Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Culpabilité

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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Culpabilité   Culpabilité EmptyLun 18 Jan - 19:12

Le ciel s'était peu à peu couvert, dans l'après-midi, l'air était lourd d'orage, une odeur chaude et pesante flottait dans l'air. Debout dans la salle de bain, Kimmitsu prit une profonde inspiration, après s'être passé de l'eau sur le visage, prenant une serviette pour s'essuyer. Jetant un regard vers le salon, il entendit ses frères discuter entre eux, à voix basse. Il venait juste de leur dire qu'ils pouvaient rentrer, ce n'était pas la peine de s'en faire. Josuke lui avait simplement jeté un regard un peu halluciné en lui rétorquant que c'était hors de question, qu'ils restaient jusqu'à ce qu'il aille mieux. Surprotecteurs. Déjà, ce midi, ils avaient téléphoné à Eisen pour commencer à le cuisiner et ça allait sûrement chauffer pour lui. Kimmitsu n'était même pas étonné qu'il ait été blessé à cause de son don, ni même qu'il n'ait rien dit. C'était "normal" en quelque sorte. Prenant l'étui qu'Adrien lui avait déposé ce matin, il en sortit des lunettes à la monture noire, les mettant sur son nez, se regardant dans le petit miroir de la salle de bain. Il en aura besoin pour lire, désormais, et pour reposer sa vue, s'il était fatigué. Les fourrant dans la poche de sa chemise, il revint dans le salon, juste au moment on sonna. Adrien entra avec un air à moitié affolé, très pâle.

– Quelqu'un a tiré sur la directrice ! On vient de nous prévenir, elle est à l'hôpital.

Comment ça, on lui avait tiré dessus ?! Sa bouche se décrocha sous le choc, fixant Adrien en espérant que c'était une blague, qu'il allait sourire, rire en voyant leurs mines, déclarer que ce n'était pas vrai... Mais il était sérieux. Très sérieux. Kimmitsu s'appuya contre le mur derrière lui, demandant d'une voix blanche si elle allait vivre, jetant un long regard à Solène qui avait tant pâli qu'il crut qu'elle allait s'évanouir sur-place. Adrien bafouilla qu'il n'en savait que très peu, la directrice était vivante, ça oui, dans un des hôpitaux de Paris, elle avait reçu des balles presque à bout portant, par un soldat pris dans une crise de folie. Solène s'assit sur une des chaises de la cuisine, près de Josuke qui semblait à la fois inquiet et effrayé. Les trois enfants étaient eux aussi effrayés, plus pâles. Bon, du calme, du calme, elle était en vie. Blessée... Mais en vie. Il porta une main à son cœur, fermant les yeux un bref instant. On lui avait tiré dessus ! Elle aurait très bien pu être tuée sur le coup ! Il fit un effort pour se reprendre, regardant Adrien se frotter les tempes.

– Elle va s'en tirer sans séquelles ? demanda-t-il en se redressant.

– Elle, oui, mais le type qui lui a tiré dessus...

– Ça, on s'en moque.

– Elle aurait pu faire une fausse couche.

Elle est enceinte ?! La nouvelle lui fit encore un plus gros choc que d'avoir appris qu'on lui avait tiré dessus, incapable de réagir, ouvrir la bouche, fixant Adrien avec de gros yeux. Un gros silence était tombé sur la salle, rompu par Solène qui demanda de quand ça datait. L'infirmier haussa vaguement les épaules en parlant de quelques jours à peine, l'hôpital l'avait su avec son absence de règles et... Kimmitsu le coupa brusquement, préférant ne pas connaître les détails, surtout sur ce sujet. Donc elle était enceinte. Et elle le savait... ? Etant donné la façon dont s'était déroulée sa première grossesse, il n'était pas certain qu'elle veuille le garder. L'infirmier s'assit à son tour, avec un air très tendu, ajoutant, comme s'il lisait dans ses pensées, qu'il ignorait si c'était une chose dont il fallait bien se réjouir. Pour ça... Kimmitsu s'assit près de Solène, posant une main sur son épaule pour la réconforter un peu.

– Vu ce qu'elle a traversé pour sa première grossesse... Elle ne voudra peut-être pas recommencer.

Oui... Kimmitsu échangea un regard avec Solène, surprenant l'air nerveux de Munemori. Point sensible, une fois encore, au Japon, personne ne parlait de refuser de garder un enfant. Du moins, pas ouvertement, il y avait bien évidemment des bébés abandonnés, des enfants non-désirés dont on se débarrassait. Les enfants filèrent dans une autre pièce, discrètement, allant sans doute dans leur chambre. Donc Gabriella était enceinte, avait été blessée par balle et se trouvait loin d'ici, seule. Poignardée il y a quelques mots, blessée par balles aujourd'hui. Cette femme attirait les ennuis comme les fleurs attiraient les insectes. Il se frotta les yeux avec une petite grimace, se demandant ce qui allait leur tomber dessus la prochaine fois. Il s'angoissait pour la directrice, sachant à quel point elle était été secouée par sa première grossesse et refusait d'avoir un autre enfant, peu importe qui était le père. Il avait peur pour elle, c'était "trop", si on pouvait dire ça.

– J'ai peur qu'elle ne craque, avoua-t-il. Tout ce qui s'est passé l'année dernière, l'enlèvement de son fils, son don, l'hyper-tension et le surmenage, son état de fatigue actuel, cette agression, plus sa grossesse... C'est... Ça fait trop. Elle va finir par tomber gravement malade.

Elle avait déjà eu, ces derniers mois, des phases d'intense fatigue, où son corps disait stop, où elle avait frôlé une crise nerveuse, mais avait continué. Son fils, les orages... Ensuite l'armée. Elle devait penser ne pas avoir le choix. Solène passa un bras autour de ses épaules, appuyant sa tête contre lui. Kimmitsu aurait voulu rejoindre la directrice pour essayer de la soutenir, imaginant sans trop de peine son état moral actuel.

– Elle sait qu'elle attend un enfant ? demanda-t-il tout à coup.

– J'ose espérer que non, soupira Adrien en s'appuyant contre le dossier de sa chaise. D'après ce que m'a dit son subordonné au téléphone, ce n'est pas le moment de lui dire ça, elle en ferait une crise de nerfs. La grossesse pour ses jumeaux a déjà été trop mouvementée.

Oui… Adrien lui donna le numéro que le subordonné de Gabriella avait laissé, prenant le téléphone pour appeler et essayer d’avoir des nouvelles. Munemori lui avait serré l’épaule d’une main en voyant son air, lèvres un peu pincées. Il contacta d’abord le commandant, qui lui passa la directrice quelques minutes plus tard. Il entendait aussitôt qu’elle était en train de pleurer, lui faisant écarquiller les yeux. Il ne l’avait absolument jamais vu ni entendu pleurer, pas une seule fois depuis qu’il la connaissait, ce qui lui arracha un frémissement. Il lui demanda d’un ton hésitant comment elle se sentait, jetant un long regard à Adrien. Elle prit une inspiration hachée en balbutiant que ça passera, qu’elle était juste fatiguée. On lui avait tiré dessus. Kimmitsu ferma les yeux une minute, s’en voulant pour ce qui était arrivé, la gorge serrée.

– Je peux faire quelque chose ?

– Ça va aller... souffla-t-elle. Repose-toi. Tout ira bien.

– Quand allez-vous pouvoir rentrer chez vous ?

– Bientôt, je... Cette semaine, sans doute. Le docteur préfère que je ne bouge pas pour le moment.

Si elle était enceinte... Ils échangèrent encore deux mots avant de raccrocher, Kimmitsu ayant le cœur très lourd. C'était de sa faute, si elle n'avait pas dû venir le chercher et se débarrasser de Rochard... Jamais on ne lui aurait tiré dessus. Il s'appuya contre sa chaise, ramenant une main contre lui, poing serré, silencieux. Que faire ? Elle était malade, elle allait finir complètement épuisée, à un point inimaginable... Et il n'avait fait qu’aggraver la situation. En se laissant attraper et en étant incapable de s'en sortir seul. Elle était blessée, à l'hôpital... Solène l'entoura tout à coup de ses bras par derrière, lui arrachant un léger sursaut, posant sa joue contre ses cheveux. Il posa la main sur une des siennes, troublé.

– Essaye de ne pas trop t'inquiéter, murmura-t-il. On fera en sorte... que tout aille bien.
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Solène Nakajima
Couturière
Solène Nakajima
MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMar 19 Jan - 22:26

– Elle sait qu'elle attend un enfant ? demanda-t-il tout à coup.

– J'ose espérer que non, soupira Adrien en s'appuyant contre le dossier de sa chaise. D'après ce que m'a dit son subordonné au téléphone, ce n'est pas le moment de lui dire ça, elle en ferait une crise de nerfs. La grossesse pour ses jumeaux a déjà été trop mouvementée.

Solène ne connaissait pas tous les détails amis elle n'avait aucune peine à imaginer que ça n'avait pas dû être de tout repos. Se pinçant les lèvres, elle regarda son mari prendre le téléphone, fixant tout le monde à tour de rôle, les larmes aux yeux. Un salaud avait tiré sur sa sœur, il aurait très bien pu la tuer ! Elle était très sincèrement effrayée, choquée d'apprendre que Gaby avait échappé de justesse à une tentative d'assassinat. Et si elle était vraiment morte ?! Elle allait vraiment s'en sortir sans séquelles ? Et comment se sentait-elle, là, tout de suite ? La jeune femme se rapprocha de son mari, posant les mains sur ses épaules, pendant qu'il mettait le haut-parleur du téléphone pour qu'ils puissent entendre et ne pas devoir répéter. Solène avait un sentiment très étrange, découvrant ce genre de malheur, de problèmes, la réalité d'une vie à laquelle elle n'avait jamais été confrontée si brusquement. Ils purent bientôt joindre Gaby mais ce fut... La jeune femme fut profondément choquée en l'entendant pleurer, ne s'en cachant même pas, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Elle n'était pas d'ailleurs pas la seule, Kimmitsu aussi semblait pris de court, même Adrien fixait le combiné avec un air halluciné, comme s'il n'en croyait pas ses oreilles. Kimmitsu lui demanda comment elle se sentait, d'un ton lent et hésitant. Imaginer sa sœur pleurer lui faisait très mal au cœur, elle avait toujours paru si forte et confiante que l'entendre craquer était inimaginable. Elle balbutia que ça allait passer, qu'elle était fatiguée. Que ça allait passer. Solène se mordit les lèvres, très pâle et les yeux brillants. On lui avait tiré dessus et ils étaient là, à Gray, au loin. Elle n'avait même pas sa famille auprès d'elle.

– Je peux faire quelque chose ?

– Ça va aller... souffla-t-elle. Repose-toi. Tout ira bien.

La jeune femme regarda le téléphone puis Kimmitsu, sachant qu'il aurait déjà sauté dans la voiture s'il avait été plus en forme. Gabriella toujours ça, que ça ira, qu'elle tiendra, mais même elle avait une limite, un point de non-retour. Tremblante, la fleuriste serra un peu plus fort l'épaule de son mari, échangeant un regard avec ses beaux-frères. Il semblait un peu peinés mais elle n'était pas certaine. Cette situation était terrible et en même temps, assez touchante, au fond. Elle voyait bien que Gabriella et Kimmitsu étaient très attachés l'un à l'autre, c'était adorable.

– Quand allez-vous pouvoir rentrer chez vous ?

– Bientôt, je... Cette semaine, sans doute. Le docteur préfère que je ne bouge pas pour le moment.

Donc oui, elle devait encore ignorer sa grossesse, elle n'aurait jamais eu ce genre de réactions, sinon. Un silence s'installa sur la pièce après que Kimmitsu ait raccroché, un silence plutôt pesant, personne n'osant placer un seul mot. Solène était folle d'inquiétude pour sa grande sœur, terrifiée à l'idée qu'elle ne sombre dans une dépression nerveuse ou pire. Elle pourra sans doute faire quelque chose pour l'aider lorsqu'elle rentrera chez elle ! Comme... Heu... Prendre les jumeaux avec elle de temps en temps pour qu'elle puisse se reposer ? L'aider à s'endormir ou ce genre de choses ? Si Auguste était avec elle, elle pourra au moins se détendre un peu. Elle pourrait aussi fleurir sa chambre, pour lui redonner le sourire ! Agir. Baissant la tête vers son mari, elle remarqua tout de suite que quelque chose n'allait pas, il suffisait de voir son air et ses gestes. Elle commençait à bien connaître les regards qui le trahissaient, c'est pour cela qu'elle l'enlaça par-derrière, ignorant son petit sursaut, posant la joue contre sa tête avec amour. Là, elle était là, il pouvait aussi se reposer sur elle tant qu'il le voulait. Elle le serra contre elle, autant que possible, se jurant d'être plus présente pour lui afin de l'aider à se remettre. Lorsqu'elle en sera pas au travail, elle restera avec lui pour le réconforter et le câliner, il pouvait tout lui confier, elle lui jurait de prendre soin de lui comme il prenait soin d'elle.

– Essaye de ne pas trop t'inquiéter, murmura-t-il. On fera en sorte... que tout aille bien.

– Ne pas trop m'inquiéter ?! s'étouffa-t-elle brusquement en redressant la tête. Tu es épuisé, traumatisé, tu culpabilises, et ma sœur vient d'échapper à une tentative d'assassinat ! Comment veux-tu que je ne m'inquiète pas ?!

Elle contourna la chaise pour se planter face à lui, ignorant complètement Adrien qui se leva en vitesse pour fuir en marmonnant qu'il ne voulait pas être mêlé à ça. Prenant le visage de Kimmitsu en coupe de ses deux mains, elle le fixa droit dans les yeux, avec un air très sérieux, assénant qu'il n'avait pas à s'en vouloir, il n'y était pour rien pour Rochard. Il rougit tout à coup nettement en se mordant les lèvres, alors qu'elle se penchait un peu pour se mettre à sa hauteur, le cœur battant à une très vive allure. C'était évident qu'il n'y était pour rien, il n'avait pas voulu être enlevé comme ça ! Il pensait sûrement qu'il n'avait pas pu se défendre alors que face à dix hommes, l'issue était bien connue, il n'aurait pas réussi. Avec ça, la mort marchait si près d'eux qu'elle pouvait les croiser à tout moment, personne n'était à l'abri, personne en pouvait prévoir ce qui allait arriver d'un jour sur l'autre. Ce pays devenait complètement fou, toutes les règles leur échappait.

– Il est mort, oublie-le, murmura-t-elle. Il ne touchera plus jamais.

Elle s'installa sur ses genoux pour le serrer dans ses bras, le poussant à poser sa tête contre son épaule. C'était fini, cette ordure avait rejoint ses ancêtres, Gaby en avait terminé de bon avec lui, c'était fini, plus jamais il ne pourra faire du mal à qui que ce soit. Maintenant, Gaby devait se reposer et Kimmitsu devait se changer les idées, absolument ! Se concentrer sur autre chose, de plus joyeux ou inoffensif, afin d'oublier le reste. Ils pouvaient parler de tout et n'importe quoi ! Discuter pour chasser les idées noires, la tristesse ou la colère, se remettre en forme. Elle réfléchit à toute vitesse pour trouver un sujet à lancer et ne pas rester sur une note aussi sombre. Hum... Que pourrait-elle bien dire, elle n'en avait aucune idée ! Ou... Heu, pourquoi pas. Toujours sur ses genoux, elle lui demanda de lui raconter plutôt comment il en était arrivé à venir travailler ici, à Gray, s'efforçant de prendre un ton plus léger et confiant en l'avenir. C'était un sujet facile et qui pouvait distraire, au moins, tout en lui apprenant plus sur lui ! Sauf que sa super question facile ne devait pas l'être tant que ça... Kimmitsu se pinça les lèvres, parfaitement silencieux, jetant un long regard à ses frères avant de le baisser. D'accord, bravo, comment viser affreusement mal dès le début.

– J'ai postulé dans cette école à cause de sa particularité. Là-bas, les dons sont normaux et utilisés au quotidien, personne n'en a peur. Je m'y sens à ma place.

Solène lui massait un peu la nuque, gênée soudainement, passant du très pâle au assez rouge en à peine quelques instants. D'accord, mauvais choix, elle n'aurait sans doute pas dû demander ça, il avait été bien plus marqué par sa jeunesse qu'elle ne l'avait cru de prime abord. D'un autre côté, quitter son pays pour aller vivre seul dans un pays étranger n'était pas anodin non plus. Comme si elle-même quittait la France pour de bon, ou presque, dans les trois prochaines années, en laissant tout derrière elle et se débrouillant seul. Insupportable.

– Et pour la fin d'année ? reprit-elle en se forçant. On va passer Noël chez mes parents et le nouvel an chez toi ? Si tu le veux bien, Josuke. Heu, vous.

Elle venait à peine de réaliser qu'elle l'avait tutoyé ce matin, au petit-déjeuner, emportée par sa joie de voir Kimmitsu bien debout, elle n'avait pas fait attention ! D'autant plus qu'il l'intimidait toujours, au fond, elle parvenait à tenir tête lorsqu'il le fallait mais il lui faisait toujours un effet étrange, peut-être un peu peur, au fond, il était tellement rigide. A moins que ce ne soit elle qui ne soit trop du genre "je vole partout à toute vitesse". Un mélange des deux, peut-être, elle y réfléchira plus tard, ce n'était pas le moment, surtout si elle était bien installée sur les genoux de Kimmitsu. Son beau-frère accepta, pendant que son mari fronçait légèrement les sourcils.

– Mais tes frères seront là, à Noël ?

– Sûrement, mais ne t'en fais pas. Moi, je suis la petite sœur mignonne, ils ne vont rien me dire si je viens avec toi, tu seras tranquille ! C'est surtout après Gaby, qu'ils en ont, ils n'ont toujours pas digéré qu'elle se soit enfuie de la maison à dix-huit ans. A toi, je ne pense pas qu'ils vont faire de réflexions.

Elle l'embrassa sur le front pour le rassurer, convaincue que tout se passera bien, une fois que Gaby aurait fait comprendre à ses petits frères de ne pas l'énerver, surtout à Noël. Ce sera l'occasion de voir ses beaux-parents, ses beaux-frères, belles-sœurs, ses neveux et nièces ! Noël était une si belle fête en famille, il pourra en profiter pleinement, comme tout un chacun. Las, son mari n'avait pas l'air convaincu. Enfin ! Personne n'allait rien lui dire, inutile d'avoir peur.

– Ne t'en fais pas, je te dis ! Au début, ils essayeront sans doute encore de dire à Gabriella que ce n'est pas la place d'une femme, qu'elle est de la Noblesse, etc, puis ils laisseront tomber lorsqu'elle commencera à s'énerver, on sera tranquilles ensuite.

– Je croyais qu'elle allait passer Noël chez ses propres beaux-parents.

– Je ne sais pas... Ce n'est pas officiel et elle ne se mariera pas, c'est trop dangereux. C'est pour ça que j'avais peur que tu ne m'épouses pas, durant un moment.

– Je pensais faire ça, honnêtement... Je n'ai changé d'avis qu'en juillet.

Elle lui sourit, le poussant à fourrer sa tête contre elle avec douceur, posant sa joue contre lui à nouveau. Elle était bien heureuse qu'il ait changé d'opinion, en tout cas, cela lui permettait de vivre officiellement à ses côtés et de s'afficher comme sa femme. On pouvait trouver ça hallucinant qu'un mariage puisse être jugé comme "dangereux", mais ce n'était là que la vision des personnes qui n'étaient pas autant impliquées dans cette affaire. Le mariage devenait bel et bien dangereux lorsque vous aviez certains ennemis car il était si facile de s'en prendre à vos proches pour vous atteindre vous.

– D'ailleurs, il aurait fallu mettre du saké moins fort, à notre mariage.

– Il était très peu fort, sourit-il. C'est toi qui ne tiens pas l'alcool. Tu ne tenais même plus debout.

– C'était quand même trop fort ! répliqua-t-elle avec une moue vexée en lui donnant une petite tape derrière la tête. Tu étais là pour me tenir, de toute façon, j'ai cru que j'allais m'effondrer au milieu de la salle.

Voilà qui aurait été beau, la mariée faisant un malaise juste après la cérémonie, ce serait du propre. Se levant, elle le tira avec elle pour l'envoyer dormir une heure ou deux dans leur chambre, qu'il se repose. Elle lui fit avaler un somnifère avant de le pousser à se coucher, lui ôtant ses chaussures puis remontant la couverture sur lui lorsqu'il s'allongea. Dès qu'il fut emporté par le médicament, elle retourna dans le salon voir ses beaux-frères, une certaine conversation étant restée en suspens avec eux et qu'elle venait de se remémorer, en parlant du mariage. Se plantant devant eux, elle leur jeta un regard noir.

– Bien, j'imagine que vous vous vous souvenez de la veille de notre mariage où vous l'avez fait pleurer... Je peux savoir quand c'était "la première fois", cet été, que vous l'avez poussé aux larmes et pourquoi ?! J'espère que vous ne vous êtes pas amusés à faire ça tout l'été dans mon dos !

Elles les regardait tous les deux, alternativement, les mains sur les hanches, exigeant d'avoir une réponse tout de suite ! Elle avait le droit de savoir ce qui s'était passé et pourquoi ils avaient poussé Kimmitsu à bout, au point de le faire pleurer, alors qu'il venait de traverser les plus mauvais mois de toute son existence ! Il aurait dû pouvoir compter sur le soutien de ses propres frères, pas craindre qu'ils ne le descendent encore plus ! Alors ? Elle attendait. Munemori baissait la tête, silencieux, regardant son frère en coin.

– C'est de l'histoire ancienne, on n'a pas fait ça tout l'été, évidemment, c'est notre frère !

Justement, c'est votre frère  s'écria-t-elle tout à coup, faisant sursauter Munemori. Il ne fallait pas être un grand devin pour comprendre qu'il avait besoin de se changer les idées, pas que quelqu'un vienne tout lui cracher à la figure !

Solène en était encore ulcérée, prenant malgré elle le même air que Gabriella lorsqu'elle se mettait en colère. Ils l'avaient fait pleurer ! Et plus d'une fois ! Elle ne supportait pas que qui que ce soit le pousse ainsi à bout, c'était insupportable.

– Ne vous avisez plus jamais de faire ça, c'est clair ?! Je me moque de la raison, de la méthode ou de tout le reste, vous n'avez plus jamais intérêt à le pousser à bout comme ça ! Plus jamais ! C'est clair ?! Ce n'est pas avec ce genre de méthodes de gros bourrins insensibles qu'on arrive à quoi que ce soit, qu'est-ce que vous croyez ?! Manquer de tact à ce point-là, faut-il être crétin !

Elle les foudroya tous les deux du regard en croisant les bras, espérant qu'ils aient bien compris et en s'amuseront plus jamais ça ! Elle ne hurlait pas souvent, elle aussi, il fallait la pousser à bout pour que ça arrive.

– Pourquoi l'avez-vous poussé à bout comme ça?! siffla-t-elle d'un ton rageur en fixant ses beaux-frères. Qu'est-ce qui peut justifier[ ça ?!
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Munemori Nakajima
Peintre
Munemori Nakajima
MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyLun 25 Jan - 21:39

Le silence revint lorsque Solène emmena leur frère pour qu'il aille dormir. Il avait faillir refuser de se marier, hein... Bon, ne pas faire de commentaires, ce devait être "normal", étant donné son travail, même si le peintre n'acceptait pas du tout u'il les tienne à l'écart exprès et de cette façon. Les garder informés n'allait causer aucun mal ! Si seulement il les avait tenu au courant dès le début, en expliquant bien pourquoi il ne devait pas tout leur dire, beaucoup de soucis et de disputes auraient pu être évitées. Alors que là... Il soupira bien fort, entendant Solène revenir un peu de temps après. Elle avait déjà réussir à faire s'endormir leur frère ? Pas possible, il y avait un truc, là, une astuce ! Oh... Ou alors, elle lui avait donné un somnifère pour l'assommer. Il ouvrait la bouche pour lui demander lorsqu'elle se planta devant eux en leur jetant un regard noir, lui faisant perdre le petit sourire qu'il avait. Non mais, ils n'avaient rien dits, rien faits ! Pourquoi les fixait-elle comme ça ? Il n'y avait aucune raison, ni Josuke ni lui n'avaient touché à quoi que ce soit, ils n'avaient même pas ouvert la bouche, depuis toute à l'heure ! Alors ? Il n'aimait vraiment pas quand elle avait cet air-là, elle commençait à ressembler à sa sœur.

– Bien, j'imagine que vous vous vous souvenez de la veille de notre mariage où vous l'avez fait pleurer... Je peux savoir quand c'était "la première fois", cet été, que vous l'avez poussé aux larmes et pourquoi ?! J'espère que vous ne vous êtes pas amusés à faire ça tout l'été dans mon dos !

Ah heu... Elle se souvenait de ça, encore, il n'aurait pas cru qu'elle revienne sur le sujet, presque un mois après ! Il baissa la tête, jetant des coup d'œil en coin à son grand frère. Jouskeee ? C'était lui l'aîné alors à lui l'honneur de tenter une première réponse ! Munemori, lui, préférait attendre un petit peu, le temps de trouver une réponse correcte, construite, valable, quelque chose qui n'énervera pas encore plus sa jeune belle-sœur qui avait finalement bel et bien hérité de certains gênes familiaux, ceux qui poussaient actuellement sa sœur à porter les armes et tirer dans la tête des gens à bout portant sans la moindre hésitation ni le moindre remord. Non pas qu'il s'en plaignait, elle avait ramené leur petit frère après tout, mais il avait tout de même assez peur de ce genre de personnes, capables de tout et ne plus avoir peur ni de la vie ni de la mort, le genre de personnes qui étaient des armes à elles seules, souvent plus dangereuses même sans revolver dans les mains.

– C'est de l'histoire ancienne, on n'a pas fait ça tout l'été, évidemment, c'est notre frère !

Justement, c'est votre frère  s'écria-t-elle tout à coup, faisant sursauter Munemori. Il ne fallait pas être un grand devin pour comprendre qu'il avait besoin de se changer les idées, pas que quelqu'un vienne tout lui cracher à la figure !

Mais enfin, ils ne voulaient que le pousser à parler, pas le traumatiser un peu plus, c'était évident ! Le peintre releva la tête, ouvrant la bouche pour répliquer puis se ravisant en voyant l'air de la jeune femme. Il ne fallait pas garder ce genre de choses pour soi, c'était malsain, dangereux pour la santé mentale et leur frère le savait très bien ! Il savait à la perfection à quel point c'était mauvais de se renfermer sur soi-même et de se laisser aller au pire, alors il n'avait aucune excuse pour avoir voulu le faire, pour s'être bien gardé de se confier, au moins un minimum, alors qu'ils étaient sa famille ! Soit, il avait changé, surtout cette année, soit, il avait dû revenir à peine une quinzaine de fois chez lui, au Japon, en l'espace de vingt-deux ans, soit, il était beaucoup plus indépendant, soit, ils avaient beaucoup de mal à le comprendre, pour autant, ils restaient ses frères et qu'il ait essayé de se couper pour de bon de sa famille, navré mais ça ne passait pas. Ils ne voulaient pas le faire pleurer, désolés, pour autant, ils avaient pu lui remettre les idées en place et le pousser à s'ouvrir lui avait fait du bien, quoi qu'on en dise sure la méthode. Ils avaient fait de leur mieux, ça n'a rien de facile lorsqu'on a pas tous les éléments en main ! Ils avaient vraiment faits tout leur possible ! Kimmitsu avait tellement changé, en quelques mois à peine, qu'ils ne pouvaient éviter toutes les erreurs, comment éviter ce genre de chose lorsqu'on ne sait rien, à part les gros traits de l'histoire ?! C'était aussi de sa faute, il n'avait presque rien dit alors impossible de deviner comme ça ce qui pouvait le blesser.

– Ne vous avisez plus jamais de faire ça, c'est clair ?! Je me moque de la raison, de la méthode ou de tout le reste, vous n'avez plus jamais intérêt à le pousser à bout comme ça ! Plus jamais ! C'est clair ?! Ce n'est pas avec ce genre de méthodes de gros bourrins insensibles qu'on arrive à quoi que ce soit, qu'est-ce que vous croyez ?! Manquer de tact à ce point-là, faut-il être crétin !

"Gros bourrins insensibles"... Il échangea un rapide regard avec Josuke, fixant ensuite Solène qui était bien raide et furieuse, debout devant eux et les bras croisés. Elle aurait fait pareil avec sa propre sœur si elle en avait eu l'occasion ! Quoi que... Il visualisa un instant Gabriella en uniforme avec son air... hum... enjoué, puis la petite Solène à côté, et essaya d'imaginer la gamine blonde crier sur sa grande sœur pour lui reprocher de ne pas parler assez et de ne pas se confier. Et bien non, ça ne fonctionnait effectivement pas. Et Munemori doutait même qu'il y aient de rares élus sur cette terre pour tenter l'exercice, cette femme avait un regard un peu trop... froid. Elle était peut-être très gentille, au fond, cependant, pour le peu qu'il avait vu d'elle, cela suffisait à l'intimider très sérieusement.

– Pourquoi l'avez-vous poussé à bout comme ça?! siffla-t-elle d'un ton rageur en fixant ses beaux-frères. Qu'est-ce qui peut justifier ça ?!

– On s'inquiétait pour lui ! répliqua-t-il en se levant à son tour. Ce n'est pas habituel qu'il parle aussi peu, qu'il garde tout pour lui, et surtout, c'est très malsain. Comment on aurait pu éviter de le faire pleurer sans rien savoir de ce qui était arrivé ?!

Il leva brièvement les deux bras et les laissa retomber l'instant d'après, dans un geste d'impuissance. Désolé, vraiment désolé, ils n'étaient pas magiciens ni devins, ils ne pouvaient pas tout deviner comme ça, juste en claquant des doigts ! On en pouvait leur demander d'être télépathes et de pouvoir entrer dans le crâne de leur frère pour savoir ce qui s'y passait, et heureusement d'ailleurs, il y a bien des choses que Munemori n'avait, au final, pas très envie de voir ou savoir.

– La prochaine fois, on se débrouillera mieux, promis, ne t'en fais pas. Enfin, j'espère qu'il n'y aura pas de prochaine fois, c'est juste une façon de parler. Mais ne t'en fais pas. On fera plus attention, c'est promis.
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