Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Conseils de formation

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Genji Nakajima
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Genji Nakajima
MessageSujet: Conseils de formation   Conseils de formation EmptyJeu 29 Oct - 8:46

Il s’était passé plusieurs jours depuis leur arrivée à la maison, pourtant, Genji se sentait toujours très confus. Entendre de nouveau parler sa langue natale tout autour de lui en permanence lui avait fait bizarre, après des mois à n’entendre que le Français, pour commencer. Ensuite, il avait réalisé qu’il avait eu le temps, sur ces quelques mois, de perdre pas mal de repères qui avaient pourtant fait sa routine au Japon, et oublier quelques codes. Enfin, il avait eu du mal à se mettre dans le bain, dans l’ambiance plus calme et détendue qu’on trouvait ici… Il faudra cependant plus que quelques jours pour qu’il se réveille pas en sursaut, au milieu de la nuit ou au petit matin, par soudaine crainte d’une attaque ou croyant entendre quelqu’un crier au loin. Comme ce matin-là, où il se réveilla en sueur, dans un violent sursaut, étouffant de justesse un cri pour ne pas réveiller ses sœurs ou Laura. Le cœurs battant à toute allure, il mit un moment avant de se rappeler où il était et se calmer un peu. Ce n’était qu’un rêve… Juste un rêve.

Il se leva sans faire de bruit puis s’habilla en vitesse, avant de ranger couverture et futon dans le petit placard. Il était encore très tôt, à peine six heures du matin, mais son arrière grand-père et sa mère étaient déjà tous deux la cuisine, à déjeuner et boire un thé. Il les embrassa chacun sur la joue pour leur dire bonjour puis s’installa pour déjeuner, lui aussi, sans un mot, dans un premier temps. Depuis son retour, il avait beaucoup parlé avec sa mère, de ce qui s’était passé en France mais surtout de ce qu’il comptait faire maintenant, pour son retour. Il avait quelques idées, que sa mère avait approuvé avec un doux sourire réconfortant, et elle lui avait conseillé d’en discuter avec un de ses amis d’enfance, qui lui s’était engagé dans cette voie il y a déjà quatre ans. Ami qui avait été invité ce matin, pour parler, faire un peu le point, obtenir des conseils et le guider, s’il le pouvait, bien sûr. Pendant le déjeuner, il en reparla à sa mère, à voix basse, encore peu sûr de lui. Son soutien lui était très important, essentiel, voire vitale. Il n’avait pas réalisé à quel point sa maman lui avait manqué, en France…

Une petite heure plus tard, vers sept heures du matin, il vit par la fenêtre que son ami arrivait, pile à l’heure. C’était lui qui lui avait certifié que venir si tôt ne le gênait absolument pas, bien au contraire, il avait déjà l’habitude de se réveiller aux aurores. Genji alla l’accueillir à l’entrée, se retenant de justesse de lui sauter au cou pour lui dire bonjour, se contentant plutôt d’un salut plus simple et plus ordinaire. Il était au Japon, pas en France, bien au Japon, du calme. Ce n’était que lorsqu’on avait connu la vie dans un autre pays qu’on réalisait à quel point les écarts culturels pouvaient être aussi énormes… Bref, il voulait boire quelque chose ? Du thé, du café, un chocolat chaud ? Juste à l’instant où il lui dit de s’installer, des pleurs de bébés résonnèrent un peu plus loin, finissant sans doute de réveiller tous ceux qui ne l’étaient pas encore. Ah là là, ça allait durer encore plusieurs mois, ça.

– Merci beaucoup d’être venu, installe-toi à ton aise.

Il fila rapidement dans la cuisine leur préparer du chocolat. Son arrière grand-père était déjà reparti se reposer dans sa chambre, d’un pas lent, en s’appuyant sur sa canne. Sa mère, elle, se préparait pour partir au travail, comme presque tous les adultes de la maison, d’ailleurs. Munemori restait car il avait son atelier à la maison, à l’arrière, et sa grand-mère restait aussi, bien entendu, elle avait l’habitude de garder les petits-enfants encore trop petits pour aller à l’école. Il ne savait pas trop, par contre, si Solène commençait aujourd’hui ses cours du matin, de langue, ou plutôt la semaine prochaine. L’agitation allait croissante dans la maison, en tout cas, entre les enfants qui allaient manger, les adultes qui s’habillaient, se lavaient et prenaient leurs affaires pour partir au travail, les petits cris plaintifs de certains accompagnant chaque matin avant l’école… La vie ordinaire, au sein d’une maison certes très grande mais où plusieurs générations cohabitaient sous le même toit, avec même plusieurs petites familles. Une fois le chocolat préparé, il alla retrouver Haiko, dans un coin de la salle à manger-salon.

– Dis-moi d’abord, que deviens-tu ? J’ai l’impression d’être parti depuis une éternité, alors que ça ne fait que quelques mois.
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Haiko Einosuke
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Haiko Einosuke
MessageSujet: Re: Conseils de formation   Conseils de formation EmptyJeu 29 Oct - 9:42

Le printemps avait beau approcher à grands pas, il faisait encore si froid, le matin. Haiko referma doucement la fenêtre qu’il avait laissée entrouverte dix minutes pour aérer la pièce, puis termina de se préparer. A genoux devant une petite commode en pin, un miroir posé dessus, il complètement sa tenue d’une longue et chaude veste, puis se coiffa. C’était toujours la partie la plus longue, ses cheveux avaient le don de partir dans tous les sens, il lui fallait toujours batailler de longues minutes avant de dompter ces mèches folles qui lui descendaient jusque dans le bas du dos. Un élastique dans la bouche, une main serrée sur le peigne et l’autre tenant ses cheveux, il tenta une fois de plus de faire ça rapidement, pour une fois, avec la désagréable impression que même son reflet se payait sa tête. Et une fois de plus, il mit du temps avant de les dompter puis les attacher en une queue-de-cheval assez haute. Il ajouta un long ruban à l’élastique, pour le plaisir, les deux longs bouts pendant presque jusqu’aux reins, comme ses cheveux. Parfait, il allait pouvoir y aller.

Dehors, le village s’agitait encore doucement, seuls les commerçants et les artisans étaient déjà pied d’œuvre. Haiko s’arrêta dans une boutique pour acheter le cadeau de visite, des fruits frais de saison et un peu de chocolat, que la vendeuse prit soin de lui emballer dans une belle boîte. Dans le village, il salua quelques connaissances d’un signe de main, avant de prendre la route des collines. Marcher le réchauffait, au moins, et il fallait bien. Il faisait encore sombre, à cette heure et en cette saison, la roule filant dans les collines n’était pas très rassurante… Pour rejoindre le domaine des Nakajima, il ne fallait que dix minutes, mais il devait emprunter un chemin assez sinueux, souvent couvert par la forêt, et très sombre tant que le soleil ne perçait pas l’épaisse couche de nuages gris de ce matin. Haiko pressa le pas, la tête envahi par les histoires qu’on lui avait raconté, sur tous les esprits se cachant dans les brumes matinales et dans les forêts. Il n’avait pas peur ! Mais… Enfin, peut-être un peu. Heureusement, il parvint au domaine sans encombre, soulagé en poussant la lourde porte de l’enceinte en pierre.

Genji lui ouvrit la porte de la maison, le bâtiment principal en tout cas, avant même qu’il n’ait eu le temps de sonner. Rapide ! Il lui dédia un sourire chaleureux, en entrant, puis se déchaussa, avant de lui tendre son cadeau avec un nouveau sourire. Le revoir faisait du bien, il était parti de longs mois, tout de même ! Et beaucoup s’étaient inquiétés pour lui, ils avaient appris ce qui se passait en France. Haiko accepta un chocolat, en accrochant sa veste avec les autres, puis en suivant dans le salon. Il salua ceux qu’il croisa avec respect puis se frotta un peu les mains pour se réchauffer. Une petite pendule indiquait sept heures du matin, tout juste, il était parti bien à l’heure. Une fois assis, il attendit tranquillement que son ami revienne avec les boissons chaudes et s’installe avec lui. Haiko l’observait aussi, avec une certaine curiosité, mais le jeune garçon n’avait pas changé, physiquement parlant. Il semblait être le même qu’à son départ, quoi qu’il avait les joues un peu plus creuses.

– Dis-moi d’abord, que deviens-tu ? J’ai l’impression d’être parti depuis une éternité, alors que ça ne fait que quelques mois.

Oh, ce n’était pas à lui que cette question devrait être adressée… Le jeune homme comprenait néanmoins que son ami devait avoir besoin de retrouver quelques repères, de se sentir de nouveau chez lui. Ce n’était pas très évident, après un tel voyage et ce qu’il avait pu connaître comme bouleversements, sur place. Les mains autour du mug, pour se réchauffer, il commença par lui répondre qu’il n’y avait pas eu grand-chose de spécial, de son côté.

– Je fais partie de la même troupe, toujours. Les journées sont faites de longs entraînements, de répétitions, de spectacles… En ce moment, il y a encore peu de représentations, nous reprendrons un rythme plus soutenu à partir du printemps. J’ai également commencé à prendre quelques nouveaux cours en ville, plus poussés.

Il but une petite gorgée de chocolat, pour vérifier que ce n’était pas trop chaud, et voyant que c’était bon, une plus longue. Voilà qui faisait beaucoup de bien et éloignait les frissons…

– Ce n’est pas à moi qu’il faut poser cette question, cela dit. Beaucoup de personnes, ici, se sont inquiétées pour toi, ces derniers mois. Nous avons eu peu d’informations, sur ce qui se passe en Europe, mais assez pour comprendre que c’est grave. Que t’est-il arrivé, après ton départ ? Tu es revenu seul ou avec ton oncle ?
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Genji Nakajima
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Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Conseils de formation   Conseils de formation EmptyDim 1 Nov - 15:43

Ses petites sœurs vinrent rapidement courir vers lui pour dire bonjour, toujours dans leurs petits pyjamas, puis filèrent tout aussi vite, lui laissant à peine le temps de les embrasser sur la joue. Leur mère les appelait déjà pour leur dire de venir manger. Il se retourna après vers Haiko, qui commença par lui dire qu’il n’avait pas vécu grand-chose de spécial, ces derniers mois. Oh, tout de même… Il se passait forcément des choses en quelques mois ! Ou bien peut-être ne considérait-il pas ça comme intéressant ? Genji tendit la main pour attraper un sucre dans le petit bol qu’il avait amené, et en mettre dans son chocolat, détestant cette boisson lorsqu’elle était trop forte ou trop amère. D’une façon générale, il avait du mal avec ce qui était amer et n’aimait pas non plus les épices fortes. Haiko non plus, pour ce qu’il en savait, ils avaient plusieurs oûts en commun. Il était un de ceux qui lui avaient beaucoup manqué, en France. Même s’il s’était fait des amis là-bas, ce n’était pas vraiment comparable à ses proches d’enfance, au pays.

– Je fais partie de la même troupe, toujours. Les journées sont faites de longs entraînements, de répétitions, de spectacles… En ce moment, il y a encore peu de représentations, nous reprendrons un rythme plus soutenu à partir du printemps. J’ai également commencé à prendre quelques nouveaux cours en ville, plus poussés.

Eh bien… Lui qui avait déjà un rythme de travail très soutenu, il se ménageait encore moins. Pour le moment, Genji avait encore un peu de peine à imaginer comment les choses pouvaient bien se dérouler, plus concrètement en fait, il aimerait bien pouvoir assister à une de ces journées d’entraînements et de cours pour s’en faire une meilleure idée. C’était un domaine qui l’avait toujours beaucoup intéressé, mais qu’il n’avait pas cherché à pousser plus que ça. Il sourit faiblement, ouvrant la bouche mais n’osant pas lui demander aussitôt s’il pensait que lui pourrait avoir une chance, dans ce domaine, s’il se formait sérieusement et qu’il… Enfin, s’il s’y mettait à fond. Genji n’était pas encore très sûr de lui, pour être tout à fait honnête, il se cherchait encore et voulait en apprendre plus. Voir. Découvrir. Tester. Si ça pouvait lui plaire ou non. Il n’avait jamais été quelqu’un de très confiant en lui-même, ni très assuré, et ces deux dernières années, ce manque de confiance s’était beaucoup dégradé. Il se sentait… assez inutile. N’était même pas sûr de ce qu’il pourrait faire de sa vie, c’était dire s’il était complètement largué.

Haiko, lui, parlait avec une telle confiance que ça procurait une certaine jalousie à Genji. Il aimerait bien être aussi sûr de lui et savoir précisément ce qu’il voulait, lui aussi ! Il lui adressa un sourire un peu nerveux, pendant qu’il buvait, puis baissa la tête vers sa propre tasse, qu’il touillait en continu depuis toute à l’heure. La releva une minute plus tard pour boire enfin et continuer d’observer son ami d’enfance. Il avait changé, physiquement, lui… Déjà, Genji en était sûr et certain, il avait pris un ou deux centimètres, c’était très net. Et il avait les cheveux encore plus longs que dans ses souvenirs, ils lui descendaient jusque sur les reins, maintenant. Le jeune garçon n’avait jamais trop su si c’était par plaisir personnel ou pour le besoin de ses spectacles et n’osait pas non plus lui poser la question. Déjà que Haiko était souvent blessé qu’on le confonde avec une femme, ce n’était pas la peine d’en rajouter.

– Ce n’est pas à moi qu’il faut poser cette question, cela dit. Beaucoup de personnes, ici, se sont inquiétées pour toi, ces derniers mois. Nous avons eu peu d’informations, sur ce qui se passe en Europe, mais assez pour comprendre que c’est grave. Que t’est-il arrivé, après ton départ ? Tu es revenu seul ou avec ton oncle ?

– Non, avec mes cousins et cousines, et notre tante Française. Mon père doit nous rejoindre dans quelques semaines, il a du travail là-bas, encore. Et je… Enfin…

Comment décrire tout ce qui s’était passé, même si ce n’était que quelques mois… ? Haiko savait déjà pourquoi il était parti en France, les problèmes qu’il avait eu avec son pouvoir, et comment son oncle devait l’aider. Mais il s’était passé tellement de choses depuis… Genji se racla un peu la gorge, essaya de sourire sans succès, puis raconta au moins dans les grandes lignes ce qu’il avait fait lors de ses premières semaines en France. Puis… Comment tout avait dérapé… Comment les problèmes s’étaient enchaînés, de plus en plus graves, de plus en plus lourds de conséquences. C’était un très long récit et il dû s’interrompre plusieurs fois pour reprendre son souffle ou reprendre ses esprits, souvent sur le point de fondre bêtement en larmes. Le chocolat l’aidait à tenir, boire quelque chose de chaud et de sucré l’encourageait à poursuivre, bien que ce qu’il racontait n’avait absolument rien de joyeux. A mesure que les minutes défilaient, plus il réalisait, en posant enfin des mots sur tout ça, à quel point la situation globale en France était devenue très sérieuse, au fils des mois. Quand on était plongé soi-même dedans on ne réalisait pas forcément tout de suite à quel point c’était grave.

Autour d’eux, il y avait plus de passage, entre les enfants prenant leurs sacs pour aller à l’école, les plus petits bien réveillés maintenant et qui commençaient à courir partout, les adultes filant au travail et les quelques-uns restants, pour garder les enfants, commencer le ménage ou vaquer à d’autres occupations. On les laissait tranquilles, néanmoins, et Genji ne prêtait de toute façon plus une grande attention au remue-ménage du matin. Parler… faisait un bien terrible, en y pensant bien. Il se sentait libéré, à mesure qu’il vidait enfin son sac, à quelqu’un d’extérieur à toute cette sale affaire. Qu’il pouvait enfin exprimer platement tous ses ressentis, ses peurs et ses doutes. Il parlait, parlait… Il racontait absolument tout. Puis sa gorge se serra lorsqu’il parla d’Océane, de leur relation, de ce qu’ils avaient connu ensemble, avant de se séparer… Après la mort de sa mère, son ancienne petite amie n’avait plus jamais été la même… Et son départ avait été une raison supplémentaire de ne plus pouvoir rester ensemble. A ces mots, il ne put, cette fois, retenir ses larmes, baissant la tête vers sa tasse maintenant vide.

– Elle est restée là-bas. Elle… Elle a pris la place de sa mère, finalement. Je doute qu’on se revoit un jour.
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Haiko Einosuke
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Haiko Einosuke
MessageSujet: Re: Conseils de formation   Conseils de formation EmptyMar 3 Nov - 8:57

– Non, avec mes cousins et cousines, et notre tante Française. Mon père doit nous rejoindre dans quelques semaines, il a du travail là-bas, encore. Et je… Enfin…

Hey, ça ira ? Il se sentait bien ? il était devenu si pâle d’un seul coup… Haiko reposa la tasse et hésita à aller demander un peu d’aide, ou aller lui chercher quelque chose à manger s’il en avait besoin, peut-être un peu de sucre, mais son ami finit par se secouer un peu et débuter son récit. Haiko reprit sa position initiale, à genoux devant la petite table, pour l’écouter. Bien vie, il ne prêta plus guère d’attention, lui non plus, au monde qui les entouraient. La voix de son ami était faible, tout d’abord, mais elle devint vite plus forte, plus rapide et plus froide. Comme si, tout à coup, il déversait enfin ce qui l’avait rongé depuis des semaines et qu’il n’avait jamais osé exprimer à qui que ce soit. Ça semblait autant le soulager que le rendre malheureux, d’après sa posture et les tons variables de sa voix. Non, non, vraiment, il ne se sentait pas bien du tout, peut-être n’en avait-il pas réellement conscience, mais pour Haiko, ça crevait les yeux. Il regrettait de lui avoir posé la question, aurait voulu revenir en arrière, mais ne fit rien… Son ami avait besoin de parler. Et il devait la laisser faire, pour de bon, sinon ça ira plus mal encore.

Tout ce qu’il racontait était glaçant, tout à fait horrible, dérangeant, et au milieu de tout cela, la dernière chose dont Haiko se serait attendu, c’est d’entendre en plus le récit d’une histoire d’amour. Il n fut à la fois un peu choqué et gêné, rougissant un peu alors que Genji lui racontait ce qu’il avait vécu avec sa copine. Son ex-copine. D’une part, dans un tel enfer de guerre, il n’aurait pas cru une seule seconde que la conversation arriverait soudainement sur une fille, d’autre part, il n’était pas sûr de vouloir entendre tout ça… Surtout que cette histoire, mêlée à la guerre… Il était désolé pour cette fille, perdre sa mère aussi jeune à cause d’un combat de cette nature, c’était on ne peut plus cruel. Bien sûr qu’elle avait changé, par la suite. Maintenant, qu’ils aient ensuite rompu, pour toutes ces raisons, le jeune homme ne savait pas vraiment quoi lui répondre. Les affaires amoureuses, c’était privé ! Pourquoi les raconter à d’autres ? Il repoussa un peu la tasse vide puis tressaillit en voyant Genji fondre tout à coup en larmes.

– Elle est restée là-bas. Elle… Elle a pris la place de sa mère, finalement. Je doute qu’on se revoit un jour.

Hum… Ne sachant toujours pas quoi faire, Haiko décida alors de suivre son instinct, simplement, plutôt que perdre des heures à réfléchir. Il se leva, fit rapidement le tour de la table puis alla s’agenouiller à côté de son ami d’enfance. Là, il le prit dans ses bras et le serra contre lui avec force, dans le but de le réconforter. Au moins un peu. Il sentait le cœur de son cadet, de deux ans plus jeune que lui à peine, battre presque violemment, contre le sien, tandis qu’il le serrait étroitement dans ses bras. Enfin, deux ans… Un an, plutôt, après tout, son ami allait fêter ses dix-sept ans cette année. Genji était né en août 1915 et lui était du mois de mars 1914. Un an et demi, disons, pour être précis. Il sortit vite de ses considérations mathématiques pour enlacer un peu plus fort le jeune homme, touché en le sentant trembler aussi fort. Il ne trouvait toujours pas de mots pour lui signifier qu’il compatissait à son chagrin d’amour ni ne trouvait les expressions juste à employer pour une personne ayant fuit un pays en guerre et dont une partie de la famille se trouvait toujours sur place. Il hésita, tête baissée vers Genji, improvisant toujours.

– Si tu as besoin d’en parler, tu peux compter sur moi.

Que pouvait-il bien dire de plus, à ce stade… ? Il lui frotta longuement le dos, jusqu’au moment où il ressentit que son ami arrivait à se calmer et reprendre son souffle. Seulement là, il se détacha un peu de lui et lui adressa un large sourire encourageant, gagnant même ses yeux. Allez ! Il allait s’en sortir et tout surmonter, c’était certain. Il le lâcha enfin, restant par contre assis à côté de lui. Il était mignon, quand il avait cet air-là. Haiko tendit la main pour lui essuyer les dernières traces de larmes qu’il avait sur les joues, sans cesser de lui sourire.

– Allez, mon vieux, souris. Tu es chez toi, maintenant, et la vie doit continuer. Tu dois bien avoir des projets, n’est-ce pas ?
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Âge RPG : 16 ans
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Genji Nakajima
Apprenti comédien
Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Conseils de formation   Conseils de formation EmptyJeu 5 Nov - 18:42

Le jeune homme en s’était pas attendu au mouvement et sursauta presque quand Haiko se leva puis vint se mettre à côté de lui pour le serrer dans ses bras. Surpris, mais aussi curieusement content… C’était… Il ne savait pas comment dire ça… Toujours agréable, quand quelqu’un vous prenait dans ses bras, si c’était quelqu’un que vous appréciez, évidemment. Il avait, de toute façon, la sensation d’avoir perdu toute force, ou de n’en avoir jamais eu, et laissa échapper un bref hoquet avant de fourrer la tête dans les plis de vêtements, accrochant le bout des doigts aux manches de Haiko. Il ne pouvait même pas s’arrêter de pleurer, c’était juste pathétique… Pourquoi voulait-il le réconforter au lieu de le traiter d’idiot… Pourquoi ne le secouait-il pas en lui disant de se reprendre au lieu de se lamenter… Pourquoi restait-il gentil… Avait-on le droit de pleurer, ici ? Ou ne devait-on pas montrer ni faiblesse ni peur ? avait-il le droit de se laisser aller devant d’autres ? Avait-il toujours le droit d’être faible ? Allait-il survivre ? Pouvait-il maintenant s’endormir sans avoir crainte qu’une bombe n’explose au milieu de la nuit ou de se réveiller sans avoir l’odeur du sang dans la bouche ?

– Si tu as besoin d’en parler, tu peux compter sur moi.


M… merci… Genji renifla doucement, encore incapable de s’arrêter, et resta donc un moment le visage fourré contre son ami en laissant les larmes couler, sans efforts pour les arrêter. Ça dura de longues minutes, pendant que Haiko lui frottait le dos, avant qu’elles ne finissent par se tarir seules. Juste là, il se redressa enfin, une petite moue gênée aux lèvres, honteux, même si son aîné lui souriait largement. Il allait lever une main pour s’essuyer les joues lorsque Haiko tendit soudainement la sienne et le fit à sa place. Très surpris, Genji se figea presque, puis lui fit un sourire tremblant, touché. Il avait toujours été très gentil… Plus vif et emporté, souvent, mais gentil envers les autres et prêt à écouter tout le monde. Ce n’est que là que le jeune homme se rappela où il était, que tous les membres encore présents de sa famille avaient peut-être pu le voir pleurer, et il s’en voulu aussitôt pour ça. Pas envie de leur montrer qu’il allait mal.

– Allez, mon vieux, souris. Tu es chez toi, maintenant, et la vie doit continuer. Tu dois bien avoir des projets, n’est-ce pas ?

– Oui. Oui, c’est… En fait, c’est surtout pour ça que je t’avais demandé si tu voulais bien qu’on se voit. Enfin, pas que je ne voulais pas te revoir sinon, hein ! Mais je, j’avais, j’ai des questions à te poser.

La honte avait encore grimpé d’un nouveau cran et ses joues, d’ordinaire si pâle, s’étaient enflammées en un rien de temps. Que n’aurait-il pas donné pour pouvoir disparaître sous les tatamis de la pièce à jamais, en cet instant… Il se racla un peu la gorge, en essayant de faire passer la honte, et rendre son sourire à son aîné. Intérieurement, il pensait bien s’en sortir, en revanche, si un avis extérieur devait être donné, on lui aurait plutôt dit qu’il donnait l’impression d’avoir avalé un citron entier. Il n’osait pas non plus bouger, restant comme ça, à quelques centimètres à peine de son invité, à genoux au sol, ce qui n’était plus convenable que fondre bêtement en larmes comme ça devant lui. Genji ne laissa planer le silence que quelques secondes, afin de ne pas se dégonfler.

– J’ai pas mal réfléchi à ce que j’ai envie de faire et ce qui me plaisait, par contre, j’ai toujours besoin d’en savoir plus avant de m’engager. Je voudrai que tu me parles, si tu le veux bien, évidemment, de ta formation, de ton travail, de ce que tu as fait pour en arriver là et pourquoi, ce qui te plaît le plus et ce qui te plaît le moins… A quoi tes journées peuvent ressembler. J’aimerai en savoir plus.

Savoir s’il pouvait être taillé pour ça. Pour le moment, il n’avait encore parlé de tout ça qu’à sa mère et personne d’autre. Il n’avait même pas osé s’en ouvrir à son père ou à un de ses oncles ou tantes, ni à Jasper, ni à Laura, ni à aucun des amis qu’il s’était fait en France. Ni ici. Au fond, Genji avait eu peur qu’on lui réponde que c’était bien idiot, comme choix de carrière… Le manque cruel de confiance en lui, encore et toujours, c’était ce qui l’handicapait le plus dans la vie. Il avait… toujours besoin qu’on l’encourage, que quelqu’un d’autre lui dise que ce qu’il faisait été bien, qu’on le soutienne dans ses décisions et choix, dans ses envies.

– Je ne sais pas si ça peut être fait pour moi. Je peux travailler très dur, ce n’est pas le souci, par contre, j’ai besoin de savoir si ça peut être une bonne idée. J’ai déjà fait de la danse, quand j’étais plus jeune, un peu de musique aussi, mais sans plus, pour ça. Tu peux m’en parler ? Me dire ce que tu en penses ?
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Haiko Einosuke
Comédien
Haiko Einosuke
MessageSujet: Re: Conseils de formation   Conseils de formation EmptyLun 9 Nov - 18:21

– Oui. Oui, c’est… En fait, c’est surtout pour ça que je t’avais demandé si tu voulais bien qu’on se voit. Enfin, pas que je ne voulais pas te revoir sinon, hein ! Mais je, j’avais, j’ai des questions à te poser.

Haiko retint d’extrême justesse un petit rire pour ne pas gêner encore plus son ami, ravalant l’amusement avec une bonne goulée d’air, puis il hocha la tête, avant de gentiment ramener ses mains contre ses genoux. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait de tapoter ces joues rouge vif en lui disant de souffler, sinon il allait l’exploser. Il avait toujours été comme ça, le pauvre, facilement gêné, renfermé sur lui-même, osant à peine s’exprimer librement. Tout le contraire d’Haiko, qui lui sortait tout ce qui lui passait par la tête et n’avait aucune hésitation à le faire. Peut-être pourrait-il lui apprendre comment se détendre et s’amuser… ? Après tout, les amis étaient aussi faits pour ça et ils arrivaient dans la belle saison, bientôt, sortir et jouer lui fera du bien au moral et l’aidera à oublier les horreurs vécues en France. Bref, que voulait-il lui demander, donc ? et pourquoi était-il si nerveux ? Il pouvait lui demander tout et n’importe quoi sans risques de le vexer et il le savait bien.

– J’ai pas mal réfléchi à ce que j’ai envie de faire et ce qui me plaisait, par contre, j’ai toujours besoin d’en savoir plus avant de m’engager. Je voudrai que tu me parles, si tu le veux bien, évidemment, de ta formation, de ton travail, de ce que tu as fait pour en arriver là et pourquoi, ce qui te plaît le plus et ce qui te plaît le moins… A quoi tes journées peuvent ressembler. J’aimerai en savoir plus.

– Oh. D’accord, je comprends mieux.

Il leva une main pour se frotter un peu la nuque et jouer avec un bout du ruban tombant contre son épaule, en réfléchissant par quoi commencer. C’était large, comme sujet, il ne savait pas trop par quel morceau le prendre pour que ça reste clair. Et puis, il était quand même surpris que Genji pense sérieusement à s’engager dans cette voie. C’était dur de savoir ce qu’il avait en tête ou ce qu’il pensait.

– Je ne sais pas si ça peut être fait pour moi. Je peux travailler très dur, ce n’est pas le souci, par contre, j’ai besoin de savoir si ça peut être une bonne idée. J’ai déjà fait de la danse, quand j’étais plus jeune, un peu de musique aussi, mais sans plus, pour ça. Tu peux m’en parler ? Me dire ce que tu en penses ?

– Alors, heu, dans l’ordre… Si j’en suis arrivé là, c’est parce que c’est un milieu qui que j’adore depuis tout petit. J’ai toujours détesté les cours, l’école, m’asseoir et écouter sagement sans rien faire d’autres durant des heures, apprendre par cœur, tout ça, c’est… Brr… Je ne suis pas taillé pour les études, on va dire, par contre, j’étais, sans vouloir me vanter, doué en musique et en chant. A l’école primaire, j’ai commencé à faire du théâtre, c’était tout ce qui m’intéressait vraiment. Pour le reste, j’étais indiscipliné, je ne rentrais pas dans le moule et je n’apprenais rien. C’est pour ça que je ne suis pas allez au lycée, d’ailleurs, et que je suis partie dans la voie du théâtre.

Il eut un sourire un peu gêné à son tour, en se rendant compte que ça lui collait l’étiquette « très mauvais élève » d’emblée sur le dos. Eh, désolé, c’était pas entièrement de sa faute ! Ou peut-être que si, dans le fond, il aurait dû faire plus d’efforts encore et travailler sur son caractère. Il parla ensuite à Genji de comment ça s’était passé, pour lui, les premiers temps. Il lui décrit des exercices classiques, de posture, respiration, déplacement, lui parla des leçons de musique, différente selon le niveau de chacun, des ours d’expression, mais aussi l’apprentissage de la tenue. On ne s’habillait et on ne se coiffait pas n’importe comment, il fallait tenir les codes. Ensuite, mmh… Il prit un instant de réflexion, pensif, mais n’arrivait pas à trouver une journée type, en fait. Même s’il y avait évidemment pas mal de tâches qui se répétaient, il ne faisait pas la même chose, toute la journée, pour autant.

– Il faudrait que tu puisses assister à une journée ou deux ou faire un stage, pour te rendre compte de ce que c’est, sinon… Juste avec des mots, ça ne rend pas la réalité correctement. Et puis, pour voir si ça pourrait te plaire, le mieux reste d’essayer, non ? Tu pourrais venir, un de ces jours, pour en parler avec notre chef de troupe.
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Genji Nakajima
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Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Conseils de formation   Conseils de formation EmptyJeu 12 Nov - 12:01

Genji se rassit enfin dans une position plus conventionnelle, en tailleur, face à son invité, même s’il n’avait pas eu la force d’aussitôt s’éloigner, puis il l’écouta avec attention. D’ordinaire, personne n’avouait si facilement avoir détesté l’école et ne pas y avoir beaucoup travaillé, c’était considéré comme un facteur de honte pour la majorité. Mais Haiko avait toujours dit très facilement ce qu’il pensait ou ses opinions, ce n’était pas donc pas étonnant, de sa part. Même s’il fit une brève moue gênée, l’espace d’un instant, peu de chance que ça le hante vraiment, au contraire. Le jeune homme baissa la tête le temps de ravaler un sourire et se redressa, comprenant maintenant mieux pourquoi il s’était lancé là-dedans. A l’école, on ne cessait de leur répéter que le lycée était une étape très importante, pour la suite de leurs parcours, ceux qui n’y allaient pas débutaient des apprentissages manuels ou dans d’autres métiers, ça dépendait. De son côté, il n’avait été au lycée que parce qu’il n’avait pas su dire avant ce qu’il aimerait faire dans la vie.

Il avait du mal à visualiser les exercices que son ami lui décrit, honnêtement, il allait vite et tout s’imaginer, c’était… un peu compliqué. Il voyait, globalement, à quoi ça devait ressembler, par contre, il était encore pas mal perdu. C’était des cours d’expression, de postures et de respiration, quoi, non ? Pour la musique, là, c’était tout de suite plus clair, le chant aussi. Son regard glissa de haut en bas sur Haiko, pour détailler sa tenue, sa coupe de cheveux, comme il parlait de ça aussi, et la manière dont il était agenouillé face à lui. Il avait de la prestance, quand même, les tenues traditionnelles de ce calibre donnaient un bon effet. S’habiller ainsi tous les jours, ce n’était pas trop long ou tout pénible ? Pour enfiler un kimono, ça ne se faisait pas en cinq minutes, c’était bien moins rapide que de porter des tuniques ou yukatas, avec un pantalon. En France, les gens ne prêtaient pas tant d’attention à la tenue, non plus, ils avaient des vêtements simples et ne prenaient plus de temps à se préparer que pour les grandes occasions.

Le jeune homme revint brusquement à la réalité lorsqu’il réalisa qu’il dévisageait ouvertement son interlocuteur depuis cinq bonnes minutes sans même détourner un peu le regard ou cligner des yeux, rougissant un peu. Il comprenait facilement qu’on puisse confondre Haiko avec une femme, très franchement, il avait des traits très fins et androgynes, quand on était face à lui, une personne ne le connaissant pas pouvait très facilement confondre. Il était beau, oui.

– Il faudrait que tu puisses assister à une journée ou deux ou faire un stage, pour te rendre compte de ce que c’est, sinon… Juste avec des mots, ça ne rend pas la réalité correctement. Et puis, pour voir si ça pourrait te plaire, le mieux reste d’essayer, non ? Tu pourrais venir, un de ces jours, pour en parler avec notre chef de troupe.

– S’il l’accepte, oui, ça me plairait beaucoup. Je te remercie, sourit-il en inclinant la tête.

Il devait sans doute paraître très guindé et formel, d’un point de vue extérieur. Enfin, au moins avait-il eu des premiers éléments de réponse et s’il pouvait passer quelques heures en observation, ou en stage, ça lui convenait aussi. Il n’avait pas repris le lycée encore, sa mère avait préféré qu’il reste un peu à la maison avant d’y retourner tout de suite. Avec le recul, il se demandait si c’était parce qu’elle avait compris qu’il ne se sentait pas très bien, mentalement, bien qu’il fasse absolument tout pour le cacher. Une mère devine toujours ce genre de chose. Il avait été en dépression sévère durant plus de deux ans, même s’il n’avait jamais voulu se l’admettre, ça ne se soignait pas si facilement. Il précisa d’ailleurs à Haiko qu’il n’était pas encore retourné dans son lycée depuis son retour au pays, il y a quelques jours. Son école n’était même pas informée qu’il était revenu, de toute façon, ses professeurs devaient toujours le croire étudiant en France.

– Je dois envoyer une lettre ou me présenter sur place, selon toi, qu’est-ce qui est le mieux ?
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Haiko Einosuke
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MessageSujet: Re: Conseils de formation   Conseils de formation EmptySam 14 Nov - 15:07

Oh, allez, pas la peine d’être aussi rigide ou formel entre eux, ils se connaissaient depuis longtemps ! Assez longtemps pour se permettre de ne plus être très raides, de toute façon, Haiko n’arrivait jamais à se conformer très longtemps aux très, trop, innombrables règles et codes de politesse, de salutations, de comportements envers les plus jeunes et les plus âgés, ou ceux de son âge ou de son niveau de compétence. Enfin, ça dépendait des situations, il était parfaitement capable de reconnaître celles où il valait mieux suivre toutes les règles à la virgule près de celles où il pouvait se permettre d’être un peu plus détendu. Comme ici, par exemple. Autant il n’était guère touché par la tension ou ce genre de chose, autant il était capable de de repérer rapidement ces moments où il devait vraiment la boucler et faire profils bas. Même si ce n’était pas toujours très facile. Son caractère le poussait à l’action, surtout lorsqu’une injustice flagrante se présentait face à lui, il ne pouvait juste pas rester comme ça sans réagir.

Genji lui expliqua qu’il n’était pas rentré dans son lycée, depuis son retour au pays, et que son école ne savait pas encore qu’il était revenu. Eh bien, c’était normal, ça, non ? Rentré depuis moins d’une semaine, il était encore fatigué et avait, de toute façon, besoin d’un peu de temps pour retrouver ses repères. De son point de vue, en tout cas, c’était vraiment tout ce qu’il y a de plus ordinaire et prévisible. Quant à son projet, eh bien, là, Haiko ne savait pas vraiment quoi lui dire. Sur place, peut-être, mais leur chef n’était pas là très souvent, en ce moment, il était pas mal occupé avec un gros projet. Il répondit donc qu’une lettre, ça ne lui semblait pas trop mal, et surtout plus simple en ce moment, pour un premier contact. En attendant, il fallait trouver un truc pour qu’il se change les idées et se remette d’aplomb. Le pousser à sortir et se vider la tête, s’amuser un peu, voyons… Où pourrait-il l’emmener pour ça ? Aujourd’hui, il avait beaucoup à faire, mais ils pouvaient convenir d’un autre moment où se voir.

– Tu seras disponible, dimanche ? demanda-t-il finalement. On pourra aller passer la journée aux sources chaudes, si tu veux, et se détendre là-bas. Ça te fera du bien.

Il essayait d’avoir l’air le plus encourageant et convaincant possible, surtout convaincant, car il savait à quel point la tête de mule qui lui faisait face pouvait avoir du mal à accepter de parler ou simplement qu’on lui vienne en aide. Il était tellement renfermé sur lui-même que ça en devenait effarant.

– C’est juste histoire de se vider la tête, ajouta-t-il en sentant qu’il restait encore quelques réticences. En plus, ce n’est pas si loin d’ici, on pet même y aller en vélo. Et si tu ne veux pas voir trop de monde, il y a aussi les sources de la colline Efan, personne n’y va jamais, elles sont plus loin par contre. Qu’en dis-tu ?
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Genji Nakajima
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Genji Nakajima
MessageSujet: Re: Conseils de formation   Conseils de formation EmptyMer 18 Nov - 11:51

– Tu seras disponible, dimanche ? demanda-t-il finalement. On pourra aller passer la journée aux sources chaudes, si tu veux, et se détendre là-bas. Ça te fera du bien.

Heu… Il… Il ne savait pas trop… Haiko avait déjà peu de jours de congé ou de temps libre, ça ne risquait pas de lui voler une journée juste à cause de lui ? De son côté, non, il ne faisait rien dimanche, mais ce n’était pas pour ça qu’il… Enfin… hésitant, il se tritura un peu les mains, sans trop savoir quoi répondre, car il ne voudrait pas gêner son ami ou lui faire perdre des heures de son temps libre. Même si, oui, il avait pensé à y aller assez tôt, à l’établissement, il ne voulait pas pour autant gêner les autres au passage. Alors… Haiko dû vite sentir le malaise car il ajouta assez vite que ce n’était pas bien loin et qu’il y avait aussi les sources chaudes d’Efan, si jamais, même si elles étaient plus éloignées que ne l’était le onsen à quelques kilomètres de là. Genji n’osa pas lui avouer qu’il avait peur de trop le déranger, en allant là-bas avec lui, et il hocha onc doucement la tête, disant à la place que oui, il voulait bien aller là-bas. S’ils allaient aux collines, ils pourraient aussi emmener Laura, il suffira de se mettre en maillot ou avec une serviette, pour ne pas se baigner nus.

– Je demanderai à ma cousine si elle veut bien venir, si ça ne te gêne pas. Elle aussi a besoin de se détendre.

Il lui adressa un petit sourire, en se frottant les yeux, épuisé tout à coup. Le contre-coup d’avoir fondu en larmes, sans doute. Mais pas d’inquiétude, ça allait mieux, maintenant, il était juste… fatigué, c’est tout. Il lui fallait un peu de temps pour retrouver tous ses repères et reprendre sa vie en main. Déjà, faire des projets allait l’aider. Sortir avec ses amis aussi. Bien. Il proposa à Haiko de boire autre chose, s’il voulait, comme ils avaient encore un peu de temps. Du chocolat, du thé, ou juste de l’eau… Non ? Toujours dans la même position peu formelle, il continua alors simplement à lui poser les questions lui passant par la tête sur son métier et comment il gérait les cours, entraînements, répétitions et finalement spectacles. Un de ces jours, il devra retourner le voir se produire sur scène et nota donc avec soin, dans un coin, les prochaines dates de prévues. Puis, lorsque vint le moment pour Haiko de rentrer pour aller travailler, Genji proposa de le raccompagner jusqu’au village. Ça lui fera prendre l’air et il appréciait aussi la présence de son ami.

Sur le chemin serpentant sous les arbres, ils discutèrent de tout et de rien, évitant très soigneusement le moindre sujet sensible ou qui puisse fâcher. Genji tenait à ne pas se prendre la tête, ne serait-ce qu’aujourd’hui, à faire un effort pour ne pas être triste ou déprimé. C’est maintenant qu’il commençait finalement à attendre ce dimanche avec une certaine impatience, ce sera une manière de plus de sentir que c’était bon, il était de retour chez lui. Et entouré par ses proches et ses amis.
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