Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Un plan d'action

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Un plan d'action   Un plan d'action EmptyMer 10 Déc - 11:52

Leur nouveau sous-directeur avait déjà refait la décoration comme s'il se trouvait dans son pays natal. On croirait se trouver dans une maison traditionnelle du Japon, ce qui mettait Cyprien un peu mal à l'aise, car il ignorait comment se comporter. Le sol était entièrement recouvert d'un tatami couleur sable, avec des motifs sur les bords et les coins, et on y marchait pieds nus ou en chaussettes. Il avait dû ôter ses chaussures sur le palier, les laissant sur le parquet de bois près de la porte, où étaient aussi rangés manteaux et parapluies, avant de grimper une petite marche et ainsi accéder à l'appartement. La table était basse, on s'y installait en tailleur ou à genoux pour manger ou boire un thé. Pour un Européen qui n'était pas habitué depuis sa naissance, c'était une position qui vous rendait très raide, avec les membres douloureux, au bout d'un moment. Il y avait finalement peu de meubles. De fins rideaux blancs en voile à la fenêtre, quelques vases, des... peintures, enfin, des toiles cirées où étaient formées des dessins à l'encre de chine, étaient fixées au mur.

Il tourna la tête vers le petit hôtel qui était dressé dans un coin de la pièce. C'était un meuble rouge foncé en bois, qui ressemblait un peu à une estrade avec deux marches, où brûlaient des bâtons d'encens, qui parfumaient la pièce, avec un vase de fleurs, et deux photos au milieu, encadrées par l'encens. Photos d'un homme et d'une petite fille, qui souriaient à l'objectif. Il éprouva un curieux malaise en regardant les clichés, se demandant qui étaient ces deux personnes. Il n'avait jamais pensé que Kimmitsu n'était pas Chrétien, alors que c'était d'une logique implacable. Il regardait toujours les deux photos lorsque le Japonais revint, posant tasses et thé sur la table, avec soin, avant de se mettre à genoux pour s'installer à son tour. Il suivit son regard, avant que Cyprien ait pu détourner la tête, et un sourire triste en voyant les photos, disposées sur l'autel.

Kimmitsu – L'époux d'une de mes jeunes sœurs et sa fille. Tous deux disparu il y a quelques temps de cela. Leurs âmes ont rejoints nos ancêtres.

– Oh... Je suis désolé.

Il se tut, tandis que son collègue servait le thé, selon un rituel précis. cette scène aurait pu se dérouler dans le Japon du 16ème siècle, d'autant plus que le sous-directeur avait revêtu un kimono d'intérieur, bleu foncé, avec une ceinture. Cyprien regarda ses propres habits, un vieux pull noir et un pantalon en toile, avec des chaussettes blanches. On appelait ça le choc des cultures, non ? Il ne dit toujours rien durant un moment, se contentant de boire son thé, puis reprit finalement la parole, gardant la tasse brûlante entre les mains.

– J'en ai appris un peu plus, en espio... Hum, en entendant par hasard des soldats parler avec des médecins dans le couloir. Certains noms commencent à ressortir souvent dans leurs conversations. Celui de la directrice, bien sûr, mais aussi des élèves. Il y a le jeune Russe, et le petit Karinof. Elisa, qui est terminale, Valentin Evien, en première. Et quelques autres. Ils parlent aussi d'Adrien, parfois.

Comme si le pauvre n'avait pas déjà assez souffert dans sa vie... Il but une autre gorgée puis reposa sa tasse, alors que son collègue semblait réfléchir. Cyprien, lui, ne pouvait rester calme, et ne cachait pas non plus sa nervosité.

– Certains élèves présentent des symptômes bizarres, mais à court terme, même des sixième, parfois. Pourtant, les soldats se font plus discrets qu'auparavant, ils restent plus entre eux. Peut-être pour mieux observer, je n'en sais rien. Il faut qu'on trouve un moyen de parer au moins certaines choses.

Il s'interrompit une minute pour reprendre son souffle, puis reprit, contrôlant sa nervosité.

– Que penses-tu que l'on puisse faire ?
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Un plan d'action   Un plan d'action EmptySam 27 Déc - 11:59

Kimmitsu sortit les tasses de son placard en bois de chêne, avec précaution, et disposa le tout sur un plateau. Il tenait à bien recevoir son hôte, il n'était pas question que Cyprien reparte d'ici en pensant que le Japonais ne savait pas comment prendre soin d'une personne qu'il avait sous son toit. Il fit couler de l'eau chaude dans le récipient en faïence blanche, avec des motifs bleus ciel, en forme d'oiseaux qui s'envolaient. Des motifs très beaux, peints avec soin par des artisans locaux de chez lui. Il l'avait acquise il y a déjà des années, et l'avait transporté avec lui en France, cela lui rappelait son pays, avec ses coutumes, ses traditions, et toute la saveur de leur civilisation. Il prit une cuillère pour prendre du thé dans la boîte en bois et en fer, et en versa dans les tasses avant de mettre à infuser. Tout sera prêt dans quelques instants. Il sourit doucement et prépara le reste du plateau, mettant quelques biscuits faits maison dans une coupelle.

Une fois que tout fut prêt, il emmena le tout vers la table basse et installa le service correctement, s'agenouillant à son tour. Lorsqu'il avait été nommé sous-directeur, il avait déménagé dans cet appartement, plus grand et spacieux que celui qu'il occupait précédemment. C'était appréciable, car les maisons essayaient de conserver des espaces spacieux et épurés, c'était bien meilleur pour la santé mentale et le bien-être. Il avait pu décorer comme chez lui, et son appartement n'avait rien d'Occidental. Il versa le thé avec un soin infini, puis suivit le regard de Cyprien. Il était en train d'examiner l'autel qui était dressé dans le coin de la pièce, avec les photos et les petites idoles que son père lui avait sculpté. Kimmitsu était Shintoïste, la plus ancienne des religions au Japon. Une religion basée sur la croyance en les esprits, les Kamis, et le culte des ancêtres.

Kimmitsu – L'époux d'une de mes jeunes sœurs et sa fille. Tous deux disparu il y a quelques temps de cela. Leurs âmes ont rejoints nos ancêtres.

Cyprien – Oh... Je suis désolé.

Les Chrétiens avaient un curieux rapport à la mort et la vie, qui avait toujours beaucoup surprit Kimmitsu. Ils avaient peu de la fin, et craignaient le "jugement" qu'il y aura par leur Dieu. Très curieux, en effet. Les Kamis, eux, ne jugeaient pas les hommes. Les âmes des morts étaient confiées aux membres de leurs familles, qui les vénéraient et perpétuaient leurs souvenirs. Dans la maison familiale, dans le jardin, il y avait trois stèles, dans un petit temple, où les noms de chacun des disparus étaient gravés dans la pierre. Honnêtement, Kimmitsu ne voudrait pas être Chrétien... Croire en un seul Dieu unique ? Il trouvait plus logique qu'une multitude d'esprits soient associés à cela, car tout en ce monde était habité par un esprit et possédait une âme. Les arbres, les rivières, les plantes, absolument tout. Et on pouvait s'adresser à chacun de ces esprits. Le monde était un univers vaste et merveilleux pour celui qui prenait le temps de regarder, et chacun des Kamis pouvait vous venir en aide. Il but une longue gorgée de thé, attendant que Cyprien reprenne la parole.

Cyprien – J'en ai appris un peu plus, en espio... Hum, en entendant par hasard des soldats parler avec des médecins dans le couloir. Certains noms commencent à ressortir souvent dans leurs conversations. Celui de la directrice, bien sûr, mais aussi des élèves. Il y a le jeune Russe, et le petit Karinof. Élisa, qui est terminale, Valentin Evien, en première. Et quelques autres. Ils parlent aussi d'Adrien, parfois.

Hum... Leur infirmier avait déjà bien souffert. Tout comme leur jeune directrice, et le fils du Général. D'ailleurs, il trouvait aussi très curieux la volonté de cet enfant à cacher tous ses problèmes. Ne devrait-il pas, au contraire, parler lorsqu'une chose le troublait beaucoup, afin de se faire aider ? Il était toujours bien plus efficace de rechercher une solution à plusieurs. Mais soit... La situation devenait de plus en plus inquiétante. Il pourrait arriver n'importe quoi, et leurs élèves et collègues souffriront encore. Mais que faire... Il y avait des solutions, bien sûr, mais aucune qui n'implique pas de mettre en danger la sécurité des personnes. Il but une autre gorgée, pensif.

Cyprien – Certains élèves présentent des symptômes bizarres, mais à court terme, même des sixième, parfois. Pourtant, les soldats se font plus discrets qu'auparavant, ils restent plus entre eux. Peut-être pour mieux observer, je n'en sais rien. Il faut qu'on trouve un moyen de parer au moins certaines choses.

Des élèves de sixième ? Ils s'en prenaient à des petits bouts de onze ans qui ignoraient comment se défendre ? Quelle lâcheté ! Des enfants... Il était odieux de s'attaquer à une personne incapable de se défendre, d'autant plus un enfant encore bien innocent du monde. C'était à la fois lâche et malsain, il ne comprenait pas une telle mentalité. Ces soldats avaient de bien piètres chefs... Car non, ils n'agissaient pas d'eux-mêmes, ils suivaient des ordres, ce que beaucoup oubliaient. Cette Loi était pourtant universelle. Lorsqu'on doit s'en prendre à une organisation, il faut demander des comptes à celui qui donne les ordres et directives. Il faut s'adresser au chef. Les soldats connaissaient déjà très bien ce principe, puisque jusqu'alors, la majorité de leurs attaques ont visé directement la Directrice du pensionnat et les élèves qui poussaient à la résistance. Il faut toujours viser justement. Tout système à un cœur, et il s'arrête lorsque le cœur est détruit.

Cyprien – Que penses-tu que l'on puisse faire ?

Kimmitsu – Il est visible que nos ennemis ont été formés à ça, dit-il très calmement à Cyprien en lui proposant des biscuits. Car ils ont su dès le début comment nous affaiblir et nous déstabiliser. Toute guerre se mène de la même façon.

Il porta une main à son cœur, tapotant la poitrine. Frapper la piétaille, comme on disait, donnait le sentiment d'avancer, mais ce n'était utile que si cela permettait d'attraper un plus gros poisson. Il reposa sa tasse, presque vide, les mains sur la table. Relevant la tête, il croisa le regard de son collègue, calme et impassible.

Kimmitsu – Qui est le cœur de notre système, Cyprien ? Il s'agit de la Directrice. Et qui les militaires ont toujours frappé ? C'est elle. Car ils savent que pour faire tomber son adversaire, il faut d'abord s'en prendre à celui ou celle qui le dirige.

Il reversa un peu de thé dans les deux tasses, puis reprit, après avoir déposé la théière sur un petit sous-de-plat en bois.

Kimmitsu – Il nous faut à notre tour contourner leurs défenses pour s'infiltrer au cœur de leur propre systèmes. Repérer les noms et visages de leurs dirigeants, et s'en prendre à eux. Nous en connaissons déjà un, le Général Karinof. Il faut dénicher les autres.
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MessageSujet: Re: Un plan d'action   Un plan d'action EmptyDim 4 Jan - 14:21

Kimmitsu – Il est visible que nos ennemis ont été formés à ça. Car ils ont su dès le début comment nous affaiblir et nous déstabiliser. Toute guerre se mène de la même façon.

Cyprien prit lentement le biscuit qu'on lui proposait, un peu surpris, regardant son collègue poser une main sur son cœur. Heu, ça ne le perturbait pas plus que ça ? Comment diable arrivait-il à rester si calme ?! Lui-même ne pensait plus qu'à ça jour et nuit, cherchant des idées, des solutions, écrivant des kilomètres de notes sur des bouts de papier qu'il jetait ensuite car il trouvait ses solutions stupides, avant de recommencer moins d'une minute plus tard, le tout confiné en pleine nuit, dans ses appartements, à la lueur d'une petite lampe, comme un vulgaire voleur, ou par peur de se faire surprendre et arrêter à son tour, d'être contraint au silence. Il veillait, regardait, observait, fouinait, cherchait, et avait deux motivations pour cela. D'abord pour cette école, qu'il aimait, et ne voulait pas voir jetée à terre. Ensuite pour Gabriella. Abandonner et la laisser se battre seule ? Hors de question ! Il savait qu'elle ne laissera jamais tomber, et il voulait qu'elle sache qu'elle pourra toujours compter sur lui. Même s'il ne pouvait l'avoir à son bras, il sera au minimum le meilleur des amis, celui sur qui elle pourra s'appuyer et se reposer. Il ne jettera pas l'éponge face aux militaires, ni face à leurs méthodes barbares.

En revanche, c'est fou ce qu'il pouvait envier Kimmitsu d'avoir un tel calme ! Comment faisait-il, d'ailleurs ? Lui aussi voudrait bien garder le contrôle de ses émotions et pouvoir réfléchir la tête froide, mais son caractère ne s'y prêtait guère. Il avait toujours été très enjoué et emporté, un peu comme un chien fou qui bondirait de joie devant n'importe quel événement. Pas l'idéal pour une guerre discrète, mais il pouvait être utile d'une autre façon. L'espoir s'était beaucoup réduit depuis la défection de la plupart de leurs collègues, bien qu'il s'y attendait depuis un moment... Entre la peur pour leurs familles, la peur de se battre et de prendre des coups, et le refus de voir ce qui se tramait, il ne tenait plus qu'à un fil de les voir retourner leurs vestes et abandonner la direction. Il refusait de leur jeter la pierre, comprenant qu'ils aient peur de perdre leurs proches, même s'il était déçu de ce mouvement de masse. Déçu, et dégoûté.

Kimmitsu – Qui est le cœur de notre système, Cyprien ? Il s'agit de la Directrice. Et qui les militaires ont toujours frappé ? C'est elle. Car ils savent que pour faire tomber son adversaire, il faut d'abord s'en prendre à celui ou celle qui le dirige.

Ça, il le savait bien... Pas besoin d'être un grand génie pour connaître, ou deviner, cette règle de base. Comment faire trébucher un groupe ? Attaque-toi au chef. Simple, rapide, très efficace pour déstabiliser. Tel était l'art de la guerre, et voilà bien pourquoi cette place était très risquée en période troubles ou de tension. Voilà pourquoi Gabriella avait essuyé tant de coups depuis le début, voilà pourquoi ils ne cessaient de s'en prendre à elle. Voilà pourquoi ceux qui étaient le plus proche d'elle devaient être forts et tenir. Il était très heureux que Kimmitsu soit le nouveau sous-directeur. D'eux tous, il était sans doute le seul à pouvoir assumer avec tant de force, et il saura remplacer Gabriella s'il le faut. Cyprien lui faisait confiance pour seconder la femme qu'il aimait, et l'aider à diriger leurs forces pour résister.

Kimmitsu – Il nous faut à notre tour contourner leurs défenses pour s'infiltrer au cœur de leur propre système. Repérer les noms et visages de leurs dirigeants, et s'en prendre à eux. Nous en connaissons déjà un, le Général Karinof. Il faut dénicher les autres.

– Ce cher Général, oui... J'ai eu des échos de sa réaction, après le départ de nos très chers collègues. Même lui a été dégoûté, visiblement. Et nos collègues n'ont pas réagis à ça ! Si j'étais méprisé même par une telle ordure, je me poserais beaucoup de questions.

Il se tut pour boire une gorgée de son thé, manquant de s'étouffer parce qu'il était encore très chaud, puis souffla dessus pour essayer de le refroidir. Il avait l'impression d'être hors du monde et du temps, ici, comme s'il était entré dans la petite bulle d'un espace protégé, loin du Pensionnat, loin de la France et de tous ses problèmes. Si loin de tout.

– Il faudrait qu'on puisse les espionner de l'intérieur. Soit en ramenant à notre cause un de nos collègue déjà pris dans le système, soit en y insérant quelqu'un. Toi, c'est impossible, tout comme moi, ils savent que l'on est avec la directrice jusqu'à notre dernier souffle. Mais il faudrait une autre personne, même un jeune, qui puisse agir sans éveiller les soupçons...

Il réfléchit un moment, tout en grignotant le biscuit, pensif. Qui ferait l'affaire ? Qui pourrait faire un bon espion ? Il songea à Estelle, mais elle refusera de risquer cela et de mettre son fils en danger. Sans compter son connard de mari qui lui tournait complètement la tête et qui l'empêchera de faire quoi que ce soit contre le gouvernement, toujours. Alice suivra son fiancé, donc c'était impossible avec elle également. Xiao-Hong... Non, son mari lui avait défendu de se mêler à tout ça, pour qu'elle en risque rien. Sarah, impossible, elle était déjà trop embrigadée. Et du côté des élèves ? Il répugnait à mettre ainsi un de leurs petits jeunes en danger.

– Je ne sais pas... Il faudrait plusieurs personnes, mais je ne vois pas qui...
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Un plan d'action   Un plan d'action EmptyLun 2 Fév - 9:07

Cyprien – Ce cher Général, oui... J'ai eu des échos de sa réaction, après le départ de nos très chers collègues. Même lui a été dégoûté, visiblement. Et nos collègues n'ont pas réagis à ça ! Si j'étais méprisé même par une telle ordure, je me poserais beaucoup de questions.

En effet, mieux valait être méprisé par un homme de bien et honnête que par un homme méprisable qui ne cessait d'être lui-même rabaissé, et rejeté, hormis par ceux qui suivaient le même genre d'idéaux. Comment les autres professeurs pouvaient-ils ne pas avoir honte d'être méprisés par ce genre de personne ? D'être considérés comme faibles ou lâches par des personnes qui elles-mêmes n'avaient déjà aucun sens de l'honneur, aucun ou presque sentiment humain qui aurait pu prouver leur humanité ? C'était... Non, il en pouvait décidément pas comprendre cela. L'Honneur avait une importance cruciale, aux yeux de Kimmitsu. L'honneur de lui-même, mais aussi l'honneur de sa famille. Il préférait mourir plutôt que d'être déshonoré ou de déshonorer sa famille. Bien qu'il vive à présent en France, loin des siens, il ne se comportait pas pour autant comme un malotru, et veillait avec un très grand soin à ne pas se révéler comme une personne mauvaise ou infréquentable. Hélas, ce genre de pensées n'effleuraient guère les esprits de beaucoup de leurs collègues.

Cyprien – Il faudrait qu'on puisse les espionner de l'intérieur. Soit en ramenant à notre cause un de nos collègue déjà pris dans le système, soit en y insérant quelqu'un. Toi, c'est impossible, tout comme moi, ils savent que l'on est avec la directrice jusqu'à notre dernier souffle. Mais il faudrait une autre personne, même un jeune, qui puisse agir sans éveiller les soupçons...

Hum, Kimmitsu ne voyait guère lequel de leurs collègues ils pourraient "ramener" dans leur camps, ils étaient déjà bien embrigadés. Certains ne faisaient que suivre, comme Alice ou Estelle, mais justement, ils ne pourront les "ramener". Estelle, par exemple. Ce n'était pas une personne mauvaise en soit, mais elle était très manipulable, très influençable, et très naïve, buvant de l'eau tout ce que son mari lui racontait. Si Kimmitsu n'avait pas pour habitude de ne jamais se mêler des affaires des autres, surtout lorsque cela concernait une affaire de couple, il aurait depuis longtemps pris Estelle à part pour lui expliquer à quel point son mari se moquait d'elle et la trompait allègrement. Mais ce n'était guère à lui de le faire. Ils n'étaient pas suffisamment proches pour cela, et il n'était pas non plus un membre de sa famille. Qu'il se mêle de ses affaires sentimentales serait un incroyable manque de respect, si total qu'il n'osait même pas l'imaginer. Quand à Alice... Peut-être reviendra-t-elle, elle avait un tempérament plus fort, mais elle voudra suivre l'avis de Daniel. Il faudra d'abord le convaincre lui avant de convaincre sa fiancée.

Cyprien – Je ne sais pas... Il faudrait plusieurs personnes, mais je ne vois pas qui...

Kimmitsu – Certains de nos collègues peuvent encore être convaincus, je pense. Quand aux élèves... Je serais d'avis à mettre ma confiance en Océane Kara. Je l'entraîne depuis un moment, elle a l'esprit clair, et personne ne voit en elle une ennemie. Elle ne se laissera pas embrigader, et pourra être d'une aide précieuse.

Il avait confiance en ses capacités, même si Cyprien n'était guère convaincu. Du fait de son éducation et de la vie qu'elle menait, sa culture aussi, elle était sérieuse, d'un naturel calme, et parfaitement capable de réfléchir et de prendre des décisions. Ce n'était pas une tête brûlée et elle savait se défendre en cas de besoin. Il penchait donc plus vers elle que sur un élève trop jeune, ou même un élève qui ne réfléchirait pas avant d'agir, ou se laissant bien trop guider par ses émotions. La réflexion devait être privilégiée.

Kimmitsu – Je lui en parlerais, c'est à elle de décider si elle souhaite s'engager ou non. En attendant, nous pouvons continuer de "sonder" nos collègues. Certains peuvent encore être ramenés à la raison. Ai confiance, nous parviendrons à nous en sortir.

Il lui fit un sourire confiant, sa tasse chaude entre les mains. La partie n'était pas encore perdue.
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