Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Confidence dans les ruines

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MessageSujet: Confidence dans les ruines   Confidence dans les ruines EmptyLun 23 Mar - 17:23

Fait assez rare, surtout à l'approche des examens, Cyprien n'avait pas cours du tout aujourd'hui. D'ordinaire, il en aurait profité pour arracher un peu Gabriella à son travail, et la forcer à se détendre, mais aujourd'hui... Non, ce ne n'était pas possible. Elle remplaçait, le matin, la prof de l'élément eau qui était malade, puis travaillait l'administration l'après-midi, et enfin, allait à la caserne le soir. Elle était déjà partie, lorsqu'il avait ouvert les yeux, alors qu'il était six heures du matin. Il avait pris sa douche, puis donné aux jumeaux leur biberon, chacun leur tour, dans le canapé. Leur mère avait tout préparé avant de filer. Il n'avait plus eu qu'à s'asseoir, un bébé dans le creux des bras, pour lui donner le biberon. Scène extrêmement touchante, qui lui avait presque donné les larmes aux yeux, tandis qu'Aurore et Julien battaient des paupières en tétant, leurs poings minuscules serrés sur sa chemise. Les laisser ensuite à la garderie en était devenu une torture. Ils étaient si adorables ! Ces petits le faisaient fondre, littéralement, on ne pouvait que craquer en les voyant.

Il avait ensuite un peu travaillé en salle des professeurs, puis avait consacré une grande partie de la matinée à préparer le mariage avec Estelle, la meilleure organisatrice de fête qu'il connaissait sur cette terre. Si seulement elle n'était pas autant influencée par l'ordure qui lui servait de mari... Ceci dit, très honnêtement, il n'était pas très chaud à laisser Estelle s'approcher trop près des militaires. Elle était... Comment dire ? Très, très, très, très naïve, bien qu'adorable et ayant un cœur en or, mais étant donné que le simple fait d'effrayer accidentellement un chat la mettait dans tous ses états, il la voyait très difficilement faire de la résistance contre des troupes armées. La matinée avançait lorsqu'une autre collègue, Céleste, entra à son tour. Il se souvint au même moment qu'elle n'avait pas cours non plus, à présent. Ah, tiens, c'était l'occasion de sortir un peu ! Il avait besoin de se confier à quelqu'un, et Céleste, étant une femme, pourrait comprendre certaines choses bien mieux que lui.

– Eh, Céleste ! lança-t-il en se levant pour aller la rejoindre, près des casiers. Allez déjeuner aux ruines, au soleil, ça te dirait ?

Elle sourit légèrement, mais elle souriait, elle, au moins. C'était mieux que rien ! Quoi que, il était mauvaise langue, il avait déjà vu Gaby sourire une fois, lorsqu'elle était devenue professeur principale pour la première fois, après un an de carrière. Elle n'en avait pas conscience, une fois de plus, mais elle avait toujours été une chouchoute de leur ancien directeur.

– Pourquoi pas ? Je te suis, j'ai besoin de prendre l'air.

Il lui dédia un large sourire. Parfait, ils allaient pouvoir discuter, comme ça ! Elle était une femme, donc elle allait sûrement pouvoir l'aider à comprendre pourquoi sa future femme avait peur du mariage, pourquoi elle n'était pas très enthousiaste à l'idée d'avoir un troisième enfant avec lui, pourquoi elle n'arrivait pas à sourire, pourquoi... Hum, bref. A la fin de la matinée, ils prirent de quoi déjeuner aux cuisines, puis quittèrent l'école pour se rendre sur le sentier de la forêt qui menait aux ruines. Il venait plusieurs fois par an avec ses différentes classes, car c'était un bon terrain pour observer la nature. Les ruines ne bougeaient pas, éternelles sentinelles silencieuses d'un passé très agité. Ils s'installèrent au soleil, à l'ancienne place forte du château. Levant la tête vers les ruines, il se promit de demander un jour leur histoire complète à Estelle.

– Dis-moi, toi qui est une femme... Il y a des trucs que je comprend pas du tout, dit-il en lui servant de l'eau dans une tasse. Tu sais pourquoi Gaby a autant peur du mariage ? Ça peut venir de quoi ? Comment on élève les filles dans les familles riches ?

Il voulait sincèrement comprendre, ce n'était pas une question de mauvaise volonté ! Cela lui faciliterait la vie, et il pourrait aborder sa future femme plus facilement ! En plus, elle savait qu'il l'aimait ! Alors pourquoi pas ? D'accooord, elle n'était pas très féminine, mais tout de même, de là à traîner les pieds simplement pour essayer des robes de mariées... Il y avait un monde.

– Cela ne vient pas des familles riches... Justement, on nous enseigne comment être de bonnes épouses et mères au foyer.

Il ouvrait la bouche, prêt à exprimer toute son incompréhension, mais elle continua, et il se tut aussitôt, impatient d'avoir enfin une réponse claire, mature, compréhensible.

– Je ne pense pas qu'elle ait peur du mariage, elle doit... penser à autre chose, elle a trop de choses en tête, se dit sûrement qu'elle n'y a pas droit, même avec un homme qui l'aime réellement. Je ne suis même pas sûre qu'elle sache que tu l'aimes sincèrement, sans vouloir te vexer.

Il ouvrit grand la bouche, à moitié choqué, son verre en main. Mais SI, il l'aimait sincèrement ! Il l'aimait plus que tout, il n'aimait qu'elle, elle était la seule femme qui avait su accrocher son cœur ! Elle lui avait même demandé si il l'aimait vraiment, et lui avait répondu ! Il resta silencieux un moment après ça, retombant assis dans l'herbe, glissant le long du muret. Comment il pouvait faire ? Comment s'y prendre ?

– Mais si, si, elle me l'a demandé ! répondit-il d'un ton plaintif. Je suis sûr qu'elle sait que je l'aime, mais... Je sais pas, en fait. Parfois, je ne comprend même pas ce qu'elle pense. T'y arrive, toi ? Comme tu es aussi une femme, tu dois mieux réussir, non ?

– Alors... Tu crois que tu ne comprends pas ce qu'elle pense uniquement parce que tu es un homme ? dit-elle avec un air ahuri.

– Peut-être aussi parce que je ne suis pas un chef de guerre, marmonna-t-il en vidant son verre.

Il se sentit un peu déprimé, d'un seul coup... Et si jamais il n'arrivait plus jamais à comprendre sa propre femme... ? Rah, mais non, ne pas être aussi défaitiste ! Il se donna une très solide gifle mentale et se redressa, repoussant tout sentiment triste qui n'avait rien à faire dans ce contexte. Céleste eut tout à coup un petit rire et il lui jeta un coup d'œil. Eh, mais ça n'avait rien de drôle ! C'était pas drôle de se payer sa tête, il était sérieux ! Il eut envie d'un coup de lui tirer la langue mais se retint, attrapant plutôt son sandwich.

– Ce n'est pas une question de statut, de rang ou que sais-je encore... Tiens, par exemple, tu ignores pourquoi je retourne tous les miroirs dans mon appartement. Les autres femmes ne le font pas. Chacun a sa propre personnalité, ce n'est pas une question de genre.

Oui, bah, quand même ! Il grignota un morceau avec lenteur, s'allongeant complètement dans l'herbe au soleil. Le fait que Gaby ait une âme de chef d'armée jouait quand même beaucoup dans l'histoire, quoi qu'on en dise ! Il essayait de suivre, mais de temps en temps, il était largué. Cela avait l'air plus simple, pour Kimmitsu. Quoi que, il n'en savait rien, en fait. Le Japonais avait l'art de rester impassible en toutes circonstances, si bien qu'on ne pouvait jamais savoir ce qu'il pensait véritablement. Cyprien serait bien incapable d'une telle attitude, quand il exprimait une émotion, la terre entière était très vite au courant ! Pourquoi cacher ce à quoi on pensait, après tout ? Hum, c'était peut-être pour ça qu'il ne fera jamais un bon chef, par ailleurs.

– Je sais toujours pas où elle avait disparu, dit-il en contemplant un nuage qui passait doucement. Même si je m'en doute... Et je crois bien que t'es la seule à qui je peux parler de tout ça, d'ailleurs.

– Il y a des choses qu'il vaut mieux laisser dans l'ombre... Si elle n'en parle pas, c'est qu'elle n'en a pas envie, tu dois respecter ce choix.

Ouais, aussi, il y avait ça. Mais bon, il était curieux, lui ! Et c'était sa feeemme, enfin, presque, donc c'était normal qu'il cherche à savoir ! Il croqua dans son repas du jour, fermant les yeux un bref instant, ébloui par le soleil, puis sourit à son amie, toujours assise sur le muret.

– Je considère les jumeaux comme mes propres enfants, tu sais. Mais je voudrais aussi d'un enfant avec Gabriella ! Un bébé, rien qu'à nous. Seulement, elle n'est pas très enthousiaste à l'idée. Bon, d'accord, pendant sa première grossesse, elle a été enlevée, agressée, elle a reçu des coups de poignard, puis à son accouchement... Elle a été... Je comprend qu'elle ne veuille pas, mais j'ai peur que ce soit un refus définitif.

Il se redressa sur un coude pour boire un peu d'eau puis se rallongea, pensif.

– Si on en a un autre, tu voudras être la marraine ?
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Céleste Dumoulin
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MessageSujet: Re: Confidence dans les ruines   Confidence dans les ruines EmptyLun 23 Mar - 21:26

Céleste était assise dans la salle des professeurs depuis six heures trente du matin. Elle avait mangé en vitesse, les examens approchant et les cours théoriques devant se terminer dans très peu de temps. Trop peu de temps, même. Elle avait l’impression d’être débordée mais était toujours très droite, ses cheveux attachés à l’aide d’une pince, maintenus en arrière en une coiffure serrée et stricte, seuls quelques mèches rebelles ne tenant pas en place. Concentrée, elle corrigeait, encore, et encore, soucieuse du bien-être de ses élèves. Elle était devenue une professeure stricte, dure, mais qui veillait à donner des conseils pratiques pour éviter les accidents… comme celui qu’elle avait eu.

Serrant son poing sur la plume qu’elle avait dans sa main pour corriger, Céleste souffla un coup, éloignant les fantômes du passé, pour se concentrer sur le présent. Regardant la pendule, elle constata qu’il était bientôt sept heures, heure à laquelle commençait la messe. Il fallait encadrer les jeunes élèves, les derniers bien souvent, pour y aller afin d’éviter un accident en chemin ou les bêtises, les plaisanteries de mauvais goût, etc. Rangeant ses affaires, Céleste se leva, droite et impassible, et quitta la salle des professeurs, appelant les retardataires au passage.

Céleste – Mesdemoiselles, vous êtes à la traîne, en route !

Accompagnant le petit groupe de trois élèves, Céleste se rendit à la messe, tout juste à l’heure. Oui, bon, désolée, elle était peut-être tout pile à l’heure à chaque fois, mais elle travaillait, elle avait une excuse ! Elle ne comprenait pas certains de ses collègues qui parvenaient à rester sans travailler plus que d’habitude alors que les examens approchaient… C’était hallucinant. Mais soit, peut-être était-elle trop consciencieuse. Ou sérieuse. Ou… Elle ne savait pas, en fait.

A la fin de la messe, Céleste rassembla les collégiens pour le cours d’élément de huit heures. Ils étaient jeunes, insouciants, plus responsables néanmoins que ceux qui avaient un don défensif. Elle leur répétait de faire attention, de maîtriser leurs émotions, de ne pas se laisser aller à des excès de colère ou de tristesse, surtout aussi jeunes. C’était dur. Très dur. Mais il y avait moyen d’y arriver, de faire attention… Si on n’abuse pas d’éléments pouvant nous faire perdre tous nos moyens. La jeune professeur recadra un élève qui parlait trop fort et qui s’amusait à faire peur à sa voisine grâce à son don. On ne joue pas avec ça !

Le cours pratique se déroula sans problème majeur. Un élève ou deux seulement se retrouvèrent à l’infirmerie, donnant du travail à Adrien qui était habitué aujourd’hui. Ils avaient mal contrôlé leur don et s’étaient blessés mutuellement… Très intelligent. Elle leur avait dit de faire attention, d’être plus prudents, surtout lors des exercices pratiques. Par chance, à force d’avoir contenu son don, à force d’être furieuse contre elle-même, la jeune femme avait compris comment garder son calme, en refoulant tout. Elle était impassible et ne cessait de donner des conseils aux élèves pour savoir se contrôler un minimum. Au moins pour ne tuer personne par mégarde.

Après son cours, Céleste salua les élèves, pressant les derniers qui ne sortaient pas assez vite à son goût. Allez, du vent, profitez de la pause ! Un petit quart d’heure pour s’aérer le cerveau, se dépenser et se concentrer pour la suite de la journée. L’heure précédent midi était toujours la plus dure, mais elle était toute aussi importante que les autres alors ils devaient rester concentrés. Plus encore maintenant que les militaires contrôlaient tout, qu’ils s’étaient immiscés dans les couloirs de l’école, qu’ils étaient partout. Les élèves devaient profiter des rares pauses dont ils disposaient. Prenant une rapide pause, à son tour, Céleste surveilla les élèves du coin de l’œil, surtout ceux qui maniaient la foudre, juste au cas où. Peut-être était-elle trop protectrice, mais c’était plus fort qu’elle.

Elle se revoyait, à la fin de ses études au Pensionnat, à déclencher un deuxième don opposé à celui qu’elle avait déjà. Elle se revoyait, cinq mois après avoir été diplômée, revenir et demander à la sous-directrice comment étouffer un don. Elle se voyait, jeune femme paniquée, à ne plus être capable de se regarder dans un miroir par dégoût de sa propre image. Sentant les larmes monter, Céleste alla vers son propre bureau pour s’isoler et travailler. Elle ne pouvait pas se laisser aller, cela lui était interdit, il fallait qu’elle se contrôle et qu’elle se maîtrise en permanence. C’était épuisant. Mais elle tenait. Elle tenait depuis cinq ans, aujourd’hui, et n’allait pas craquer, elle continuerait à s’entraîner, toujours plus, toujours plus dur, pour ne plus commettre l’irréparable. Se concentrant sur son travail, assise à son bureau, Céleste passa près d’une heure à corriger des copies, à préparer les prochains cours pratiques, à remplir les fiches qu’elle gardait sur chaque élève avec leurs difficultés, leurs points forts, leurs faiblesses… Cela demandait de l’investissement, mais elle pouvait les aider, grâce à ces fiches.

Une fois terminé tout cela, Céleste sortit de son bureau, une grosse pile de dossiers sous le bras, et se dirigea vers la salle des professeurs pour ranger toute cette paperasse. Elle avait deux heures de temps libre et allait sans doute lire un livre, s’entraîner un peu ou… N’importe quoi, mais s’occuper. Elle réfléchissait toujours lorsque Cyprien, un des seuls véritables amis qu’elle avait ici, avança jusqu’à elle après l’avoir appelée. Heum ? Qu’avait-il encore derrière la tête ? De tous les professeurs, il avait été le premier qui avait osé l’aborder et lui parler sans faire de commentaire sur ses yeux, sans même être rebuté par son air froid. Bien sûr, elle l’avait remballé quelques fois… Avant d’abandonner. Elle pouvait avoir un ami, après tout, non ?

Cyprien – Eh, Céleste ! lança-t-il en se levant pour aller la rejoindre, près des casiers. Allez déjeuner aux ruines, au soleil, ça te dirait ?

Céleste – Pourquoi pas ? dit-elle en souriant légèrement. Je te suis, j'ai besoin de prendre l'air.

Cyprien lui sourit largement et ils sortirent de la salle des professeurs pour aller prendre de quoi manger dans les cuisines, à la fin de la matinée.  Sortir lui faisait du bien, sentir la chaleur sur sa peau, un pique-nique avec un ami, loin de tous les dangers. Au soleil, Céleste avait l’impression que ses dons s’atténuaient, qu’ils étaient moins forts, moins dangereux. Elle savait que c’était idiot… Mais cela l’apaisait. Et puis, les ruines étaient belles, remplies de souvenirs, un endroit calme et très paisible où se reposer et déjeuner tranquilles. Ils s’installèrent au soleil, déposant leurs affaires, Céleste s’asseyant sur un muret, soufflant. Là, ils étaient bien. Au calme, loin des militaires.

Cyprien – Dis-moi, toi qui est une femme... Il y a des trucs que je comprends pas du tout, dit-il en lui servant de l'eau dans une tasse. Tu sais pourquoi Gaby a autant peur du mariage ? Ça peut venir de quoi ? Comment on élève les filles dans les familles riches ?

Céleste ne répondit rien, d’abord, réfléchissant. C’était pour cela qu’il avait tenu à s’éloigner du Pensionnat, pour cette raison qu’il avait voulu lui parler ? Bon… Mais ce n’était pas une question d’éducation. Elle-même avait reçu la même éducation que la directrice et, pourtant, elle ne se comportait pas comme cela.

Céleste – Cela ne vient pas des familles riches... Justement, on nous enseigne comment être de bonnes épouses et mères au foyer, dit-elle avant de faire une pause. Je ne pense pas qu'elle ait peur du mariage, elle doit... penser à autre chose, elle a trop de choses en tête, se dit sûrement qu'elle n'y a pas droit, même avec un homme qui l'aime réellement. Je ne suis même pas sûre qu'elle sache que tu l'aimes sincèrement, sans vouloir te vexer.

Cyprien ouvrit la bouche, l’air à moitié choqué. Désolée, mais c’était vrai ! Pas qu’elle n’appréciait pas son ami, il était dévoué, amoureux, profondément amoureux même, mais ce n’était pas Céleste qu’il devait convaincre. Elle s’était toujours demandé si la directrice comprenait que son fiancé l’aimait sincèrement, si elle n’en doutait pas une seconde… Pour le délaisser à ce point et être aussi distante, la jeune professeure ne voyait pas d’autres explications. D’accord, elle aurait peut-être dû le dire d’une autre manière… Mais c’était plus fort qu’elle ! Autant elle arrivait à rester impassible, autant elle disait ce qu’elle pensait sans faire spécialement attention. Cyprien était assis, à présent, l’air complètement désemparé. Elle disait ce qu’elle pensaiiit, elle ! Il devait le savoir, non, à force ?

Cyprien – Mais si, si, elle me l'a demandé ! répondit-il d'un ton plaintif. Je suis sûr qu'elle sait que je l'aime, mais... Je sais pas, en fait. Parfois, je ne comprends même pas ce qu'elle pense. T'y arrive, toi ? Comme tu es aussi une femme, tu dois mieux réussir, non ?

Il… Il pensait que c’était une simple question de genre ? Que les femmes comprenaient les femmes et les hommes, les hommes, mais jamais les femmes les hommes et inversement ? Elle le dévisagea d’un air ahuri, cherchant dans ses yeux l’ombre d’un sourire, d’une moquerie… Mais non. Il était, effectivement, sérieux.

Céleste – Alors... Tu crois que tu ne comprends pas ce qu'elle pense uniquement parce que tu es un homme ?

Cyprien – Peut-être aussi parce que je ne suis pas un chef de guerre, marmonna-t-il en vidant son verre.

Cette fois, Céleste ne put s’empêcher de rire. Il était si naïf ! Mignon, adorable lorsqu’il était amoureux comme cela, mais incroyablement naïf ! Croire que seule la différence de genre suffit à comprendre telle ou telle personne…

Céleste – Ce n'est pas une question de statut, de rang ou que sais-je encore... Tiens, par exemple, tu ignores pourquoi je retourne tous les miroirs dans mon appartement. Les autres femmes ne le font pas. Chacun a sa propre personnalité, ce n'est pas une question de genre.

Pour cela, la jeune femme était moins sûre. Ils n’en avaient jamais parlé, ensemble, elle ne l’avait jamais dit à quiconque, ayant encore trop honte, n’osant pas dire quoi que ce soit. Bien sûr, tout le monde savait qu’elle maniait la foudre et la glace, mais personne ne savait pourquoi, ce qui l’avait déclenché. A chaque fois qu’on lui posait la question, elle renvoyait la personne balader en lui disant que ce n’étaient pas ses affaires, qu’elle n’avait de comptes à rendre à personne. Mais les faits étaient là, chacun avait sa personnalité, réagissait selon son passé.

Si la directrice n’aimait pas les mariages, elle avait sans doute une bonne raison. Et c’était à elle de décider quand en parler à son futur mari. Céleste manga lentement, pensive, attendant que Cyprien continue. Elle savait qu’il avait d’autres questions, qu’il n’avait pas entièrement vidé son sac.

Cyprien – Je sais toujours pas où elle avait disparu, dit-il en contemplant un nuage qui passait doucement. Même si je m'en doute... Et je crois bien que t'es la seule à qui je peux parler de tout ça, d'ailleurs.

Céleste – Il y a des choses qu'il vaut mieux laisser dans l'ombre... Si elle n'en parle pas, c'est qu'elle n'en a pas envie, tu dois respecter ce choix.

Et cela, c’était important qu’il le comprenne. Ils étaient bientôt mariés, oui, mais si elle ne voulait pas en parler, c’était son choix. La directrice devait sentir qu’elle pouvait lui faire confiance, devait le faire d’elle-même, lorsqu’elle en aurait besoin. Si elle estimait que ce n’était pas nécessaire, eh bien, Cyprien devait faire avec et être patient. Elle en parlera, un jour, tôt ou tard. Ne brisant pas le silence qui s’était installé, Céleste continua à manger et à boire, regardant les ruines et le paysage depuis le muret.

Cyprien – Je considère les jumeaux comme mes propres enfants, tu sais. Mais je voudrais aussi d'un enfant avec Gabriella ! Un bébé, rien qu'à nous. Seulement, elle n'est pas très enthousiaste à l'idée. Bon, d'accord, pendant sa première grossesse, elle a été enlevée, agressée, elle a reçu des coups de poignard, puis à son accouchement... Elle a été... Je comprends qu'elle ne veuille pas, mais j'ai peur que ce soit un refus définitif.

Céleste regarda son ami, posant un regard triste et compatissant sur lui. Oui… Il y avait un risque qu’elle refuse définitivement. Mais, dans ce cas, il devait y travailler, lui prouver qu’il pouvait la protéger, qu’elle ne risquait rien même en étant plus vulnérable. Il fallait qu’elle lui fasse confiance, c’était le seul remède, la seule solution. Un couple sans confiance ne survit pas. Mais pour cela… Il devait y mettre du sien, se montrer attentif, faire attention à elle et l’aider sans la traiter comme une femme fragile.

Cyprien – Si on en a un autre, tu voudras être la marraine ?

Être… la marraine ? Céleste s’étouffa à moitié, avalant difficilement le morceau qu’elle avait commencé à mâcher. Il savait qu’elle avait peur de ses dons, qu’elle les maîtrisait difficilement, et il voulait lui confier leur futur enfant s’ils en avaient un troisième ? En soi, la jeune femme n’y voyait pas d’inconvénient… Mais elle avait peur. Elle ne savait pas. Un bébé est fragile, sensible, peut subir des blessures mortelles alors qu’elles seraient infimes pour un adulte ou un adolescent. Alors, un bébé… Elle ne savait pas. Céleste reporta son regard au loin, réfléchissant à ce qu’elle allait dire. Être marraine lui plairait, oui. Mais en était-elle capable ? Et puis, de toute manière, ils n’avaient pas encore d’enfant, la directrice n’était pas enceinte.

Céleste – Tu penses déjà à la marraine alors que l’enfant n’est pas en route ? demanda-t-elle en essayant de prendre un ton détaché. Mon vieux, il faut d’abord que tu y travailles ! D’ailleurs…

Céleste se releva pour s’installer à terre, à la même hauteur que Cyprien, contre le muret. Elle se défilait peut-être un peu, oui, et alors ? Elle ne voulait pas répondre maintenant, pas en prenant le risque de blesser son ami ou de s’engager sans savoir ce dont elle était capable. Qui plus est, ils avaient le temps, alors pourquoi se presser ?

Céleste – Si tu veux la convaincre, pour moi, il faut que tu la rassures. Que tu montres qu’elle peut avoir confiance en toi, qu’elle peut se reposer sur toi. Tu comprends ce que je veux dire ? Si elle réalise qu’elle n’est pas fragile et vulnérable et que tu la protégeras, elle acceptera. Ici, elle a peur… Peur pour sa vie et celle des jumeaux. Il faut donc que tu te montres… protecteur et capable de la protéger. Désolée, ce sont de belles paroles, je sais, mais tout le problème vient de là pour moi, finit-elle avec un sourire navré.
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MessageSujet: Re: Confidence dans les ruines   Confidence dans les ruines EmptyMar 24 Mar - 12:00

Sa collègue manqua de s'étouffer, alors qu'il lui jetait un coup d'œil. Eh, il était sérieux ! Pourquoi prendre un air aussi choqué ? Après tout, Cyprien avait peu d'amis, mais ceux qu'il avait, il y tenait comme à son propre cœur. Et ça, personne ne pourrait le lui reprocher. Au début, évidemment, Céleste n'avait pas été très réceptive, mais il lui avait été persistant. Elle était nouvelle, première raison pour ne pas la laisser à l'écart. Ensuite, elle était jeune, seconde raison pour lui faire profiter de temps en temps de son "expérience" de professeur. Troisième raison, comment laisser à l'écart une nouvelle collègue alors qu'il pouvait lui raconter des dizaines d'anecdotes sur les élèves et leurs autres collègues ? Quatrième raison, elle avait été embauchée par Gabriella, donc elle était forcément très bien ! Cinquième raison, bah, voilà, il avait eu des atomes positifs avec elle, donc elle pouvait devenir une bonne amie. Cette dernière raison avait beau être totalement stupide, il défiait à quiconque de lui prouver le contraire.

– Tu penses déjà à la marraine alors que l’enfant n’est pas en route ? Mon vieux, il faut d’abord que tu y travailles ! D’ailleurs…

Ouais, bah, il y travaillait ! Mais ça ne s'était pas très, très bien passé lorsqu'il avait abordé le sujet... Son estomac se tordit de nouveau sous une culpabilité monstrueuse alors q'il y songeait de nouveau. Il s'en voulait, terriblement, il s'en voulait... Il prétendait l'aimer, et pourtant, durant des mois, il avait vécu en étant parfaitement aveugle, sans voir qu'elle se battait déjà toute seule et qu'elle avait mal, tout ça car personne ne voyait que les militaires s'activaient déjà dans l'ombre. Parce que personne ne se rendait compte que l'armée œuvrait déjà, parce que personne n'avait vu, ou voulu voir. N'était resté au front que Gaby, Valentin, et quelques élèves qui en avaient d'ailleurs payés un prix très élevé. Il perdit peu à peu son sourire, alors que Céleste s'installait tout à tour dans l'herbe, blêmissant. Il n'avait rien vu alors qu'il prétendait l'aimer... Les premiers mois de sa grossesse, les attaques dans les journaux contre elle, incessantes... L'armée qui était bien là, mais qui ne faisait rien de visible, et dont on ne se méfiait pas, par la force des choses. Il se tassa de plus en plus, se retenant de ramener ses jambes contre lui pour se mettre en position fœtale. Il pouvait comprendre qu'elle ne voulait pas d'un autre enfant, même si lui en rêvait.

– Si tu veux la convaincre, pour moi, il faut que tu la rassures. Que tu montres qu’elle peut avoir confiance en toi, qu’elle peut se reposer sur toi. Tu comprends ce que je veux dire ? Si elle réalise qu’elle n’est pas fragile et vulnérable et que tu la protégeras, elle acceptera. Ici, elle a peur… Peur pour sa vie et celle des jumeaux. Il faut donc que tu te montres… protecteur et capable de la protéger. Désolée, ce sont de belles paroles, je sais, mais tout le problème vient de là pour moi, finit-elle avec un sourire navré.

– Quand on en a parlé, je... commença-t-il d'une voix enrouée. J'ai réalisé que... En fait, au début, les militaires ne faisaient rien ouvertement... Alors que Gaby et Valentin combattaient déjà pour maintenir l'école debout... Il y a aussi des élèves qui les ont suivis, et qui l'ont payé très cher.

Il se redressa pour se mettre en position assise, avec un faible sourire en direction de Céleste. Il ne devrait pas se laisser aller, mais il allait falloir du temps avant de mieux respirer sous le poids de la culpabilité. Il poussa un immense soupir tout en se calant contre le muet, mangeant, ou plutôt grignotant, tout en buvant à sa gourde.

– Je pense qu'elle n'a toujours pas digéré d'avoir dû résister seule durant des mois entiers, dit-il en regardant à nouveau sa collègue, les joues rouges. Il va falloir du temps, à mon avis, avant qu'elle n'accepte de... Enfin, qu'elle pense avoir le droit de mener une vie tranquille. Les articles dans les journaux, qui sont parus ces derniers temps, n'ont pas entièrement tord, tu sais. Elle ne pense vraiment qu'à l'école et l'avenir des élèves en négligeant sa vie privé. Je m'en rend bien compte, maintenant qu'on vit ensemble. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas ses enfants, pas du tout, mais voilà, elle pense d'abord à la guerre qu'elle mène contre l'autre fou, là, le Maréchal. Brafley ou Braley, un truc comme ça.

Il soupira à nouveau en se rallongeant sur l'herbe, sa gourde d'eau à côté de lui, à portée de main. Il avait l'impression que la situation lui échappait complètement et qu'il ne pouvait absolument rien faire pour reprendre les choses en main. Douce amertume, quand tu nous tiens.

– Je ne suis même pas sûr qu'elle se soucie de conserver sa propre vie, avoua-t-il d'un ton plus effrayé. Pour moi, elle n'hésitera pas à mourir si cela préserve la cause qu'elle défend. Ça me terrorise...
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MessageSujet: Re: Confidence dans les ruines   Confidence dans les ruines EmptySam 28 Mar - 20:21

Cyprien – Quand on en a parlé, je... commença-t-il d'une voix enrouée. J'ai réalisé que... En fait, au début, les militaires ne faisaient rien ouvertement... Alors que Gaby et Valentin combattaient déjà pour maintenir l'école debout... Il y a aussi des élèves qui les ont suivis, et qui l'ont payé très cher.

Oui… Céleste avait soutenu et défendu les élèves lorsqu’elle le voyait, lorsque les militaires s’en prenaient à eux en face d’elle. Mais en dehors de cela, elle devait bien avouer qu’elle restait discrète, par habitude. Elle n’avait jamais osé se mettre en avant, restant dans son coin, ayant peur de se mêler à la bataille alors qu’elle ne se maîtrisait pas assez selon elle. Et au final, tout s’était empiré. Ils n’avaient rien vu venir, les militaires avaient gagné du terrain et contrôlaient tout ou presque aujourd’hui. Les élèves subissaient des dommages parce que les professeurs n’avaient pas réagi. Elle aurait peut-être pu aider… Si seulement elle n’avait pas eu peur de ses dons.

Cyprien se redressa pour être assis comme Céleste, lui adressant un mince sourire. Elle voulait trouver les mots, le rassurer, lui dire qu’il ne devait pas s’en vouloir mais… Comment pourrait-elle le lui dire sans lui mentir ? Il ne fallait pas qu’il culpabilise. S’il continuait comme cela, il ne pourrait plus aider, il ne serait pas assez sur ses gardes et laisserait peut-être passer les rares occasions d’aider la directrice alors qu’elle en avait besoin. Epuisée, Céleste ne savait pas combien de temps leur supérieure hiérarchique tiendrait encore sans craquer pour de bon. Cyprien pensait qu’il était trop tard, mais c’était tout le contraire. Il pouvait encore agir, aider sa future femme, la soutenir.

Cyprien – Je pense qu'elle n'a toujours pas digéré d'avoir dû résister seule durant des mois entiers, dit-il en regardant à nouveau sa collègue, les joues rouges. Il va falloir du temps, à mon avis, avant qu'elle n'accepte de... Enfin, qu'elle pense avoir le droit de mener une vie tranquille. Les articles dans les journaux, qui sont parus ces derniers temps, n'ont pas entièrement tord, tu sais. Elle ne pense vraiment qu'à l'école et l'avenir des élèves en négligeant sa vie privé. Je m'en rends bien compte, maintenant qu'on vit ensemble. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas ses enfants, pas du tout, mais voilà, elle pense d'abord à la guerre qu'elle mène contre l'autre fou, là, le Maréchal. Brafley ou Braley, un truc comme ça.

Cyprien s’allongea à nouveau après avoir poussé un long soupir. Céleste l’avait rarement vu dans un tel état, peut-être même jamais si elle y réfléchissait bien. Il s’en voulait vraiment, la culpabilité le rongeait à tel point qu’il en était mal, qu’il craquait... Et elle ignorait ce qu’elle devait faire. Elle n’était pas du genre à réconforter les gens, elle ! De nature distante et froide, Cyprien était la seule personne avec qui elle relâchait la pression, avec qui elle n’avait pas spécialement peur de « craquer ». Elle savait qu’il était capable de se protéger ou, au moins, de la calmer si jamais elle cédait. Il avait bien réussi à calmer leur directrice qui était nettement plus dangereuse qu’elle, alors bon…

Mais maintenant, comment l’aider ? Que pouvait-elle faire ? Que devait-elle faire ? Céleste voulut faire un geste, le tapoter sur l’épaule pour l’apaiser, comme elle avait déjà vu faire, mais se retint par peur de le blesser. C’était stupide, enfin ! Pourquoi toujours hésiter dans les moments délicats ? Elle s’entraînait depuis des années, avait renforcé son don et refusait de le laisser lui échapper. Alors pourquoi avoir si peur ? Cyprien avait besoin d’une amie, et elle, elle ressemblait à un vrai glaçon incapable de le soutenir réellement.

Cyprien – Je ne suis même pas sûr qu'elle se soucie de conserver sa propre vie, avoua-t-il d'un ton plus effrayé. Pour moi, elle n'hésitera pas à mourir si cela préserve la cause qu'elle défend. Ça me terrorise...

Céleste resta silencieuse un moment, réfléchissant à tout ce que son ami venait de dire. Si le journal disait vrai, elle ne pouvait malheureusement pas nier que la directrice se sacrifierait pour l’école s’il le fallait. Mais pas si cela ne servait à rien… Elle s’était engagée dans l’armée pour tenir l’école debout, elle avait mis sa vie privée entre parenthèses pour défendre l’école et continuait à se battre pour ce qui lui tenait à cœur. En soi, cette réaction était compréhensible et ils ne pouvaient le lui reprocher. Ils avaient tous une cause qui leur tenaient à cœur, même si c’était quelque chose de moins « important ». Cyprien avait voulu conquérir la femme de ses rêves, Céleste avait voulu maîtriser son don et le souhaitait toujours, étant prête à se tuer à la tâche s’il le fallait. D’autres professeurs étaient dans le même cas… La seule différence avec celle que défendait la directrice était qu’elle concernait et touchait plus de monde, ce qui expliquait que son dévouement soit aussi observé et médiatisé.

Alors, oui… Cyprien avait le droit d’être terrorisé. Mais s’il avait peur, il devait justement se servir de cette peur pour protéger sa future femme et l’aider mieux qu’il ne l’avait fait jusqu’ici. Il se le reprochait, non ? Il avait peur de la perdre ? Alors, sa nouvelle cause à défendre, son objectif était de défendre sa femme. Céleste lui fit un sourire triste après avoir mangé un peu, regardant sa gourde d’un air absent.

Céleste – Tu vas me détester… Mais tu ne peux pas lui en vouloir, dit-elle en le regardant à nouveau. Nous avons tous quelque chose qui nous tient à cœur. Regarde pour toi ! Tu voulais la conquérir et l’aimer, tu étais prêt à tout pour cela. Elle-même est prête à tout pour l’école, même si tu ne peux pas le comprendre. Il faut que tu essaies, que tu l’aides… Et si tu as peur de la perdre, alors protège-là et sois proche d’elle, plus que jamais, pour pouvoir l’aider et la soutenir.

Céleste fit une pause, le regard perdu au loin, buvant une gorgée à sa gourde et cherchant les mots qui n’allaient pas blesser ou effrayer Cyprien. Elle déposa ensuite sa gourde à côté d’elle et tourna la tête vers son collègue, toujours adossée au muret, les mains jointes posées sur ses genoux.

Céleste – Tu dois arrêter de culpabiliser, ajouta-t-elle d’un ton plus dur. J’ai pour philosophie de tout tenter tant que c’est possible… Culpabiliser alors que tu peux encore changer les choses, que tu peux l’aider, est stupide sans vouloir te vexer. Tu peux l’aider, elle n’est pas morte, le Pensionnat n’est pas encore perdu. Alors, plutôt que de te laisser aller, cherche des idées pour lui venir en aide, pour changer ce qui s’est passé il y a quelques mois ! Si tu veux, je suis même prête à t’aider parce que j’étais dans le même cas que toi, même si mes raisons étaient différentes.

La jeune professeure espérait sincèrement ne pas y aller trop fort, mais il fallait que Cyprien se secoue et arrête de s’en vouloir. S’il était touché, il ne pourrait pas l’aider ! Il avait dit que le Maréchal était ce qui occupait le plus sa fiancée. Pourquoi ? Qu’avait-il de spécial ? Que pouvaient-ils faire, eux, pendant qu’elle se concentrait sur lui ? Céleste se tourna complètement vers son ami, cette fois, et frotta ses mains pour enlever la poussière et l’herbe qui s’y étaient collées en se tournant.

Céleste – Commençons par-là. Que sais-tu sur ce Braley ou Brafey, le Maréchal ? Pourquoi la directrice s’oppose-t-elle à lui à ce point ? Pourquoi ce « combat » lui prend-il autant de temps ? Qu’est-ce qui lui prend plus de temps, en dehors du Maréchal lorsqu’elle rentre ? Tu peux sûrement faire quelque chose pour alléger ses soirées.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Confidence dans les ruines   Confidence dans les ruines EmptyDim 29 Mar - 18:23

Il y a encore quelques mois, il n'y aurait pas cru, mais il se rendait à l'évidence aujourd'hui. Il était persuadé que Gaby n'hésitera pas à sacrifier sa propre vie s'il le fallait. Ce n'était pas de la paranoïa, juste du bon sens ! Qu'est-ce qui la retenait ? Ses deux enfants étaient nés et en bonne santé. Ils ne seront pas seuls même si elle disparaissait. Elle était adulte, entraînée, avec tous les moyens possibles pour se battre. Et contre l'autre, contre le Maréchal, il ne saurait pas dire si elle avait une chance de l'emporter. Pour être honnête, il ne savait pas non plus comment elle comptait s'y prendre. Avoir des alliés, construire une stratégie, et si oui comment ? Il a voyait souvent travailler sur ça, chaque jour, et il savait qu'elle se levait parfois au milieu de la nuit pour continuer son travail. Deux jours à se reposer, tu parles... Entre la déclaration de Cyprien et l'angoisse qui l'avait tenu après, il avait été beau, le repos ! Il aimerait qu'elle prenne de véritable vacances, des vraies, des bonnes ! Las, il doutait que cette idée passe particulièrement bien... Enfin, il y avait toujours leur mariage, le week-end prochain, ça la détendra sûrement.

– Tu vas me détester… Mais tu ne peux pas lui en vouloir, dit-elle en le regardant à nouveau. Nous avons tous quelque chose qui nous tient à cœur. Regarde pour toi ! Tu voulais la conquérir et l’aimer, tu étais prêt à tout pour cela. Elle-même est prête à tout pour l’école, même si tu ne peux pas le comprendre. Il faut que tu essaies, que tu l’aides… Et si tu as peur de la perdre, alors protège-là et sois proche d’elle, plus que jamais, pour pouvoir l’aider et la soutenir.

Mais comment l'aider, c'était cela la véritable question ! Il voulait être auprès d'elle et la soutenir, il voulait être un mari aimant et un pilier sur lequel elle pourra s'appuyer, il voulait rattraper le temps perdu et la soutenir comme il ne l'avait pas assez fait jusqu'ici. La situation était certes très compliquée mais pas désespérée.

– Tu dois arrêter de culpabiliser, ajouta-t-elle d’un ton plus dur. J’ai pour philosophie de tout tenter tant que c’est possible… Culpabiliser alors que tu peux encore changer les choses, que tu peux l’aider, est stupide sans vouloir te vexer. Tu peux l’aider, elle n’est pas morte, le Pensionnat n’est pas encore perdu. Alors, plutôt que de te laisser aller, cherche des idées pour lui venir en aide, pour changer ce qui s’est passé il y a quelques mois ! Si tu veux, je suis même prête à t’aider parce que j’étais dans le même cas que toi, même si mes raisons étaient différentes.

Aucun professeur n'avait pris la véritable mesure des choses, sauf Valentin... Il avait toujours été un ami très proche de la directrice, mais ce n'était pas une raison, et encore moins une excuse. Comment avait-il flairé le sale coup, lui aussi, là où tous fermaient les yeux ? Ancien combattant des tranchées, il connaissait bien l'armée et son fonctionnement, il avait dû voir, peut-être, certains mécanismes se mettre en place... A moins qu'il n'ait agit dès le départ que par amitié. Si c'était le cas, ils étaient encore tous bien ridicules. Mais ce qui était fait était fait, à présent, il fallait se concentrer sur le moment présent. Que pouvait-il faire, lui ? Il connaissait les raisons de la plupart de ses collègues pour ne pas agir ou très peu. Mais avec un peu de doigté, il était convaincu qu'ils pourraient "récupérer" certains de leurs collègues. Daniel, par exemple. Le petit jeune de l'équipe était arrivé en cours d'année et avait très vite fait fondre la moitié des filles du pensionnat. Cyprien reconnaissait qu'il était beau, pas de problème là-dessus, et qu'il était bon professeur. Mais il était aussi timide, naïf, terriblement influençable. Il s'était laissé manipuler mais il y avait sûrement moyen de le ramener dans leur propre camp !

– Commençons par-là. Que sais-tu sur ce Braley ou Brafey, le Maréchal ? Pourquoi la directrice s’oppose-t-elle à lui à ce point ? Pourquoi ce « combat » lui prend-il autant de temps ? Qu’est-ce qui lui prend plus de temps, en dehors du Maréchal lorsqu’elle rentre ? Tu peux sûrement faire quelque chose pour alléger ses soirées.

– C'est Bradley, je crois, dit-il en fronçant le nez, le regard levé vers le ciel. Je ne sais pas grand-chose de lui, à part les rumeurs et les on-dit... On en parle comme d'un homme dur et froid, très patriote, qui ne pense qu'à servir son pays et le défendre, peu importe les moyens utilisés.

Il prit une minute pour réfléchir, se grignotant en même temps l'ongle du pouce. Une sale habitude qu'il avait prise étant jeune, pour arrêter de fumer. Il grignotait toujours ses ongles lorsqu'il était stressé, nerveux, ou qu'il réfléchissait. De toute façon, à quoi servait les ongles si on ne pouvait même pas les mâchouiller en tous sens pour passer les nerfs ? Enfin bref, peu importe. Que dire de ce type, sinon ? C'était un soldat, point ! Un soldat avant tout, un chef de guerre, insensible à des futilités humaines comme l'amour et l'amitié. Insensible devant la torture de gamins si cela venait aider à la défense de la France. Céleste reprit tout à coup la parole, l'arrachant à ses pensées.

– Comme... Comme elle mais en homme ? Ça existe ?

Il éclata d'un rire nerveux, sans pouvoir s'en empêcher. Dit comme ça, c'était vraiment agréable ! Mais bon, soit, ce n'était pas entièrement faux non plus. Il hocha donc la tête avec un léger sourire, continuant à grignoter avec soin l'ongle de son index droit.

– Les rumeurs disent qu'il est prêt à perdre face à elle... Comme si ce combat n'était qu'un jeu entre eux deux, un jeu qui va décider du chemin que la France va emprunter. D'après ce que j'ai compris, Gaby a reçu beaucoup du soutien, du côté militaire. Bien plus qu'au pensionnat, en tout cas... Mais je suis sûr qu'on réussirait à retourner certains de nos collègues, bon sang ! Estelle, non, son mari... Peu importe. Mais que dis-tu de Daniel ?

Lui, Cyprien était quasiment certain qu'ils pouvaient le ramener dans leur propre camp. Si les militaires y étaient parvenu, pourquoi pas eux ? Il suffirait de... De... Il ne savait pas, lui ! Un peu de pression, le mettre face à la réalité, faire en sorte qu'il comprenne bien tout ?

– Daniel ?

Il approuva à nouveau, alors qu'elle réfléchissait, ramenant ses genoux vers lui en les entourant de ses bras.

– Ce serait possible... Mais il faudrait lui apporter de bons arguments si on veut le récupérer pour de bon.

– Il est bien mignon et gentil, mais très manipulable. Je ne pense pas qu'il en faudra beaucoup, honnêtement. Si on lui mets un peu de pression, il réfléchira sûrement ! Et Alice le suivra, ils sont mariés, maintenant. Vu qu'ils culpabilisent déjà tous les deux... Le don d'Alice serait aussi précieux, pour nous. Ceux qui maîtrisent le feu à ce point sont rares.

Il fit une légère pause pour boire un peu d'eau et s'adossa contre le petit muret. Il ne savait pas depuis combien de temps ils étaient là à discuter mais peu importe. Ils devaient prendre ce genre de moments pour se concerter, au calme et en sécurité. Remettre les choses à plat, définir qui devait faire quoi et comment.

– Gaby s'arrange du côté "militaire". Elle a un nouveau subordonné qui veut la suivre, et d'autres sont comme ça. Il y a aussi le Colonel Gavin.

Il retint un long soupir, croisant à nouveau ses longues jambes devant lui.

– Je me méfie de Sarah comme de la peste, avoua-t-il. Elle a déjà failli faire abandonner Adrien une fois, je suis sûr qu'elle n'hésitera pas à recommencer.
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MessageSujet: Re: Confidence dans les ruines   Confidence dans les ruines EmptySam 4 Avr - 12:58

Cyprien – C'est Bradley, je crois, dit-il en fronçant le nez, le regard levé vers le ciel. Je ne sais pas grand-chose de lui, à part les rumeurs et les on-dit... On en parle comme d'un homme dur et froid, très patriote, qui ne pense qu'à servir son pays et le défendre, peu importe les moyens utilisés.

Céleste – Comme... Comme elle mais en homme ? Ça existe ?

Bon, d’accord, peut-être aurait-elle pu le dire autrement mais elle était choquée ! Froid, très patriote, qui ne pense qu’à servir et défendre son pays… Céleste avait l’impression d’entendre une description de leur chère directrice. Elle, mais en homme ? C’était possible ? Et ils s’opposaient, en plus ? D’un côté, cela expliquait leur duel, le fait que madame de Lizeux voulait continuer le combat et mener le front elle-même contre le Maréchal. Elle la comprenait et tout s’expliquait, si les deux adversaires étaient semblables à ce point. Cyprien éclata de rire et hocha la tête, avec un léger sourire. Oui, bon, il la connaissait et n’allait pas être vexé comme cela. Même si traiter sa fiancée de Maréchal version féminine n’était sans doute pas la meilleure des choses à faire…

Cyprien – Les rumeurs disent qu'il est prêt à perdre face à elle... Comme si ce combat n'était qu'un jeu entre eux deux, un jeu qui va décider du chemin que la France va emprunter. D'après ce que j'ai compris, Gaby a reçu beaucoup du soutien, du côté militaire. Bien plus qu'au pensionnat, en tout cas... Mais je suis sûr qu'on réussirait à retourner certains de nos collègues, bon sang ! Estelle, non, son mari... Peu importe. Mais que dis-tu de Daniel ?

Céleste – Daniel ?

Céleste se tut, réfléchissant pendant que Cyprien ramenait ses jambes contre lui. Elle connaissait moins Daniel, l’avait seulement dépanné en dansant avec lui aux thermes lorsqu’il avait fait ce pari stupide. Connaissant Cyprien et voulant éviter au dernier de l’équipe une humiliation encore plus grande, la jeune femme avait eu pitié de son collègue et l’avait plus ou moins sauvé. Il était si naïf, si influençable ! Son ami n’avait pas totalement tort, même si ce n’était pas très gentil pour Daniel. Il était influençable, avait rallié les militaires uniquement à cause de l’effet de masse. Si le Maréchal et leur directrice étaient partis dans un jeu, un duel de force, ils devaient faire vite… Parce que le poids des personnes qui soutenaient l’un ou l’autre allait fortement influencer le résultat. Seulement, comment le convaincre ? Les militaires l’avaient déjà convaincu et avaient l’argument « arme », alors qu’eux-mêmes étaient en très mauvaise posture.

Céleste – Ce serait possible... Mais il faudrait lui apporter de bons arguments si on veut le récupérer pour de bon.

Cyprien – Il est bien mignon et gentil, mais très manipulable. Je ne pense pas qu'il en faudra beaucoup, honnêtement. Si on lui met un peu de pression, il réfléchira sûrement ! Et Alice le suivra, ils sont mariés, maintenant. Vu qu'ils culpabilisent déjà tous les deux... Le don d'Alice serait aussi précieux, pour nous. Ceux qui maîtrisent le feu à ce point sont rares.

Céleste hocha la tête, jouant distraitement avec un brin d’herbe qu’elle venait d’arracher. Oui, ceux qui possédaient des dons puissants étaient utiles, un atout déterminant chez eux étant donné que les militaires avaient les armes et la supériorité numérique. Ils auraient, grâce à Alice, au moins une personne en plus et cela compenserait peut-être son propre don qu’elle n’osait pas utiliser normalement. Oui, elle s’entraînait… Depuis des années, bien plus que nécessaire lorsqu’elle était à l’école, mais sa peur annihilait sa puissance lorsqu’elle devait utiliser son don. Elle ne voyait pas d’autres solutions, ils devaient ramener Alice et Daniel, coûte que coûte.

Céleste regarda Cyprien s’adosser contre le muret sans rien dire pour l’instant, buvant un peu d’eau. Depuis combien de temps étaient-ils là ? Ils avaient fini de manger, il faisait doux et elle-même n’avait pas de copies à corriger aujourd’hui. Sortir un peu, même pour parler, faisait un bien fou. Se poser, prendre le temps de discuter de tout ce qui se passait au Pensionnat en sachant qu’ils n’étaient pas écoutés ou entendus. Parler pour préparer des plans, des méthodes pour récupérer les autres et ne pas se laisser marcher sur les pieds par les militaires… Le temps pressait, il fallait que les militaires partent et cessent de faire leurs expériences sur les élèves.

Cyprien – Gaby s'arrange du côté "militaire". Elle a un nouveau subordonné qui veut la suivre, et d'autres sont comme ça. Il y a aussi le Colonel Gavin.

Le Colonel Gavin… Ce nom lui disait quelque chose. Aaaah, mais oui ! Le militaire qui avait été le sujet d’un scandale en Auvergne ! Il avait humilié un de leur collègue qui le méritait amplement, selon Céleste, et qui avait clairement sous-entendu qu’il avait un don sans l’avoir dit. Mais il… Il était vraiment avec eux ? Il les aidait ? Mais pourquoi ? La jeune professeure fronça les sourcils, à moitié surprise mais rassurée. Avec le feu qu’il manipulait, ils avaient quelqu’un de plus dans leur camp, un militaire qui plus est, qui agissait dans l’ombre. C’était un atout considérable !

Cyprien – Je me méfie de Sarah comme de la peste, avoua-t-il. Elle a déjà failli faire abandonner Adrien une fois, je suis sûr qu'elle n'hésitera pas à recommencer.

Adrien ?! Mais… Mais elle ne pouvait pas les laisser tranquilles ?! Céleste serra les poings en faisant des yeux ronds, regardant Cyprien comme s’il venait de lui lâcher quelque chose d’incroyable. Adrien… Mais il était avec eux depuis le début ! Ils étaient sûrs d’avoir réussi à le convaincre, au moins ? Comment ? Le surveillaient-ils de près ? Et comment s’y était-elle prise ? Non, se contrôler, ne pas laisser ses émotions la submerger. La jeune femme but une longue gorgée à sa gourde pour se reprendre, même si elle savait inconsciemment que ce n’était pas une petite colère comme celle-ci qui allait déclencher une tempête ou elle ne savait quoi de ce style. Seulement, c’était plus fort qu’elle… Se maîtriser, toujours.

Céleste – J’ignorais qu’elle avait fait ça, dit-elle les dents serrées. Je ne l’apprécie pas beaucoup non plus. Elle a toujours été distante vis-à-vis de nous à propos des militaires, depuis le début. Et elle est si manipulable et naïve, elle aussi ! La différence, c’est qu’elle semble convaincue d’avoir fait le bon choix, qu’elle ne s’en veut pas. Et puis… Je ne sais pas, je me suis toujours méfiée d’elle. Elle a… quelque chose qui me met mal à l’aise.

Céleste jouait avec le bouchon de sa gourde, baissant la tête. Elle ignorait ce qui la dérangeait chez Sarah, exactement, mais savoir qu’elle avait failli rallier Adrien aux militaires devait beaucoup jouer maintenant. Comment pouvait-on rester de glace face aux élèves qui se faisaient maltraiter ?! Certains de ses propres élèves lui en avaient parlé, avaient eu besoin d’être rassurés. Un jour, en cours d’élément, ils avaient beaucoup discuté d’une action de leur professeur de maths qui n’avait pas réagi face à un militaire et, pour mettre fin à ce brouhaha insupportable, Céleste s’était énervée en mettant deux élèves face à tout le monde pour expérimenter un nouvel exercice. Immédiatement, ils leur avaient dit ce qui s’était passé et pourquoi ils parlaient, si elle-même les aurait laissé tomber sans réagir. Bien sûr que non ! Elle était froide, distante, mais pas lâche et tenait aux élèves.

Mais Adrien… Adrien ! Il aimait les élèves, il les soignait, même lorsqu’il était à bout, même lorsqu’il était complètement saoul. Alors, comment avait-il pu abandonner ? Il avait vraiment failli les lâcher à cause de Sarah ? Céleste ne comprenait pas, il y avait anguille sous roche, quelque chose auquel l’infirmier devait tenir plus qu’aux élèves. Elle ne comprenait pas ce qui l’avait poussé à abandonner… Enfin, au moins, il en avait parlé à Cyprien qui était son ami, cela aurait pu être pire. Il avait pu agir et le ramener avec eux, même si elle ne voyait pas trop comment il avait fait.

Céleste – Comment s’y est-elle prise ? demanda-t-elle après un moment. Et toi, comment as-tu fait pour le ramener ? Tu es sûr qu’il ne t’a pas dit qu’il revenait uniquement pour te faire plaisir ?

Céleste tourna la tête vers Cyprien, faisant une pause pour guetter ses réactions par peur de l’inquiéter. Elle ne doutait pas de ses capacités à convaincre les autres, surtout pas ! Mais si Sarah avait pu convaincre Adrien, c’était parce qu’elle avait des arguments convaincants et il fallait qu’ils en aient d’autres plus convaincants encore.

Céleste – Je ne doute pas de tes talents pour convaincre les autres, je te le promets, mais… Si Sarah a réussi à convaincre Adrien, je me dis qu’elle a dû utiliser des arguments très forts. Il adore les élèves, il les soigne tout le temps et reste très professionnel en toutes circonstances. Il s’est impliqué dans la lutte contre les militaires dès le début, je le voyais bien… Donc je me pose des questions. Si on veut le convaincre, être sûr qu’il reste avec nous, il faut employer des arguments forts. Comme avec Daniel et Alice… Et je t’avoue que je n’ai pas d’idée.

Céleste posa sa tête contre le muret, regardant le ciel bleu. Comment les convaincre, comment les rallier à leur cause ? Elle voulait une idée, quelque chose d’imparable, n’importe quoi ! Ils avaient besoin d’aide… A cinq, ils n’y arriveraient jamais, même s’ils avaient certains militaires derrière eux grâce à la directrice.

Céleste – Il ne faut pas les menacer. Il faut leur prouver que les élèves sont en danger, au moins pour Daniel et Alice… Pourquoi ne pas utiliser les documents d’Adrien, les dossiers médicaux ? Avec cela, ils seraient peut-être convaincus et relire les dossiers pourrait rappeler à Adrien que la santé des élèves est en danger. Il y a peut-être d’autres moyens, mais j’ai un peu peur de ton « mettre la pression »… A quoi pensais-tu ?
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Confidence dans les ruines   Confidence dans les ruines EmptyJeu 9 Avr - 11:15

Il ne détestait pas Sarah, le problème n’était pas là, mais il se méfiait d’elle. Elle était encore bien jeune, et si naïve qu’il trouvait souvent cela bien effrayant, encore plus naïve que Daniel qui était pourtant à un bon niveau. Les personnes comme elles avalaient tout ce qu’on leur disait sans réfléchir et étaient donc manipulables à un point qu’on aurait du mal à soupçonner. Il ignorait si des militaires avaient déjà parlé à Sarah ou avaient cherché à l’impressionner ou l’effrayer, mais il en était presque certain. Adrien n’arrivait pas à voir à quel point sa femme était influençable, du coup, il ne la préservait pas assez, il ne l’avait pas éloigné assez tôt de l’influence des militaires. Les personnes comme Sarah devraient quitter l’école… Comme Alicia qui était partie, comme leur petit prof, de Français lui aussi, dont il ne se souvenait plus du prénom et qui avait quitté le pensionnat. C’était mieux que d’attendre qu’on les corrompe. Mais la professeure de maths, elle, était restée… Et c’est bien pour ça qu’il se méfiait d’elle, car elle était devenue sans même le savoir un moyen efficace pour brouiller l’esprit de son mari qui lui combattait ouvertement. Quel meilleur moyen que de se servir des proches en les manipulant ? Il ne fallait pas se voiler la face, nombreux étaient ceux qu’on pouvait manipuler ou influencer sans qu’ils ne s’en rendent compte.

Céleste – J’ignorais qu’elle avait fait ça, dit-elle les dents serrées. Je ne l’apprécie pas beaucoup non plus. Elle a toujours été distante vis-à-vis de nous à propos des militaires, depuis le début. Et elle est si manipulable et naïve, elle aussi ! La différence, c’est qu’elle semble convaincue d’avoir fait le bon choix, qu’elle ne s’en veut pas. Et puis… Je ne sais pas, je me suis toujours méfiée d’elle. Elle a… quelque chose qui me met mal à l’aise.

Non, elle ne s’en voulait pas, c’était certain, et c’était bien là le problème, elle était aveugle… Comment convaincre une personne qui est rendue à ce point ? Il la connaissait peu, finalement, et ignorait comment faire pour la retourner, elle aussi. Avec Estelle, c’était différent, il la connaissait et savait ce qui la bloquait, son connard de mari qui la trompait et la manipulait de bout en bout en profitant de sa naïveté et de sa gentillesse. Cependant, messire François Chevreuil avait beau être la dernière des ordures et une merde fumante, il avait au moins la décence de complètement pousser sa femme en-dehors de toute magouille et ne se servait pas d’elle contre d’autres personnes, comme il aurait très bien pu le faire. Il se contentait de la maintenir à l’écart, ce qui en un sens n’était pas plus mal. Estelle était de toute façon trop gentille pour pouvoir vraiment se battre de front, comme eux le faisaient. Ils savaient pourquoi elle était bloquée mais ne pouvaient y remédier.

Pour Sarah, en revanche, non seulement il ignorait comment le camp adverse avait pu l’avoir, mais aussi comment la convaincre de revenir parmi eux. Que savait-il vraiment d’elle ? Elle aimait Adrien, ça oui, ils s’étaient tournés autour un bon moment avant de se marier. Elle était Anglaise, son nom de jeune fille était Smith, et était venue en France pour étudier au Pensionnat. Et sinon ? Il avait noté deux ou trois choses sur ses goûts personnels, mais rien qui sorte de l’ordinaire. Elle n’était pas différente de ses collègues, somme toute, sa vie était normale, semblable à celles qu’eux-mêmes menaient. Rah, comment s’y prendre ?! On ne pouvait décemment rien trouver pour influencer une personne si on ne savait rien sur elle !



C’était une réplique à sa future femme, ça… Il était contaminé.

Céleste – Comment s’y est-elle prise ? demanda-t-elle après un moment. Et toi, comment as-tu fait pour le ramener ? Tu es sûr qu’il ne t’a pas dit qu’il revenait uniquement pour te faire plaisir ?

Hein ? Ramener qui ? Qui lui avait dit quoi pour lui faire plaisir ? Il avait perdu le fil de la conversation, plongé dans ses pensées, et ne comprenait plus ce que son amie lui disait, pour le coup. Elle avait dû rajouter autre chose qu’il n’avait pas entendu et s’en donna des gifles mentales. Un peu de concentration !

Céleste – Je ne doute pas de tes talents pour convaincre les autres, je te le promets, mais… Si Sarah a réussi à convaincre Adrien, je me dis qu’elle a dû utiliser des arguments très forts. Il adore les élèves, il les soigne tout le temps et reste très professionnel en toutes circonstances. Il s’est impliqué dans la lutte contre les militaires dès le début, je le voyais bien… Donc je me pose des questions. Si on veut le convaincre, être sûr qu’il reste avec nous, il faut employer des arguments forts. Comme avec Daniel et Alice… Et je t’avoue que je n’ai pas d’idée.

Ah, d’accord, elle avait compris que c’était lui qui avait convaincu Adrien de continuer leur lutte ! Qu’il était venu lui avouer ce qu’il pensait, qu’il voulait abandonner à cause de Sarah, et que c’était Cyprien qui l’avait convaincu. Oui, là, il avait compris ce qu’elle voulait dire, mais il avait dû mal s’exprimer. Ce n’était pas exactement lui qui avait parlé à Adrien…

Céleste – Il ne faut pas les menacer. Il faut leur prouver que les élèves sont en danger, au moins pour Daniel et Alice… Pourquoi ne pas utiliser les documents d’Adrien, les dossiers médicaux ? Avec cela, ils seraient peut-être convaincus et relire les dossiers pourrait rappeler à Adrien que la santé des élèves est en danger. Il y a peut-être d’autres moyens, mais j’ai un peu peur de ton « mettre la pression »… A quoi pensais-tu ?

Cyprien – On s’est mal compris, ce n’est pas moi qui ait parlé à Adrien. Il était venu nous dire qu’il pensait abandonner, le week-end dernier, quand j’étais avec Gabriella. Elle l’a… mal pris, allons-nous dire, et a fait un malaise. Je m’occupais d’elle et je voulais parler à Adrien après, mais Kimmitsu avait tout entendu et il a été plus rapide que moi.

Il fit un maigre sourire à Céleste en buvant une gorgée d’eau. Pauvre Adrien, quand même, déjà que Kimmitsu était intimidant de base, mais lorsqu’il vous engueulait comme ça… Lui-même aurait pris ses jambes à son cou en hurlant. Au début, le Japonais lui faisait même un peu peur, bien qu’il ait appris à le connaître et l’apprécier depuis. C’est juste que Cyprien, très ouvert, avait un peu de mal avec les personnes qui avaient un tel don pour rester impassible qu’on en devenait incapable de les cerner.

Cyprien – Et puis ne t’en fais pas, je ne comptais menacer personne ! ajouta-t-il en se redressant. Je n’ai pas encore d’idées, je réfléchis… On pourrait aussi demander à Valentin de nous aider, non ? Il connaît mieux Daniel que nous, après tout, vu qu’il travaille avec tous les jours. Eton est certains de pouvoir lui faire confiance… Il… Hum…

Il rougit sans pouvoir s’en empêcher, repensant à un souvenir un peu gênant. Pendant longtemps, il avait été jaloux du professeur de sport, car il faisait parti des rares personnes à être véritablement proches de sa femme. Puis il avait réalisé qu’ils n’étaient rien d’autre que des amis le jour où il avait parlé à son collègue et découvert qu’il avait été marié et que sa femme était décédée de maladie. Comment se sentir parfaitement ridicule et d’avoir perdu pas mal de temps en se faisant des idées. Il finit par se mettre à genoux pour ranger son sac, regardant à sa montre le temps qu’il leur restait.

Cyprien – Maintenant, faut amener le sujet, j’ai des relations un peu plus froides avec lui qu’auparavant. Il n’a jamais digéré, lui non plus, qu’aucun professeur n’ait pris la menace des militaires au sérieux, les premiers mois. Je pense que ça m’arrange, mais j’ai un peu de mal à le cerner, honnêtement, il peut se révéler aussi impassible que Kimmitsu lorsqu’il le veut vraiment. Tu viens ?

Ils repartirent sur le chemin vers le pensionnat, continuant à discuter de tout cela. En chemin, ils croisèrent deux lycéens qui recherchaient des plantes pour un devoir et à la lisière de la forêt, quelques élèves plus jeunes qui se poursuivaient entre les arbres. La pause n’était pas terminée, encore, beaucoup d’élèves profitaient du soleil. Près du dojo, une dizaine d’élèves suivaient les mouvements lents et précis du sous-directeur, c’était presque une danse, envoûtante, qui lui arracha un bref sourire. Les élèves étaient toujours très concentrés après leurs cours d’arts martiaux, c’était agréable lorsqu’on les avait en classe ensuite. Il vit ensuite Valentin, boitant un peu à cause de sa jambe raide, qui revenait vers les terrains de sport.

Cyprien – On va lui parler de Daniel ?
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Céleste Dumoulin
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Céleste Dumoulin
MessageSujet: Re: Confidence dans les ruines   Confidence dans les ruines EmptySam 11 Avr - 21:51

Cyprien – On s’est mal compris, ce n’est pas moi qui ait parlé à Adrien. Il était venu nous dire qu’il pensait abandonner, le week-end dernier, quand j’étais avec Gabriella. Elle l’a… mal pris, allons-nous dire, et a fait un malaise. Je m’occupais d’elle et je voulais parler à Adrien après, mais Kimmitsu avait tout entendu et il a été plus rapide que moi.

Le… Le sous-directeur ? Kimmitsu avait parlé à Adrien, l’avait fait changer d’avis ? Céleste admettait qu’elle était froide et qu’elle pouvait intimider ses élèves, mais Kimmitsu, lui, était intimidant de nature et inspirait le respect à tout le monde, élèves, professeurs comme personnel en général. Il ne se mettait jamais en colère, sauf lorsque quelqu’un manquait de respect à quelqu’un d’autre. Elle-même ne l’avait jamais vu s’énerver, mais des élèves étaient déjà venus se plaindre parce qu’il s’était énervé ou les avait « humilié », soi-disant, et qu’elle-même était plus puissante que lui, qu’elle pouvait le frapper ou elle ne savait trop quoi d’autre.

Ils étaient naïfs. Très naïfs. Surtout que Céleste était d’accord avec leur professeur d’arts martiaux et n’allait certainement pas remettre en doute une de ses paroles. Qui plus est, « humiliation »… Ils n’avaient qu’à ne pas manquer de respect et écouter ! Mais pour Adrien… Elle compatissait franchement parce que Dieu sait qu’elle n’aurait pas aimé être à sa place. Peut-être restait-elle froide et distante, impassible, mais elle se serait liquéfié sur place si le sous-directeur l’avait sermonnée comme il avait sans doute sermonné leur infirmier.

Cyprien – Et puis ne t’en fais pas, je ne comptais menacer personne ! ajouta-t-il en se redressant. Je n’ai pas encore d’idées, je réfléchis… On pourrait aussi demander à Valentin de nous aider, non ? Il connaît mieux Daniel que nous, après tout, vu qu’il travaille avec tous les jours. Et on est certains de pouvoir lui faire confiance… Il… Hum…

Valentin… Oui, c’était une idée. Elle ne le côtoyait que très peu mais Céleste savait qu’il était proche de la directrice et donc, qu’il était une personne de confiance. Il l’avait toujours soutenue, ouvertement, et défendue lorsque les militaires avaient commencé à s’immiscer dans les affaires de l’école. Elle-même était restée volontairement en retrait et doutait que le professeur de sport ne lui faisait peut-être pas confiance. Mais… A vrai dire, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle n’avait pas à se justifier et qu’on la considère comme une lâche ne la blessera pas.

Céleste tourna la tête vers Cyprien lorsqu’il se mit à ranger ses affaires, remarquant son teint légèrement plus rouge. Hum ? Elle avait loupé quelque chose ? Rassemblant ses propres affaires à son tour, la jeune professeure se releva et lissa sa robe, l’époussetant pour être présentable. Il faudrait qu’elle pense à se changer avant son prochain cours, pratique cette fois, pour mettre une tenue plus confortable et éviter d’être gênée. Mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, ils devaient retourner au Pensionnat et échafauder un plan pour ramener Daniel, lui faire ouvrir les yeux.

Cyprien – Maintenant, faut amener le sujet, j’ai des relations un peu plus froides avec lui qu’auparavant. Il n’a jamais digéré, lui non plus, qu’aucun professeur n’ait pris la menace des militaires au sérieux, les premiers mois. Je pense que ça m’arrange, mais j’ai un peu de mal à le cerner, honnêtement, il peut se révéler aussi impassible que Kimmitsu lorsqu’il le veut vraiment. Tu viens ?

Céleste hocha la tête et suivit Cyprien, reprenant le chemin qui menait à l’école. Ils parlèrent de tout cela en marchant, réfléchissant, éloignant les méthodes trop brutales et, au contraire, trop douces qui ne fonctionneraient pas. Ils avaient assez attendu, Daniel et Alice n’osaient sans doute pas revenir vers eux après tout ce qui s’était passé, alors c’était à eux de leur parler, de leur faire comprendre qu’il n’était pas trop tard. Le temps n’était plus à l’attente mais à l’action, les militaires ne devaient pas rester ici. Les élèves avaient le droit d’apprendre à se servir de leur don, ils avaient le droit d’apprendre à le maîtriser. Certains en avaient même le devoir s’ils ne voulaient pas tuer quelqu’un par mégarde…

Sur le chemin, ils croisèrent plusieurs élèves qui cherchaient des plantes ou jouaient ensemble, loin des soucis du Pensionnat, prenant l’air pendant qu’ils le pouvaient. La pause n’était pas terminée, il faisait beau, ils avaient le droit de rire et de s’amuser sans penser aux militaires qui étaient partout. Devant le dojo, ils purent même voir des élèves en train de répéter les mouvements de Kimmitsu, impassible et calme, professionnel. En le voyant comme cela, Céleste peinait à l’imaginer énervé et en colère contre quelqu’un. Même la « colère » qu’il montrait parfois durant ses cours n’en était pas vraiment une. Réprimant un frisson, elle ne put détacher son regard du sous-directeur, captivée par les mouvements qu’il effectuait avec les élèves. Etre aussi calme… Elle l’enviait, parfois.

Cyprien – On va lui parler de Daniel ?

Hein ? A Kimmitsu ? Pourquoi ? Le mettre sur le dos de Daniel ? C’était méch… Ah. Non, pas Kimmitsu, Valentin. Il boitait vers les terrains de sports, un peu plus loin, à côté du dojo. Oui, Valentin, voilà, pas le sous-directeur, Valentin. Concentre-toi ! Se giflant mentalement, Céleste approuva d’un signe de tête et ils se dirigèrent vers leur collègue. A deux, comme cela, ils n’étaient pas discrets et on aurait pu croire qu’ils préparaient un mauvais coup. Un peu comme les élèves, parfois. Mais ici, ce n’était pas le cas ! Ils devaient seulement parler à Valentin, lui demander de l’aide. Elle-même se voyait mal parler à Daniel et lui demander de les rejoindre, ils ne se parlaient pas des masses, c’était un collègue, rien de plus. Hormis le jour où Céleste l’avait sauvé en dansant avec lui pour lui éviter une valse avec Cyprien…

Ils furent rapidement près du professeur de sports et le saluèrent d’une même voix. Ce n’est qu’à ce moment que la jeune professeure réalisa qu’elle n’avait aucune idée de la manière d’amener un sujet tel que celui-ci… D’accord, ils en avaient un peu parlé en chemin, mais cela ressemblait à Cyprien, pas à elle ! Il était en froid avec Valentin, oui, mais de là à la laisser aborder le sujet toute seule ? Lâche… Ils lui demandèrent s’il avait deux minutes, histoire d’être sûrs de ne pas le déranger. Bon… Et maintenant ? Elle s’assura que personne ne les écoutait, dans le coin, puis se lança.

Céleste – Nous voulions te parler de… quelque chose. Je sais que tu nous en veux toujours, mais nous voulons vraiment aider et nous avons cherché qui pourrait revenir vers nous, parmi nos collègues qui ont abandonné. On a pensé à Daniel… Mais nous ne sommes pas vraiment proches de lui, contrairement à toi, alors nous avions pensé que tu… pourrais peut-être lui parler.

Voilà, le sujet était abordé. Céleste ne montrait aucun signe de remords, de culpabilité ou quoi que ce soit du genre. Soit il leur faisait confiance, soit il les renvoyait balader, mais il fallait qu’ils agissent. Elle avait été directe et franche, signe qu’ils n’avaient rien à cacher, n’est-ce pas ?

Céleste – Il culpabilise et s’en veut, il est moins bien depuis un moment, ça se voit. C’est pour cela que nous pensons qu’il est possible de le ramener et de lui ouvrir les yeux. Si on y arrive, enfin, tu, Alice nous rejoindra aussi vu qu’elle le suivra. Ce sont les seuls qui seraient susceptibles de changer d’avis, maintenant… Daniel est gentil, mais il est… Enfin, il croit tout ce qu’on lui dit. Ici, comme il s’en veut, il n’ose peut-être pas demander par peur de se faire juger, donc il faut qu’on aille le trouver nous-mêmes. Et on a pensé à toi comme Daniel est un de tes amis. Si tu es d’accord, du moins… Qu’en dis-tu ?
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