Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Exercices de lycée

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Exercices de lycée   Exercices de lycée EmptyVen 19 Juin - 12:02

Aaah, ces chères petites têtes blondes, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour se retenir d’en étrangler un ou deux, certains jours… Cyprien reposa le crayon qu’il venait de briser en deux discrètement dans un tiroir de on bureau, avec un regard exaspéré envers deux jeunes sixième, au fond de la classe, qui bavardaient et riaient sans cesse, malgré trois rappel à l’ordre depuis le début de l’heure. Cyprien allait les reprendre une autre fois, avec une retenue en prime tant il en avait assez, mais la cloche sonna au même instant. Humph… Littéralement « sauvés par le gong », ces deux-là ! Il dit à tout le monde de sortir, se levant et ramassant ses propres affaires. La journée de cours était terminée mais Cyprien avait encore du travail, ce soir. Il avait promis à Céleste de l’aider et ne comptait pas lui mentir, ce n’était pas son genre. Il avait réservé la salle d’entraînement, ce soir, en profitant car la majorité des mômes passaient leurs soirées à la bibliothèque ou dans les salles d’études pour réviser.

Il fila dans la salle des professeurs en évitant les élèves qui étaient à des degrés plus ou moins élevés de stress, s’échangeant leurs notes et synthèses de cours. Il poussa un long soupir en voyant certains au bord des larmes car ils avaient peur d’échouer à l’examen de maths. Il avait donné des cours particuliers de math aux élèves qui en avaient fait la demande, afin de leur éviter un échec cuisant, car il savait très bien que Sarah allait faire tout son possible pour mettre le niveau au maximum. Ceux qui avaient des résultats moyens auront du mal, déjà, alors ne parlons pas des élèves pour qui mathématiques rimait avec torture mentale. Il poussa la porte de la salle des professeurs, tombant sur un Eric énervé, appuyé contre le mur, qui enrageait littéralement au téléphone, fixé près de la porte. Cyprien lui jeta un coup d’œil curieux et perplexe. Eric enseignait l’éducation civique et le droit. Il était plutôt du genre dépressif, pas agressif, et n’avait jamais levé la voix une seule fois depuis des années. Réussir à l’énerver lui, c’était comme réussir à faire dire à Estelle qu’elle détestait les enfants.

– Ça va bien ? demanda-t-il à son collègue tout en posant sa sacoche où Céleste travaillait. Qu’est-ce qui t’a agacé à ce point ?

– Ce n’est rien, soupira-t-il en se penchant pour ramasser sa veste et son sac. J’emmène régulièrement mes élèves voir des procès, pour qu’ils apprennent comment ça se passe, et le tribunal refuse maintenant que ça continue, à cause de « réputation de l’école », ils ne veulent plus accueillir des élèves.

Cyprien lui fit un petit sourire compatissant, alors que leur collègue soupirait puis repartait, après les avoir salué d’un signe de la main. Peu drôle, en effet… Frédéric avait dû suivre la conversation, assis juste à côté d’eux, car il marmonna tout à coup que ce n’était pas très étonnant, avec ce « gouvernement de merde qui se croyait tant supérieur et accusait des gamins de tous les maux car ils étaient différents ». Il devait savoir de quoi il parlait, il enseignait au pensionnat depuis bien plus longtemps qu’eux. Cyprien s‘assit à son tour, avec un petit soupir. Il était bien heureux que ce soit enfin la fin de l’année, pour être honnête, même s’il avait peur  de ce qu’allait devenir l’école pendant deux mois. Il regarda vaguement Céleste écrire, pendant un petit moment, pensif. Frédéric tira un livre de son sac avec un grognement, alors que la plupart de leurs collègues s’en allaient pour se détendre un peu avant le repas du soir.

– Et pour elle, que peut-on faire ?

– Elle ? répéta Cyprien en donnant une nouvelle bouteille d’encre à Céleste comme elle était bientôt à sec. Qui ça « elle » ?

– Celle que les élèves ont affectueusement surnommée la Hyène. Ce matin encore, j’ai deux élèves qui ont fondu en larmes en plein cours quand je leur ai distribué l’horaire des examens, tout cela parce qu’ils commençaient la semaine avec les maths. Ce n’est plus possible, ça ne peut pas continuer ! Il n’y a vraiment rien à faire ?

– Il faut une bonne raison pour renvoyer quelqu’un…

Son collègue poussa un long et fort soupir puis jeta ses affaires en vrac dans son sac avant de s’en aller à son tour. Le silence s’installa à nouveau, ses collègues corrigeaient des copies ou préparaient les cours du lendemain, terminaient de préparer les examens ou lisaient tranquillement. Les professeurs principaux, surtout, étaient très occupées avec les problèmes d’orientation, vérifiant ce que chacun pouvait faire ou non, selon les différents profils et les résultats. Lorsque Céleste en eut terminé avec son paquet de copies, il lui dit de le suivre, qu’ils avaient encore le temps avant le dîner et du temps après pour continuer un peu. Il discuta avec elle du programme des exercices qu’il avait récupéré, sur le chemin menant à la salle.

– J’ai fouiné dans les fiches de Gabriella dit-il en les tirant de son sac, tout en ouvrant la lourde porte de la salle d’entraînement. On va commencer par quelques trucs des secondes, d’accord ?

Il laissa ses affaires sur un banc en bois collé au mur, puis s’agenouilla, utilisant ses deux dons pour créer un énorme rocher bien costaud et très dur. Parfait ! Se redressant, il revint près de Céleste en se frottant les mains, les essuyant sur son pull.

– Commence par faire un trou en forme d’étoile juste au milieu du rocher, dit-il en lui désignant la grosse masse de pierre. Quand ce sera fait, gèle entièrement avec la glace, puis détruit-le avec uniquement un éclair. Vas-y.
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Céleste Dumoulin
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Céleste Dumoulin
MessageSujet: Re: Exercices de lycée   Exercices de lycée EmptySam 20 Juin - 22:32

Céleste – Et révisez bien ! L’examen théorique est aussi important que l’examen pratique, je reste à votre disposition à la salle des professeurs si vous avez des questions, mais surtout, étudiez !

Les élèves se levèrent tous d’un coup, faisant tomber des cahiers ou autre alors qu’ils filaient pour ranger et réviser avant le dîner, sans doute. Du coin de l’œil, elle lança un regard à la petite Rosalie et au jeune Alexis, espérant sincèrement qu’ils allaient tous les deux bien. Ou mieux, du moins, depuis la dernière fois qu’elle leur avait vraiment parlé. Enfin, elle verrait Alexis en retenue, elle avait déjà décidé de ce qu’elle lui ferait faire et s’était arrangée pour pouvoir l’entraîner deux ou trois fois par semaine d’ici la fin de l’année. Plutôt deux que trois, d’ailleurs, il était hors de question qu’il néglige ses examens à cause de cela.

Rangeant ses propres affaires, ramassant le tas de copies qu’elle avait récupérées, Céleste sortit de la salle de classe et ferma la porte derrière elle. Une ambiance de stress intense régnait dans les couloirs, que ce soit à cause des examens ou des militaires. Elle entendit même des élèves râler et se plaindre de leur horaire d’examens, voyant qu’ils avaient maths assez tôt, trop tôt, que ce serait de toute façon beaucoup trop tôt quel que soit le jour. Il est vrai que le mettre le lundi avait été la pire idée du siècle, mais c’était sûrement une demande de Sarah. Encore…

A vrai dire, elle ignorait pourquoi sa collègue l’énervait à ce point ces derniers jours. C’était comme si l’accident, avec Kimmitsu, avait tout déclenché en plus du reste et des choses qui s’accumulaient. Céleste traversa les différents couloirs, marchant vite avec des tas de feuilles dans les bras, avant d’arriver dans la salle des profs déserte pour l’instant. Tant mieux, elle avait du boulot. Les examens commençaient la semaine prochaine et elle voulait absolument tout corriger pour le lendemain, histoire de rendre les copies de révision assez tôt en avance pour permettre à ses élèves de savoir ce qu’ils devaient davantage travailler. Oui, c’était du boulot en plus pour elle, mais elle voulait vraiment qu’ils réussissent. Leur donner des conseils précis à chacun, tant au niveau du contenu qu’au niveau de la forme.

Céleste se plongea donc aussitôt dans ses copies, plaçant devant elle le tas de feuilles, une bouteille d’encre et de quoi écrire. La première copie était celle d’un élève assez timide, Julien, qu’elle avait dans sa classe depuis sa première année d’enseignement. Il ne parlait pas beaucoup, comme s’il avait peur, mais donnait toujours d’excellentes réponses sans parler trop fort cependant. Une fois, elle avait même remarqué une cicatrice sous une de ses mèches, tandis qu’elle répondait à une de ses questions, mais n’avait pas cherché à en savoir plus. Plutôt pas mal, d’ailleurs, il connaissait mais confondait certaines notions, il devait faire attention. Inscrivant un commentaire au bas de la feuille après avoir corrigé, elle passa au suivant… nettement moins bon, mais pas à dénigrer pour autant.

Au fur et à mesure que le temps passait, Céleste continuait d’écrire en fronçant les sourcils, poussant des soupirs parfois, doutant même de ses propres notions théoriques à force de lire certaines choses. Epuisée, elle passa ses mains sur son visage à l’instant même où Cyprien entrait et Eric s’énervait au téléphone. Tiens, bizarre, que se passait-il ? Il n’était pas du genre à s’énerver, pourtant, au contraire. Ce fut Cyprien qui la devança en posant la question à leur collègue alors qu’il déposait sa sacoche à côté d’elle.

Eric – Ce n’est rien, soupira-t-il en se penchant pour ramasser sa veste et son sac. J’emmène régulièrement mes élèves voir des procès, pour qu’ils apprennent comment ça se passe, et le tribunal refuse maintenant que ça continue, à cause de « réputation de l’école », ils ne veulent plus accueillir des élèves.

Céleste fit une grimace en se repenchant sur ses copies, guère étonnée par ce genre de réactions malheureusement. Elle savait que cela risquait d’arriver et s’était elle-même vue refuser des endroits à cause de ses yeux, après la Grande Guerre. Alors, non, cela ne l’étonnait pas… Ils sentaient tous qu’une autre guerre allait arriver et les gens avaient peur. En un sens, c’était normal, même si c’était stupide. Il fallait rester souder et non pas se disperser comme ils le faisaient ! Mais Frédéric avait raison, le gouvernement manipulait la conscience des gens et les poussait à croire certaines choses. C’était plus simple pour faire pression après… Cyprien s’installa à la même table qu’elle sans rien dire pendant un moment. Céleste, elle, continuait à corriger en s’encourageant mentalement. Le tas de copies diminuait, allez, un peu de courage ! Les autres profs partaient petit à petit, mais elle refusait de laisser traîner cela.

Frédéric – Et pour elle, que peut-on faire ?

Cyprien – Elle ? répéta Cyprien en donnant une nouvelle bouteille d’encre à Céleste qui le remercia d’un signe. Qui ça « elle » ?

Frédéric – Celle que les élèves ont affectueusement surnommée la Hyène. Ce matin encore, j’ai deux élèves qui ont fondu en larmes en plein cours quand je leur ai distribué l’horaire des examens, tout cela parce qu’ils commençaient la semaine avec les maths. Ce n’est plus possible, ça ne peut pas continuer ! Il n’y a vraiment rien à faire ?

Cyprien – Il faut une bonne raison pour renvoyer quelqu’un…

Une bonne raison, une bonne raison… Soit, ne pas penser à cela, sinon Céleste allait s’énerver sur les copies alors que les élèves n’y étaient pour rien. Elle se concentra à nouveau sur ses copies. Cet élève-là se débrouillait plutôt bien mais il structurait incroyablement mal ses réponses. Il commençait à parler du nom, puis de la technique, avant de parler de l’histoire et de revenir à la technique… Pitié, un peu de structure et de logique ! Enfin bon, il connaissait, il devait seulement suivre un fil rouge et ce serait mieux. Beaucoup mieux, en tout cas, que l’élève suivante qui n’avait… rien écrit. Eh, les examens commençaient la semaine suivante ! Céleste voulait bien aider ceux qui s’impliquaient, mais hors de question qu’elle se tue à la tâche pour ceux qui s’en fichaient totalement. Mettant un gros point d’interrogation et une remarque salée à l’élève, elle passa à la copie suivante, les enchaînant les unes après les autres.

Enfin, la dernière copie ! Se massant les yeux, la jeune professeure étouffa un bâillement pour se secouer un peu et fit un dernier effort pour cette copie. Deux questions. Une… Hourraaaaa, terminé ! Elle posa son stylo d’un geste victorieux sur la table en se frottant le visage. Fini ! Maintenant, elle pouvait souffler, prendre un grand bol d’air avant le dîner et profiter un peu du temps qu’il lui restait. Un petit moment tranquille chez elle, juste quelques minutes de repos. Elle savait que Cyprien ne la lâcherait pas après le repas, alors elle avait le droit de se reposer un peu et de se préparer mentalement à la suite de la soirée.

… Ou pas. Cyprien lui dit de le suivre, qu’ils avaient encore un peu de temps avant le repas. Ne trouvant aucune excuse valable et ne pouvant pas dire qu’elle allait travailler encore un peu alors qu’il l’avait vue tout corriger, finir avec ce geste signifiant qu’elle ne toucherait plus à sa plume de la soirée, elle s’exécuta malgré elle. Sur le chemin menant à la salle d’entraînement, il lui parla du programme des exercices qu’il avait récupéré. Ils commenceraient donc par les exercices de seconde, logiquement… Bon, ça, normalement, elle maîtrisait. La directrice ne lui avait pas demandé de démonstrations de ce niveau-là mais elle s’était entraînée durant suffisamment d’années pour en être capable.

Cyprien – J’ai fouiné dans les fiches de Gabriella dit-il en les tirant de son sac, tout en ouvrant la lourde porte de la salle d’entraînement. On va commencer par quelques trucs des secondes, d’accord ?

C’était une vraie question ? Céleste ferma la porte derrière elle, déposant ses affaires à côté du sac de Cyprien alors que lui-même avançait un peu plus loin dans la salle. Elle se frotta les bras, beaucoup moins à l’aise d’un coup, alors qu’elle passait les trois quarts de son temps dans cette salle avec les élèves. A vrai dire, la jeune professeure était terrorisée et n’était pas pressée du tout de réitérer l’expérience depuis la dernière fois… Elle sentait une boule d’anxiété monter en elle, même si ces exercices étaient vus et revus. Se détendre, ne pas avoir peur. C’était stupide, elle était prof ! Et elle maîtrisait son élément, elle le savait. Alors pourquoi avoir peur ? Céleste ne bougea pas, comme immobilisée, et regarda Cyprien de loin en train de former quelque chose au sol. Ce n’est que lorsqu’il revint vers elle qu’elle vit un gros rocher à l’air solide par terre.

Cyprien – Commence par faire un trou en forme d’étoile juste au milieu du rocher, dit-il en lui désignant la grosse masse de pierre. Quand ce sera fait, gèle entièrement avec la glace, puis détruit-le avec uniquement un éclair. Vas-y.

Qu… Comme ça ? Mais pour faire cela, elle devait frapper le rocher au moins trois fois ! Et si elle ne frappait pas suffisamment et que cela ricochait sur lui ? Son teint devint plus pâle d’un seul coup en imaginant le pire. Elle faillit rétorquer qu’elle ne pouvait pas, que c’était trop dangereux, entrouvrant la bouche pour parler, mais se ravisa en repensant à ce qu’il lui avait dit. Si elle résistait, il risquait de faire pire… Il pouvait se protéger, elle le savait, alors pourquoi avoir peur ? Céleste s’écarta un peu de Cyprien, juste au cas où, calculant les directions prises le plus probablement en cas de ricochet. C’était peut-être stupide, mais elle avait peur. La glace ne posait pas de problème, elle s’entraînait très régulièrement avec et le lâchait sans problème depuis des années. Mais la foudre était destructrice.

La jeune femme leva des bras tremblants pour estimer l’épaisseur du rocher – et surtout, pour éviter de voir un éclair partir vers Cyprien, même si c’était purement psychologique. Elle savait que cela ne servait à rien, qu’il lui suffisait de frapper trois, quatre ou cinq fois et c’était tout, mais elle était encore terrorisée. Lançant un regard à son ami, Céleste essaya de se calmer, de respirer. Il se maîtrisait, il avait de bons réflexes, il ne risquait absolument rien. Elle devait oublier qu’il était là, simplement, et oser. Ce n’était pas sorcier ! Elle avait fait tous ces exercices des années auparavant, alors pourquoi ne pourrait-elle pas y arriver ici ?

Se reprenant, Céleste fixa la roche solide posée plus loin en essayant de se rassurer. C’était impossible qu’il y ait un quelconque ricochet, elle maîtrisait son temps. Il lui suffisait simplement de frapper fort à un endroit précis, c’était tout. Elle se laissa à nouveau envahir par la même impression que la dernière fois, se sentant mieux malgré elle, et se concentra pour former un éclair compact et fort. Il lui fallut plusieurs secondes, une minute peut-être, pour minimiser et apaiser un maximum la peur qui persévérait en elle. Mais elle parvint à frapper le rocher d’un éclair assez net, concentré et précis après avoir mesuré la puissance pour ne pas détruire la pierre. La première fois, Céleste dut se faire violence pour ne pas se retourner, sachant pertinemment qu’il n’y avait pas eu de ricochet. Les fois suivantes, elle était déjà plus rassurée. Au bout de plusieurs coups, on pouvait clairement voir une étoile incrustée dans la roche, son cœur plus profond que les bords cependant.

La jeune professeure lança un regard à son collègue, la boule au ventre l’espace d’une seconde en l’imaginant à terre, avant de souffler discrètement en constatant qu’il était toujours vivant et en bonne santé. Bon… Geler la roche puis la détruire. Geler le gros rocher ne lui prit que quelques secondes, semblant être une simple formalité qui ne lui demanda même pas de lever les bras. Elle n’avait pas peur, énorme différence avec la foudre, et savait que son don était nettement plus puissant comme elle avait compensé avec la glace, n’osant plus user de la foudre. Elle ne tremblait pas avec la glace, était beaucoup plus sûre d’elle alors que ce don n’était pas le premier qu’elle avait développé.

Céleste prit une profonde inspiration, plus sûre cette fois. Détruire un rocher était plus facile que mesurer la puissance pour ne pas le réduire en mille morceaux. De son point de vue, du moins. Se concentrant, elle refit les mêmes gestes que précédemment, plus longtemps cependant, avant de frapper la roche d’un éclair… qui ne la détruisit pas entièrement. Son don était si… Mais non, elle s’était mal concentrée, voilà tout. Céleste réitéra l’expérience mais, une fois encore, cela ne suffit pas. Il fallut cinq ou six éclairs pour détruire le rocher, les morceaux éparpillés un peu partout tandis que l’énervement se mêlait à la panique et à l’incompréhension. A mesure que ses éclairs frappaient la roche, elle s’était rapprochée, comme si cela pouvait changer quelque chose, et était devant les débris qu’elle contemplait d’un air perdu. Céleste se baissa pour attraper un morceau de roche, le regardant sans comprendre, puis se tourna vers Cyprien.

Céleste – Je t’assure que je n’ai pas mesuré la force ! Je… Je ne comprends pas… Tu l’avais renforcé ou… quelque chose du genre ? Ce n’est pas avec la glace que la roche allait devenir si dure à briser…
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Exercices de lycée   Exercices de lycée EmptyMer 15 Juil - 12:26

Il recula de quelques pas pour lui laisser le champ libre, alors qu'elle avait pâli et semblait même commencer à paniquer. Oh, allons, ce n'était que des exercices de lycéens ! Elle était censé les maîtriser à la perfection, elle était professeur après tout. Et le rocher qu'il avait créé n'était même pas si épais que ça, c'était la taille standard pour les entraînements de fin de collège. Il la regarda se préparer, pensif, tout en observant le moindre de ses gestes. Il savait pourquoi elle avait si peur de son don, à présent, mais il était conscient aussi que tant qu'elle sera aussi terrifiée, elle ne pourra jamais progresser, en serait-ce que d'un militaire. Un don était en quelque sorte "vivant", au fond de nous. Il agissait et se développait au même rythme que son porteur, suivant ses émotions et sa force mentale, plus particulièrement. Or, ici, si Céleste était aussi terrorisée et coincée, jamais elle ne pourra lâcher son élément. Il allait continuer à être bloqué en elle, gonflant tout de même mais de façon crispée et tendue, comme une bombe à retardement. Ce qui la rendait dangereuse malgré elle. Peut-être ne le réalisait-elle pas, ou pas entièrement, mais elle était très dangereuse, oui. La peur empêchait tout contrôle, c'était la règle de base.

Il la regarda d'un air un peu plus triste, les bras croisés, alors qu'elle travaillait. Il avait peur qu'elle meure, oui... Elle n'avait aucune conscience, selon lui, de ce qu'elle risquait. Il l'entraînait peut-être mais étant donné qu'elle ne faisait aucun effort toute seule, de son côté, pour relâcher son élément, ça ne changeait pratiquement rien ! C'était bien la seule chose qui parvenait à l'agacer, au final. Il voulait l'aider mais si elle n'y mettait pas la moindre volonté de son côté aussi, il ne pouvait rien faire pour elle. Il se sentait de plus en plus impuissant, la regardant jour après jour sombrer dans le doute et la fatigue. Elle se laissait dévorer par la peur, elle se laissait mourir à petit feu et il en pouvait rien faire. Tu parles d'un ami... L'impuissance lui serrait le cœur. Pour céleste, pour Gaby, pour les élèves, il ne pouvait jamais faire quelque chose de vraiment utile, au final, c'était rageant et affligeant. Il soupira en regardant ce qu'elle faisait, toujours attentif. Comment faire pour la tirer de cette situation ? Elle avait déjà posé un pied dans la tombe mais ce n'était sûrement pas trop tard, n'est-ce pas ?

Il croisa son regard, hochant légèrement la tête lorsqu'elle glaça la roche. Bien, la suite allait être rapide. Un éclair droit, rapide et puissant, voilà ce qu'il fallait maintenant, comme un immense coup de hache bien net pour fendre une bûche. Mais le premier coup ne brisa pas le rocher. Ni le second coup. Il sourcilla en voyant qu'il lui fallut six éclairs en tout pour le mettre en morceaux, en éparpillant partout. Et bien voilà la parfaite illustration de ce qu'il songeait à l'instant ! Il secoua légèrement la tête alors qu'elle se tournait vers lui, retenant un soupir.

– Je t’assure que je n’ai pas mesuré la force ! Je… Je ne comprends pas… Tu l’avais renforcé ou… quelque chose du genre ? Ce n’est pas avec la glace que la roche allait devenir si dure à briser…

– Je l'ai quoi, "renforcé" ? répéta-t-il d'un ton incrédule.

Il leva les yeux au ciel, incapable de s'en empêcher. Comme s'il serait amusé à faire ça ! Enfin, soit, ne pas relever, ne pas faire de commentaire non plus, ce n'était rien. Il soupira néanmoins, se frottant un peu les yeux, avant de redresser la tête, toujours les bras croisés.

– L'autre soir, lorsque je t'ai forcé à relâcher ton élément, je ne sais pas si tu t'en es rendue compte mais il était... Comment dire ça... Complètement névrosé. Il n'y avait aucun droit ou au moins fluide, on aurait dit une immense toile d'araignée grésillante ! Et ça, autant je le trouve normal pour un enfant de dix ans, autant c'est n'est pas envisageable pour une personne enseignant cet élément. Je sais pourquoi tu as peur et je peux le comprendre. Mais toi, comprends au moins ça, comprend au minimum que je ne peux pas t'aider si tu refuses de le lâcher, si tu ne t'entraînes pas ne plus seule de ton côté.

Il avait parlé d'un ton un peu plus dur à la fin pour bien lui faire comprendre qu'il ne plaisantait pas. Il n'avait pas envie de la retrouver dans un cercueil à la rentrée ! Son état était critique et elle refusait de l'admettre, pensait que ça pouvait continuer comme ça, sans doute. Et bien non ! Si elle voulait se suicider, il y avait quand même des moyens moins douloureux et plus rapides que d'attendre que votre propre don se retourne contre vous après avoir été enserré et dénigré trop longtemps.

– Je ne sais pas quoi faire, moi, ajouta-t-il en la fixant dans les yeux. Je peux t'entraîner, ça changera quoi si tu ne fais rien de ton côté ? "La peur empêche le contrôle", tu dois bien connaître cette maxime, non ? A force de restreindre, enfermer et comprimer ton élément, il va se retourner contre toi. Tu l'as enserré trop longtemps ! Il veut sortir mais tu l'en empêches encore ! Tu sais ce qui va finir par arriver ? Tu n'as jamais vu des photos de personnes qui ont voulu faire comme toi et qui en sont mortes ? Je te jure que ce n'est pas très beau à voir.

Il soupira et s'assit sur le petit banc, à côté, secouant un peu la tête.

– Alice ou Gabriella devraient venir aussi, pour ces entraînements, ça te ferait du bien. Tu n'as jamais songé à consulter un psychologue ?
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Céleste Dumoulin
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Céleste Dumoulin
MessageSujet: Re: Exercices de lycée   Exercices de lycée EmptyMer 15 Juil - 15:45

Cyprien – Je l'ai quoi, "renforcé" ? répéta-t-il d'un ton incrédule.

Bah… Oui ? Céleste savait qu’elle avait dit une connerie, mais voir l’état de son don sur un pauvre rocher comme celui-ci la terrorisait. Peut-être plus encore que de l’utiliser… Il ne pouvait pas être aussi affecté, ce n’était pas possible. Elle l’aurait ressenti ! Et il était sorti normalement lorsque Cyprien l’y avait forcée ! Ou pas ? A bien y réfléchir, elle n’avait même pas fait attention tant la peur la tiraillait. Elle ne savait pas à quoi ses éclairs avaient ressemblé, ignorait dans quel état était son don… jusqu’à présent. Mais elle ne l’avait retenu que deux ans ! Il ne pouvait pas être aussi atteint en l’espace de deux années… Si ? Céleste regarda son ami qui venait de soupirer et se frottait les yeux avant de la regarder, les bras croisés. Elle-même ne pouvait s’empêcher de resserrer sa main sur le bout de roche qu’elle tenait toujours, le contemplant d’un air ahuri. Son don ne pouvait pas être si affecté que cela…

Cyprien – L'autre soir, lorsque je t'ai forcé à relâcher ton élément, je ne sais pas si tu t'en es rendue compte mais il était... Comment dire ça... Complètement névrosé. Il n'y avait aucun droit ou au moins fluide, on aurait dit une immense toile d'araignée grésillante ! Et ça, autant je le trouve normal pour un enfant de dix ans, autant c'est n'est pas envisageable pour une personne enseignant cet élément. Je sais pourquoi tu as peur et je peux le comprendre. Mais toi, comprends au moins ça, comprend au minimum que je ne peux pas t'aider si tu refuses de le lâcher, si tu ne t'entraînes pas en plus seule de ton côté.

Céleste dévisagea Cyprien, pâlissant de plus en plus à chaque parole qu’il prononçait, comme figée sur place. Une toile d’araignée grésillante… Elle ne se souvenait pas de cela. Elle n’avait pas regardé, tout s’étant enchaîné très vite, les sensations, ses pensées, ses souvenirs… Elle n’avait pas fait attention ! Si son ami et collègue disait vrai, ce dont elle ne doutait pas vu sa tête et réaction, et puis il n’était pas du genre à plaisanter sur des sujets aussi sérieux, il fallait qu’elle fasse quelque chose. Elle ne savait pas ! Elle ignorait que son don était atteint à ce point-là… Céleste sentit la peur la prendre d’un coup, enfler, mais pas celle qui la tenaillait jusqu’aujourd’hui. Cyprien n’avait pas besoin de lui faire un dessin sur le résultat de son soi-disant orage, il avait raison… Les plus jeunes élèves qu’elle avait en cours faisaient comme elle, avaient le même résultat. Mais elle avait vingt-cinq ans et était professeure d’élément. Ce constat était effrayant, plus encore que celui de blesser quelqu’un.

Cyprien – Je ne sais pas quoi faire, moi, ajouta-t-il en la fixant dans les yeux. Je peux t'entraîner, ça changera quoi si tu ne fais rien de ton côté ? "La peur empêche le contrôle", tu dois bien connaître cette maxime, non ? A force de restreindre, enfermer et comprimer ton élément, il va se retourner contre toi. Tu l'as enserré trop longtemps ! Il veut sortir mais tu l'en empêches encore ! Tu sais ce qui va finir par arriver ? Tu n'as jamais vu des photos de personnes qui ont voulu faire comme toi et qui en sont mortes ? Je te jure que ce n'est pas très beau à voir.

La jeune femme baissa la tête alors que Cyprien soupira et s’assit sur le banc à côté d’eux. Elle avait l’impression de redevenir l’adolescente que la directrice avait retrouvée et accueillie, ce jour-là, lorsqu’elle était arrivée au Pensionnat en disant vouloir étouffer son don, annonçant qu’elle avait développé la glace. Finalement, ils s’étaient très bien trouvés, tous les deux… Cyprien ne hurlait peut-être pas, mais il l’effrayait. Une petite voix intérieure lui hurlait qu’il avait raison, qu’elle devait se mettre au boulot, laisser tomber la peur de blesser quelqu’un. Qu’après tout, elle avait enseigné deux ans sans blesser personne, connaissait les techniques de bases et que c’était justement en le retenant qu’elle risquait de blesser quelqu’un gravement en plus de se tuer… Comme venait de le souligner Cyprien.

Cyprien – Alice ou Gabriella devraient venir aussi, pour ces entraînements, ça te ferait du bien. Tu n'as jamais songé à consulter un psychologue ?

Céleste – Gab… Non, ça ira, elle n’a pas besoin de venir ici et elle a beaucoup de boulot, on ne va pas lui rajouter cela en plus sur le dos.

Céleste avait parlé très vite, d’un coup, et réalisa qu’elle devait peut-être paraître un peu stupide pour le mari de la directrice. Oui, elle en avait peur, et alors ? Désolée, mais elle ne pouvait pas tout ignorer non plus ! L’imaginer s’énerver contre elle, l’imaginer l’observer pendant qu’elle s’entraînait… Non, non, non. Elle n’avait pas peur de la blesser, Céleste avait confiance, mais non. Non, désolée, mais non. Elle se laissa tomber sur le banc à côté de Cyprien, relâchant le bout de rocher qui s’écrasa au sol, plus blanche et tremblante en imaginant la directrice ici, puis se mordit les lèvres en lançant un regard d’excuse à son ami. La jeune professeure porta ses mains à son visage, soupirant, avant de les laisser retomber de part et d’autre de son corps. Elle ne voulait pas le vexer, mais savoir la directrice ici ne l’aiderait pas, loin de là. Quant à Alice… Céleste pouvait faire des efforts, mais s’ouvrir à une autre personne aussi vite, c’était trop pour elle. Elle voulait faire des efforts, et elle allait en faire. Elle pouvait même le promettre à Cyprien, elle allait travailler dur pour éviter le pire. Maintenant qu’elle savait tout cela… Un frisson la parcourut alors qu’elle tournait la tête vers son ami.

Céleste – Je suis désolée, je ne disais pas cela pour te vexer mais elle… Ca ne m’aiderait pas. Pas par peur de la blesser, mais elle est… Ne m’oblige pas à le dire, je ne préfère pas. Je t’assure que je vais faire des efforts ! Mais elle…

Céleste s’interrompit, ayant l’impression de s’enfoncer à chaque parole. Elle pouvait faire des efforts, elle avait bien attaqué ce pauvre rocher sans blesser Cyprien. Elle avait confiance en lui, savait qu’il était capable de se protéger, mais n’imaginait pas que son don était aussi… « blessé », si elle pouvait dire cela. La jeune professeure prit une profonde inspiration, regardant les débris du rocher brisé un peu plus loin.

Céleste – Je n’avais pas réalisé que mon don était aussi atteint… Je n’avais rien vu l’autre soir, je n’ai pas… fait attention à cela. Je n’avais pas regardé le ciel et je… C’était trop dur sur le moment, c’était la première fois que je le relâchais depuis deux ans et…

Elle s’était laissée submerger. Elle n’avait pas fait attention, n’avait pas regardé le ciel tant elle avait l’impression qu’elle allait exploser à cause de tout ce qu’elle ressentait. Elle avait été partagée entre pleurer, hurler, et être heureuse et reposée d’avoir osé et redécouvert cette sensation refoulée depuis des années. Et à cause de cela, Céleste n’avait pas vu le plus important…

Céleste – C’était la première fois que je parlais à quelqu’un de cette nuit-là et j’étais partagée entre tout ce que je ressentais, ajouta-t-elle plus bas, presque dans un murmure. Mais je n’ai pas fait attention à cela…

Céleste fit une nouvelle pause, évitant le regard de Cyprien, n’osant pas regarder son expression. Il devait sûrement halluciner, être choqué, ou elle ne savait quoi du genre. Non, elle n’avait rien vu, absolument rien. Elle avait tout refoulé ! Comment aurait-elle pu ouvrir les yeux en un claquement de doigts ? Céleste n’avait jamais parlé à personne, gardant tout depuis des années. La directrice non plus ne lui avait pas posé la question, elle savait déjà tout. Cyprien était le premier à qui elle parlait de tout cela… Elle ne voulait pas parler à un psychologue ou à quelqu’un qui ne la connaissait pas. Elle n’avait pas besoin de pitié. En parlant à Cyprien, elle s’était déjà confiée à quelqu’un et, avec ce qu’il venait de lui dire, la peur de blesser quelqu’un avait considérablement diminuée. A vrai dire, elle avait l’impression de s’être pris une douche froide mais avait compris qu’il ne lui restait plus vraiment de choix. Céleste se tourna à nouveau vers lui, se reprenant pour afficher un air plus décidé que lorsqu’elle était entrée dans cette salle avec lui.

Céleste – Je veux faire des efforts, je suis prête à en faire toute seule. Je n’ai pas besoin d’un psychologue, d’Alice ou de ta femme. Tu m’aides déjà beaucoup avec ce que tu as dit… Je veux seulement une autre chance. On peut essayer avec un autre exercice ? Je vais t'écouter, c'est promis.
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MessageSujet: Re: Exercices de lycée   Exercices de lycée EmptyLun 20 Juil - 11:46

– Gab… Non, ça ira, elle n’a pas besoin de venir ici et elle a beaucoup de boulot, on ne va pas lui rajouter cela en plus sur le dos.

Non mais, elle avait peur de Gabriella ou ... ? Il en fut d'abord choqué, puis vexé. Pourquoi ce genre de réaction revenait même chez son amie ?! Elle ne la connaissait pas aussi bien que lui ! Si c'était le cas, elle n'aurait certainement pas une réaction aussi stupide ! Enfin, soit, passons... Il devrait avoir l'habitude que les personnes jugent sans savoir et se laissent discuter par la peur ou même la stupidité, c'était ainsi. Elle se laissa tomber à côté de lui, lâchant le bout de rocher par terre. Rocher qu'il contempla sans rien dire pendant un moment, pensif. Il avait l'impression que tout le monde refusait son aide... Gabriella, qui continuait sur sa voie à fond sans vouloir se reposer ou ralentir. Céleste, qui ne comprenait même pas qu'il voulait juste l'aider. Même certains élèves, qui n'osaient pas parler, qui n'avaient pas confiance, qui étaient effrayés. Que faisait-il donc de si mal ? Il ne pensait pas être une personne bien bourrue, pourtant, non ? C'était bien la peine d'être ouvert et agréable avec tout le monde si c'était pour récolter ce genre de résultats, il commençait à en être bien fatigué. Enfin, impossible de revenir en arrière. Il aimait Gabriella, même si c'était déraisonnable, même si on lui disait parfois qu'ils n'étaient pas faits pour être ensemble. Et il continuait de considérer Céleste comme une amie, même si elle le rejetait.

– Je suis désolée, je ne disais pas cela pour te vexer mais elle… Ça ne m’aiderait pas. Pas par peur de la blesser, mais elle est… Ne m’oblige pas à le dire, je ne préfère pas. Je t’assure que je vais faire des efforts ! Mais elle…

Ah, ça va, hein, il avait compris que sa femme lui fichait la trouille, pas la peine d'en rajouter ! Il leva brièvement les yeux au ciel en se redressant, s'appuyant contre le mur derrière eux, les bras croisés. A la limite, qu'elle ait peur, passons, mais elle ne devrait pas se sentir obligée de l'exposer platement devant lui ! Si elle était mariée, apprécierait-elle qu'il vienne critiquer son mari sous son nez ? Le tact, ce n'était pas fait pour les chiens ! Peu de choses arrivaient à énerver Cyprien, dans ce monde, mais qu'on s'en prenne à sa femme sans même faire l'effort de la connaître le mettait hors de lui. C'était valable pour tout le monde, d'ailleurs, il détestait quand on jugeait une personne sur la seule base de rumeurs et de ragots.

– Je n’avais pas réalisé que mon don était aussi atteint… Je n’avais rien vu l’autre soir, je n’ai pas… fait attention à cela. Je n’avais pas regardé le ciel et je… C’était trop dur sur le moment, c’était la première fois que je le relâchais depuis deux ans et…

Au moins, peut-être comprenait-elle un minimum l'urgence ? Au moins un peu , Il pouvait l'espérer ou ce serait une utopie ? Il n'arrivait tujours pas à croire qu'elle se soit laissée détruire à ce point... Ou plutôt, non, il n'arrivait pas à croire qu'elle ait voulu devenir professeur de cet élément après ce qui s'était passé ! En plus d'être dangereux, c'était complètement irresponsable ! Elle savait, elle savait que retenir un don était dangereux et pourtant elle venait l'enseigner à des enfants ! Se rendait-elle compte du danger auquel elle les avait tous exposés ? Un danger de plus en plus fort au fil des mois ? Il entrouvrit la bouche, revoyant son don grésillant , l'orage torturé qu'elle avait produit, son air, ses gestes, ses paroles, son don déformé. Et pourtant, elle était venue ici l'enseigner, comme une fleur, dans le genre "tout va bien". Le choc était de plus en plus grand, à mesure qu'il réalisait toute l'ampleur de l'histoire. Non seulement elle se tuait à petit feu depuis deux ans, mais elle aurait pu, n'importe quand, emporter des élèves avec elle dans la tombe. Il tourna la tête vers elle, la gorge sèche. Pourquoi ? Pourquoi avoir voulu enseigner cet élément dans on état ? Était-elle si certaine de se contrôler avec les enfants ? Et si oui, comment ?

– C’était la première fois que je parlais à quelqu’un de cette nuit-là et j’étais partagée entre tout ce que je ressentais, ajouta-t-elle plus bas, presque dans un murmure. Mais je n’ai pas fait attention à cela…

Ouais, c'était bien cela qu'il lui reprochait ! Il retint un soupir, mêlé d'un grognement, agacé. Bon, maintenant, elle avait surtout intérêt à se mettre ua travail ! A coups de pied au cul s'il le fallait mais il n'était plus de temps de traîner !

– Je veux faire des efforts, je suis prête à en faire toute seule. Je n’ai pas besoin d’un psychologue, d’Alice ou de ta femme. Tu m’aides déjà beaucoup avec ce que tu as dit… Je veux seulement une autre chance. On peut essayer avec un autre exercice ? Je vais t'écouter, c'est promis.

– Lève-toi donc.

Il sauta sur ses pieds, se planta devant elle puis l'exhorta à se mettre debout. Une fois fait, il lui colla aussitôt une gifla magistrale sans prévenir, en y mettant pas mal de force. Voilà ! Il se frotta les mains, sans tenir compte de son air choqué. Peut-être que ça allait lui remettre les idées en place, au moins ! Ça le démangeait depuis un moment.

– Celle-là, c'était pour toutes les fois où tu as torturé ton propre don alors que tu savais très bien que ça allait te tuer, sans oublier que tu aurais pu craquer en public et blesser quelqu'un ! Maintenant, soit je t'en colle une autre, soit tu te mets sérieusement au travail, c'est clair ?!

Il croisa les bras, tendit qu'elle portait la main à sa joue, la bouche entrouverte. Allez, hop, on y retourne ! Qu'attendait-elle, cette fois, le déluge ? Il avait été patient, jusqu'ici, mais il avait réalisé pas mal de choses et donc, exit la douceur, ils n'avaient plus le temps ! Elle marmonna enfin que ce n'était pas la peine et qu'elle s'y mettait sérieusement. Ah, tout de même ! Il la força à lâcher son don à nouveau, à une plus petite échelle cependant, puis lui dit de lever le nez, pointant le doigt sur les éclairs qui sortaient. Ça ressemblait à tout sauf à un véritable orage... La foudre était biscornue, déformée, parfois forte, parfois faible, fusant dans tous les sens sans logique. Aucun éclair fin et direct. Il soupira longuement en regardant le résultat, se jurant de tout faire pour l'aider à améliorer ça.

– Rassemble-les tous, pour former un au moins un éclat fort, comme une lance. Puis envoie-la contre le mur de pierre là-bas, à l'autre bout de la salle, pour le percer d'un seul coup en son centre. N'essaye pas d'aller trop vite ! Prend d'abord le temps de réunir tout ça, de les renforcer, puis jette-le contre le mur avec le plus de force et de vitesse possible.
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MessageSujet: Re: Exercices de lycée   Exercices de lycée EmptyJeu 23 Juil - 20:28

Cyprien – Lève-toi donc.

Il était d’accord, vraiment ? Il lui laissait une seconde chance ? Céleste leva la tête vers Cyprien alors qu’il sautait sur ses pieds et se mit devant elle. Se redressant sans se faire prier, elle reçut une énorme gifle qui lui fit tourner la tête, une douleur fulgurante dans la joue. Mais eh ! Elle avait dit qu’elle l’écouterait ! Pourquoi la giflait-il maintenant alors qu’elle avait dit qu’elle était prête à travailler dur et qu’elle mettrait sa peur de côté, qu’elle l’ignorerait ? Céleste dévisagea Cyprien, choquée, sans oser bouger d’un pouce dans l’immédiat pendant que lui se frottait les mains.

Cyprien – Celle-là, c'était pour toutes les fois où tu as torturé ton propre don alors que tu savais très bien que ça allait te tuer, sans oublier que tu aurais pu craquer en public et blesser quelqu'un ! Maintenant, soit je t'en colle une autre, soit tu te mets sérieusement au travail, c'est clair ?!

Mais elle ne savait pas que cela allait la tuer ! Céleste porta une main à sa joue pour se la masser légèrement, entrouvrant légèrement la bouche sans rien dire. Elle l’ignorait, elle n’y avait jamais fait attention ! Enfin… D’accord, peut-être le savait-elle inconsciemment. Mais elle était toujours là, vivante, alors il ne pouvait pas la gifler ni le lui reprocher ! Ou… Si ? Elle se retint de répondre pour ne pas énerver son ami davantage, se mordant les lèvres. Que pouvait-elle répondre, sinon qu’elle allait se mettre au travail ? Râler contre Cyprien, l’insulter, ou quoi que ce soit du genre serait illégitime vu qu’il avait raison, au fond, et Céleste le savait intérieurement. Mais il n’avait rien fait lorsqu’elle lui avait tout raconté ! Alors qu’il savait qu’elle retenait son don, qu’elle risquait gros depuis deux ans et qu’elle ne voulait pas le relâcher, à la base. Pourquoi réagir maintenant ? Elle n’avait rien dit ! Justement, elle avait accepté et comptait faire des efforts. Seulement, même si la question lui brûlait les lèvres, Céleste préféra s’abstenir de la poser et marmonna que ce n’était pas la peine, qu’elle allait s’y mettre sérieusement. Elle n’avait pas envie d’une seconde gifle, elle avait compris, c’était bon.

La jeune professeure se mordit les lèvres lorsque Cyprien lui dit de relâcher son don, sachant qu’elle n’avait plus le choix, mais s’exécuta sans regarder derrière elle. Répétant les mêmes gestes que la première fois, Céleste ignora la peur de son don, essayant de la transformer en force, et reproduisit la même chose au-dessus de leurs têtes, un peu plus loin pour que cela ne les touche pas. Son ami lui indiqua alors ce qu’elle pensait être la foudre lâchée à fond, comme elle l’avait imaginé… Et faillit défaillir en voyant la réalité, laissant retomber ses bras. La foudre qu’elle pensait produire était, en réalité, déformée, faible ou forte, chaque éclair suivant une trajectoire différente sans qu’elle-même n’en soit vraiment consciente.

Elle ne pensait pas que c’était aussi faible ! Et puis, elle avait regardé le ciel, ce soir-là, comment n’avait-elle rien vu ? C’était vraiment la même chose ? Il n’y avait pas d’erreur ? La gorge nouée, Céleste observa la foudre, l’immense toile d’araignée telle que l’avait décrite Cyprien. Son don était aussi… Mais en deux ans ?! Elle tourna la tête vers son ami, tâchant de contrôler la bouffée d’anxiété qui enflait de plus en plus en elle, alors qu’il soupirait. Honnêtement, elle voyait difficilement comment il pouvait être aussi convaincu que cela que des heures d’entraînement pouvaient réellement tout améliorer…

Cyprien – Rassemble-les tous, pour former un au moins un éclat fort, comme une lance. Puis envoie-la contre le mur de pierre là-bas, à l'autre bout de la salle, pour le percer d'un seul coup en son centre. N'essaye pas d'aller trop vite ! Prend d'abord le temps de réunir tout ça, de les renforcer, puis jette-le contre le mur avec le plus de force et de vitesse possible.

Céleste regarda la foudre au-dessus d’eux puis Cyprien avant de hocher la tête lentement. Ne pas aller trop vite… C’était bien une des rares fois où elle avait entendu qu’il fallait aller lentement avec la foudre. Pourtant, elle savait qu’il avait raison, elle devait se concentrer et tout rassembler étant donné le chaos qui régnait au-dessus de leurs têtes. Poussant un soupir à son tour, elle se tourna à nouveau vers l’espèce de nuage ou toile d’araignée géante avant de prendre une profonde inspiration. Elle voulait vraiment s’améliorer, prouver qu’elle avait compris, ce don menaçant de la tuer à tout moment en plus des élèves. Si cela n’avait tenu qu’à elle, Céleste n’aurait peut-être pas insisté à ce point-là et aurait laissé tomber, mais ici, elle doutait fortement que Cyprien la laisse faire. La douleur qu’elle ressentait à la joue et sa légère teinte rose étaient là pour le lui rappeler. Donc, rassembler tout cela, former un éclat fort, le renforcer et l’envoyer contre le mur au fond de la salle pour le percer… Viser n’était pas un problème, elle en était capable, c’était uniquement au niveau de la puissance que les choses risquaient de se compliquer. Même si elle n’avait plus le choix…

La jeune femme se mordit les lèvres pour se contrôler et enfouir la peur, l’ignorer, avant de se concentrer sur la foudre. Cyprien allait sûrement décider de l’aider ou non après cet exercice, elle avait demandé une seconde chance… Donc à elle de prouver qu’elle était prête à fournir des efforts supplémentaires. Former un éclat fort. Elle se répétait ces mots en boucle en écartant les bras puis en les rapprochant l’un de l’autre, étant incapable de s’en passer psychologiquement dans un premier temps. Elle savait que c’était parfaitement stupide et qu’elle n’en avait pas besoin, mais imaginer qu’elle pouvait le faire sans geste l’effrayait encore, alors tant que Cyprien le lui permettait… Petit à petit, les éclats de « foudre » se rassemblèrent en un seul éclat plus puissant et lumineux, plus gros aussi, bien que très faible pour l’instant. Elle ne sut combien de temps il lui avait fallu, mais Céleste avait fini par laisser retomber ses bras sans s’en rendre compte, au bout d’un très long moment.

Deuxième étape, le renforcer… S’obstinant à rester concentrée et à ne pas regarder où était Cyprien ni ce qu’il faisait, elle fixa le gros éclat de foudre pendant un moment sans que rien ne se passe. Absolument rien. Il ne grossissait pas, ne se renforçait pas, rien du tout, c’était même plutôt le contraire, il diminuait. Allez ! Non, du calme, d’accord. Elle en était parfaitement capable. C’était sûrement possible. Cyprien lui avait dit de prendre son temps, il ne lui avait rien imposé et était patient, il était donc convaincu qu’elle pouvait le faire. Céleste se reprit, regardant la trajectoire que devait faire la foudre pour atteindre le mur, et ferma les yeux, restant parfaitement droite sans bouger. Elle devait se détendre. Se détendre pour laisser sortir son don et le concentrer dans cet éclat. Le concentrer pour qu’il puisse percer le mur au fond de la salle. Le sentir et l’accepter, accepter qu’elle ne risquait pas de tuer qui que ce soit dans cette salle, qu’elle n’en avait de toute façon plus la puissance et qu’il était urgent… Non, non, ne pas penser à ça. Renforcer la foudre. Se laisser envahir par cette énergie, par ce don qu’elle appréciait, qui faisait partie d’elle…

Pour l’envoyer contre ce mur, le percer en son centre d’un seul coup net. Céleste rouvrit les yeux en entendant des morceaux du mur destiné aux élèves tomber sur le sol, laissant un trou en son centre. Elle… Elle avait réussi ? Ecarquillant légèrement les yeux, la jeune professeure ne bougea pas tout de suite, observant le morceau de mur quelques secondes avant de se tourner vers Cyprien en hésitant. Elle joignit les mains devant elle, mal à l’aise, ignorant si oui ou non il était toujours en colère. Elle savait qu’elle avait mis longtemps, tout du moins, cela lui avait paru durer une éternité. Mais il n’allait pas juger de la suite en tenant compte de ce facteur… N’est-ce pas ?

Céleste – Est-ce que… C’est bon ? demanda-t-elle d’une voix plus petite que d’habitude. Je sais, j’ai mis beaucoup de temps, je suis désolée… Mais je peux faire des efforts, essayer d’aller plus vite, ou…

Elle ne savait pas. Céleste était incapable de dire ce qu’elle pouvait faire ou non, à présent, en dehors des exercices des collégiens. Elle venait d’avoir la preuve que percer un mur était possible, que son don pouvait donc sortir, mais était terrifiée à l’idée de savoir le temps qu’il lui avait fallu pour réaliser cela. Elle ne voulait pas énerver Cyprien, lui donner l’impression qu’elle ne faisait rien, qu’elle prenait son temps par peur ou elle ne savait quoi, elle voulait vraiment progresser et ne pas le perdre. Il était son seul ami, et le deuxième à lui avoir tendu la main après la directrice. Céleste reporta son regard sur le mur avant de baisser légèrement la tête.

Céleste – Je te demande pardon, je ne veux pas t’énerver, j’ai vraiment fait ce que j’ai pu, la seule fois où j’ai voulu aller plus vite, la foudre est devenue plus faible… Mais je t’assure que je ne me suis pas tourné les pouces.
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