour provoquer la naissance d'un second don. La douleur qu'il avait ressenti, le sentiment d'impuissance dont il lui avait parlé, ainsi que la culpabilité de ne pouvoir rien faire. Elle évoqua la tentative ratée de son jeune collègue pour l'aider, puis les élèves qui avaient couru chercher Gabriella. Comment elle était venue le chercher, puis la suite... Trois semaines dévoré par la fièvre et la douleur à cause des "médicaments" qu'il avait reçu. Elle parlait à voix basse, la gorge serrée, ajoutant qu'on supportait mal d'être privé de liberté après ce genre de chose. Elle pouvait sentir son mari trembler dans ses bras, pleurer contre sa poitrine, se déchargeant enfin un peu de la tension accumulée depuis des mois.

La jeune femme avait bien envie de pleurer à son tour mais elle devait se montrer plus forte que ça afin de soutenir son fiancé. Elle resserra sa prise en l'embrassant dans les cheveux, lui massant toujours la nuque pour l'apaiser. Pas question de bouger pour le moment, pas tant qu'il ne sera pas un peu calmé, et hors de question que ses frères l'approchent de nouveau pour le moment ! Elle n'avait toujours pas digéré le fait qu'ils aient osé le gifler. Munemori lança tout à coup qu'ils ne savaient pas et qu'ils voulaient juste l'aider. Ses joues se colorèrent de rouge alors qu'elle avalait difficilement sa salive, très loin de pouvoir leur pardonner leurs méthodes brutales et sans compassion aucune.

– Ça ne justifie pas vos méthodes de brutes ! siffla-t-elle, les larmes aux yeux. Ce n'est pas vous qui avez passé une heure sanglé sur une table à vous demander si vous alliez vous en sortir vivant.

– Je viens de comprendre comment Gabriella est devenue générale...

Quel rapp... Oh. Solène retint un soupir, serrant toujours Kimmitsu dans ses bras. Elle lança que c'était complètement différent, sa sœur avait changé lorsqu'elle avait dû protéger l'école et ses élèves, qu'elle avait du adopter une autre manière de se comporter et de penser pour protéger ses proches puis les enfants sous sa responsabilité, et ce fut en parlant qu'elle réalisa qu'elle avait fait exactement la même chose, en fait. Elle se sentit rougir un peu puis détourna le regard, sans savoir si c'était bien ou mal. Bon, c'était sa grande sœur, donc c'était bien si elle lui ressemblait un peu, non ? Pas vrai ? Elles avaient encore beaucoup de différence, mais pouvoir défendre ceux qu'on aimait, ça, c'était très bien. Elle tourna la tête vers Josuke, toujours vexée qu'il l'ait attrapé comme un vulgaire sac.

– Vous êtes toujours aussi abrupt, d'ordinaire ? demanda-t-elle sans pouvoir s'en empêcher. Parce que là, bravo, vous l'avez fait pleurer ! Et d'ailleurs... Toute à l'heure, vous avez dit "deux fois en face de nous", c'était quand, la première fois ?

Elle le fixa droit dans les yeux, sentant son cœur battre plus vite mais se sentant étonnamment soulagée de s'autoriser à faire face et à s'opposer à une autre personne, frontalement, sans se retenir ni se gêner. C'était bien la première fois de sa vie toute entière qu'elle osait et découvrait une foule de sensations nouvelles.

– J'espère que vous ne cherchez pas à lui faire mal en lui rappelant tout ça...
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Âge RPG : 46 ans
Don(s) : Aquamancien
Taille : 1m90
Josuke Nakajima
Artisan ébéniste
Josuke Nakajima
MessageSujet: Re: Ça suffit les âneries   Ça suffit les âneries EmptyMer 4 Nov - 12:05

Solène – Vous l'avez frappé ! hurla-t-elle en rentrant dans la pièce, folle de rage, en pointant un doigt accusateur sur eux. De quel droit ?! Ce n'est déjà pas assez difficile à gérer, vous avez besoin d'en rajouter ?!

Josuke tourna la tête vers la future femme de son petit frère, choqué alors qu’elle se rapprochait d’eux d’un pas déterminé. Elle... avait tout vu ? Tout entendu ? Mais c’était une discussion personnelle, elle n’avait pas à tout écouter comme cela ! En plus, ils ne faisaient rien de mal, ils discutaient, rien de plus. Kimmitsu leur cachait des choses importantes, il se laissait miner par sa vie en France et c’était malsain. Il était normal qu’ils cherchent à en savoir plus, ils étaient ses frères ! En tant qu’aîné, il lui répondit que c’était une discussion entre Kimmitsu et eux, se retenant à grand-peine de lui dire de retourner dans sa chambre et de les laisser parler. Seulement, elle rétorqua que ce n’était pas en le giflant qu’il allait réussir à discuter d’une voix froide, aussi froide que celle de sa sœur. Au même instant, il eut l’impression de voir Gabriella et non pas Solène devant eux, la générale et pas une « simple » jeune femme. Cependant, il ne se démonta pas pour autant. Kimmitsu leur avait dissimulé son état de santé, le risque de crise cardiaque, sa tension trop élevée... Il n’avait strictement rien dit ! Et, pire, il ne comptait rien dire...

Josuke – Peut-être, oui, mais apprendre que notre frère aurait pu mourir d'une crise cardiaque depuis des mois et qu'il ne nous en a pas parlé, qu'il ne comptait pas le faire non plus, c'est une raison suffisante pour le gifler et lui remettre les idées en place.

Josuke s’était relevé, dépassant largement Solène en hauteur sans qu’elle ne se laisse faire pour autant. Elle lui lança un regard noir, les deux mains posées sur les hanches avec une allure qui ne lui ressemblait absolument pas. Du peu qu’il l’avait vue, le chef de famille aurait pu jurer qu’elle ressemblait à Gabriella plus que jamais en cet instant précis, et ce malgré sa petite taille. C’était à eux de régler cette histoire, Solène ne devait pas intervenir. Elle savait qu’il avait failli mourir ! Ils ne pouvaient pas le savoir, peut-être ? Ils auraient dû l’apprendre un jour, au téléphone, et l’accepter en pleurant la mort de leur frère parce qu’il avait refusé de parler ? Désolé, mais non, Josuke ne pouvait accepter une telle chose. Kimmitsu était son frère. Il soutenait le regard de la jeune Solène, aussi déterminé qu’elle.

Solène – Il n'y aura jamais aucune raison valable pour gifler son propre frère, il en a déjà assez subi cette année ! Moi je n'ai pas fait une crise quand ma sœur a eu 20 de tension cet été ! C'est normal qu'il y ait des choses qui ne soient pas dites !

Munemori – 20 de, de... Bon. Ne bouge pas, toi !

Solène le contourna immédiatement pour aider Kimmitsu qui avait essayé de s’esquiver à nouveau. Eh, non, pas bouger ! Sans réfléchir, Josuke attrapa sa future belle-sœur doucement pour ne pas lui faire de mal mais fermement par les bras pour qu’elle ne s’échappe pas, lui plaquant une main sur la bouche pour l’empêcher de crier. Naturellement, elle se débattit, essayait de le faire lâcher prise mais il para ses coups en se rasseyant, prenant ses jambes en pince pour l’empêcher de bouger. Désolé mais ils n’avaient pas le choix ! Tout s’était décidé très vite, d’un seul coup d’œil échangé avec Munemori pour enfin savoir le fin mot de l’histoire. Elle se débattait toujours, essayant encore de le faire lâcher prise mais c’était peine perdue. Josuke la tenait bien, il voulait savoir ce que Kimmitsu leur cachait... à part tout l’amour qu’il éprouvait pour eux, vu ce qu’il venait de dire. Il pourra les insulter tant qu’il le voulait après, ils ne voulaient que son bien ! Pour calmer les choses, Josuke se remémora la question de Munemori sur le changement de leur frère.

Josuke – J'ignore comment on peut changer autant en si peu de temps... Peut-être peux-tu nous expliquer, Kimmitsu, comment notre frère a pu changer à ce point en l'espace d'une année ? Nous voulons seulement comprendre et t'épauler.

Kimmitsu – Mais pour le moment, vous ne comprenez rien ! Par exemple, vous êtes incapable de comprendre votre connerie, là, à l'instant ! Vous ne comprenez pas ce qu'on peut ressentir quand on est prisonniers, réduits à l'impuissance ?! Relâche-la tout de suite.

Et il se mit à pleurer... Comme ça... D’un coup. Il repoussa Munemori puis lança un regard noir à Josuke qui nageait dans l’incompréhension complète. Pourquoi... Que se passait-il, au juste ? Pourquoi réagissait-il comme cela ? Ils n’avaient fait que les retenir ! Rien d’autre ! Sans plus comprendre ce qui se passait, le chef de famille relâcha Solène qui fila rejoindre son futur mari en le réconfortant sans qu’ils ne sachent quoi faire. Ils n’avaient rien dit, là ! Josuke et Munemori ne bougèrent pas pendant un moment, mal à l’aise, laissant leur futur belle-sœur rassurer, réconforter et calmer Kimmitsu. Lui-même se mordit les lèvres, ne l’ayant jamais vu dans un tel état. Cela faisait deux fois qu’il pleurait devant eux, deux fois qu’il craquait en l’espace de quelques semaines, quelques jours même. Il était complètement détruit, pourquoi refusait-il de l’admettre ?! Il était incroyablement stupide...

Josuke patienta un moment encore, hésitant. Ils devaient faire quelque chose... Mais quoi ? Il fallait bien qu’ils comprennent pour éviter de genre de bêtises à l’avenir ! Si quelque chose le choquait, l’avait blessé dans ce qu’ils avaient fait, il pouvait au moins leur en parler. Son cœur se serra en réalisant qu’il ne connaissait plus son frère, qu’il avait changé et que lui-même ne semblait plus leur faire confiance. Plus au point de leur parler comme il le faisait tout le temps, il y a quelques années... Décidé à comprendre pour ne plus commettre le même genre d’erreurs à l’avenir, il se rapprocha prudemment de Solène, levant une main pour lui faire comprendre qu’il allait faire attention en voyant son regard. Pas de problème, il avait compris, il allait faire attention.

Josuke – Kimmitsu... Que se passe-t-il ? Explique-nous ce qui se passe, ce qu'on a dit, parce que non, on ne comprend pas. Tu pleures par deux fois en face de nous, tu reviens avec de l'hypertension, complètement changé, tu nous dis que tu as été agressé et tu pleures parce que j'ai "simplement" retenu Solène. Explique-nous, on veut t'aider et te soutenir, au moins lorsque tu es avec nous.

Kimmitsu fut incapable de dire quoi que ce soit... Solène baissa le regard sur son futur mari et commença, ensuite, à tout leur raconter. A leur expliquer ce qui s’était passé précisément avec l’autre fou, ce qu’avait subi leur frère sans plus rien leur cacher. Ce médecin était dingue ! D’abord Gabriella puis Kimmitsu... Josuke fut parcouru d’un long frisson, restant silencieux, regardant parfois Munemori sans pouvoir s’empêcher d’afficher un air choqué. Il baissa un moment la tête sur son petit frère, une bouffée de colère l’envahissant en le voyant détruit comme cela à cause d’un psychopathe qui ne cherchait rien d’autre que des sujets à torturer. Et il vivait là-bas... Une vague de culpabilité se répandit à travers tout le corps du chef de famille qui s’en voulait d’avoir giflé Kimmitsu. Il n’aurait pas dû, pas après tout ce qu’il avait vécu. Munemori lâcha qu’ils ne savaient pas et qu’ils voulaient juste l’aider, ce qui était totalement vrai, mais oui, ils n’auraient pas dû agir de cette manière. Même s’ils ne pouvaient pas savoir ce qui s’était passé en France. Pourquoi Kimmitsu ne leur avait rien dit plus tôt ? Ou chargé quelqu’un de tout leur raconter ? Il resta agenouillé à côté de sa belle-sœur, gardant une certaine distance pour ne pas l’importuner davantage cependant, son regard toujours posé sur son frère.

Solène – Ça ne justifie pas vos méthodes de brutes ! siffla-t-elle, les larmes aux yeux. Ce n'est pas vous qui avez passé une heure sanglé sur une table à vous demander si vous alliez vous en sortir vivant.

Munemori – Je viens de comprendre comment Gabriella est devenue générale...

Josuke tourna la tête vers Munemori, l’approuvant silencieusement. Aucun doute là-dessus, elles étaient bien sœurs, Solène était seulement plus innocente que Gabriella comme elle avait grandi à l’écart de l’école, dans une toute autre ambiance. Seulement, dans des situations comme celles-ci, elle puisait sa force dans des réactions empruntées à sa sœur et c’était flagrant, effrayant mais tellement visible. D’un côté, cela le rassurait, Solène serait capable de se défendre et d’aider Kimmitsu, une fois rentrés en France. Peut-être ce soutien serait-il plus que bénéfique pour lui ? S’il parlait à une personne, au moins une, ce serait libérateur et il ne reviendrait plus aussi mal en point au Japon. Du moins, il l’espérait... Même si Solène démentait sa ressemblance avec sa sœur, il était sûr qu’elle était d’accord avec eux, il suffisait de voir l’air qu’elle avait et comment elle s’était interrompue. Elle tourna alors le regard vers Josuke qui releva la tête après avoir regardé son frère. Elle lui en voulait, c’était visible. Et c’est vrai qu’il n’aurait peut-être pas dû l’attraper comme cela...

Solène – Vous êtes toujours aussi abrupt, d'ordinaire ? demanda-t-elle sans pouvoir s'en empêcher. Parce que là, bravo, vous l'avez fait pleurer ! Et d'ailleurs... Toute à l'heure, vous avez dit "deux fois en face de nous", c'était quand, la première fois ?

... Hum, problème. Josuke soutint le regard de sa future belle-soeur, impassible même si sa question mettait le doigt sur ce qu’il espérait, avec Munemori, dissimuler encore des années. Ils n’avaient pas fait exprès ce jour-là non plus ! Ils n’avaient que très rarement vu leur frère pleurer, et encore, plus depuis des années. Et voilà qu’il pleurait devant eux, assez tôt, à la seule évocation de ce qui s’était passé en France pour qu’il reste alité pendant trois semaines... Il y avait de quoi se poser des questions ! Mais c’était bon, il comprenait, Munemori et lui ne reviendraient plus jamais sur le sujet. Kimmitsu avait besoin de temps, de repos et de soutien, rien de plus. Et surtout pas de personnes pour lui rappeler ce qui s’était passé... Josuke lança un regard à son frère pour avoir son avis, savoir s’ils en parlaient ou pas, mais lui non plus ne semblait pas enclin à parler de cet épisode. Très bien, autant passer cela sous silence pour l’instant.

Solène – J'espère que vous ne cherchez pas à lui faire mal en lui rappelant tout ça...

Josuke – Jamais, dit-il en posant le regard sur Solène. Kimmitsu est notre frère, nous nous inquiétons pour lui et nous avons réagi de manière tout à fait logique en nous interrogeant sur son état... Vous n’avez pas fait de crise en voyant votre sœur revenir cet été, d’accord, mais nous n’avons jamais vu notre frère comme cela ! Seulement, maintenant, je comprends, Munemori aussi, et nous ferons attention.

Josuke fit une pause, soutenant toujours le regard de Solène. Il se redressa ensuite entièrement, croisant les bras avant de couver une dernière fois Kimmitsu du regard. Le voir ainsi lui brisait le cœur... Pourquoi ne pas les avoir prévenus avant ? Ils auraient évité tant de choses et auraient permis à leur frère de vraiment se reposer. Il espérait que, à l’avenir, leur frère ne leur cacherait plus ce genre d’informations cruciales qui peuvent plomber des vacances alors que l’intention était bonne. Il fit signe à Munemori de le rejoindre et, s’adressant à Solène, parla d’une voix plus basse, toujours aussi ferme, mais teintée d’une légère pointe de culpabilité.

Josuke – Ne parlons pas du reste pour l’instant, il a besoin de se reposer. Nous allons vous laisser, je pense que... cela vaut mieux. Je suis désolé, vraiment, nous ne savions pas tout cela et je vous garantis qu’un tel épisode ne se reproduira plus.

Ils quittèrent la pièce ensemble, laissant les futurs époux assis par terre. Pourquoi Kimmitsu ne leur avait-il rien dit...
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