Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
AccueilCalendrierFAQRechercherDernières imagesMembresS'enregistrerConnexion

 

 Les sources d'Efan

Aller en bas 
AuteurMessage
Fonction :
  • Membre
Récits : 239

Âge RPG : 16 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m82
Genji Nakajima
Apprenti comédien
Genji Nakajima
MessageSujet: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyMer 18 Nov - 15:17

Si les matins étaient toujours assez frais, l’air se réchauffait peu à peu, passé huit ou neuf heures du matin. A dix heures, comme maintenant, il faisait bon, dehors, une douce odeur de printemps, et de pollen, planait dans l’air. Eisen y était allergique, lorsqu’il se mettait à atchoumer, tousser et beaucoup se moucher, toute la famille comprenait qu’ils étaient bel et bien arrivés au printemps. Dans la cuisine, Genji préparait leur pique-nique, pour Laura et lui, deux bentos, de l’eau, des baguettes, une fourchette aussi pour Laura au cas où elle avait du mal… Il avait aussi préparé leurs sacs, avec une serviette pour se sécher et une autre pour qu’ils se couvrent, dans les sources. Il referma les boîtes avec soin, des bentos, puis les enveloppa chacun dans un linge coloré de transport, avant de faire un nœud solide. Il rangea le tout dans un sac à dos, confiant l’autre sac, avec les serviettes pour les sources et de petites bricoles, à Laura. Maintenant que dimanche était arrivé, il était plutôt impatient de rejoindre ses amis et d’arriver à destination. D’autant plus qu’il faisait très beau.

Les sources où ils se rendaient se trouvaient au sommet de la colline d’Efan, à quinze minutes de marche du village de Magunoria. Ils allaient d’abord retrouver Haiko et prendre le bus avec lui, jusqu’à Magunoria, et là-bas, ils récupéreront Sengoku au passage. Le temple se trouvait à la sortie du village, au pied de la colline. Genji avait un peu parlé de ses deux amis à Laura, ces deux derniers jours, d’à quoi ils ressemblaient, sans trop aller dans les détails. Il lui avait raconté que Haiko était artiste et musicien, qu’il jouait dans une troupe de théâtre et qu’il donnait des spectacles de chant, de danse, ce genre de chose. Peut-être, d’ailleurs, l’avait-elle vu lorsqu’il était passé à la maison en début de semaine. Puis il lui avait parlé de Sengoku, en lui disant qu’il étudiait l’élément vent et d’autres choses, au temple Moeru kumo, et qu’il avait décidé de suivre un plus long entraînement là-bas dans le but d’enseigner la maîtrise de l’élément vent à son tour, plus tard. Il était plutôt content qu’elle puisse faire leur connaissance, à tous les deux, aujourd’hui, il les appréciait vraiment beaucoup et était convaincu que sa cousine aussi s’entendra bien avec eux.

Il partit tranquillement du domaine avec Laura quelques instants plus tard, leurs sacs sur le dos. Haiko était déjà arrivé sur la petite place centrale de Shiromizu, quand ils arrivèrent, attendant le bus. Genji lui fit un signe de main, en l’apercevant, puis le salua de manière beaucoup plus formelle en arrivant à côté de lui. Même avec des amis proches, il était incapable de s’en empêcher, c’était plus fort que lui. Rajustant son sac sur le dos, il lui présenta Laura, également dans les formes, juste au moment où le bus arrivait. Les autres passagers se pressaient déjà pour grimper dedans, ils montèrent presque les derniers, pour s’installer tout au fond du bus. Pour se rendre à Magunoria, ils n’avaient pas trop le choix, pour s’y rendre en vélo, même si c’était possible, ça prendrait trop de temps, alors que le trajet était vite fait en voiture ou en bus. Une fois assis, il termina les présentations correctement, traduisant à mesure les échanges en Français pour sa cousine. En entendant parler une langue étrangère, certains passagers leur jetèrent quelques regards curieux, mais personne ne les fixa ouvertement, chacun revenant vite à ses propres occupations.

Après une quinzaine de minutes de trajet en bus, à parler d’un peu de tout et rien, à travers les routes cahoteuses des collines, ils arrivèrent au village de Magunoria. Plus grand que Shiromizu, il était aussi beaucoup plus animé aujourd’hui car un grand marché s’y tenait tous les dimanches matin. Il fallait se frayer un chemin dans la foule, vers la sortie du village, puis marcher encore dix minutes avant d’arriver aux limites du domaine du temple. De grands murs, presque enfouis dans la végétation et les hauts arbres, une atmosphère très paisible et silencieuse… Genji retint un soupir, en levant le nez vers les hauts murs puis vers les portes, tout aussi impressionnantes. Il y a un peu plus d’un an, devant son manque de discipline et toutes leurs disputes corsées, son père avait menacer de l’envoyer étudier ici durant la semaine, pour qu’il y apprenne à la fois la maîtrise de son pouvoir et la maîtrise personnelle. Une menace bien suffisante pour couper court à son envie de se rebeller. Ils attendirent juste deux ou trois minutes avant qu’une porte plus petite et dérobée, près de l’immense entrée, ne s’ouvre, pour laisser passer Sengoku.

Il portait son uniforme habituel. Une tenue traditionnelle, blanche, avec des liserés bleu ciel aux manches et sur le col, des motifs d’un bleu identique aux épaules et au bas de la tenue, formant des nuages assez doux. Une ceinture large à son kimono, bleu et blanche, un pantalon blanc et des bottes de même couleur, et bien sûr, le bandeau frontal, blanc avec des motifs bleus de nuage. Spécifique aux membres du temple, seuls eux le portaient, ce bandeau avait une signification très particulière. Genji ne l’avait plus vu depuis longtemps et fut d’abord frappé par leur différence si nette de taille. Si lui-même avait beaucoup grandi, et d’un seul coup, ces derniers mois, Sengoku, lui, n’avait pas bougé d’un millimètre, depuis ses douze ou treize ans. Il était même encore plus petit que Laura ! Il se reprit avec un temps de retard, espérant ne pas avoir trop montré son étonnement.

– Je te présente ma cousine, Laura, dit-il avant de poursuivre en Français, pour elle, et voici Sengoku Hidehisa. Il aura dix-sept ans au mois de juin.

Oui, il profitait complètement du fait que son ami ne parle pas un mot de Français pour préciser ça à Laura, au cas où elle croit Sengoku du même âge qu’elle. Et il n’avait pas honte. C’est vrai que leur ami faisait très jeune, après tout. Maintenant qu’ils étaient tous réunis, ils pouvaient se rendre aux sources !
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 100

Âge RPG : 17 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m51
Sengoku Hidehisa
Junior
Sengoku Hidehisa
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyMer 18 Nov - 19:07

Les aînés n’étaient vraiment pas drôles, en ce moment… Sengoku ne savait pas ce qui leur arrivait, par contre, il savait déjà qu’il sera encore plus difficile cette semaine. Ce matin, après leurs lectures de cours matinales, il était allé marcher un peu dans le domaine avec un ami, et ils avaient rit et parlé trop fort. Faire du bruit était interdit, au Temple, et un des aînés les avaient surpris. Pour une heure, ils avaient donc dû se mettre à genoux devant le mur où étaient gravés toutes les règles et rester là en silence, à méditer sur leur faute.  Le jeune homme avait surtout médité sur le fait que les aînés n’étaient clairement pas de bonne humeur et qu’il vaudrait mieux pour eux tous de se tenir parfaitement à carreau, s’ils ne voulaient pas d’ennuis. Une fois l’heure passée, il était retourné dans sa chambre aussi vite que possible, sans courir car ça aussi c’était interdit, pour préparer un petit sac avec ses affaires et son déjeuner.

Il était déjà presque l’heure de retrouver ses amis à l’entrée du domaine et il était en retard. C’est pour ça qu’il prépara un déjeuner bien plus simple qu’initialement pensé, préférant ça que faire attendre les autres durant trop longtemps. D’accord, c’était de sa faute, de toute façon, il avait enfreint une des règles, c’était comme ça. Il glissa ses serviettes au fond du sac, son déjeuner, de l’eau, aussi, pensant à prendre une tenue de rechange au cas où, puis abandonnant l’idée. Un fois prêt, il traversa le grand domaine du temple, pour rejoindre l’entrée principale. Alors qu’il aurait dû être sorti avant l’arrivée des autres, les trois étaient déjà là quand il pointa le bout de son nez. Désolé, ils n’avaient pas attendu trop longtemps, au moins ? Il leur adressa une petite moue d’excuse, puis un sourire très large et un bonjour enjoué à la nouvelle cousine de Genji. Elle était toute mignonne, à côté de lui.

Sachant qu’elle sera là, Sengoku avait au moins appris à dire bonjour, au revoir et merci en Français, il était donc plutôt content de pouvoir la saluer dans cette langue, même si ça se limitait à ça et même si son accent était si prononcé qu’elle avait sans doute du mal à comprendre. Il tapota ensuite le bras d’Haiko pour lui dire bonjour, avec un autre sourire. Le bras car c’était la seule partie de son corps qu’il pouvait atteindre facilement. Genji et Haiko étaient tous les deux super grands. Lui, même en se dressant sur la pointe des pieds, il leur atteignait à peine l’épaule. En se mettant en marche, il souffla un grand coup pour se détendre et relâcher la pression de ce matin. Et il s’arrêtait presque toutes les deux minutes pour observer des fleurs sur le chemin, des lapins qui passaient ou encore un oiseau passant au-dessus leurs têtes. Enthousiaste, comme toujours quand il se baladait avec des amis, sans même réaliser que ça pourrait être un peu pénible pour ceux se trouvant à proximité.

Au sommet, les sources chaudes, assez grandes, formaient quatre sports d’eau naturel, chacun ayant une circonférence de presque trois mètres. Ils dégageaient une telle chaleur, ensemble, qu’une légère brume enveloppait les environs. Les sources se trouvaient dans une large clairière, entourée par les arbres, les lieux étaient très tranquilles. Il y avait même une table en bois laissée à disposition des promeneurs et la vue par ici était magnifique. En entrant là-dedans, il fallait faire attention, car la température était très élevée, ça pouvait vous monter à la tête. Cependant, grâce aux éléments organiques présents dans l’eau, venu tout droit des volcans souterrains, se baigner là-dedans était excellent pour la santé ! Avec d’autres membres du temple, ils venaient parfois ici, même s’ils pouvaient évidemment déjà se baigner dans la source à l’intérieur du domaine. Sengoku déposa ses affaires près du bord comme les autres, avant d’aller se déshabiller à l’abri derrière un rocher, puis enrouler une serviette autour de sa taille.

J’ai bien cru ne même pas pouvoir vous rejoindre, ce matin, soupira-t-il en rentrant très doucement dans la source. J’avais fait un peu trop de bruit, dans le domaine, avec un ami, et on s’est fait punir. Heureusement, ce n’était qu’une heure à genoux devant le mur des règles. Les aînés sont tendus, en ce moment, à la plus petite faute, c’est parti pour un sermon ou une punition.

Il glissa dans l’eau jusqu’à avoir même la moitié inférieure du visage dedans puis souffla pour faire des bulles, les yeux fermés et les joues rouges de contentement. Oui, il avait seize ans, bientôt dix-sept, mais zut ! Il prit un peu d’eau chaude en bouche et la recracha en jet en ressortant la tête de la source, tout content, un large sourire joyeux aux lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 37

Âge RPG : 18 ans
Don(s) : Aucun
Taille : 1m75
Haiko Einosuke
Comédien
Haiko Einosuke
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyJeu 19 Nov - 10:44

Aïïïïe… La douleur dans le bras était remontée comme un petit pic dès qu’il avait bougé. Il grimaça un peu en s’étirant, alors qu’il avait l’impression que son mentor était toujours derrière lui, occupé à lui passer un peu de pommade sur l’épaule, tout en lui râlant dessus que c’était exactement pour ça qu’il fallait toujours penser à bien s’étirer, plutôt que foncer dans le tas comme un imbécile. Il avait raison, mais voilà, il y a des jours, quand on était plus fatigué, moins concentré, on ne pensait pas forcément à tout. Enfin, ça allait passer, aujourd’hui aidera aussi ! ce n’était pas plus mal qu’ils se rendaient aux sources aujourd’hui, au final, les eaux volcaniques avaient pas mal de vertus thérapeutiques. Il se frotta un peu le bras, assis sur un petit banc de la place, pour faire passer l’engourdissement, puis se releva avec un léger soupir. Allez, comme ça, ce sera bon, il avait connu bien pire que ça. Plus jeune, il s’était déjà cassé un poignet ou une cheville pendant les entraînements, ça arrivait.

Un mouvement plus loin attira son attention, alors qu’il attendait avec les autres voyageurs, et il répondit au signe de main de Genji en le voyant approcher, à l’autre bout de la place. Quand il arriva, il salua aussi la jeune Laura, l’observant avec un sourire et une certaine curiosité. Sa jeune cousine Française, donc, bonjour et ravi ! Elle était toute petite ! Des boucles brunes encadrant un visage encore assez poupin, c’est fou ce qu’elle était mignonne. Comme un petit lapin. Ils étaient arrivés vraiment pile à l’heure, tous les deux, pour un peu, ils auraient raté le bus. Une dizaine de personnes, en plus d’eux, grimpa dedans avec pas mal de bavardages, d’après ce qu’il entendait autour d’eux, la majorité des passagers comptait surtout profiter du marché de Magunoria. Une fois assis, Haiko en profita pour s’étirer encore un peu, pas encore très bien réveillé alors qu’il était dix heures passées. La semaine avait été longue et très bien remplie, il était un peu fatigué. Mais pas assez, cependant, pour ne pas discuter avec les autres et essayer de lier connaissance avec la nouvelle petite venue.

Pauvre Genji, il devra jouer le traducteur toute la journée.

Le bus les déposa, une quinzaine de minutes après, près de la place centrale du village, où se tenait le marché. Il y avait foule, beaucoup de bruits, beaucoup d’étals, un certain désordre, et un soleil brillant pour accompagner le tout. Ils se frayèrent un chemin entre les marchands et acheteurs, avant de se faufiler vers la sortie du village et emprunter un chemin bordé d’arbres, vers le domaine du temple. Encore dix minutes de marche avant d’y accéder et d’y retrouver Sengoku. Haiko se retint de rire en voyant qu’il portait toujours son uniforme, même le dimanche, et attention, bien paré et au poil jusqu’au moindre petit détail ! C’était pas possible, ça, même les jours de congé ! Il devait être beaucoup trop habitué à devoir toujours être tiré à quatre épingles pour penser à s’habiller autrement lorsqu’il le pouvait. Ou bien ils avaient encore donné plus de règles à suivre, dans leur temple ? Parce qu’il y en avait déjà… Il ne savait même plus… Au moins plusieurs centaines, voire plus d’un millier, et il avait entendu dire que ça avait encore augmenté.

Enfin bref, maintenant qu’ils étaient tous réunis, en avant marche ! Une marche pas très rapide car Sengoku s’éloignait du chemin toutes les deux minutes pour aller regarder de plus près la moindre fleur qui lui plaisait ou essayer de voir de petits animaux. Des fois, Haiko se demandait si sa nature enfantine n’était pas dû au fait qu’il se sentait trop oppressé par les centaines de règles de son temple… A se demander pourquoi il avait décidé d’y poursuivre ses études, et pire encore, de l’intégrer pour de bon. En général, une fois le cursus fini pour les dons, les personnes ne revenaient plus jamais. Peu d’entre eux décidaient de devenir des membres définitifs du temple et le jeune homme n’aurait jamais cru que leur ami ferait ce choix-là, étant donné son caractère. Il y réfléchit vaguement sur le trajet, avant qu’ils arrivent aux sources chaudes. Quatre mini-lacs, entourés par une couche de vapeur, dans une large clairière. Personne à l’horizon, c’était parfait. Il posa son sac puis sortit ses serviettes, en laissant une près du rebord et emmenant l’autre pour se couvrir avec, une fois déshabillé.

– J’ai bien cru ne même pas pouvoir vous rejoindre, ce matin. J’avais fait un peu trop de bruit, dans le domaine, avec un ami, et on s’est fait punir. Heureusement, ce n’était qu’une heure à genoux devant le mur des règles. Les aînés sont tendus, en ce moment, à la plus petite faute, c’est parti pour un sermon ou une punition.

– Une heure à genoux pour avoir fait un peu de bruit ? Vraiment, faut les supporter, vos règles…

Les autres temples enseignant la maîtrise des éléments étaient très loin d’être aussi stricts, même si deux ou trois d’entre eux pouvaient être sévères, on était très loin de la discipline appliquée à Moeru kumo. Haiko rentra doucement dans la source à son tour, juste à l’instant où Sengoku s’amusait à y faire des bulles puis recracher de l’eau en geyser. Mais, mais, enfin, quel âge avait-il ? Le jeune homme secoua la tête avec un petit rire et lui envoya un peu d’eau à la figure en, lui disant de se tenir tranquille. Au fond de la source naturelle, ce n’était pas plat, bien loin de là, il y avait de quoi s’asseoir et se détendre. En restant debout, l’eau lui arriverait au-dessus de la taille, vers le milieu du torse. Pour le moment, il restait comme ça, en se détendant.

– Comment était la discipline, dans ton école, Laura ? C’était très strict aussi ?
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Modo
Récits : 1550

Âge RPG : 14 ans
Don(s) : Aquamancienne et Aéoromancienne
Taille : 1m60
Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyJeu 31 Déc - 0:05

Laura ne s’habituait pas au Japon. Ses pensées étaient constamment tournées vers la France, vers son frère, vers Antoine… Ils lui manquaient. Ils lui manquaient terriblement. Elle faisait de gros efforts pour ne pas le montrer et pour s’intégrer, au moins un minimum, ne restait pas trop dans son coin comme le lui avait demandé Jasper, mais c’était difficile. Très calme et discrète depuis son arrivée au Japon, elle suivait plus qu’elle n’agissait, en mode fantôme pour le moment. Si elle ne restait pas à la maison, faisait ce qu’on lui disait et ne boudait pas, c’était uniquement parce que son frère le lui avait demandé avant de partir en mission. Elle ne voulait pas qu’il s’inquiète, qu’il risque sa vie en pensant qu’elle-même gâchait la sienne. Encore que, à l’heure actuelle, il ne devait plus penser à elle et espérait sans doute survivre… Juste survivre. Réprimant un frisson d’horreur à cette idée, Laura se secoua un peu tandis que le bus les faisaient se cogner un peu à travers les collines cahoteuses de la région. Haiko et Genji étaient lancés dans une discussion, l’adolescente participant de loin pour ne pas vexer ou paraître impolie. Mais, avec son ami et cousin, elle évitait de trop parler pour qu’il ne soit pas obligé de traduire systématiquement de longues phrases ou idées inutiles. Elle compatissait pour lui, le pauvre.

Ils arrivèrent au village de Mago… Magi… Magunoria ? Oui, c’est ça, Magunoria ! Bref, ils arrivèrent dans un village plus grand que celui que Laura avait déjà eu l’occasion de voir, et nettement plus animé grâce à ce qui ressemblait à un marché. Son physique assez typé faisait que les regards s’arrêtaient souvent sur le passage de Laura mais elle commençait à s’y habituer, elle-même promenant ses yeux un peu partout pour voir ce marché si différent des marchés français. C’était intéressant, en un sens, même si elle en avait déjà vu plein de ce style la dernière fois. Ou pas ? A vrai dire, elle était peut-être un peu blasée… Il fallait qu’elle se reprenne, et vite, sinon Kimmitsu, Jasper ou Antoine allaient vite le réaliser au téléphone. Ou Josuke, Munemori ou elle ne savait qui encore d’hyper protecteur allaient lui tomber dessus. Pas besoin, hein, elle se débrouillait très bien toute seule. Secouant un peu la tête, suivant les autres du regards comme elle était nettement plus petite qu’eux, Laura tâchait de ne pas les lâcher pour ne pas se retrouver engloutie par la foule. Avec ça, Genji jetait des regards fréquents vers l’arrière, par réflexe sans doute, pour s’assurer qu’elle suivait bien. Il ne le réalisait peut-être même pas.

Après une marche fastidieuse à travers la foule, ils atteignirent enfin les limites du village… ou du temple. Ou du… heu. Bon, Laura n’était pas encore au clair avec les appellations, ici, ni avec la structure des villes et villages. Quoi qu’il en soit, ils arrivaient au bout puisqu’ils se retrouvèrent devant de grands et hauts murs, de la végétation et du calme. Pfiou. Merci. Ils attendirent très peu de temps avant qu’une petite porte ne s’ouvre sur une autre personne habillée de manière très traditionnelle, plus petite que Laura – ce qui la fit sourire intérieurement. C’était un genre de couvent, c’est cela ? Elle leva la tête vers le bâtiment duquel venait de sortir l’ami de Genji. Très austère, en apparence, en tout cas… Et il vivait là-dedans ? Brr. Enfin, elle était habituée à ce rythme de vie, aujourd’hui, mais jugeait peut-être trop sévèrement tout ce qui touchait au Japon en ce moment. Il fallait qu’elle prenne du recul, et vraiment, le vent soufflant un peu tant elle ne maîtrisait… rien, en fait. Du caaalme. Laura était peut-être un poil sur les nerfs, blasée et inquiète, toutes ces émotions ne faisaient pas bon ménage avec ses dons.

Genji – Je te présente ma cousine, Laura, dit-il avant de poursuivre en Français, pour elle, et voici Sengoku Hidehisa. Il aura dix-sept ans au mois de juin.

Sengoku la salua en français, visiblement heureux de pouvoir le faire. Il avait répété pendant combien de temps… ? Minute, Genji leur avait parlé d’elle ? Mais… mais… Bon, c’était gentil de sa part d’avoir appris quelques mots, même s’il avait un accent très prononcé. Laura lui sourit sincèrement puis ils se mirent en route vers les sources chaudes. En chemin, Sengoku s’arrêtait très régulièrement pour cueillir des fleurs, les observer ou… elle ne savait pas trop ce qu’il faisait, en vrai, évitant de trop le regarder pour ne pas gêner. Il allait vraiment avoir dix-sept ans… ? Bon… Après tout, si cela lui permettait de se détendre un peu. Sur le chemin, Laura comprit qu’ils avaient récupéré Sengoku dans un Temple tel que le Pensionnat, d’où l’uniforme. Mais, en France, ils ne devaient pas porter leur uniforme en week-end, seulement pendant les jours de la semaine… Bon. C’était peut-être normal, au Japon, vu la discipline stricte. Pourquoi s’en étonner ?

Ils arrivèrent enfin face à quatre mini-lacs desquels émanait de la vapeur et une certaine chaleur, perceptible même à cette distance. Les sources chaudes. Une petite table en bois, un endroit pour se changer… C’était vraiment prévu pour les promeneurs et ceux qui voulaient s’y reposer ? Oh. D’accord. Imitant les garçons, Laura posa son sac et prit les serviettes pour se changer dans un autre coin, à l’abri des regards même si elle ne risquait rien avec eux. Il n’y avait personne et elle leur faisait confiance, la pudeur était très respectée au Japon. Il ne lui fallut guère de temps pour les rejoindre, enveloppée dans une serviette comme eux, puis se glissa dans un des mini-lacs avec eux en prenant garde à ne pas glisser. Heu… Mais ce n’était pas plat du tout, en fait. Elle avait pied, au moins, au fond ? Bof, autant tester. Pas effrayée par l’eau, son élément l’appelant très vite, l’adolescente n’hésita pas très longtemps avant de plonger totalement dans la source chaude jusqu’à toucher le fond. On ne voyait plus grand-chose d’elle mais c’était très agréable. De la chaleur, de la buée… Pour la première fois depuis son arrivée au Japon, elle parvenait à se détendre, au moins un peu. Et ce n’était que maintenant qu’elle sentait la quantité de nœuds qu’elle avait.

Sengoku – J’ai bien cru ne même pas pouvoir vous rejoindre, ce matin. J’avais fait un peu trop de bruit, dans le domaine, avec un ami, et on s’est fait punir. Heureusement, ce n’était qu’une heure à genoux devant le mur des règles. Les aînés sont tendus, en ce moment, à la plus petite faute, c’est parti pour un sermon ou une punition.

Genji se chargea de faire la traduction pour Laura qui se retint de manifester tout signe de surprise en voyant que Haiko réagissait aussi. Donc, ce n’était pas partout… ? C’était propre au Temple où étudiait Sengoku ? Bon, d’accord, elle était mauvaise langue. Une heure de punition pour avoir fait trop de bruit… L’adolescente grimaça à l’idée que la même échelle de punition ne soit appliquée au Pensionnat, vu toutes les bêtises qu’ils avaient faites, son frère et elle. Ils auraient dû être renvoyés depuis des années, autant Jasper qu’elle, mais leur tante et Kimmitsu les avaient protégés autant que possible – aujourd’hui, elle en était convaincue. Ce n’était pas un régime de faveur, ils étaient dans la provocation constamment et leurs professeurs en avaient parfaitement conscience. Et puis, tout avait basculé… Sentant une pointe de tristesse grandir, Laura se concentra sur Sengoku qui faisait des bulles avec sa bouche, heureux pour très peu de choses, attendrie. Son côté enfant était presque mignon, alors qu’il allait sur ses dix-sept ans.

Haiko – Comment était la discipline, dans ton école, Laura ? C’était très strict aussi ?

Laura – Oh, non, heureusement. J’ai eu quelques punitions avec mon... mes amis parce qu’on était… très loin d’être des élèves modèles. Mais on faisait des blagues, on cherchait des bêtises à faire, et on a frôlé le renvoi au bout de très, très longtemps. Enfin, c’est particulier et compliqué. On n’était pas méchants, hein ! Mais le Pensionnat n’était pas aussi strict que cela. On a des avertissements avant d’être punis, sauf si c’est récurrent. Mais… ce n’est pas comme ça partout, alors, au Japon ?

Laura avait marqué des pauses fréquentes pour laisser le temps à Genji de traduire, le laissant sélectionner aussi les informations à transmettre ou non. Il pouvait censurer, sans aucun problème pour le coup – ce qu’elle lui dit aussi. Elle n’avait pas envie d’être fichée dès le début. Sa voix était un peu plus triste, au fur et à mesure de sa réponse, mais elle s’était reprise assez vite en souriant. Surtout, éviter de regarder Genji dans les yeux. Lui la connaissait, maintenant. Ne pas évoquer son frère était très dur mais, dans le doute, elle avait préféré mentir comme il le lui avait demandé.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 239

Âge RPG : 16 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m82
Genji Nakajima
Apprenti comédien
Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyVen 1 Jan - 11:09

Sengoku n’avait pas changé, il le montra sur le trajet, s’amusant et courant après le moindre petit papillon qu’il voyait. Ça couplé à sa tenue, si sérieuse, c’était drôle et touchant à voir. Réconfortant. Des petits détails comme celui-ci l’aidaient à comprendre qu’il était de retour chez lui. Ils filèrent sur un long sentier sinueux dans les bois, avant d’atteindre le sommet de la colline. Des petites sources chaudes naturelles s’y trouvaient, un espace pique-nique avait été aménagé auprès d’elles, et la vapeur dégagée embrumait presque toute la clairière, avec légèreté. Le jeune posa le sac qu’il transportait sur la table, comme les autres, puis alla se changer derrière un gros rocher. Un frisson le secoua fort quand il ôta ses vêtements et les plia, au sol, puis qu’il mit la serviette autour de sa taille. L’instant d’après, il mit prudemment, assis au bord de la source, un pied dedans, puis l’autre, doucement à cause de la chaleur. Il toucha vite le fond, et c’est là qu’il réalisa enfin être le plus grand de leur petit groupe. Quelques centimètres de plus qu’Haiko, et bien plus que Laura ou encore Sengoku.

Trouvant une pierre, il s’assit dessus, l’eau lui arrivant ainsi à hauteur des épaules. Amusé, il constata que les deux petits du groupe se noyaient presque dedans et devaient se tenir à l’autre extrémité de la source, là où c’était moins profond. Il ferma un instant les yeux, le temps de trouver une position confortable et détendue. Être rentré ne signifiait pas s’être déjà débarrassé de toutes les angoisses et les questions, sans oublier ce qu’il avait accumulé en un peu plus de deux ans, et il se savait fragile. Déjà, il l’admettait, c’était bien, non ? Rouvrant les yeux, il les leva un peu au ciel lorsque Sengoku, occupé à jouer avec l’eau et faire des bulles, leur avoua qu’il s’était fait punir ce matin même pour avoir fait un peu de bruit dans son temple. Il en fit la traduction à sa cousine, pendant que Haiko levait lui aussi les yeux au ciel, blasé. Des règles pareilles, aussi, quelle horreur ! Il fallait être né là-dedans, pour pouvoir le supporter ! Ou bien y être tant habitué qu’on n’y prêtait plus attention ! Ou… Enfin, il ne savait pas, mais lui, personnellement, ça l’angoissait juste de se les imaginer !

– Comment était la discipline, dans ton école, Laura ? C’était très strict aussi ?

Le jeune homme retint un bâillement soudain, puis fit à mesure la traduction pour ses deux amis, de la réponse de sa jeune cousine. Désolé, la chaleur avait le don de l’engourdir et le faire somnoler, mais ne pas s’endormir ici, il aurait l’air très idiot à basculer la tête la première dans l’eau. Le pensionnat… Il comprenait qu’elle ait glissé un moment sur un ton plus triste, en fait, tout ce qui avait trait à la France, en ce moment, n’avait rien de très joyeux. Puis il regarda Haiko, sur le côté, qui lui avait dû rester beaucoup. Il regarda ses muscles… Et détourna assez vite le regard avant de se faire surprendre. Ses joues rosirent, mais heureusement, il pouvait sans problème mettre ça sur la très forte chaleur de l’eau volcanique de la source. Il n’aurait pas pensé pas son ami si musclé, d’ailleurs… Il fallait croire que la pratique intensive de la danse et des exercices de théâtre vous aidaient aussi à sculpter un corps.

– On a des avertissements avant d’être punis, sauf si c’est récurrent. Mais… ce n’est pas comme ça partout, alors, au Japon ?

– Heureusement que non. La plupart des élémentaires apprennent à se maîtriser avec un professeur particulier, et il y aussi les temples, dédiés à un ou deux éléments, pour apprendre. Soit en semaine le soir, soit à temps complet suivant les situations. Moeru Kumo est réputé pour avoir une discipline d’enfer. Les autres temples ne sont pas aussi durs, très loin de là. Mais bon… Il forme des élémentaires feu et vent et il faut admettre que ceux qui sont formés comme ça sont très doués. C’est vrai que plus un élémentaire feu ou vent sait être strict avec lui-même, plus il a de contrôle et de puissance sur son pouvoir.

Il expliqua après en résumé ce qu’il avait dit à sa cousine, pour les deux autres, car Haiko connaissait déjà très bien la réputation du temple et que Sengoku, vivant dedans, n’avait pas non plus besoin qu’on lui dise ce qui s’y passait. De temps en temps, il jetait aussi des petits regards discrets et rapides vers Haiko. Si Sengoku s’était attaché les cheveux, Haiko, lui, n’en avait pas pris la peine, ils flottaient tout autour de lui, ça lui donnait un air… Hum, bref.

– Pourquoi dis-tu que vos aînés sont tendus, d’ailleurs, Sen ? Il s’est passé quelque chose ?

Il répéta sa question en Français aussi, pour que Laura puisse suivre, tout en s’enfonçant un peu plus dans l’eau, où il avait trouvé une autre pierre pour s’asseoir.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 100

Âge RPG : 17 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m51
Sengoku Hidehisa
Junior
Sengoku Hidehisa
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyMar 12 Jan - 12:10

Une heure à genoux pour avoir fait un peu de bruit ? Vraiment, faut les supporter, vos règles…

Il faut simplement prendre l’habitude.


Il s’enfonça un petit plus dans l’eau, les yeux fermés, profitant à fond de la grande chaleur. Ça lui enveloppait tous les muscles, l’eau glissait entre les doigts et les orteils, il pouvait presque sentir l’énergie de la terre qui remontait jusqu’ici. Il pourrait rester ici durant des heures… Enfin, il voudrait mais ne le pouvait pas, plutôt, au bout d’un moment, la chaleur finissait par trop vous monter à la tête et il fallait sortir un peu. Les sources étaient vraiment un excellent moyen de se détendre, prendre une bonne cure au passage, et ressortit l’esprit très apaisé, il ne connaissait personne, dans ce pays, qui n’aimait pas les sources chaudes. Comme quoi, il y avait tout de même quelques avantages à vivre dans un pays qui était littéralement un volcan géant, encore en pleine activité. Il aurait même voulu nager là-dedans, s’il avait été tout seul.

D’ordinaire, on se baignait toujours nu, dans les sources, même lorsqu c’était encore mixte, dans le temps. Mais aujourd’hui, comme Laura était française et n’avait pas l’habitude, ils avaient décidé de garder quand même une serviette pour ne pas la gêner. Haiko l’interrogea sur la discipline, dans l’école où elle avait été, elle-même, visiblement curieux.  Il écouta Genji leur traduire la réponse, il avait envie de savoir, lui aussi. Comment était la vie dans les autres pays, comment les élémentaires s’entraînaient, ce genre de choses. Sauf qu’elle ne dit pas grand-chose, en fait, juste que c’était moins strict et c’est tout. Il fit une petite moue un peu déçue, mais bon, il pourra peut-être en savoir plus tard ? C’était la première fois qu’il rencontrait une étrangère, il avait envie de la questionner sur tout ! La langue, la nourriture, le mode de vie, l’école, les loisirs, les éléments, tout et n’importe quoi.

Il allait l’effrayer, par contre, non ? Sengoku ne savait pas trop, donc dans le doute, autant se taire. Il trouva un autre petit rocher, près du bord, où s’asseoir, et surtout, où il pouvait pencher la tête vers l’arrière et la laisser se reposer contre le bord. Paaaarfaiiiit… Genji parlait de leurs méthodes d’éducation pour les élémentaires, à sa cousine, il leur résuma vite fait. Rouvrant un œil, le jeune homme le surprit tout à coup très clairement reluquer Haiko en coin. Alors, alors, il aurait aimé même voir plus bas, hein ? Il lui fallut un effort gigantesque pour retenir le moindre rire, et surtout, ne lâcher aucune remarque. Fallait bien admettre que Haiko n’était pas mal, après… Grand, même s’il l’était moins que Genji, avec des traits très fins et un sourire permanent. Même si Sengoku ne s’intéressait pas aux hommes, il savait reconnaître quelqu’un qui avait de l’allure.

Pourquoi dis-tu que vos aînés sont tendus, d’ailleurs, Sen ? Il s’est passé quelque chose ?

Oh, ça, oui. Il hocha la tête tout en s’étirant longuement, bras vers le haut, puis les laissa glisser de nouveau dans l’eau brûlante. Remettant correctement la tête contre le rebord derrière lui, les yeux fermés.

Il y a plus d’accidents avec les éléments, ces derniers mois. Certains se comportent bizarrement, comme s’ils n’arrivaient plus à se contrôler ou qu’ils étaient possédés. On a eu pas mal de missions supplémentaires à cause de ça, durant toute une période. On dirait que ça s’est calmé, mais bon, on reste sur nos gardes. D’autres temples ont signalé les mêmes soucis.

Il tendit la main sur le bas-côté, vers quelques feuilles mortes, agitant un peu les doigts pour les faire voler. Mais collées au sol, elles bougèrent à peine. Pas très motivé à aller plus loin, trop bien installé pour ça, il se contenta de vaguement jouer avec, un peu somnolant maintenant.

C’est peut-être simplement car trop peu de personnes prennent la peine de s’entraîner sérieusement. Je ne sais pas trop.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 37

Âge RPG : 18 ans
Don(s) : Aucun
Taille : 1m75
Haiko Einosuke
Comédien
Haiko Einosuke
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyLun 18 Jan - 17:42

Ah là là, la discipline que devaient fournir les élémentaires pour leurs pouvoirs, tout un programme ! Un programme qu’il ne leur enviait pas le moins du monde ! Même si ce que leur traduisait Genji à mesure ne montrait pas une discipline affolante et très stricte dans l’ancienne école de Laura, ça montrait tout de même un cadre bien trop serré à ses yeux. Quoi qu’il avait un regard très biaisé, il fallait bien l’admettre, comme il ne supportait pas la discipline tout court. Ou bien à son corps défendant. Il s’étira longuement puis remit les bras le long du corps, tête baissée vers l’eau et profitant autant de la chaleur que de la vapeur. Il était le seul à être resté debout, pour le moment. C’était un petit rituel, d’abord se laisser imprégner de la chaleur et des éléments contenus dans la source chaude, et seulement ensuite, s’asseoir et en profiter, se détendre à fond. Il se massa aussi un peu le bras, sentant déjà une petite amélioration, par rapport à ce matin.

Genji expliquait à sa cousine que les autres Temples étaient bien moins stricts et qu’il y avait aussi des professeurs particuliers, un peu partout dans le pays, pour les élémentaires. Durant ce temps, Haiko continuait doucement ses étirements. Ses cheveux étaient si longs qu’ils flottaient tout atour de lui, sur la surface de la source, en douceur. Il marcha un peu dans le fond de la source, doucement pour ne pas se blesser la plante des pieds sur les pierres parfois pointues au fond, très tranquillement. L’air plus frais du dehors, grâce à la vapeur, ne le gênait pas. Formant une coupe avec ses mains, il mit aussi de l’eau chaude contre son visage, là encore doucement, les yeux fermés. Puis, enfin, trouva lui aussi un coin pour s’asseoir. Là, comme ça, c’était parfait ! Il leur jouerait bien un petit air de flûte, tiens… ça l’amusait lui-même et ça pourrait être sympa, aussi. Faire découvrir ou une deux chansons locales à la petite Française ! Il avait son sac à portée de main.

– Pourquoi dis-tu que vos aînés sont tendus, d’ailleurs, Sen ? Il s’est passé quelque chose ?

– Il y a plus d’accidents avec les éléments, ces derniers mois. Certains se comportent bizarrement, comme s’ils n’arrivaient plus à se contrôler ou qu’ils étaient possédés. On a eu pas mal de missions supplémentaires à cause de ça, durant toute une période. On dirait que ça s’est calmé, mais bon, on reste sur nos gardes. D’autres temples ont signalé les mêmes soucis. C’est peut-être simplement car trop peu de personnes prennent la peine de s’entraîner sérieusement. Je ne sais pas trop.

Ah oui, c’est vrai, il en avait entendu parler dans le journal, de ça, qu’il y avait eu des problèmes. Le temps que Genji traduise tout ça, Sengoku commençait à jouer avec son don, avec des feuilles un peu plus loin de la source. Haiko, lui, attrapa son sac et s’essuya un peu les mains, même si sa flûte en bois ne craignait pas l’eau. Il réfléchit d’abord un moment, le temps que les conversations se tarissent, puis débuta pour eux trois un morceau à la flûte traversière, son instrument favori entre tous. Un air qui n’était pas si ancien, légèrement mélancolique, dont il jugeait qu’il se prêtait très bien au décor ambiant. Un long morceau qui dura plusieurs minutes… Haiko jouait les yeux fermés, entièrement concentré sur les notes produites et le doux mouvement des doigts sur la flûte. L’air, sur la fin, devint légèrement plus rapide et virevoltant, avant de revenir sur son premier rythme, puis de s’éteindre en douceur. Sitôt après, son air très concentré le quitta pour laisser place à son très large et plus habituel sourire.

– Dites-le moi, si je vous embête à jouer.

Ils pouvaient continuer à parler en même temps, Haiko se chargeait de l(ambiance de fond ! On allait dire ça comme ça. C’est surtout qu’il aimait profondément la musique, que le cadre était idéal, que ça détendait toujours l’atmosphère, et qu’il n’y avait pas de raison de ne pas en faire profiter son entourage dès que l’occasion se présentait.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Modo
Récits : 1550

Âge RPG : 14 ans
Don(s) : Aquamancienne et Aéoromancienne
Taille : 1m60
Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyDim 28 Fév - 21:34

Genji – Heureusement que non. La plupart des élémentaires apprennent à se maîtriser avec un professeur particulier, et il y aussi les temples, dédiés à un ou deux éléments, pour apprendre. Soit en semaine le soir, soit à temps complet suivant les situations. Moeru Kumo est réputé pour avoir une discipline d’enfer. Les autres temples ne sont pas aussi durs, très loin de là. Mais bon… Il forme des élémentaires feu et vent et il faut admettre que ceux qui sont formés comme ça sont très doués. C’est vrai que plus un élémentaire feu ou vent sait être strict avec lui-même, plus il a de contrôle et de puissance sur son pouvoir.

D’accord… Laura réprima un frisson, presque d’horreur, à cette idée. Être strict pour avoir plus de contrôle. Cela expliquait le comportement et la puissance de sa tante… Elle était coincée comme jamais, très stricte, militaire, et avait un don extrêmement puissant. Une discipline très rigide, même si elle savait se montrer douce avec d’autres personnes plus proches. Mais cela expliquait bien des choses… Laura ne maîtriserait jamais le vent, ne prendrait pas le contrôle dessus, à moins de vraiment tolérer la discipline. Et ça, brrr, impossible.

Genji – Pourquoi dis-tu que vos aînés sont tendus, d’ailleurs, Sen ? Il s’est passé quelque chose ?

Laura tourna la tête vers Sengoku, après avoir eu la traduction de son cousin, curieuse. Que pouvait-il bien se passer, ici, au Japon, pour que les adultes soient tendus ? Il y avait aussi des problèmes ? L’intéressé hocha la tête en s’étirant puis se laissa à nouveau aspirer par l’eau chaude. De loin, l’adolescente était prête à parier qu’ils allaient s’endormir dans la demi-heure tant ils semblaient détendus. Elle… c’était pas encore trop ça. Pas encore asse à l’aise, même si elle reconnaissait que l’eau dénouait certains muscles qu’elle ne connaissait même pas jusqu’à présent. Même la pierre, au fond, ne semblait pas froide. Assise à côté de Sengoku, eux deux du même côté du bassin comme Haiko et Genji était plus grands, elle l’écouta très attentivement même si elle n’en comprenait pas un mot. A chaque fois, elle avait les explications grâce à Genji. C’était un peu perturbant, d’ailleurs, mais ils s’en sortaient. Même si Laura était un peu mal à l’aise de ne pas parler directement aux garçons…

Sengoku – Il y a plus d’accidents avec les éléments, ces derniers mois. Certains se comportent bizarrement, comme s’ils n’arrivaient plus à se contrôler ou qu’ils étaient possédés. On a eu pas mal de missions supplémentaires à cause de ça, durant toute une période. On dirait que ça s’est calmé, mais bon, on reste sur nos gardes. D’autres temples ont signalé les mêmes soucis.

Lorsque Laura eut la traduction de Genji, elle lui lança un regard, perturbée. Les dons, en France, avaient aussi certains comportements bizarres. De plus en plus de personnes en parlaient, il suffisait d’écouter. Un courant d’air s’éleva brièvement autour d’elle, témoignant de sa perturbation, mais personne ne sembla le remarquer comme ils somnolaient tous un peu. Même ici, les dons avaient des problèmes… Ce n’était pas parce qu’ils « ne s’entraînaient pas assez », comme le disait Sengoku. C’était autre chose. Le regard fixé sur les feuilles qu’il avait essayer de faire s’envoler plus haut, sans grand succès comme elles étaient mouillées et lui plutôt mou, Laura resta silencieuse le temps que Genji traduise les dernières paroles de son ami. Ce n’était pas une question de manque d’entraînement, clairement pas… Elle se mordit légèrement les lèvres, ouvrant ensuite la bouche pour dire quelque chose, puis se ravisa en voyant Haiko sortir un peu de l’eau pour s’essuyer les mains et prendre son sac. Heu ? Ils partaient déjà ? Pourquoi ?

Mais non, après quelques fouilles dans son sac, il en sortit une flûte traversière en bois et entama quelques morceaux. S’ils continuaient à échanger, en tout cas, ils se turent assez rapidement pour écouter ce que jouait le musicien. Emporté par la musique, il ne remarqua même pas le silence, sans doute, et joua de longues minutes durant lesquelles eux-mêmes avaient le regard posé sur lui. Laura parvenait enfin à se détendre un peu, esquissant même un sourire à Genji qui semblait… qui reluquait Haiko, non ? Elle avait rêvé ? Heu. Mais… Tournant la tête vers Sengoku, il devait sans doute l’avoir remarqué aussi mais elle pensait avoir rêvé. Il ne pouvait pas. Si ? C’était… possible ? Bon, après, Laura ne connaissait pas du tout la religion au Japon, les croyances. Elle-même peinait à l’être, depuis un an maintenant, et remettait tout en question. En tout cas, cela ne semblait pas choquer Sengoku vu le regard, et même le rire, elle en était sûre, qu’il retenait.

Haiko – Dites-le moi, si je vous embête à jouer.

Laura – Oh, non, continue, tu joues très bien et ça met dans l’ambiance ! Enfin, même si on parlait des dons qui changeaient bizarrement… Est-ce qu’il y a des musiques ou des chants traditionnels, ici ? Que vous connaissez ? Vous pourriez m’en jouer un ?

Bon. Elle ne savait pas si c’était permis ou pas, elle demanderait à Solène. Mais, en attendant, autant essayer de donner un petit coup de pouce à Genji, non ? Inutile de revenir sur le sujet des dons qui évoluaient bizarrement. Elle en parlerait à Jasper ou son père adoptif… lorsqu’elle le pourrait. Éloignant cette pensée douloureuse d’elle, tâchant de ne pas montrer sa tristesse soudaine, elle lança un regard aux garçons en attendant leur réponse.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 239

Âge RPG : 16 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m82
Genji Nakajima
Apprenti comédien
Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyJeu 11 Mar - 15:13

– Il y a plus d’accidents avec les éléments, ces derniers mois. Certains se comportent bizarrement, comme s’ils n’arrivaient plus à se contrôler ou qu’ils étaient possédés. On a eu pas mal de missions supplémentaires à cause de ça, durant toute une période. On dirait que ça s’est calmé, mais bon, on reste sur nos gardes. D’autres temples ont signalé les mêmes soucis. C’est peut-être simplement car trop peu de personnes prennent la peine de s’entraîner sérieusement. Je ne sais pas trop.

Oh… D’accord… Il traduisit la réponse à sa cousine, un peu perturbé et inquiet, maintenant. C’était vraiment possible, que ce genre de problème vienne seulement par un manque d’entraînement global de tous les élémentaires d’un pays… ? Il n’était pas un expert, évidemment, mais il en doutait franchement ! Leur ami n’avait pas l’air plus inquiet que ça, lui, à moitié somnolent, la tête reposant contre un petit rocher juste derrière lui. Il allait s’endormir très vite, lui. Comment il faisait… Même si l’eau chaude et ses vertus poussait presque obligatoirement à plus de détente, de là à être prêt à s’endormir, il y avait tout un gouffre. A côté, Haiko bougea tout à coup, pour s’essuyer rapidement les mains puis prendre son sac. Quoi, il voulait déjà partir ? Ils venaient tout juste d’arriver ! Ou bien il avait oublié quelque chose d’important à faire aujourd’hui ? Genji ouvrait la bouche pour lui demander ce qu’il fabriquait quand il le vit se remettre à sa place initiale, avec sa flûte entre les doigts. Oh…

Il commença à jouer, les yeux fermés, un air de la région, sans peut-être même se rendre compte que tout le monde avait arrêté de parler pour mieux l’écouter. Genji, pour une fois, se détendit vraiment plus que ça, en écoutant, et en le regardant. Se perdant peu à peu dans ses pensées, au loin des autres… Il était beau, quand même, c’est vrai. Et là, comme ça, avec la musique, les cheveux flottant à la surface doucement, la vapeur d’eau les entourant, ça donnait à la scène un ton presque irréel… réalisant enfin ce qu’il était en train de penser, il sentit ses joues s’enflammer quelque peu puis il baissa la tête. Qu’est-ce qui lui prenait, franchement, ces derniers temps ! Il passait sans cesse d’une émotion à l’autre, sans raison, stupidement, ce n’était jamais constant ! Un matin il se sentait bien, le soir, il se sentait très mal, c’était comme ça tous les jours et ça l’épuisait. Et c’était ridicule, en plus, il devait vraiment se secouer. Refouler tout ça pour que ça arrête de lui empoisonner la vie.

– Dites-le moi, si je vous embête à jouer.

– Oh, non, continue, tu joues très bien et ça met dans l’ambiance ! Enfin, même si on parlait des dons qui changeaient bizarrement… Est-ce qu’il y a des musiques ou des chants traditionnels, ici ? Que vous connaissez ? Vous pourriez m’en jouer un ?

Oh, sans doute… Il réfléchit un petit moment, mais Haiko trouva avant lui, proposant de chanter le laid de Hijikata Toshizō. Ah, bonne idée. Il expliqua dans les grandes lignes pour Laura, d’abord de qui il s’agissait. C’était un guerrier du pays, un samouraï, décédé en 1869, qui inspirait beaucoup de respect dans le pays. Haiko hocha la tête et lui dit de chanter, pendant qu’il jouait. eu… Lui ?! Mais… S’il chantait faux, ça allait casser les oreilles des autres, non ? Il le marmonna d’un ton un peu plus tremblante et peu assuré, et son meilleur éclata de rire, en lui disant de le faire et c’est tout, de ne pas trop réfléchir ni s prendre la tête. Ben tiens, c’était facile à dire ! Genji fit une petite moue, puis finit par hocher la tête. La première minute de la chanson était uniquement instrumental, et son meilleur ami savait la jouer à merveille, visiblement. Genji se lança ensuite à chanter, aussi juste que possible, lorsque son moment fut venu.

La chanson durait non loin de sept minutes. Elle était à la fois triste, mélancolique et pourvue d’une certaine force, d’admiration. A mesure, il prit plus de confiance et se laissa aller à chanter plus fort, avec plus de confiance, en tâchant de moduler la voix au mieux. Rendre hommage à la chanson. Dans le même temps, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer, de visualiser cette dernière bataille, cette période de l’histoire, qui n’était pas si lointaine. Ça ne faisait pas même un siècle que ces événements s’étaient déroulés ! Il se laissa happer, là encore, par la musique, les notes, l’ambiance qui s’en dégageait, bien que les paroles en elles-mêmes soient bien tristes et teintées d’un certain regret. Les paroles s’achevaient sur le dernier souffle du samouraï, les bannières tombant face au vent et le froid envahissant son corps, à l’heure de sa mort. La musique, elle, se poursuivait encore une longue minute, avant de finalement cesser à son tour. Genji reprit son souffle seulement à ce moment-là. Il n’avait plus chanté depuis très longtemps et se sentait un peu rouillé.

– J’espère ne pas avoir tout gâché. Tu en connais aussi, Sen ?
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 100

Âge RPG : 17 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m51
Sengoku Hidehisa
Junior
Sengoku Hidehisa
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyJeu 18 Mar - 10:58

Il allait vraiment s’endormir… Et risquer de glisser complètement dans l’eau au passage en buvant la tasse. A cette pensée, il se redressa d’un coup, sortit complètement la tête de la source et un peu les épaules, pour ensuite s’asseoir correctement sur son petit rocher et ne pas rester avachi. En plus, bien s’asseoir, c’était une règle de son temple. Il souffla un peu du nez, clignant des yeux pour se réveiller, pendant que la brune Française demandait, comme traduisit Genji, s’ils pouvaient jouer une chanson traditionnelle, s’ils en connaissaient. Alors, oui, mais il ne savait pas jouer beaucoup d’instruments, et pour ce qu’il connaissait, c’était impossible de les manier dans une source chaude. De toute façon, Genji et Haiko se décidèrent à jouer et chanter ensemble, une chanson assez longue sur un samouraï décédé il y a quelques dizaines d’années. Ensemble, oh oh… Voilà qui allait plaire à Genji, non ? Il retint un petit sourire amusé, puis les écouta, tranquillement. La musique avait un tel effet apaisant.

Genji chantait très bien… ça le surprenait, car il ne savait pas du tout qu’il avait cette capacité-là ! D’autant plus agréable à écouter qu’il prenait le soin de moduler le ton, de faire attention, et à mesure, il avait l’air de rendre plus de confiance. Les moments comme ça devraient durer plus longtemps, tant ça détendait. Sengoku s’étira longuement, puis joua un petit instant avec les bouts de son bandeau frontal, qui flottaient à la surface de l’eau. Il ne l’enlevait jamais, dans une source, quelle qu’elle soit. A vrai dire, il ne l’enlevait jamais, tout court, mis à part lorsqu’il dormait et quand il prenait sa douche. Ensuite, dans les bains et les sources, les entraînements, les missions, la vie, il était interdit de l’ôter. A la fin de la chanson, il se demanda ce que Genji ressentait, en fait, vis à vis de leur ami. S’il était juste très attaché à lui ou si… enfin… il y avait un peu plus que ça. Quoi que, ça n le regardait pas, évidemment ! Il était juste curieux.

– J’espère ne pas avoir tout gâché. Tu en connais aussi, Sen ?

Lui ? Mmh… Il réfléchit un petit moment, il connaissait des chansons, mais de là à se lancer et les chanter, ça, non. Il écorcherait les oreilles de ses amis, surtout ! Navré, bonne gens, il passait son tour. Il répondit donc qu’il n’était pas le mieux placé pour chanter ainsi, d’autant plus après la performance de leurs deux amis, et qu’il préférait donc leur laisser ce plaisir-là, que ce sera bien plus agréable à écouter pour tout le monde.

– J’imagine que les spectacles que vous donnez avec ta troupe vont bientôt reprendre, Haiko-san. Il y a-t-il une date où nous pourrons venir te voir ?
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 37

Âge RPG : 18 ans
Don(s) : Aucun
Taille : 1m75
Haiko Einosuke
Comédien
Haiko Einosuke
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyMer 31 Mar - 10:57

Il fallait que son ami apprenne à avoir confiance en lui, s’il voulait tenter la voie du théâtre, et donc de là, qu’il n’hésite pas à se lancer si une occasion se présentait. Une fois décidés sur la chanson, il referma les yeux et porta la flûte près de ses lèvres. Après un court instant pour bien se remémorer l’air, il commença à jouer. La première minute n’était que musicale, un air très mélancolique, tout en étant empli de force… Il ne l’avait plus joué depuis très longtemps et espérait ne commettre aucune erreur. Genji débuta ensuite son chant, d’abord un peu hésitant, puis plus assuré. Concentré sur sa propre tâche, Haiko ne put lui sourire pour l’encourager. Ses doigts volaient contre la flûte avec assurance, comme si la chanson possédait littéralement son corps et l’entraînait en avant avec elle. Jouer lui était un oxygène si important, comment imaginer vivre sans ça, sans musique, sans théâtre, sans spectacle, sans joie de vivre ?

Évidemment, Genji eut quand même peur à la fin d’avoir mal fait. Ah là là, il lui faudra du temps avant de gagner en assurance. Haiko se retint de secouer un peu la tête, légèrement blasé, mais ne put cacher un petit sourire. Allez, pas grave. Sengoku, dans son coin, refusa poliment l’invitation à chanter aussi, il ne devait pas se sentir très l’aise dans ce domaine, sans doute, lui aussi. De son côté, le jeune homme essuya avec soin l’eau qu’il avait laissé couler malgré tout contre l’instrument de bois et le posa pour le moment sur le rebord de la source chaude. Pour rejouer toute à l’heure, si besoin, ou plutôt par envie. Il se remit ensuite plus profondément dans l’eau, après avoir trouvé une pierre où s’asseoir, en se laissant glisser jusqu’aux épaules, cette fois-ci. Un frisson le secoua du même cou, il avait été un peu trop vite… Bah, de toute manière, ils ne pouvaient pas rester durant des heures ! Justement car l’eau était vraiment trop chaude.

– J’imagine que les spectacles que vous donnez avec ta troupe vont bientôt reprendre, Haiko-san. Il y a-t-il une date où nous pourrons venir te voir ?

– La prochaine tournée démarre dans à peu près trois semaines, on est en pleines répétitions, en ce moment, il y a beaucoup de travail. Les premiers spectacles auront lieu dans le village puis dans les alentours, donc si vous voulez venir, oui, c’est pour très bientôt. On a une tournée de trois mois, jusqu’au début de l’été finalement, puis on reviendra dans la région pour les représentations estivales habituelles.

Somme toute, le printemps, l’été et l’automne étaient leurs périodes de représentations, l’hiver était consacré aux entraînements et à la préparation de la nouvelle saison. C’était un travail considérable, de purs passionnés, avec beaucoup d’efforts et peu de repos. Un travail souvent mal considéré, car considéré comme peu utile, ne produisant rien de très concret pour le pays et son économie, rempli de « saltimbanques », qui étaient là car ils ne savaient rien faire d’autres de leurs dix doigts. Une considération sociale dont Haiko se moquait bien, ça ne l’avait jamais touché et il ne s’intéressait pas à ce que les autres pouvaient penser de lui. De toute manière, mieux valait apprendre à se détacher, car les critiques dans le monde de l’art, qu’elles soient justifiées ou non, étaient bien loin d’être tendres. Un pugilat public était si vite arrivé.

– Essayez quand même de voir un peu avant si ça vous plaît, c’est un style qui ne convient pas à tous, je ne voudrai que vous vous ennuyiez une fois arrivés.

La petite Française pourra venir elle aussi, si elle en avait envie, mais c’était surtout pour elle qu’il avait rajouté ça. Car il était on ne peut plus conscient qu’une personne ayant baigné dans une culture radicalement différente et avec des références artistiques très éloignées pouvait s’endormir facilement devant ce genre de spectacles ou bien détester, plus simplement. S’intégrer dans un nouveau pays, si lointain en plus, ce n’était jamais une mince affaire. Alors la « noyer » directement dans le grand bain du théâtre local, ça risquait de la perdre pour de bon.

– J’y pense, comment son considérés les artistes et les comédiens, en France ? Ils sont bien intégrés dans la société ?
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Modo
Récits : 1550

Âge RPG : 14 ans
Don(s) : Aquamancienne et Aéoromancienne
Taille : 1m60
Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyLun 24 Mai - 19:33

Laura découvrait vraiment des choses sur Genji, ici. Il était tellement différent… Lorsqu’ils étaient en France, elle le trouvait plus effrayé, moins libéré par moments. Il s’était passé quelque chose qui avait délié les liens qui le retenaient, même si elle savait que sa relation avec son père était compliquée. Suspendue à la musique, à la chanson, aux paroles qu’elle ne comprenait pas, l’adolescente écouta sans rien dire la longue chanson qu’ils entonnèrent ensemble, Genji et Haiko. Elle était longue, très longue, mais reposante et agréable. Voir Genji de cette manière et manquant de confiance en lui de la sorte le rendait plus… proche ? Ce n’était pas le bon mot. En tout cas, elle n’imaginait pas qu’il pouvait avoir peur pour du chant. C’était difficile à expliquer. A la fin de la chanson, Haiko arrêtant de jouer, Genji parut presque gêné mais le silence qui retomba n’était en rien dérangeant. Au contraire. Il avait assuré ! Laura lui fit un sourire pour le rassurer, ignorant s’il doutait vraiment de ses capacités ou s’il doutait parce qu’il était accompagné de Haiko.

Genji – J’espère ne pas avoir tout gâché. Tu en connais aussi, Sen ?

Laura tourna la tête vers Sengoku, une fois les paroles de Genji traduites, attendant la réponse de l’intéressé qui parut réfléchir un moment. Après Haiko et Genji, il choisit de passer son tour, répondant qu’il n’était pas le mieux placé pour chanter. Avec un petit sourire, Laura se retint de faire le moindre commentaire, comprenant totalement ce qu’il voulait dire. Haiko et Genji avaient fait une jolie performance et s’étaient écoutés, avaient vraiment été fusionnels là-dessus. C’était beau.

Sengoku – J’imagine que les spectacles que vous donnez avec ta troupe vont bientôt reprendre, Haiko-san. Il y a-t-il une date où nous pourrons venir te voir ?

Haiko – La prochaine tournée démarre dans à peu près trois semaines, on est en pleines répétitions, en ce moment, il y a beaucoup de travail. Les premiers spectacles auront lieu dans le village puis dans les alentours, donc si vous voulez venir, oui, c’est pour très bientôt. On a une tournée de trois mois, jusqu’au début de l’été finalement, puis on reviendra dans la région pour les représentations estivales habituelles.

Pfiou… Ils avaient énormément de travail, en fin de compte. Entre les périodes de spectacles et représentations et les périodes de répétitions, ils devaient avoir très, très peu de temps pour respirer. Laura avait de plus en plus l’impression que le travail était le maître-mot, ici, que tous s’impliquaient énormément et que quelqu’un qui travaillait moins ou fournissait moins d’efforts… eh bien, ça n’existait pas. Petit coup de pression supplémentaire. Regardant l’eau, faisant elle-même quelques petits remous discrets avec son don dans son coin, Laura resta silencieuse un long moment jusqu’à ce que Genji la tire de ses pensées en traduisant ce que Haiko avait dit, plus pour elle cette fois. Voir si le style du spectacle lui plaisait ? Oh, mais même si ce n’était pas le cas… S’ils venaient, c’était aussi et principalement pour soutenir. Même si Haiko avait l’air d’être un professionnel, voir des amis est toujours rassurant et fait toujours plaisir. Bon, Laura pensait cela mais elle avait du mal à se projeter… Trois semaines, ou même plus, c’était trop loin pour elle. Cela faisait plus d’un an qu’elle vivait au jour le jour sans savoir de quoi serait fait demain. Projeter et planifier des choses était un luxe, à ses yeux.

Haiko – J’y pense, comment son considérés les artistes et les comédiens, en France ? Ils sont bien intégrés dans la société ?

Heu… Les artistes, en France, c’était compliqué. Avant la Grande Guerre, Laura savait qu’ils avaient évoqué l’espoir, notamment les écrivains et peintres. Mais, depuis, ils se rapprochaient énormément de leur réalité et essayaient d’y trouver une sorte de vérité, comme pour se raccrocher à quelque chose de tangible et de rassurant. Ils devaient être perdus, aujourd’hui, avec ce qu’il se passait… Laura retint un rire ironique à cette pensée, ignorant comment l’exprimer simplement. Ce n’était pas simple du tout. L’art, en France, avait toujours été un sujet délicat et très mal vu mais il y avait des périodes où cela l’était moins. En ce moment… Elle ne s’y intéressait pas du tout mais savait et voyait qu’un changement était en cours. Avec sa famille, sa mère principalement, elle n’avait jamais eu le choix que de connaître l’actualité, au moins un minimum, pour les nombreuses soirées ennuyeuses auxquelles elles participaient toutes les deux. Mais, depuis leur adoption, ils étaient dans un autre monde, un cocon plus sain dans lequel personne ne voulait obliger Laura à se marier dès l’âge de seize ans. Encore aujourd’hui, c’était un énorme soulagement… Bref, essayer d’être claire et concise.

Laura – Je devais suivre l’actualité et le milieu de l’art de très près il y a quelques mois mais plus depuis un moment donc je n’ai pas les dernières informations. Mais c’est très compliqué, en France. Avec les bouleversements amenés par la Grande Guerre, ils ont d’abord évoqué l’espoir et le fait de tenir bon pendant toute cette noirceur avant de… se rapprocher de la réalité ? Mais, aujourd’hui, ils sont dans l’absurde complet et sont un peu moqués ou mis à l’écart. Je suis désolée, Genji, c’est super dur à traduire.

Laura fit une grimace à son ami et nouveau cousin, cherchant une manière plus simple de résumer. Elle ajouta ensuite que l’art évoluait énormément, de même que l’image des artistes, et qu’ils étaient très souvent incompris. Voilà, c’était plutôt ça. Et, très sincèrement, la collégienne n’y avait jamais compris grand-chose. Elle se demandait même si elle n’avait pas mélangé un peu les siècles… Désolée ? Au moins, elle était honnête ! Ils étaient incompris et c’était incompréhensible. Elle était un peu mal à l’aise d’avoir dit tout cela… Elle comprenait que l’art puisse plaire, vraiment ! Même le théâtre, la musique. Elle avait elle-même fait du chant avec Antoine avant que tout ne dégénère vraiment… Donc, elle y était ouverte, même si le professeur qu’elle avait à l’époque pour chanter l’avait toujours traumatisée. Jusqu’à… bref. Arrêter de penser à tout ça. Maintenant. Son regard était devenu plus triste mais Laura s’était empressée de se reprendre, personne ne l’ayant sans doute remarqué, pour répondre à l’invitation de Haiko.

Laura – Même si je ne connais pas, si on peut, pourquoi ne pas y aller au concert du village ? Même si c’est particulier, ça peut être un bon moment passé entre amis et ce sera notre manière de te soutenir.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 239

Âge RPG : 16 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m82
Genji Nakajima
Apprenti comédien
Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyMer 23 Juin - 15:23

Non, il ne voulait pas chanter ? Genji retint un petit sourire et se retint d’extrême justesse de répondre qu’il comprenait ça très bien, de toute manière. Il retourna plutôt la tête vers son meilleur ami quand il parla de la tournée sur le point de débuter. C’était tout de même une vie de dingue… Répétitions et entraînements durant tout l’hiver, puis spectacles, représentations diverses, tournées et voyages le reste de l’année. Il serait évidemment ravi de venir le voir jouer ! Tous les styles, ou presque, de théâtre et de chant lui plaisait, depuis toujours d’ailleurs. La musique était un moyen comme un autre de s’évader, il l’aimait l’écouter, la pratiquer quand il en avait l’occasion et surtout il aimait l’observer. Surtout si c’était Haiko qui se trouvait sur scène à ce moment-là. Aucun risque de s’ennuyer, pas de problème. Ce sera peut-être plus délicat pour Laura ? Le style du théâtre traditionnel dans ce pays était terriblement éloigné de ce qui se pratiquait en France, ça pourra facilement la dérouter ou l’endormir. Il n’avait envie qu’elle se sente forcée de venir juste pour faire plaisir alors que ça ne l’enchantait pas de suivre le spectacle.

Il traduisit la question de Sengoku, puis la réponse de Laura, revenant à la réalité juste à temps pour ça. Alors, oui, il eut du mal à traduire son idée, mais ce n’était pas très grave, il fit juste de son mieux. Sans être convaincu pour autant que Haiko et Sengoku avaient très bien compris cette première réponse, d’après les rapides regards qu’ils s’échangèrent. Pour être tout à fait honnête, il n’avait rien compris non plus. D’une part car il n’avait pas eu l’occasion de s’y intéresser lors de son séjour en France, d’autre part car cette réponse n’était définitivement pas claire. Il répéta à ses amis la suite, à peine plus claire que le reste. Bon, ça ne répondait pas vraiment à la question, mais ce n’était pas très important, au fond, pas comme s’il s’agissait d’un sujet ultra-important, où ils devaient tous se comprendre à tout prix. Comme à la maison, où ceux parlant Français devaient encore, forcément jouer les traducteurs. Seule Solène arrivait maintenant à s’en sortir à peu près sans aide, surtout parce qu’elle avait eu l’habitude, avec tonton, de parler dès les débuts sa langue, s’y familiariser, commencer à l’apprendre. Son niveau, aujourd’hui, lui permettait de tenir des petites conversations sans grande peine.

– Même si je ne connais pas, si on peut, pourquoi ne pas y aller au concert du village ? Même si c’est particulier, ça peut être un bon moment passé entre amis et ce sera notre manière de te soutenir.

Il répéta ça pour Haiko, se doutant déjà de sa réaction. Lui aussi avait peur, comme il l’avait dit, qu’elle ne s’ennuie, mais en même temps, ça pouvait toujours faire plaisir d’avoir du soutien dans la salle. Il lui redemanda ensuite les dates plus précises, histoire de s’organiser, ainsi que les horaires. Bon, il ne pensait pas que leur famille allait s’indigner qu’ils sortent le soir à leur âge, surtout si ce n’était qu’au village pour se rendre au théâtre. Par contre, sa mère aimait bien savoir où il était et avec qui, en plus de ça, il y avait quand même dix minutes, un quart de marche dans les collines et en traversant la forêt, avant de rentrer à la maison. Rentrer après le spectacle en pleine nuit ne se faisait pas non plus tout seul, même s’ils n’étaient plus des enfants.

– Ce que j’aimerai voir, aussi, ce serait les spectacles d’élémentaires, comme ceux qu’il y avait quand nos parents étaient tous petits. Des grandes démonstrations, des spectacles, tout ça. Je trouve dommage qu’il n’y en ait plus beaucoup, sauf dans les grandes villes. Le festival de Rubī est toujours maintenu, vous savez ?

Il tourna surtout la tête vers Sengoku, en posant cette question, il restait le mieux placé d’eux quatre pour savoir ça, grâce à son travail dans le Temple. Il décrivit ensuite à Laura, un peu plus en détails, ce qu’on lui avait raconté sur ce festival. Des élémentaires, à travers tout le pays, venaient régulièrement dans divers coins de l’île pour participer à ces grands spectacles. C’était en réalité autant une manière de s’amuser que de présenter ces pouvoirs, inciter les personnes à ne pas en avoir peur et parfois mettre en relation professeurs et élèves.

– On pourrait se rendre au prochain, en ville. Voire y participer nous-même.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 100

Âge RPG : 17 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m51
Sengoku Hidehisa
Junior
Sengoku Hidehisa
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyVen 16 Juil - 10:28

Trois mois à parcourir le pays pour danser, jouer et chanter, à dormir dans des petits hôtels de passage à peine quelques heures avant de tout remettre en place dans un endroit différent, à répéter, à s’entraîner, à passer du temps pour les costumes de scène et le maquillage, à passer des heures dans les transports et à porter des instruments, des décors et des vêtements. Le tout avant de refaire la même chose au village ou en ville, les gros temps de trajet en moins. Fallait-il adorer ce métier pour faire ça ! Sengoku n’avait rien contre les voyages, par contre, il appréciait beaucoup ne pas devoir passer plusieurs semaines d’affilée en transit. Se donner en spectacle, ce n’était pas non plus dans son caractère. Sur une scène, face à un public, il serait tout simplement terrifié, au point de ne plus réussir à prononcer un mot. Enfin, s’il s’agissait juste de rester dans le public et y passer un bon moment, ça lui convenait tout à fait.

Ils discutèrent de comment les comédiens et les artistes étaient vus, en France et au Japon. Il y avait des similarités, quand même. Sengoku ne parla pas beaucoup, se laissant glisser un peu sur le rocher où il était assis, jusqu’à ce que l’eau lui arrive juste en-dessous le nez. Bouche fermé, il ferma aussi les yeux et rêvasse un moment. Même s’ils ne pouvaient pas rester des heures et des heures dans une source chaude, il aimait en profiter un maximum. Sentir tous les pores de sa peau s’ouvrir sous l’effet de la chaleur, avant que cette dernière ne lui monte finalement à la tête, signal qu’il était temps de sortir. Quand on ressortait, le corps entier était très détendu, qu’on le veuille ou non d’ailleurs, c’était pour ça que ce traitement était si bon contre le stress, la dépression et toutes ces maladies-là.

Il ne redressa un peu la tête hors de l’eau que pour ajouter un petit détail, préciser aux autres que dans son cas, il pouvait confirmer une date mais qu’il pouvait aussi annuler au dernier moment, car une mission de dernière minute ou une urgence pouvait très bien tomber sans crier gare. Là-dessus, il n’avait aucun contrôle. C’était la même chose pour les médecins, les pompiers, la police, tous ces métiers d’urgences, il n’avait pas d’horaires fixes réels ou de journée type. En tant que sentinelle à part entière, dorénavant, il pouvait être appelé à n’importe quel instant. Ce n’était pas comme les novices, qui eux n’étaient pas envoyés directement sur le terrain au pied levé de jour comme de nuit.

Ce que j’aimerai voir, aussi, ce serait les spectacles d’élémentaires, comme ceux qu’il y avait quand nos parents étaient tous petits. Des grandes démonstrations, des spectacles, tout ça. Je trouve dommage qu’il n’y en ait plus beaucoup, sauf dans les grandes villes. Le festival de Rubī est toujours maintenu, vous savez ?

Je suppose, oui.


Genji prit le temps d’expliquer de quoi il s’agissait, comme festival, pour sa cousine Française. Pendant ce temps, Sengoku se rassit correctement, le dos droit, sortant du même coup les épaules et le torse, au-dessus du ventre, de l’eau. Il entreprit ensuite d’attacher mieux que ça ses cheveux et remonter un peu son bandeau frontal, hors de l’eau. Ça ne risquait rien mais bon, ça le gênera un peu moins. Ils ne l’enlevaient que pour dormir et pour se laver. En-dehors de ça, ils le portaient systématiquement, y compris dans ce genre de source. Son bandeau avait une valeur symbolique trop puissante pour qu’il se permettre de le laisser dans un coin ou de le perdre. Une fois fait, il reposa les coudes contre les rochers derrière lui, avec un soupir de satisfaction. Le festival, donc… Il n’était plus retourné depuis la petite enfance. Genji lança qu’ils pourraient y aller, voire y participer.

Je ne suis pas sûr d’avoir le droit, sourit-il faiblement. Je veux dire, en tant que Sentinelle, dans notre Temple en tout cas, je ne sais pas si c’est la même chose pour les autres, il y a un ensemble de règles de conduite sévères à respecter. Or, participer à ce genre de festival ne fait pas très sérieux. Je me renseignerai quand même. C’est plutôt fait pour les civils, en réalité.

Il croyait se souvenir avoir vu des membres d’autres temples, moins stricts, participer à ces manifestations. Mais dans son cas, il doutait que ses aînés soient d’accord.

Mais ça n’empêche pas de s’y rendre, pour s’amuser, par contre.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 37

Âge RPG : 18 ans
Don(s) : Aucun
Taille : 1m75
Haiko Einosuke
Comédien
Haiko Einosuke
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyJeu 19 Aoû - 11:45

Honnêtement, il avait du mal à saisir ce qu’expliqua la jeune fille, sans remettre toutefois en cause la traduction que fit son meilleur ami. Ce devait être… des spécificités bien Françaises, qu’il ne parvenait pas à comprendre, voilà tout ! Après tout,k réussir à comprendre une autre culture ne pouvait pas se faire en une simple petite discussion. Il échangea un rapide regard avec ses deux amis, soulagé en constatant qu’eux non plus ne semblaient pas avoir tout suivi. Affaire de France, finalement, inutile de trop se prendre la tête, ils comprendront sûrement mieux plus tard, une fois plus de cartes en mains. En tout cas, il était touché qu’elle veuille bien venir au spectacle du village malgré tout, alors que ça risquait fort de ne pas lui plaire du tout. Haiko réfléchit un instant, pour se souvenir des dates et heures prévues. Puis il s’étira de nouveau, longuement, debout au fond de la source chaude. Parfaitement détendu maintenant.

"Ce que j’aimerai voir, aussi, ce serait les spectacles d’élémentaires, comme ceux qu’il y avait quand nos parents étaient tous petits. Des grandes démonstrations, des spectacles, tout ça. Je trouve dommage qu’il n’y en ait plus beaucoup, sauf dans les grandes villes. Le festival de Rubī est toujours maintenu, vous savez ?"

"Je suppose, oui."

Haiko tenta de se remémorer à quand remontait le dernier spectacle de ce genre qu’il avait bien pu observer… Il se souvenait très vaguement d’avoir assisté à ça au village il y a longtemps… mais plus rien depuis lors. Il faut dire que ça ne l’avait jamais fasciné ni intéressé. Non concerné par ce genre de choses, sa famille non plus, il ne s’en était jamais préoccupé, comme une bonne partie de la population d’ailleurs. Genji prit le coin d’expliquer en quoi ça consistait à sa cousine. Sengoku, lui, rattacha mieux que ça ses cheveux, son bandeau entre les dents, le temps de le rattacher en-dehors de l’eau. Pourquoi il ne l’enlevait, pas carrément ? Il avait bien le droit de le faire en prenant sa douche alors pourquoi pas lorsqu’il entrait dans une source chaude ? Ils avaient tellement de règles, dans leur temple, que ne pas ôter leurs bandeaux dans les sources en faisait peut-être partie… Rah là là, franchement, autant de règles à suivre, quelle horreur ! C’était à se demander comment il n’en devenait pas cinglé !

"On pourrait se rendre au prochain, en ville. Voire y participer nous-même."

"Je ne suis pas sûr d’avoir le droit. Je veux dire, en tant que Sentinelle, dans notre Temple en tout cas, je ne sais pas si c’est la même chose pour les autres, il y a un ensemble de règles de conduite sévères à respecter. Or, participer à ce genre de festival ne fait pas très sérieux. Je me renseignerai quand même. C’est plutôt fait pour les civils, en réalité. Mais ça n’empêche pas de s’y rendre, pour s’amuser, par contre."

Le jeune musicien leva légèrement les yeux au ciel puis replongea quasiment entièrement dans l’eau, les yeux fermés, en laissant juste dépasser son nez. Laissez le soin, encore une fois, à Genji de traduire ça pour Laura. Au passage, il lui lança de lui expliquer aussi une Sentinelle, car on ne trouvait finalement pas ce métier dans beaucoup de pays. En Asie, il existait aux Philippines, en Chine aussi normalement, et voilà tout. On le trouvait dans deux ou trois pays d’Afrique, en Argentine, puis… C’est tout, en fait. Il n’y en avait pas du tout en Europe, en Amérique du Nord ou en Australie. Après, en ce qui concernait le festival en lui-même, il n’avait rien contre le fait d’y aller. Une sortie pour se détendre, ça ne faisait de mal à personne ! Même si sur eux quatre, seuls Laura et Genji pourraient participer. En France, les festivals de ce genre étaient sans doute interdits depuis bien longtemps, avec tout ce qui s’y passait, malheureusement.

"Si vous voulez vous inscrire," dit-il en regardant Laura puis Genji, "il vaut mieux le faire maintenant. Et vérifier que vous seriez bien disponibles."
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Modo
Récits : 1550

Âge RPG : 14 ans
Don(s) : Aquamancienne et Aéoromancienne
Taille : 1m60
Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyDim 5 Déc - 19:22

Genji – Ce que j’aimerai voir, aussi, ce serait les spectacles d’élémentaires, comme ceux qu’il y avait quand nos parents étaient tous petits. Des grandes démonstrations, des spectacles, tout ça. Je trouve dommage qu’il n’y en ait plus beaucoup, sauf dans les grandes villes. Le festival de Rubī est toujours maintenu, vous savez ?

Des… spectacles d’élémentaires ? Pardon ? Sengoku sembla répondre positivement à la question de Genji tandis que ce dernier lui expliquait ce qu’étaient ces fameux spectacles élémentaires. C’était inconcevable pour Laura… Des élémentaires qui se produisaient, là, aux yeux de tous, librement et sans aucun risque ? Vraiment ? Elle resta stupéfaite du récit de son nouveau cousin, ne sachant trop comment le prendre. Cela devait être vraiment beau mais la première pensée qui lui vint à l’esprit était que ces élémentaires étaient totalement déraisonnables et qu’ils ne tenaient pas à la vie. L’adolescente avait été tellement choquée par l’explication du festival qu’elle en avait totalement oublié la présence de Haiko et Sengoku. Bon… Elle était au Japon. Pas la même culture. Pas la même ambiance. Pas le même danger omniprésent qu’en France. Pour être honnête, si elle arrivait à passer outre la peur qui s’emparait d’elle et cette pensée de folie, Laura était forcée d’admettre que c’était un bon moyen pour rassurer les gens sur les dons. Peut-être cette longue année, si pas plus, de conflit et de tension permanents avaient-ils eu raison de Laura et que tout le monde n’avait pas en horreur les dons. Même Genji, vu la manière de laquelle il parlait du spectacle et l’envie qu’elle y lisait dans ses yeux. Mais… dans ce cas, pourquoi la famille Nakajima était-elle aussi stricte ?

Genji – On pourrait se rendre au prochain, en ville. Voire y participer nous-même.

Sengoku – Je ne suis pas sûr d’avoir le droit. Je veux dire, en tant que Sentinelle, dans notre Temple en tout cas, je ne sais pas si c’est la même chose pour les autres, il y a un ensemble de règles de conduite sévères à respecter. Or, participer à ce genre de festival ne fait pas très sérieux. Je me renseignerai quand même. C’est plutôt fait pour les civils, en réalité. Mais ça n’empêche pas de s’y rendre, pour s’amuser, par contre.

Haiko leva les yeux au ciel, pendant que Genji traduisait ce que son ami avait dit. Il ne pourrait pas participer à ce festival… ? Mais son temple devait être incroyablement sévère ! Même pas s’amuser, se détendre vraiment, retirer son uniforme l’espace de quelques heures… Maintenant qu’elle le remarquait, il n’avait même pas retiré son bandeau pour entrer dans la source. C’était aussi strict que cela… ? Note à elle-même, ne jamais s’inscrire dans ce temple. Ne jamais y mettre les pieds. Ne jamais s’en approcher. Bon, d’accord, Laura y allait peut-être un peu fort. Mais tout de même ! Ce qui la rassurait, c’était la réaction de Haiko. Si lui-même considérait cette interdiction trop sévère, cela signifiait que le temple de Sengoku était vraiment trop strict. Non pas que Laura voulait qu’ils y participent tous, loin de là, mais cette sévérité l’effrayait. La discipline du Japon l’avait toujours rebutée, elle avait même fait partie de ses premiers arguments pour rester en France jusqu’à ce que son frère, son père adoptif et même sa tante l’obligent à partir. Bon, et l’incitent aussi à admettre qu’elle était terrorisée.

Haiko – Si vous voulez vous inscrire, il vaut mieux le faire maintenant. Et vérifier que vous seriez bien disponibles.

Laura – Heu… Ce sera sans moi, dit-elle avec un sourire gêné. Je ne suis pas à l’aise en public et… je sais que ce n’est pas la France mais l’idée d’utiliser des dons devant un public sans courir de menace me semble totalement inconcevable. Je suis désolée.

Laura fit un petit sourire d’excuse, vraiment mal à l’aise, consciente de gâcher un peu l’ambiance détendue qui régnait depuis leur arrivée ici. Désolée, vraiment. Mais, si Genji voulait y participer, Haiko aussi, qu’ils y aillent ! Sengoku et elle les soutiendraient avec plaisir. Ou même juste Genji si Haiko ne pouvait pas non plus. Tout dépendait de s’il était en tournée ou pas à ce moment-là. A moins que lui ne possède aucun pouvoir ? Elle n’y avait même pas songé une seule seconde… Laura se redressa un peu dans la source, se calant un peu mieux sur les rochers qu’elle sentait contre son dos et sous ses pieds, qui lui servaient de siège également. Remontant ses mains pour les laisser un peu flotter, les paumes vers le ciel, elle regarda Genji pour lui parler directement, cette fois.

Laura – Mais, si tu veux y participer, on sera là en soutien ! Ce festival a l’air d’être important ou d’évoquer de vrais bons souvenirs, pour toi. Même pour vous trois, en fait. Je préfère ne pas m’engager, surtout s’il faut s’engager très vite, mais je serai là.
Revenir en haut Aller en bas
Fonction :
  • Membre
Récits : 239

Âge RPG : 16 ans
Don(s) : Aéoromancien
Taille : 1m82
Genji Nakajima
Apprenti comédien
Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan EmptyJeu 13 Jan - 10:39

– Je ne suis pas sûr d’avoir le droit. Je veux dire, en tant que Sentinelle, dans notre Temple en tout cas, je ne sais pas si c’est la même chose pour les autres, il y a un ensemble de règles de conduite sévères à respecter. Or, participer à ce genre de festival ne fait pas très sérieux. Je me renseignerai quand même. C’est plutôt fait pour les civils, en réalité. Mais ça n’empêche pas de s’y rendre, pour s’amuser, par contre.

Sérieusement… Haiko leva les yeux au ciel, lui-même ne put s’empêcher de soupirer un peu en se tapant la main contre le front. Même ça, ils n’avaient pas le droit ?! Mais enfin… Sévères, ça oui, mais à ce point ! Il se reprit une second plus tard puis prit le soin de traduire ça pour sa cousine, comme d’habitude. Ah, et bonne remarque de son meilleur ami, il lui expliqua aussi ce qu’étaient les Sentinelles, leurs occupation, leur métier, et tout ça. Maintenant qu’il y pensait, c’est vrai qu’il n’avait jamais entendu parler de ce genre de métier en France. Ou en Europe, tout court. Il y en avait en Asie et… En Afrique, normalement… Dans les Amériques, peut-être aussi, il n’était pas certain. Ce n’était pas forcément un coin du globe auquel il s’était déjà intéressé, pour être honnête. Sengoku ajouta qu’ils pouvaient s’y inscrire, eux, mais qu’ils devraient s’y prendre tôt. Une réponse qui, une fois traduite, n’eut pas l’air d’enthousiasmer beaucoup Laura. Il devinait facilement pourquoi.

– Heu… Ce sera sans moi. Je ne suis pas à l’aise en public et… je sais que ce n’est pas la France mais l’idée d’utiliser des dons devant un public sans courir de menace me semble totalement inconcevable. Je suis désolée.

Il répéta ça à ses amis en ajoutant, rapidement et avec un sourire, que le choc culturel était pas mal, sur ce coup-là. Laura n’avait pas besoin de se sentir si mal à l’aise ! En plus, avec tout ce qui s’était passé en France en quelques mois seulement, il comprenait très bien son point de vue.

– Mais, si tu veux y participer, on sera là en soutien ! Ce festival a l’air d’être important ou d’évoquer de vrais bons souvenirs, pour toi. Même pour vous trois, en fait. Je préfère ne pas m’engager, surtout s’il faut s’engager très vite, mais je serai là.

– Je n’ai pas très envie de participer seul, répondit-il en Français. Si Sengoku-san n’a pas le droit… Et puis, Haiko-san n’a pas d’éléments, tu sais ? Par contre, y aller, ça peut être sympa. C’est fait pour dédramatiser ce genre de dons et montrer ce dont les gens sont capables, en plus de faire du spectacle. C’est aussi un endroit où on peut rencontrer des personnes du coin, capables de former des jeunes, découvrir des techniques et même s’entraîner un peu, sous la direction de personnes plus expérimentées. Il y a des ateliers sur les dons, on explique comment ils naissent et pourquoi. Ça attire beaucoup de monde ! Bon, évidemment, il y aura toujours une partie de la population qui soit s’en moque, soit n’est pas prête à les accepter. Des fêtes comme celle-là, il y en a un peu partout. Même dans les pays voisins. Je crois que le plus gros se fait en Chine.

Est-ce que c’était toujours le cas aujourd’hui ou… Il y en avait aussi un très important, qui se tenait en Mongolie chaque année, il ne savait pas trop s’il rivalisait ou non avec celui de la capitale, en Chine. Ces dernières années, ils avaient eu moins d’informations de ce type. Les rivalités entre les pays et les tensions politiques étaient trop importantes, les guerres éclataient… Il n’y avait pas qu’en Europe que ces problèmes arrivaient. Avec violence. Y penser le déprimait profondément. Ils vivaient tous dans un beau siècle affreux et plus les années passaient, plus les armes devenaient terribles. Bon, ne pas penser à ça maintenant. Ils étaient entre amis, aux sources chaudes, à se détendre et profiter, pas le moment idéal pour lancer une conversation sur la politique du pays ou sur les relations internationales. Surtout vis à vis de Laura, elle avait justement dû fuir son pays natal à cause de ça, ce n’était pas pour qu’on l’assomme, ici aussi et plein temps de détente, avec ces horreurs. Même si, par malheur, tous les pays avaient leurs problèmes et tous, sans exception, pouvaient commettre des atrocités.

– Je commence à avoir trop chaud, ajouta-t-il d’abord en Français puis en Japonais. Je vais quitter un peu la source et rester à côté. Mais ne vous pressez pas, vous, pas de soucis. Je peux aller préparer le déjeuner en attendant.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Les sources d'Efan   Les sources d'Efan Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Les sources d'Efan
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Journée aux sources thermales

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pouvoirs de l'Ombre :: Japon :: Plateau d'Eafan :: Collines Eafan-
Sauter vers: