Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Mettre les choses à plat

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MessageSujet: Mettre les choses à plat   Mettre les choses à plat EmptySam 18 Avr - 23:36

[Ecrit avec Kimmitsu.]

Tout cela avait de gros airs de complot, mais bon, peu importe. Après tout, la fin justifie les moyens, n'est-ce pas ? Alice se pencha à la fenêtre pour regarder la directrice grimper dans la voiture et quitter le pensionnat. Parfait ! Non pas qu'elle avait peur, mais s'ils devaient tous se voir pour mettre les choses à plat, autant ne le faire qu'entre eux afin que personne ne soit influencé ou que la réunion ne tourne à la guerre civile. Elle fila aussitôt en salle des professeurs où elle entra en coup de vent, en faisant sursauter la moitié. Désolée, mais elle n'avait pas le temps d'être plus douce, la directrice pouvait revenir à n'importe quel moment et Alice ne voulait pas tomber sur elle. Faire les choses dans son dos était peut-être dégoûtant mais c'était aussi un bon moyen de survie.

Alice – S'il vous plaît ! Peut-on tous aller dans la salle de réunion, s'il vous plaît ? Maintenant, pour une affaire pressante !

Elle reçut en retour beaucoup de retours méfiants. Cyprien la couvait d'un drôle d'air en mordant dans son crayon. Elle pensait pourtant qu'il serait plus détendu, étant donné qu'il s'était marié deux jours plus tôt. Elle les pressa du regard, ayant déjà en main les clés de la salle de réunion. Allez, s'il vous plaît ! Ils auraient déjà dû faire ça bien avant, il était plus que temps de se bouger enfin un peu. Le sous-directeur resta parfaitement impassible, se contentant de la regarder. Même Sarah semblait un peu méfiante, alors qu'elle devrait se douter de ce qui se tramait. Alice faillit soupirer, alors que leurs autres collègues semblaient partagés, comme surpris par cette demande un peu soudaine. Elle les regarda tous à tour de rôle, alors qu'Estelle se levait en souriant, essayant sans doute de calmer l'ambiance particulièrement lourde.

Estelle – C'est pour parler de quoi ? Si c'est pour les examens qui approchent, nous avons déjà eu beaucoup de réunions.

Alice – C'est pour qu'on règle nos divergences une bonne fois pour toute, entre ceux qui suivent la ligne de la directrice et les autres. C'est le moment ou jamais, alors s'il vous plaît, venez !

Non, elle ne stressait pas du tout, voyons, et non, elle n'avait pas peur ! Elle surprit Céleste et Cyprien s'échanger un regard, qu'elle ignora car celui que lui lança Kimmitsu lui fit un peu l'effet d'une douche glacée. Il referma son livre avec un petit claquement sec, ce qui eut le don de faire taire la salle toute entière en à peine deux secondes. Il posa le livre avec soin puis traversa la salle des professeurs, dans un silence total, en disant d'un ton très calme que c'était une excellente idée, en effet, et qu'ils devaient tous y aller. Elle s'écarta d'un pas pour le laisser passer alors qu'il se retournait, arrivé à la porte.

Sous-directeur – Bougez-vous, murmura-t-il d'un ton glacial. Vous tous et maintenant.

Bon, allez, hum... Sarah s'était lancée aussi, sortant avec quelques autres collègues, dont Estelle qui serrait son livre contre elle avec un crayon. Suivies par tout le reste de la reste, d'ailleurs. Alice repassa devant le groupe pour aller ouvrir, évitant très soigneusement le regard du sous-directeur. Elle fit entrer tout le monde, allumant la lumière et refermant la porte avant de s'asseoir à son tour. Bien, bon, heu... Elle se racla la gorge, assez gênée mais sachant qu'ils devaient faire cela, mettre enfin les choses à plat entre eux, cette ambiance ne pouvait tout simplement plus durer. S'ils réussissaient à se parler et à mener un débat constructif, ils pourront débloquer la situation et tout se passera mieux, n'est-ce pas ?

Alice – Donc, pour commencer, nous ne sommes pas là ni pour nous insulter, ni pour lancer des accusations, d'accord ? Nous devons juste discuter, tous ensemble, rien de plus.

Elle regarda ses collègues à tour de rôle pour s'assurer que chacun avait bien compris et était prêt à se comporter comme un adulte civilisé et poli. Ils ne étaient tous capables, ici, alors un peu de bonne volonté. Sarah avait pincé les lèvres, les bras croisés, comme se retenant déjà de crier ou d'insulter quelqu'un. Roh, mais un peu de bonne volonté ! Kimmitsu sourit d'un seul coup, croisant les bras à son tour. Bizarrement, le fait qu'il sourit... ne la rassurait pas vraiment en fait... Enfin, bref, ne pas y prêter attention ou elle risquait de perdre ses moyens, Rester serein et tout se passera pour le mieux ! Ils étaient adultes et donc capables de se conduire comme tels.

Alice – On ne peut plus rester comme ça, en deux camps opposés, c'est ridicule. Il faut que chacun donne ses arguments, afin qu'on puisse y réfléchir tous ensemble et trancher la question, est-on oui ou non en danger en s'opposant à l'armée et que vont devenir nos élèves.

Sous-directeur – Amanda Marcier.

Alice – Quoi ?

Sous-directeur – Amanda Marcier, répéta-t-il, parfaitement impassible. Une fillette nouvelle au pensionnat, qui n'a passé que trois mois ici. Elle est morte il y a cinq jours, après avoir vu un "médecin" de l'armée.

Alice se sentit blêmir, serrant la main de Daniel sous la table. C'était... C'était... Mais la petite n'était pas malade déjà ? Elle avait peut-être eu un problème autrement, que le médecin soit ou non de l'armée n'avait peut-être rien changé... Elle ne connaissait pas la petite, ce qui sous-entendait qu'elle ne possédait pas le feu.  Mais elle devait avoir le vent. Emma avait pâlit encore plus et était en train de jurer contre le gouvernement, le visage dans les mains, insultant un maréchal elle ne-savait-quoi de tous les noms, dont Alice ne connaissait même pas la moitié. Il y eut un gros moment de silence, seulement ponctué par la litanie d'Emma qui jurait vengeance, tremblante de rage. Céleste gardait les bras croisés, tout comme Sarah. Elle croisa le regard de Kimmitsu, qui s'était encore durcit. Elle ouvrait la bouche pour ajouter quelque chose mais il la devança.

Sous-directeur – Ça va aller, pas trop de culpabilité ? dit-il avec un léger sourire. Ce n'est qu'une fillette de treize ans, après tout, c'est un si bel âge pour mourir. Venir dans cette école pour tomber malade, ça devient un grand classique, ces derniers mois... Je me souviens aussi de Julien Verseran, qui était en terminale... Un garçon très discret, qui adorait la géographie et le latin. Si vous avez oublié son visage, il y a sa photo sur sa tombe, à Gray.

Alice passa du blanc au rouge en à peine une seconde. Elle se sentait de plus en plus mal, regrettant d'avoir lancé cette discussion, regrettant... Elle n'aurait jamais dû demander cette réunion, jamais ! Même si... elle ne savait plus quoi penser, n'osant même plus bouger ni parler.

Sous-directeur – Cette réunion est une si bonne idée ! Pourquoi on ne parlerait pas aussi de Valentine Milano, qui a été enlevée et séquestrée durant trois semaines et nous est revenue à moitié détruite ? Ou de Dimitri Romanof, qui a été hospitalisé après un empoisonnement ? Qu'en dis-tu, Céleste ?

Céleste – Je trouve dommage d'en arriver là. Ces jeunes comptaient sur nous tous pour les aider et, finalement, vous aidez les militaires à faire des test sur eux. J'ignore ce qu'il vous faut de plus et j'ignore aussi comment vous faites pour dormir encore la nuit.

Alice échangea brièvement un regard avec Daniel, son cœur battant si fort qu'elle pensait qu'il allait finir par sortir de sa poitrine. Elle garda la bouche fermée, redevenant blême. Cyprien restait impassible, comme s'il n'écoutait pas, tête baissée. Les autres hésitaient entre la gêne, la suspicion, ou un regard dubitatif. Seule Sarah restait bien droite, montrant très clairement qu'elle ne croyait pas un seul mot de ce qu'on venait de lui dire. Le regard de Kimmitsu était à présent fixé sur la professeure de maths, alors qu'ils était redressé, les deux bras sur la table. La tension venait de grimper en flèche d'un seul coup.

Alice – Ecoutez, on a aucune preuve... C'est possible qu'une autre organisation gouvernementale se cache derrière l'armée pour commettre certaines horreurs. La rumeur d'une autre guerre est ridicule, encore plus celle qui dit qu'on pourrait se servir de nos élèves comme des armes. Il faut être réaliste, il y a sûrement des paramètres que nous ne pouvons pas voir.

Elle se redressa pour mieux respirer, se sentant soutenue par Daniel, qui restait bien près d'elle. Après tout, c'était possible aussi ! Et ce serait réaliste, parfaitement réalisable. Ils devaient bien regarder tous les aspects de la situation afin de se faire une opinion. Est-ce que les élèves concernés n'étaient pas déjà malades avants, est-ce qu'il n'y avait pas une autre affaire derrière ça, est-ce que personne ne profitait de la position de l'armée pour faire des expériences.

Céleste – Et les médecins qui se baladent dans le Pensionnat, ce serait pourquoi, selon toi ? Parce qu'ils n'ont pas assez de place ailleurs, parce qu'ils doivent absolument profiter de nos... splendides bâtiments pour le faire ? rajouta-t-elle d'un ton ironique.

Elle rougit à nouveau, mais s'efforça de ne pas se laisser abattre et de garder le fil de ses idées. Discuter, ils devaient discuter ! Et trouver des preuves, des preuves tangibles, qui pourraient écarter absolument tout soupçons. Pour le moment, ils n'avaient que des rumeurs et des bruits de couloir, ce n'était pas suffisant. C'est qu'elle dit à voix haute, qu'il leur fallait autre chose que des rumeurs. Presque aussitôt, elle sursauta violemment après que Kimmitsu ait tiré une chemise cartonnée et bouclée de son sac pour la jeter devant elle sans prévenir.

Sous-directeur – Résultats d'un examen médical fait par un médecin civil et sérieux. La personne examinée à été poignardée, empoisonnée et violée. Ça vous suffira, comme preuves ?

Il se leva ensuite, alors qu'elle n'osait plus du tout bouger. Il vint très tranquillement debout derrière elle, prit le dossier et l'ouvrit, déposant sur la table la photo de la directrice, allongée dans un lit à l'infirmerie et couverte de bandages, enceinte jusqu'au fond des yeux. Il tourna quelques pages, sans que personne ne remue ou ne parle.

Sous-directeur – Ma chère Alice, si tu t'étais retrouvée poignardée en étant enceinte de ton premier enfant... Violée à ton accouchement... Si tu devais défendre des personnes qui te tournent le dos en oubliant ta propre santé.... Ta propre vie...

La jeune femme se ratatinait de plus en plus sur place, les joues brûlantes et les larmes aux yeux. Elle l'entendait tourner les pages, alors qu'il s'appuyait contre le dossier de sa chaise. Il posa ensuite une autre photo, plus grande, sans doute volée et prise assez vite car elle était mal cadrée et un peu floue. On y voyait toujours la directrice, dans une cour face à un homme dans la soixantaine, environ en uniforme tout comme elle. Kimmitsu referma le dossier et se plaça de part et d'autres d'elle, légèrement penché.

Sous-directeur – Pourquoi tant de monde suit cette femme, selon toi ? Selon vous tous ?!

Il se pencha un peu plus, alors qu'elle restait silencieuse, tremblante.

Sous-directeur – Je t'écoute, Alice, ajouta-t-il en posant une main sur son épaule. Tu n'as pas encore d'enfants, n'est-ce pas ? Je me demande si tu aurais la force mentale pour supporter qu'on vienne t'agresser et te poignarder au milieu de ta grossesse. On pourrait faire l'expérience avec vous toutes, mesdames ?

Alice serra instinctivement les deux bras sur son ventre, incapable de proférer le moindre son. Kimmitsu l'avait relâché et avait ensuite posé les deux mains sur les épaules de Daniel. Daniel qui avait pâlit, lui aussi, baissant la tête, sans rien dire.

Sous-directeur – Vous êtes mignons, à être aussi naïfs, je pourrais presque en rire.

Alice était si rouge qu'on aurait pu faire cuire un œuf sur ses joues. Elle bafouilla quelque chose d'intelligible puis fit tout pour se reprendre, luttant pour redresser la tête et parler clairement.

Alice – Les militaires ne s'en prennent qu'aux adultes et élèves qui viennent les gêner ou se fourrer dans leurs jambes. Si on pousse tout le monde à se tenir tranquille, il n'arrivera rien ! On ne peut pas lutter contre toute l'armée non plus.
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Kimmitsu Nakajima
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Kimmitsu Nakajima
MessageSujet: Re: Mettre les choses à plat   Mettre les choses à plat EmptyLun 20 Avr - 22:23

– Bougez-vous, murmura-t-il d'un ton glacial. Vous tous et maintenant.

Kimmitsu n'avait pas l'habitude de montrer ouvertement ses émotions, qu'il soit triste, heureux ou en colère. Il gardait toujours tout pour lui, derrière un masque d'impassibilité qui ne se fissurait jamais. Mais aujourd'hui, ce soir, il était prêt à dévoiler certains sentiments. Déjà parce qu'il n'appréciait guère la démarche. Attendre que la directrice soit partie du pensionnat pour demander cette réunion était couard et dévoilait sans peine la terreur que la jeune mère pouvait inspirer à certains professeurs. Ensuite parce qu'il commençait à en avoir assez que certains de ses collègues ne cessent de se voiler la face. Tout le monde suivit, néanmoins, sans qu'il ait eu besoin d'insister plus que ça. Bien, très bien ! Ils se rendirent dans la salle de réunion au bout du couloir, où il s'installa en bout de table en croisant les bras. Très bien, mes chers collègues, ils allaient enfin avoir une démonstration en direct de ce que cela donnait lorsque le Japonais en voulait vraiment à quelqu'un. Lorsqu'il se décidait à beaucoup parler, ce n'était guère de bon augure. Il fixa Alice, lèvres pincées, attendant qu'elle reprenne la parole. Et bien, ma petite ?

– Donc, pour commencer, nous ne sommes pas là ni pour nous insulter, ni pour lancer des accusations, d'accord ? Nous devons juste discuter, tous ensemble, rien de plus.

Oui, ils allaient discuter, en effet, peut-être même plus que prévu. Il sourit lentement, quittant son air impassible, sans la lâcher du regard. Discuter, il n'attendait que cela. Peut-être qu'une bonne "discussion" allait les aider à leur fourrer un peu de plomb dans la cervelle. Pouvait-on l'espérer, du moins ? Cette réunion était une si excellente idée, finalement, Alice avait très bien fait de la proposer. Ainsi, il avait tous les professeurs à disposition pour leur mettre la réalité en face, sans plus prendre de gants. Il était devenu sous-directeur, n'est-ce pas ? C'est à dire celui à qui revenait la charge du pensionnat en cas d'absence de la directrice. Alice aurait dû veiller à ce qu'il soit loin, lui aussi, si elle ne voulait qu'une petite réunion douce et tranquille pour se conforter dans ses choix honteux.

– On ne peut plus rester comme ça, en deux camps opposés, c'est ridicule. Il faut que chacun donne ses arguments, afin qu'on puisse y réfléchir tous ensemble et trancher la question, est-on oui ou non en danger en s'opposant à l'armée et que vont devenir nos élèves.

– Amanda Marcier.

– Quoi ?

Ce nom ne lui disait rien ? Peu importe, il pouvait le lui expliquer, lui raconter quelle histoire se raccrochait à ce simple nom, quelle était l'histoire d'une petite fille attachante que ses parents pleuraient actuellement. Elle ne se souvenait pas de cette fillette ? Sa famille, en tout cas, se souvenait d'elle, surtout en voyant sa place vide à table, sa chambre d'enfant froide, surtout durant les moments où ils étaient frappés par le fait qu'elle ne reviendra jamais courir dans la maison avec son rire de jeune enfant. Ce n'était pas juste un nom. C'était une enfant à qui on avait violemment arraché la vie.

– Amanda Marcier, répéta-t-il, parfaitement impassible. Une fillette nouvelle au pensionnat, qui n'a passé que trois mois ici. Elle est morte il y a cinq jours, après avoir vu un "médecin" de l'armée.

La mémoire lui revenait ou ne voyait-elle toujours pas de quelle enfant il s'agissait ? Allait-elle encore chercher à nier ? Ou refusera-t-elle de comprendre ? Mais après tout, il y avait eu d'autres victimes, d'autres élèves, d'autres enfants. Qu'avaient-ils obtenu, en tendant la main pour être secourus ? Un regard détourné ou indifférent ? Du mépris ? Qu'avaient-ils éprouvés en mourant ? Ces chers professeurs s'étaient-ils déjà posé une seule fois la question ? Comment arrivaient-ils encore à fermer les yeux ? Kimmitsu ne combattait pas pour le simple plaisir. Il combattait par devoir, par honneur, parce qu'il avait une personne, un chef à suivre. Mais ces jeunes gens pouvaient-ils comprendre la notion d'honneur ? Le devoir n'est certes pas une chose facile à remplir, cela se fait dans la contrainte et a douleur lorsque la Cause est difficile, mais le bénéfice retiré est d'autant plus important.

– Ça va aller, pas trop de culpabilité ? dit-il avec un léger sourire. Ce n'est qu'une fillette de treize ans, après tout, c'est un si bel âge pour mourir. Venir dans cette école pour tomber malade, ça devient un grand classique, ces derniers mois... Je me souviens aussi de Julien Verseran, qui était en terminale... Un garçon très discret, qui adorait la géographie et le latin. Si vous avez oublié son visage, il y a sa photo sur sa tombe, à Gray.

Alice rougit, tout comme son jeune et si influençable mari. Mais il n'avait pas terminé. Ils voulaient mettre les choses à plat ? Parfait, alors autant le faire tout de suite et sans perdre de temps ! S'ils voulaient vraiment ça, Kimmitsu comptait bien mettre à plat tout ce qui ne se disait pas, tout ce qu'ils refusaient de voir, tous les sujets qui pourront gêner et mettre mal à l'aise. Il s'était retenu trop longtemps, tout allait sortir ce soir, dans cette salle, peu importe s'il en choquait certains. Après tout, ils étaient "entre adultes", et la vérité peut s'assumer.

– Cette réunion est une si bonne idée ! Pourquoi on ne parlerait pas aussi de Valentine Milano, qui a été enlevée et séquestrée durant trois semaines et nous est revenue à moitié détruite ? Ou de Dimitri Romanof, qui a été hospitalisé après un empoisonnement ? Qu'en dis-tu, Céleste ?

– Je trouve dommage d'en arriver là. Ces jeunes comptaient sur nous tous pour les aider et, finalement, vous aidez les militaires à faire des test sur eux. J'ignore ce qu'il vous faut de plus et j'ignore aussi comment vous faites pour dormir encore la nuit.

Voilà, c'était tout à fait cela. Il y en avait donc d'autres qui partageaient véritablement son point de vue. Son regard glissa ensuite sur la femme d'Adrien, qui affichait sans se cacher un air hautement sceptique. Comme de juste, il s'y attendait. Cette avait été prise très tôt dans les filets de la propagande, cela doublé d'un caractère mauvais et possessif, assez jaloux. Le genre de personne qui parviendrait presque à vous faire douter de la bonté humaine. Elle avait déjà faillit faire abandonner Adrien... Et il savait qu'elle pourra réitérer cela. Le jeune infirmier marchait sur des charbons ardents.

– Ecoutez, on a aucune preuve... C'est possible qu'une autre organisation gouvernementale se cache derrière l'armée pour commettre certaines horreurs. La rumeur d'une autre guerre est ridicule, encore plus celle qui dit qu'on pourrait se servir de nos élèves comme des armes. Il faut être réaliste, il y a sûrement des paramètres que nous ne pouvons pas voir.

– Et les médecins qui se baladent dans le Pensionnat, ce serait pourquoi, selon toi ? Parce qu'ils n'ont pas assez de place ailleurs, parce qu'ils doivent absolument profiter de nos... splendides bâtiments pour le faire ? rajouta-t-elle d'un ton ironique.

Il allait ajouter autre chose lorsqu'Alice ajouta qu'ils n'avaient aucune preuve sinon des rumeurs et que ce n'était pas suffisant. Magnifique ! Elle venait de dire la seule et unique parole qui allait vraiment réussir à le mettre dans une colère noire ! Il tira le dossier qu'il avait emmené exprès et le jeta avec force devant elle, les yeux brillant. Colère, doux sentiment qui parvenait à vous brûler les veines, qu'il éprouvait si rarement que lorsque cela venait... Il se redressa sur son siège, se maîtrisant pour ne pas crier, laissant simplement couler une voix glaciale, comme il n'en avait pas l'habitude. Il réprouvait l'idée de se laisser aller à ce genre de sentiments, mais trop c'était trop. Cette pauvre jeune idiote était si naïve qu'il pourrait en pleurer.

– Résultats d'un examen médical fait par un médecin civil et sérieux. La personne examinée à été poignardée, empoisonnée et violée. Ça vous suffira, comme preuves ?

Il se leva et s'approcha de la gamine rousse, derrière sa chaise, reprenant le dossier. Plus personne ne bougeait ni ne parlait, ce qui valait mieux car à cet instant précis, celui qui essaierait de le contrarier un peu plus passerait vraiment un sale quart d'heure. Il n'aurait aucun remord à empoigner l'idiot en question, homme comme femme, pour le plaquer au sol et lui expliquer son point de vue. Qui sait, peut-être que Alice apprendrait à réfléchir plus vite dans cette position ? La peur était parfois aussi stimulante que n'importe quel discours. Il sortit une photo de Gabriella, prise par Adrien après son agression, et la posa sur la table.

– Ma chère Alice, si tu t'étais retrouvée poignardée en étant enceinte de ton premier enfant... Violée à ton accouchement... Si tu devais défendre des personnes qui te tournent le dos en oubliant ta propre santé.... Ta propre vie...

Il feuilleta le dossier puis le reposa avec soin, se penchant vers sa collègue rousse, appuyé contre le dossier de sa chaise. Allez, on met ses neurones en état de marche et on réfléchit ! Ce n'était pas si difficile, tout le monde pouvait le faire, même un peu. Dans le bon ou mauvais sens, mais tout le monde y arrivait. Il suffisait de se forcer un peu, au début, et ensuite, cela fonctionnait tout seul.

– Pourquoi tant de monde suit cette femme, selon toi ? Selon vous tous ?!

Il les regarda à tour de rôle, chacun d'entre eux. Pourquoi, en effet ? Pourraient-ils lui répondre par loyauté ? Et pourront-ils l'expliquer ? Savaient-ils ce qu'était la loyauté et ce qui poussaient des personnes à se regrouper derrière une autre pour la soutenir dans son action ? Il était malheureux de constater que la directrice n'avait jamais eu autant d'allié qu'au sein du camp qu'elle avait combattu dès le début de cette affaire. Quelqu'un allait-il se décider à lui répondre ?! Il se pencha à nouveau sur Alice, sa proie du moment.

– Je t'écoute, Alice, ajouta-t-il en posant une main sur son épaule. Tu n'as pas encore d'enfants, n'est-ce pas ? Je me demande si tu aurais la force mentale pour supporter qu'on vienne t'agresser et te poignarder au milieu de ta grossesse. On pourrait faire l'expérience avec vous toutes, mesdames ?

La laissant, il passa ensuite à Daniel, le tenant par les épaules. Et lui, qu'en disait-il , était-il du même avis que sa femme ? Alors qu'il avait pourtant honte de se conduire ainsi, Kimmitsu le savait... Pour le moment, la Naïveté et la peur l'emportaient sur la honte ressentie. Pour l'instant seulement. S'il fallait les secouer un bon coup, et bien soit, il se dévouait.

– Vous êtes mignons, à être aussi naïfs, je pourrais presque en rire.

– Les militaires ne s'en prennent qu'aux adultes et élèves qui viennent les gêner ou se fourrer dans leurs jambes. Si on pousse tout le monde à se tenir tranquille, il n'arrivera rien ! On ne peut pas lutter contre toute l'armée non plus.

– La propagande est une chose merveilleuse, Alice, sourit-il. Elle permet de faire avaler des énormités aux gens sans qu'ils cherchent à remettre cette "vérité" en cause. Cela fonctionne visiblement très bien sur toi.

Il retourna s'asseoir, tirant souplement sa chaise, croisant les bras à nouveau. Par quelle absurdité commencer, au juste ? Il n'y en avait tellement et il ignorait laquelle était la plus ridicule de toutes. Bon, autant en prendre une au hasard et il avisera ensuite.

– Qui parmi vous pensent qu'on ne peut se servir de nos élèves comme des armes ? Vous avez dû rater un détail de l'histoire, mais je ne vous en veux pas, il est vrai que c'est un détail si infime... Le groupe des Guetteurs d'Etat n'a jamais existé, ce doit être une pure invention. N'est-ce pas Alice ? Oh, j'oublias, toi tu crois que c'est une fiction d'un nouveau genre.

Il eut un petit rire moqueur, déballant enfin ce qu'il se retenait de dire depuis des mois. Cette réunion était l'occasion parfaite pour eux tous de vider leurs sacs, tel que l'avait désiré la jeune Alice. Il allait lui donner ce qu'elle voulait initialement, voire peut-être clore certains débats inutiles et destructeurs.

– L'armée prend ceux qui lui plaisent, que ces personnes résistent ou non. Les personnes avec un don puissant ou avec un potentiel de valeur à leurs yeux. Ils sont très sélectifs, organisés, obéissants. Comment lutter ? Ceux qui pensent qu'on ne peut lutter contre "toute une armée"devraient songer à quitter cette école dès à présent. C'est en pensant ainsi que l'on perd une guerre. De même, s'il reste des lâches parmi vous qui n'oseraient même pas lever le petit doigt pour aider un enfant alors qu'ils le voient dans une situation délicate, je leur conseille de quitter cette salle tout de suite. Je m'en voudrais de m'énerver pour de bon, vous savez... Je n'ai pas appris les arts martiaux dans le seul but de casser les cervicales des personnes autour de moi.

Il perdit son sourire, fixant tous ses collègues un par un.

– J'entraîne mes élèves pour qu'ils apprennent à contrôler leur peur et à s'en servir telle une arme de plus pour surmonter leurs difficultés. Je vais finir par donner des cours obligatoires à certains d'entre vous... D'ailleurs, Alice, Daniel, je vous attend au dojo demain matin à l'aube.... Je viendrais vous chercher moi-même si vous ne venez pas.
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Anonymous Invité
Invité
MessageSujet: Re: Mettre les choses à plat   Mettre les choses à plat EmptyMar 21 Avr - 9:56

Alice – Les militaires ne s'en prennent qu'aux adultes et élèves qui viennent les gêner ou se fourrer dans leurs jambes. Si on pousse tout le monde à se tenir tranquille, il n'arrivera rien ! On ne peut pas lutter contre toute l'armée non plus.

Voilà, très bien dit ! Sarah était soulagée de voir qu’au moins Alice gardait la tête sur les épaules et ne se laissait pas démonter par l’espèce de fou furieux qui leur servait de sous-directeur. Il faisait très bien la paire avec l’hystérique psychopathe qui jouait aux directrices ici ! Plus la peine de se demander pourquoi elle avait nommé un type pareil, la réponse était toute trouvée. Elle eut un reniflement de mépris, assurant Alice de son soutien d’un regard. Pourquoi avait-elle tenu à perdre son temps à discuter avec des personnes persuadées d’avoir raisons et qui refuseront toujours de voir la vérité et le bon sens ? Impossible de convaincre une personne qui ne voulait pas l’être, après tout. Sarah en avait assez entendu, l’air de cette pièce était irrespirable, d’autant plus avec dingue qui s’amusait à tourmenter ses amis. Puisque cela lui plaisait temps de jouer ça, qu’il retourne donc courir avec sa très chère supérieure, il ne manquera à personne ! Bien au contraire, cela leur fera de l’air, donc qu’il ne se gêne pas.

Timbré – La propagande est une chose merveilleuse, Alice, sourit-il. Elle permet de faire avaler des énormités aux gens sans qu'ils cherchent à remettre cette "vérité" en cause. Cela fonctionne visiblement très bien sur toi.

Elle leva les yeux au ciel alors qu’il allait s’asseoir de nouveau. La propagande, mais bien sûr ! Comme s’il y avait déjà eu la moindre trace de propagande dans cette école ! C’était particulièrement exaspérant de voir que des gens s’accrochaient encore à des idées idiotes par peur de perdre la face ! Et dire qu’Adrien fréquentait encore « ça »… Dieu merci, la bêtise n’était pas contagieuse ou elle l’aurait perdu depuis longtemps ! Elle voulait hurler quand elle regardait Nakajima. Tout dans ce sale type lui donnait une forte envie de vomir. Il était tordu, malsain, il ne prenait plaisir à qu’à torturer mentalement ceux à qui il parlait et il n’écoutait jamais les avis des autres ! Il n’était qu’une crevure qui n’avait pas sa place ici, elle ne comprenait pas comment les autres pouvaient tolérer sa présence ! Qu’apportait-il de non au pensionnat, à part son air malsain, on se le demande ? Pas étonnant que des élèves se plaignent de lui, il était une infection à lui seul, une véritable maladie. Elle savait que c’était à cause delui qu’Adrien avait refusé de revenir dans le droit chemin… Ce qui en faisait à ses yeux un ennemi direct. Peu importe le moyen, elle trouvera une façon de l’écarter ou de lui porter un coup. Tout sera bon pour ça, même les moyens les plus extrêmes. Il ne devrait pas la sous-estimer, elle était capable d’être très dure et mauvaise lorsqu’elle haïssait véritablement une personne.

Pauvre fou – Qui parmi vous pensent qu'on ne peut se servir de nos élèves comme des armes ? Vous avez dû rater un détail de l'histoire, mais je ne vous en veux pas, il est vrai que c'est un détail si infime... Le groupe des Guetteurs d'Etat n'a jamais existé, ce doit être une pure invention. N'est-ce pas Alice ? Oh, j'oublias, toi tu crois que c'est une fiction d'un nouveau genre.

Qu’il arrête de se moquer d’elle ! Elle crispa les poings de rage, le regard flamboyant. Alice était l’une des rares personnes sensées, ici, l’une des rares à voir le bon sens ! Il n’avait pas à se moquer d’elle et encore moins à la rabaisser ! Cet être lamentable n’avait aucun droit de chercher à humilier ou mépriser Alice, il ne la connaissait pas, n’était pas ami avec elle, ne savait rien d’elle, alors de quel droit pouvait-il se permettre de la juger ?!

Aliéné – L'armée prend ceux qui lui plaisent, que ces personnes résistent ou non. Les personnes avec un don puissant ou avec un potentiel de valeur à leurs yeux. Ils sont très sélectifs, organisés, obéissants. Comment lutter ? Ceux qui pensent qu'on ne peut lutter contre "toute une armée" devraient songer à quitter cette école dès à présent. C'est en pensant ainsi que l'on perd une guerre. De même, s'il reste des lâches parmi vous qui n'oseraient même pas lever le petit doigt pour aider un enfant alors qu'ils le voient dans une situation délicate, je leur conseille de quitter cette salle tout de suite. Je m'en voudrais de m'énerver pour de bon, vous savez... Je n'ai pas appris les arts martiaux dans le seul but de casser les cervicales des personnes autour de moi.

La violence était son seul argument ? Vraiment brillant ! Il agissait exactement de la même façon que ceux qu’il prétendait combattre, quelle logique admirable ! Se rendait-il au moins compte de l’absurdité de ses propos ? Ou restait-il coincé dans son propre monde sans voir à quel point il s’enlisait dans la bêtise et le déni ?! C’était à cause des personnes comme lui que l’école s’enfonçait dans la crise ! Il était dangereux, voilà tout, l’une des rares menaces réelles qui pesaient sur le pensionnat. Pensait-il être invulnérable, que personne ne pourra lui porter de coup fatal ? Et bien il se trompait. L’armée était là pour étudier et les protéger, les protéger de ce genre de nuisibles. Or, un autre nuisible était déclaré, qu’il était grand temps de mettre au pas.

Violent dangereux – J'entraîne mes élèves pour qu'ils apprennent à contrôler leur peur et à s'en servir telle une arme de plus pour surmonter leurs difficultés. Je vais finir par donner des cours obligatoires à certains d'entre vous... D'ailleurs, Alice, Daniel, je vous attends au dojo demain matin à l'aube.... Je viendrais vous chercher moi-même si vous ne venez pas.

Sarah – Et de quel droit veux-tu leur imposer ça ?! s’écria-t-il, exaspérée. Pour le plaisir ou juste pour les blesser ?! Alice et Daniel n’ont pas demandé à avoir un violent sauvage sur le dos, figure-toi. Si ton unique argument est la violence, tu vaux encore moins que ce que je pensais. Les détritus de ton genre n’ont rien à faire dans une école, tu vas juste corrompre l’esprit des jeunes.

Elle repoussa d’un air hautain le dossier qu’il avait laissé sur la table vers lui, méprisante et glaciale. Si seulement il pouvait disparaître ! Elle rêvait de voir enfin quelqu’un rabaisser à son tour ce sale type, de le voir humilié comme il le méritait !

Sarah – L’armée est là pour faire des recherches mais aussi pour s’occuper des indésirables qui ne cherchent qu’à nuire à ce pays, ses intérêts, et détruire cette école de l’intérieur. Des indésirables dont tu fais très clairement parti ! Il serait plus que temps qu’ils s’occupent de te montrer où est ta place, que l’on puisse enfin respirer en paix. Comme un cafard qu’on doit écarter pour qu’il ne gêne plus personne. Pour que tu ne puisses plus harceler quiconque !

Elle pensait très fort à Adrien, qui devait être tiré de l’influence maléfique de cet homme et eut un rictus de rage

Sarah – Je sais que c’est toi qui oblige mon mari à risquer sa vie pour rien ! Ce sera payé, tu peux me faire confiance !

Elle se leva avec raideur et quitta la salle en claquant violemment la porte derrière elle. Fini le temps des paroles. Elle allait agir.
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