Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Essayages pour des noces

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MessageSujet: Essayages pour des noces   Essayages pour des noces EmptyMer 17 Aoû - 21:49

Le son léger du réveil sonna dans la petite chambre, réveillant Anna qui eut un peu de mal à sortir la tête de sous les couvertures. Le jour ne perçait pas encore, bienq u’il en reste que peu de temps avant l’aube. Elle se leva, repoussant la couverture, souriant en voyant Luke, son mari, grogner un peu dans son sommeil et laisser échapper un petit ronflement. Pour lui, il n’était pas encore l’heure de se lever. Anna fila faire sa toilette, jetant un coup d’oeil à l’extérieur en passant. La brume recouvrait encore le domaine et cernait le manoir, non loin de la maisonnette où elle vivait avec son mari. Anna se lava puis prit ses affaires avant de se mettre derrière le paravent. Son uniforme était une longue robe noire, descendant jusqu’aux chevilles, avec un tablier blanc en dentelle, une coiffe sur ses cheveux, ses poignets et son cou cernés d’un bandeau blanc. Elle s’habilla assez vite, ses longs cheveux retenus sous sa coiffe, pas une mèche ne dépassait.

Une fois prête, elle descendit à la cuisine, faisant chauffer un thé et mangeant quelques tartines et des céréales. Une fois terminé de manger, elle se rendit au manoir, passant par l’entrée de service. La majorité des domestiques étaient déjà à pied d’œuvre, pour préparer le petit-déjeuner de monsieur et madame, s’occuper de la buanderie, draps, linges et vêtements, faire le ménage, lustrer, faire briller, nettoyer, balayer, etc. Anna monta dans la chambre de monsieur et madame, frappant poliment et attendant l’autorisation de rentrer. Ouvrant les lourds rideaux puis leur apportant leurs vêtements et chaussures. Elle faillit proposer à madame de passer derrière le paravent pour qu’elle l’aide avant de se souvenir qu’elle préférait le faire seule. Rougissant un peu, Anna se contenta de récupérer sa robe de nuit pour la plier et la ranger correctement dans l’armoire.

– Anna, lui lança Mélanie lorsqu’elle revint dans le couloir, Steven me charge de te rappeler que c’est ce matin que vient le tailleur et que tu dois rester avec madame pour les essayages.

– Très bien.

Steven était le majordome de monsieur, autrement dit, son bras droit, celui qui le précédait toujours tout en ne se faisant pas remarquant, toujours prêt à aider monsieur et s’assurant d’une bonne partie de l’intendance. Anna se dépêcha de faire son travail pendant que le couple des maîtres prenait son petit-déjeuner, croisant la gouvernante qui s’occupait des deux nourrissons de madame et monsieur. Plus tard, on sonna à la grande entrée et Anna dévala l’escalier, retenant un pan de sa longue robe pour ne pas se rendre les pieds dedans. Elle ouvrit à M. Francis, représentant de la Maison Barry, une grande marque de vêtements de mariage. La jeune femme le débarrassa de son manteau et de son chapeau, puis lui demanda de la suivre, le conduisant dans le petit salon, où madame et monsieur attendaient. Elle se tint dans un coin, les mains croisées devant elle, attendant qu’on ait besoin de ses services.

Malgré elle, Anna était très impressionnée par les robes que le tailleur montrait. Un détail l’étonna avant qu’elle ne se rappelle que, madame étant enceinte, porter des corsets sera très compliqué. Anna déplia un paravent frappé de signes chinois très élégants, passant ensuite derrière avec madame. Elle rangea ses chaussures puis déboutonna l’arrière de sa robe, lui tendant la main lorsqu’elle eut besoin d’un appui pour enfiler ensuite les jupons. C’est en se redressant que la jeune femme eut un petit frisson en voyant les multiples cicatrices et la marque d’un coup de feu, près de la poitrine. Elle savait que madame avait été agressée, cependant, voir ces marques d’aussi près. Elle l’aida à enfiler la première robe de mariage, espérant ne pas lui faire mal ou la gêner.

– Quel genre de coiffure désirez-vous, madame ?

– On s’en moque, de ça, c’est un détail, même les cheveux détachés, cela ira bien.

– Mais, madame, enfin, bafouilla-t-elle en écarquillant les yeux. Une femme de votre rang les cheveux détachés, surtout à un mariage, ce serait inconvenant.

Sa patronne soupira puis s’assit à la coiffeuse, remettant ses cheveux derrière ses épaules. Soulagée, Anna prit la brosse pour les coiffer, avant de s’occuper de faire une coiffure allant bien avec la robe. La jeune femme marchait sur des œufs, de plus en plus perturbée que madame ne se comporte jamais comme devrait une femme de son rang social et se comporte comme une femme issue simplement du peuple, comme si elle était au même niveau que ses domestiques.

– Souhaitez-vous que je vous maquille également ?
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Gabriella de Lizeux
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MessageSujet: Re: Essayages pour des noces   Essayages pour des noces EmptyJeu 18 Aoû - 19:23

La dernière fois que Gabriella avait dû recevoir un tailleur d’une grande maison de couture pour essayer des robes, c’était le jour de ses seize ans avant de faire officiellement son entrée dans le monde. Assise dans un fauteuil, elle retint un immense soupir lorsque M. Francis lui déballa de nombreux échantillons de tissu et lui montrant des premiers exemples, des robes dans de longues boîtes blanches nacrées, qui faisaient déjà frémir Gabriella seulement à s’imaginer marcher là-dedans. Elle prit un des échantillons qu’on lui tendait, une soie fine brodée de motifs colorés, trouvant la texture très douce. Oui, oui, très joli, elle devait vraiment en passer par là pour se marier ? Une robe toute simple, c’était trop demandé ? Il lui avait déjà fallu plus d’un mois avant d’accepter l’idée de se marier une fois de plus, même avec Auguste, n’ayant cédé que parce qu’il avait des arguments solides. Rassurer sa mère bien fatiguée de la vie, renouer avec la Haute Société où des liens et contacts lui seront très utiles pour la suite, redorer sa réputation, au moins un petit peu, etc.Mais un mariage, enfin ! Même si ce sera chez eux, elle avait bien plus peur de ce jour que de se faire à nouveau agresser ou tirer dessus.

Prenant la première robe qui pourrait correspondre, Gaby passa derrière le paravent, posant la tenue sur une chaise. Anna vint l’aider à se débarrasser de sa robe et rangea les chaussures plus loin, la directrice lui lançant un long regard de biais. Elle en parvenait pas à prendre l’habitude qu’on s’occupe d’elle comme ça, elle se débrouillait seule depuis qu’elle avait quitté sa famille, à dix-huit ans, devoir se remettre dans le bain de la Noblesse était plus compliqué que prévu. Anna était très douce et gentille, aucun problème avec elle, enfin, ça restait très étrange d’être servi. Surtout, Gaby avait les nerfs crispés qu’on l’appelle toujours « Madame » chez elle, les employés ne pouvaient pas juste l’appeler par son prénom ? Elle avait déjà demandé au majordome d’Auguste de l’appeler Gabriella, tout simplement, et il lui avait rendu un regard si perturbé qu’elle n’avait pas insisté. Tutoyer ses employés et les appeler par leur prénom alors qu’eux-mêmes disaient toujours vous et madame, c’était on ne peut peut plus délicat aussi. Enfilant la robe, elle faillit gémir en voyant tout ce fatras de tissus, de nœuds et de dentelles. Dieu merci, elle en devait porter ce genre de truc que durant une journée. Sa chambrière lui demanda ensuite quel genre de coiffure elle désirait, faisant hausser les sourcils à Gaby. Quelle importance ?

– On s’en moque, de ça, c’est un détail, même les cheveux détachés, cela ira bien.

– Mais, madame, enfin, bafouilla-t-elle en écarquillant les yeux. Une femme de votre rang les cheveux détachés, surtout à un mariage, ce serait inconvenant.

Roh, d’accord, d’accord ! La jeune femme soupira puis s’assit à la coiffeuse, remettant ses longs cheveux blonds dans son dos. La femme de chambre les coiffa avec une petite brosse, debout derrière elle. Gaby leva la main pour frotter un peu les cernes sous ses yeux, silencieuse pendant que son employée la coiffait, une sorte de chignon avec des torsades et des boucles, retenus par des épingles et des petites pinces brillantes. La directrice avait l’étrange impression d’être déguisée, habillée et coiffée ainsi… Elle tourna un peu la tête, se demandant où Anna avait appris à coiffer les gens ainsi. C’était bien fait, assez impressionnant. Il y avait vraiment des femmes qui prenaient le temps de ce genre de coiffure compliquée tous les jours ? Elles n’avaient donc que ça à faire, le matin ?! Cette pensée la quittait lorsqu’elle réalisa que oui, justement, les femmes de la Haute n’avaient bel et bien que ça à faire, le matin, elles se devaient d’être bien mises. L’apparence, encore et toujours. C’était pourtant tellement plus pratique d’enfiler une simple jupe ou un pantalon.

– Souhaitez-vous que je vous maquille également ?

– Non merci, je verrai ça plus tard, quand je saurai pour la tenue définitive.

Elle se leva puis quitta l’abri du paravent, croisant le regard d’Auguste et écoutant à peine le tailleur qui se fendait déjà en de nombreux commentaires. C’était bien pour son fiance qu’elle faisait ça, si ça ne tenait qu’à elle, elle finirait en une simple robe blanche sans aucune prétention.

– Qu’en penses-tu, Auguste ? Ça pourrait convenir ?
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MessageSujet: Re: Essayages pour des noces   Essayages pour des noces EmptyJeu 25 Aoû - 14:45

La maison Barry était l'une des maisons de couture les plus renommées pour les tenues de fête, principalement les mariages. C'était chez eux que sa sœur jumelle avait commandé sa robe et elle en avait été très satisfaite, recommandant chaudement à son frère de faire appel à leurs services pour sa future épouse, lorsqu'il sera temps pour lui de passer la bague au doigt d'une femme. Abigaëlle avait toujours su que cette femme serait Gabriella, comme elle lui avait avoué il n'y a pas si longtemps. Même s'ils avaient été séparés un moment, elle avait deviné que ça se terminerait ainsi. Il serra la main du représentant de la société Barry, monsieur Edouard Francis, qu'il se souvenait avoir déjà rencontré à deux reprises, à la capitale, lorsqu'il s'y était rendu pour affaire. Parfait, c'était un homme sérieux et de bon conseil, qui avait un œil très sûr pour les tenues de mariage de leurs charmantes épouses. Leur hôte déposa les longues et lourdes boîtes qu'il avait apporté, ainsi que les livres-photos avec les exemples de robes et les patrons. Avec tout cela, Gabriella trouvera forcément la tenue qui lui conviendra, même si elle n'aimait guère les essayages. Il discuta un peu avec le représentant pendant qu'il ouvrait la première boîte, échangeant quelques nouvelles d'un couple qui s'était marié il y a peu de temps que cet homme, comme Auguste, connaissaient personnellement.

Anna alla installer le paravent, devant deux chaises et la coiffeuse, pour que Gaby puisse se changer toute à l'heure. Auguste se pencha pour examiner le tissu où étaient cousues les broderies, le trouvant très délicat, plus que de la soie, à moins que ce ne soit de la soie très fine. Il discuta encore un peu avec le représentant pendant que Gabriella et la domestique passaient derrière le paravent pour enfiler la robe et faire des premiers ajustements. Il se demandait ce qui irait le mieux, une robe à bustier avec un voile léger ou bien une robe avec manches ? Toutes, déjà, étaient dépourvues de corset, car la grossesse de Gabriella sera assez avancée, lors du mariage, pour lui interdire d'en porter. Pendant que sa fiancée se changeait, il prit le livre-photo pour regarder les différents modèles, observant aussi les costumes proposés pour les hommes. L'un d'eux lui plaisait bien, élégant sans être tapageur, il fera venir le représentant spécialisé dans les costumes pour hommes. Tout en feuilletant le livre, il réfléchissait au traiteur, hésitant encore entre deux prestataires. Il se demandait si l'entreprise venue pour le mariage à un de ses cousins accepterait de venir jusqu'à Gray, cela faisait une bonne trotte.

– Quel genre de coiffure désirez-vous, madame ?

– On s’en moque, de ça, c’est un détail, même les cheveux détachés, cela ira bien.

Auguste ne put retenir un petit rire, tout comme M. Francis qui sourit aussi discrètement, déjà au fait de la délicate réputation de la future mariée. Même pour un mariage, elle détestait les chichis et tout ce qui pourrait la gêner pour marcher, courir ou simplement passer la journée. Auguste avait déjà eu un al fou à la convaincre de prendre au moins sa matinée pour les essayages. D'autant plus ces derniers temps, avec l'agression de sa petite sœur et d'autres menaces, elle était tout sauf détendue. Le mois de novembre débutait à peine, et pourtant, on avait le sentiment qu'il s'était écoulé plus de six mois depuis la rentrée.

– Mais, madame, enfin, bafouilla-t-elle en écarquillant les yeux. Une femme de votre rang les cheveux détachés, surtout à un mariage, ce serait inconvenant.

Pauvre Anna, elle n'était pas ménagée, certains jours. Auguste reposa le livre puis discuta à nouveau avec M. Francis, principalement sur les actualités récentes de la capitale. Il y avait eu une vibrante cérémonie d'hommage en la mémoire de Thomas Edison, dans une petite église où il se rendait chaque semaine en compagnie de son épouse. Un autre grand homme était monté aux cieux, prendre place aux côtés du Seigneur. Le chercheur avait jouit d'une excellente réputation en France et à l'étranger, ce repos était bien mérité, après une longue vie qui n'avait toujours été évidente. Même si cela à présent un moment que le chercheur avait été inhumé, il y avait encore quelques cérémonies, de moindre importance, prévues en sa mémoire, principalement de la part des communautés scientifiques. Il s'assit et remercia Mélanie lorsqu'elle apporta du thé, parlant aussi avec le représentant d'un autre inventeur qui s'était fait connaître il y a peu pour un nouveau prototype de train, plus rapide et consommant moins de charbon. C'était encore à l'essai, il lui semblait.

– Souhaitez-vous que je vous maquille également ?

– Non merci, je verrai ça plus tard, quand je saurai pour la tenue définitive.

Le professeur tourna la tête vers sa fiancée lorsqu'elle quitta l'abri du paravent, souriant largement. La robe lui prenait les bras et les épaules en laissant un décolleté plus profond que ne le voulait l'usage, moulant les hanches avant de s’égailler plus largement grâce aux jupons.M. Francis s'était levé d'un bond et avait fait le tour de la jeune femme en commentant la robe, pendant que Auguste se levait aussi pour se rapprocher de sa fiancée. Ce n'était pas mal, même si ce genre de robes paraissait large, au niveau des jambes, pour que sa fiancée s'y sente parfaitement à l'aise, il savait qu'elle préférait les robes plus droites.

– Qu’en penses-tu, Auguste ? Ça pourrait convenir ?

– Peut-être qu'une robe plus droite te correspondrait mieux ? J'avais songé à une robe à bustier, sauf si tu préfères avoir les épaules couvertes. Qu'avez-vous comme autres modèles, monsieur Francis ?

Il incita sa future femme à regarder aussi le book pour qu'elle se fasse une idée, la laissant ensuite regarder les autres modèles de robe disponibles dans les cartons. L'une d'elle était particulièrement jolie et lui irait sans aucun doute très bien. Il la montra à Gabriella en lui disant que celle-ci pourrait être parfaite. C'était une robe blanche droite avec le bas un peu plus large à partir des genoux, des manches courtes et très légères en dentelle avec des motifs délicats et un décolleté là aussi plus plongeant que de coutume, sans doute était-ce la nouvelle mode. Très simple, on pouvait y ajouter un voile dans les cheveux, retenu par une broche ou un peigne argenté. Il poussa sa fiancée à aller l'essayer, convaincu qu'elle sera bien plus à l'aise avec cela qu'avec une robe moins aisée à porter. Même si avec ce genre de tenue, sa grossesse se verra très bien, ce sera bien mieux qu'avec des jupes bouffantes ou ce genre de chose.

– Nous verrons le voile après, sourit-il en la laissant filer avec Anna derrière le paravent.
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MessageSujet: Re: Essayages pour des noces   Essayages pour des noces EmptyDim 28 Aoû - 13:14

– Non merci, je verrai ça plus tard, quand je saurai pour la tenue définitive.

Très bien. Anna hocha la tête et termina d’ajuster la coiffure avant de s’écarter pour que sa patronne puisse retourner voir le tailleur et son fiancé. Les mains jointes devant elle, contre son long tablier blanc, elle laissa un doux sourire filer sur ses lèvres. Bien que ce ne soit guère une étape qu’elle devait apprécier, elle était vraiment belle ainsi, les mariées attiraient naturellement le regard et madame le pourrait encore plus si elle souriait. Pendant que le tailleur donnait quelques conseils, Anna réfléchit à la coiffure qui pourrait le mieux aller à sa patronne, regardant les boucles blondes assez épaisses, qui lui descendaient en dessous des épaules une fois détachées. Elle lista mentalement les coiffures de mariage qu’elle avait appris, lors de son précédent emploi, grâce à une cliente bienveillante, ancienne coiffeuse, qui l’avait convaincue que ce sera forcément utile un jour. Si Anna la revoyait un jour, elle la remerciera avec chaleur car effectivement, c’était on ne peut plus utile.

– Qu’en penses-tu, Auguste ? Ça pourrait convenir ?

– Peut-être qu'une robe plus droite te correspondrait mieux ? J'avais songé à une robe à bustier, sauf si tu préfères avoir les épaules couvertes. Qu'avez-vous comme autres modèles, monsieur Francis ?

Une robe à bustier, pour un mariage en hiver… madame risquait d’avoir froid, à moins d’avoir également un voile lui couvrant les épaules. Monsieur sortit ensuite un autre modèle, avec des manches courtes et une taille plus serrée, la jupe s’égaillant avec grâce. Anna récupéra la tenue avec précaution puis attendit que madame passe avant elle derrière la paravent, y allant ensuite à son tour et déposant la tenue sur un cintre près du miroir sur pieds. Monsieur dit qu’il faudra le voile après, pendant qu’elle tirait le paravent pour qu’elles soient bien abritées. Anna vint défaire le corset très léger de la robe, enlevant les ficelles dans le dos puis la soutient pour ôter la tenue. Même les jupons étaient en soie très légère, avec du coton et un peu de dentelle sur les bords, c’était de la lingerie très fine. La domestique récupéra la robe qu’elle mit sur cintre puis prit l’autre, plus droite.

L’autre tenue était plus aisée à enfiler et se nouait dans le dos par des lacets, très fins, comme des rubans qu’on mettrait dans les cheveux lors des beaux jours. Anna desserra un peu dans le dos pour que sa patronne ne se sente pas oppressée, avec sa grossesse, la faisant ensuite rasseoir pour défaire la coiffure et en faire une autre. Le tailleur lui passa plusieurs voiles qu’elle présenta à madame, en essayant deux avec différentes coiffures. L’un pourrait convenir, léger et arrivant en-dessous des épaules, qu’on mettait dans les cheveux avec une broche ou des petits peignes en argent. La domestique prit une brosse pour coiffer et enlever toutes les boucles, avant de prendre des épingles et élastiques, nouant les longs cheveux pour en faire une coiffure plus sophistiquée. Elle y accrocha ensuite le voile, le tenant grâce à deux peignes argentés et une petite broche en forme de cygne.

Prenant ensuite le maquillage, elle en appliqua une touche discrète, mettant un rouge à lèvres nacré, maquillant ensuite un peu les yeux avec du mascara. Il fallait rester simple, très bien. Dès que ce fut prêt, elle alla récupérer des boîtes contenant les chaussures et présenta les modèles à madame. Une fois encore, ce fut quelque chose de très simple, des escarpins blancs avec également un petit cygne prenant son envol sur le dessus. Sa patronne n’avait pas l’air de vouloir perdre de temps avec les essayages.

– Voilà, c’est terminé. Souhaitez-vous d’autres ajustements ?
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Gabriella de Lizeux
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MessageSujet: Re: Essayages pour des noces   Essayages pour des noces EmptyMer 28 Sep - 12:19

– Peut-être qu'une robe plus droite te correspondrait mieux ? J'avais songé à une robe à bustier, sauf si tu préfères avoir les épaules couvertes. Qu'avez-vous comme autres modèles, monsieur Francis ?

Ce qu’elle préférait, aucune idée, elle n’était pas une très grande admiratrice des robes et en particulier des robes compliquées ou peu pratiques. Auguste la poussa à regarder les modèles dans le livre ainsi que ceux dans les différents cartons, pour qu’elle se fasse une idée. Elle devra vraiment marcher avec ça… ? C’était impossible, il faudra qu’elle s’entraîne avant ! Comment pouvait-on avancer dans un tel amas de tissu sans se casser la figure dans les escaliers ou en se prenant les pieds dans la traîne ? Le malaise revenait, elle avait horreur de ce genre de fête. Auguste sortit tout à coup une autre robe d’un paquet qu’elle n’avait pas vu, en lui déclarant que celle-ci pourrait être idéale. S’il le disait… Elle était certes bien plus simple que les autres, plus droite, avec les épaules couvertes, des manches courtes, des motifs discrets, et un décolleté bien trop plongeant à son goût. Depuis la naissance des jumeaux et cette grosse-ci, elle avait pris de la poitrine et fuyait les vêtements qui la montrait trop. Peu enthousiaste, elle accepta tout de même de l’essayer, plus par hâte d’en finir que par réelle envie.

– Nous verrons le voile après, sourit-il en la laissant filer avec Anna derrière le paravent.

Nouveau soupir. Gabriella ôta la robe actuelle avec l’aide d’Anna, espérant qu’elle n’aura plus jamais à subir ce genre d’essayage à l’avenir. Ou peut-être, si, lors des vacances de Noël car sa famille, ses parents du moins, voulaient la forcer à se rendre à des dîners avec les gros pontes de Paris et elle ne savait quoi encore. Il faut croire qu’être partie, à dix-huit ans, en claquant la porte de chez elle et en leur hurlant qu’elle haïssait ce monde d’hypocrites avait été une manière trop subtile de leur faire comprendre qu’elle ne voulait plus y retourner pour ce genre de trucs. Fermant les yeux un instant, elle tâcha plutôt de s’habiller assez vite, portant un regard angoissé sur la robe lorsque Anna s’approcha avec. Dire qu’il y avait beaucoup de femmes rêvant de ce jour où elles enfilaient enfin une belle robe blanche et marchait vers l’autel pour retrouver leur époux. Fantastique. Gabriella n’osait même pas se regarder dans le haut miroir sur pieds, s’appliquant à respirer doucement pendant que la chambrière laçait la robe dans le dos, avec de fins rubans blancs très légers. On lui présenta ensuite deux voiles, qu’elle regarda à peine avant d’un désigner un au hasard. S’asseyant devant la coiffeuse, la jeune mère osa rouvrir les yeux et faillit gémir. Elle ne se reconnaissait même pas, qu’est-ce que c’était que ce déguisement ?

Anna coiffa ses longs cheveux blonds et les noua ensuite en une coiffure que Gaby serait bien incapable de reproduire toute seule, admirant le doigté de la jeune femme. Qui lui avait appris cela ? Baissant un peu la tête, elle reprit une longue inspiration, restant bien droite et posant les mains sur son ventre légèrement gonflé. Si elle se mariait en février ou mars, sa grossesse se verra bien, beaucoup mieux qu’aujourd’hui. Oh, et puis au diable les rumeurs, les journaux passaient déjà assez de temps à s’offusquer qu’elle était enceinte sans être mariée, en plus de hurler qu’une femme n’avait pas à diriger ne telle école et encore moins à faire parti de l’armée. Anna la maquilla un peu puis lui présenta ensuite des modèles de chaussures. La directrice hésita puis prit le modèle le plus simple possible, trouvant joli les deux petits cygnes en envol sur les chaussures. Marcher avec des talons, cependant, se révélait définitivement peu pratique et agréables, elle n’avait pas l’habitude d’en avoir de si hauts. Au pensionnat, les escaliers pouvaient se révéler traîtres avec des talons trop hauts, quelques collègues en avaient déjà fait les frais et préféraient depuis se promener en souliers avec des talons légers, tout comme elle.

– Voilà, c’est terminé. Souhaitez-vous d’autres ajustements ?

– Je pense que ça ira, merci beaucoup.

Au moins, si le mariage se faisait dans cette maison, en 1932, ce sera toujours moins pénible que de devoir se trimbaler à la mairie du village dans cette tenue. En attendant, il restait bien d’autres choses à penser, l’année scolaire venait à peine de débuter et il fallait suivre leur route, ne pas se laisser déborder par les événements.
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