Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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MessageSujet: Retour au pensionnat   Retour au pensionnat EmptyLun 28 Sep - 13:51

– Fais gaffe, tout va tomber ! s'écria Antoine. Tu vas le te prendre sur la tête !

Théodore, son  nouveau camarade de chambre avec Jasper, poussa un juron en reculant de justesse, alors que la valise dégringolait pour s'écraser avec fracas sur le sol en répandant son contenu par terre. Bah voilà, bravo ! Antoine leva les yeux au ciel puis s'accroupit pour l'aider à tout ramasser, replier les vêtements, récupérer les livres, voir si un truc s'était brisé dans la chute. Tout leur étage était en émois. Les élèves arrivaient peu à peu pour s'installer, en cette veille de rentrée, et découvraient avec stupeur que les dortoirs s'étaient envolés, laissant place à des chambres de six à deux personnes chacune, flambant neuves, dont les professeurs leur avaient dit qu'ils pouvaient les décorer comme bon leur semble. Les avis étaient très mitigés, si beaucoup se réjouissaient d'avoir enfin des espaces plus intimes, d'autres regrettaient le dortoir, qui ne cloisonnait pas les étudiants en petits groupes. Les collégiens dormaient par chambre de six ou quatre personnes, les lycéens par trois ou deux. Filles et garçon très bien séparés, dans deux ailes différentes de l'étage.

Il aida Théo à remettre sa valise sur le lit du dessus le temps qu'ils s'installent tous. Il dormait au-dessus de Jaz, avec deux lits superposés, et Antoine dormait sur un troisième lit contre le mur d'en face. Il se mit à déballer et ranger ses propres affaires, avec soin, ouvrant au passage la fenêtre pour laisser entrer un peu d'air, mourant de chaud. La rentrée était demain, il avait l'impression de n'avoir presque pas eu de vacances, mais ce n'était rien quand il comparait avec son meilleur ami et sa petite amie. Eux ne pouvaient dire qu'ils avaient vraiment eu de bonnes vacances. Il vit passer des sixième courir en riant dans le couloir, enviant un instant leur innocence. Ils débarquaient et n'avaient rien connu de ce qui s'était produit ici l'année dernière, ils pouvaient se permettre d'être insouciants. Pourvu qu'ils le restent le plus longtemps possible... Il se pencha pour pousser s avalise sous son lit, pendant que Théo rangeait ses livres de cours. C'était parti pour une année de plus ! En espérant qu'elle se passe un peu mieux que l'année précédente. Il tenait à rester un minimum optimiste, ce n'était pas le moment de se laisser abattre.

– Il paraît que tout a bougé, chez les profs aussi, lança Théodore en sautant à terre, de son lit. J'ai entendu un râler que les militaires avaient bougé leurs affaires pour les travaux. Et il y a des nouvelles têtes ! T'as vu ?

– J'avais déjà eu le grand rouquin quand j'étais en sixième, répondit Antoine en rangeant son nouvel uniforme dans le placard. Je sais plus son nom mais c'était un bon prof. Personne peut être pire que la Hyène, de toute façon.

Il s'activa encore une heure pour tout ranger, avant de sortir, relevant les manches de sa chemise jusqu'au coude. Les élèves arrivaient peu à peu, seuls ou avec leur famille, chargés de lourds bagages et le seul sujet de conversation qui traînait était les changements apportés au pensionnat. Personne n'était encore entré dans le bâtiment abritant les salles de classes mais Antoine s'attendait au pire, très honnêtement. Il fit un tour dans les deux ailes, saluant quelques amies au passage, cherchant Laura du regard, mais elle n'était pas là. Pas encore arrivée ? A moins qu'elle ne soit déjà venue s'installer, comme elle vivait chez le sous-directeur, maintenant. Détail qu'il avait eu, entre parenthèses, énormément de mal à avaler lorsqu'elle avait téléphoné pour le lui dire. Puis, le sous-directeur, quoi ! Antoine l'avait toujours très intimidant, dans le genre qu'on sait qu'il ne faut pas énerver pour ne pas avoir d'ennuis. Il savait comment imposer le respect. Il retourna dans l'aile des garçons, apercevant Laura qui passait dans le couloir. Il la héla, avec un petit signe de la main, l'embrassant sur les lèvres avec un grand sourire lorsqu'elle arriva à sa hauteur.

– Coucou ! Viens, on va pas traîner dans le couloir, on va se faire bousculer.

Il la prit par la main pour l'emmener jusqu'à sa nouvelle chambre. Théodore en sortit au même moment, lançant un "bonjour" enjoué à Laura avant de filer en annonçant qu'il allait retrouver sa copine au village. Il eut un petit rire en entrant avec Laura, voyant que Jasper était là, lui aussi, occupé à déballer sa propre valise. Il était encore pâle, quand même, s'il allait déjà beaucoup mieux. Antoine ne les avait plus revus, tous les deux, depuis qu'ils étaient repartis de chez lui, à la mi-août. Il fit signe à Laura de s'asseoir sur son lit, enlevant ses chaussures avant de s'y mettre aussi en tailleur. Il avait refermé la porte et devait admettre qu'avoir un endroit plus restreint où se retrouver n'était pas si mal, même s'il ne comprenait pas pourquoi l'armée avait fait ça.

– Alors, comment c'est la vie chez le sous-directeur ? demanda-t-il à Laura, pendant que son meilleur ami continuait de ranger. Il est comment, dans le privé ? Vous arrivez à vous habituer ?
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Retour au pensionnat   Retour au pensionnat EmptySam 10 Oct - 18:49

La rentrée ! Laura sautillait dans le parc, impatiente, voyant les élèves arriver petit à petit. Elle avait déjà terminé de défaire sa valise, n’ayant pas pris grand-chose comme ils habitaient à côté du Pensionnat, maintenant. D’ailleurs, revoir leur professeur à l’école alors qu’il était leur tuteur allait être très étrange... Elle s’était habituée à ce qu’il s’occupe d’eux, à le voir en dehors de la sphère scolaire et ne s’était confiée, dévoilée, que chez lui. Et puis, il y avait un autre petit détail un tantinet plus dérangeant... Si jamais Jasper et elle faisaient une bêtise, avaient des ennuis, ou autre, c’était monsieur Nakajima qui serait prévenu directement. Et ils en subiraient les conséquences, pas comme avec leurs parents qui s’en fichaient et ne s’énervaient vraiment que lorsqu’ils en venaient à être exclus du Pensionnat. Comme l’année passée...

Frissonnant, Laura se redressa, essayant de se repérer. Elle avait encore du mal à tout digérer, même si elle avait déjà eu l’occasion de voir un peu tout ce qui avait changé, du moins du côté « Pensionnat » officiellement. Elle partageait une chambre avec quelques filles seulement, maintenant, et toutes ne pourraient plus discuter aussi librement qu’auparavant. Caroline, une des filles de sa chambre, avait râlé pendant trois bonnes heures en maintenant que ce n’était pas normal, que cet aménagement était trop strict, triste, et impossible à vivre. Qu’elles allaient s’ennuyer, cette année, que les militaires devaient partir et non pas investir les lieux. Marrant lorsque l’on sait que, l’année passée, elle disait justement tout le contraire de cela... Chose qu’avait soulignée leur nouvelle compagne de chambre, engageant une dispute entre filles et poussant Laura à sortir discretos pour ne pas avoir à se positionner officiellement.

Mais là, elle avait aperçu Antoine et avait quelque chose à lui donner. Lorsqu’ils étaient repassés chez lui, en août, ils n’avaient pas eu l’occasion de lui donner de cadeau pour son anniversaire à cause de ce qu’ils vivaient. Et elle ne voulait pas l’oublier, il l’avait bien aidée et lui avait même donné quelques conseils pour son don en attendant d’avoir des cours dignes de ce nom. Après tout, maintenant, ils seraient peut-être dans le même groupe... Ce qui l’effrayait, d’un côté, elle qui avait déjà mis tout un temps pour maîtriser les exercices de son année. Trop vive, pas assez patiente parfois, Laura en était parfaitement consciente. Elle poussa un soupir et se dirigea vers le Pensionnat pour récupérer son cadeau enfoui dans sa valise, prenant bien garde à ne pas se faire voir d’Antoine tout de suite. Elle était sûre que ça allait lui faire plaisir ! Allant dans sa chambre, elle découvrit avec soulagement que Caroline semblait calmée et même plutôt contente, à présent.

Caroline – Tu as loupé Antoine, il est passé dire bonjour, je l’ai vu dans les couloirs. Je crois qu’il te cherchait aussi.

Laura – D’accord, merci ! Je vais aller le voir, je dois juste récupérer un petit quelque chose dans ma valise.

Laura s’agenouilla à côté de son lit, récupérant sa valise qu’elle avait glissée juste en-dessous. Elle fouilla dedans un petit moment, pestant contre elle-même sans retrouver ce qu’elle cherchait. Mais allez ! Où était-il ? C’était incroyable, tout de même... Elle avait trouvé le livre mais pas le petit pendentif et elle avait tout mis ensemble, Laura en était convaincue ! La collégienne retourna toute sa valise pendant dix bonnes minutes, prête à hurler lorsqu’elle tomba sur le minuscule sachet replié contenant le collier qu’elle voulait offrir à Antoine. Il lui dirait sûrement qu’elle n’aurait pas dû, vu ce qu’ils avaient vécu ces vacances-ci, mais elle y tenait. Laura le brandit d’un air victorieux en disant « Ah ah ! » puis fila après avoir glissé le collier dans la poche intérieur de sa veste, sortant de la chambre et descendant les escaliers de l’Aile Nord. Direction l’Aile Sud pour retrouver Antoine et Jasper ! Elle entendit alors quelqu’un l’appeler, lui faisant un très large signe de la main, tout sourire.

Marie – Eh, Laura ! Comment vas-tu ? T’as fini de ranger tes affaires aussi ? T’as passé de bonnes vacances ? Les miennes étaient géniales, on a pu voyager et tout ! Mes parents ne voulaient pas que je revienne au Pensionnat, tu sais ? Mais j’ai insisté en disant que je savais me défendre et...

Et blablabla, blablabla, blablabla... Laura ne répondait que très brièvement, mal à l’aise, ayant rétorqué au moins une dizaine de fois qu’elle voulait aller voir Antoine, qu’elle ne l’avait plus vu depuis deux semaines, qu’elle avait besoin de le voir, qu’elle avait passé de mauvaises vacances... Mais non, rien n’y fit, Marie utilisait chaque prétexte pour parler d’elle en déviant sur tel ou tel sujet. Jusqu’à ce qu’elle entende une voix familière l’appeler un peu plus loin avec un petit signe de la main. Tournant la tête, elle reconnut son sauveur, Antoine, et s’excusa auprès de Marie très rapidement avant de rejoindre son petit ami qui l’embrassa dès qu’elle fut à sa hauteur, serrant le livre contre elle pour en cacher la couverture. Hors de question qu’il comprenne que c’était pour lui !

Laura se colla au mur pour éviter les autres élèves qui passaient dans les couloirs, s’arrêtant pour discuter et rire, retrouver leurs anciens amis. Ce que cette ambiance lui avait manqué... Certes, le Pensionnat avait énormément changé mais retrouver un peu de banalité faisait un bien fou. Au final, il n’y avait eu qu’un mois de pure tranquillité, le mois passé avec Antoine même s’il avait été entrecoupé des épisodes concernant leur émancipation. Voir son sourire ôta la pression accumulée ces derniers jours, le détail « on vit chez le sous-directeur qui est notre tuteur » étant relégué à un coin bien moins important de sa mémoire actuellement.

Antoine – Coucou ! Viens, on va pas traîner dans le couloir, on va se faire bousculer.

Il attrapa sa main et Laura se laissa emmener, saluant de sa main libre les personnes qu’elle connaissait de vue. Il n’y avait pas énormément de nouveaux élèves, seulement quelques-uns qui devaient être « les nouveaux » dont avait parlé la directrice lorsqu’ils étaient chez elle. Ou étaient-ce seulement de nouveaux élèves qui n’avaient pas peur de venir ? Laura regardait un peu partout sur le chemin, essayant de comprendre pourquoi leur ancienne tante avait réagi comme cela à l’annonce des nouveaux élèves. Qu’avaient-ils de particulier ? Parce que oui, c’était bizarre, mais non, elle ne voyait pas pourquoi... Détaillant certains nouveaux, elle essayait de comprendre sans y parvenir. Et Antoine et Jasper savaient des choses, elle en était persuadée, mais non, ils n’avaient rien dit. Absolument rien...

Ils arrivèrent plus lentement qu’en temps normal à l’aile des garçons, devant régulièrement céder le passage et s’écarter pour laisser passer les autres élèves, chargés de leurs valises. Eh oui, c’était la rentrée ! Mais ça y est, elle voyait la porte des chambres des garçons et reconnut Théodore, un ami d’Antoine, qui la salua d’un air enjoué en annonçant qu’il allait retrouver sa copine. Mignon, lui aussi était impatient. Malgré le côté un peu stressant de cette rentrée, tout le monde semblait quand même heureux de rentrer et de retrouver ses amis ou connaissances, espérant sans doute que les choses s’amélioreraient vu ce qui s’était passé cet été. Sauf s’ils n’avaient pas réalisé qu’il s’agissait de la directrice ? Possible aussi...

Suivant Antoine, Laura salua d’autres garçons de sa classe, faisant un rapide geste de la main à Alexis qu’elle aperçut au passage, rassurée de le voir entier. Depuis qu’ils s’étaient vus la première fois à Paris, elle n’avait pas pu s’empêcher de s’inquiéter pour lui, craignant le pire vu l’état dans lequel ils l’avaient retrouvés, Jasper et elle. Et puis, pour se retrouver chez une prof, c’était qu’il y avait eu un problème... Cependant, Laura n’y pensa pas très longtemps, entrant dans la nouvelle chambre d’Antoine et Jasper, ce dernier occupé à déballer ses affaires. Elle lui fit un petit sourire, regardant leur nouvelle chambre comme elle n’avait pas encore vraiment vu cet endroit. Similaire en tout point à la leur... Si ce n’est qu’elle était moins décorée, plus sobre, les garçons n’avaient pas vraiment rajouté d’éléments personnels pour l’instant alors que les filles avaient fait ça avant tout le reste. Antoine l’invita alors à s’asseoir sur son lit, laissant ses pieds balancer au bord, posant ses mains derrière elle pour se soutenir. C’était quand même très bizarre. Il n’y avait plus autant de personnes qu’avant, c’était beaucoup plus intime... Mais bon, fallait s’y habituer, comme pour le reste. Laura n’était plus à un changement près, après tout.

Antoine – Alors, comment c'est la vie chez le sous-directeur ? demanda-t-il à Laura, pendant que son meilleur ami continuait de ranger. Il est comment, dans le privé ? Vous arrivez à vous habituer ?

Laura – On... commence à s’y faire, dit-elle après une longue hésitation. C’est très différent et bizarre, en fait. Tu sais, en cours il est très... sérieux, on va dire. Il est professionnel et fait attention aux élèves mais j’ai l’impression que tout est décuplé quand il est chez lui. Et puis, j’ai l’impression que Solène l’adoucit vraiment beaucoup, elle joue un peu le rôle de mère mais... Je sais pas, j’ai eu du mal, personnellement. Surtout au début, quand on est arrivés...

Laura s’interrompit, lançant un bref regard à Jasper tandis que son sourire s’effaçait légèrement. Elle ne lui avait rien dit de la crise de larmes qu’elle avait eue le lendemain de leur « baignade forcée », ni de la discussion qu’elle avait eue avec monsieur Nakajima. Pas le courage. Elle savait qu’il l’aurait sermonnée à son tour, qu’il lui aurait parlé pendant un moment interminable jusqu’à ce qu’elle admette qu’elle ne pensait que des bêtises. Bien sûr, Laura avait écouté leur tuteur mais tout assimiler aussi vite... Il lui fallait du temps, voilà tout. Chassant cet épisode de sa mémoire, ne voulant surtout pas leur en parler, elle se reprit pour continuer à répondre à la question d’Antoine. Donc heu... Ah oui, la vie chez le sous-directeur.

Laura – Il aide à préparer le petit-déjeuner tous les matins, avec Solène. On se réveillait plus ou moins tous les trois, avec Genji, tous les matins. Genji est son neveu, il va apprendre à maîtriser son don ici, lui aussi. Il est très sympa ! On sortait souvent pour ne pas rester enfermés comme son oncle ne voulait pas que je reste à côté de Jasper toute la journée... On n’ose pas vraiment lui désobéir. Il est très... persuasif et observateur.

La collégienne grimaça, riant nerveusement juste après en repensant aux quelques fois où elle avait un peu résisté avec son professeur. En particulier lorsqu’elle avait voulu lui mentir, lui assurant que tout allait bien. Il avait tout compris en l’espace de quelques instants... Alors qu’elle n’avait rien dit ! Oui, elle avait un peu pleuré, mais c’est tout. Et puis, ce n’était pas si grave, quelques larmes. Même si elle était bieeeen contente qu’Antoine et Jasper n’en sachent rien... Inutile de les inquiéter avec cette histoire, c’était passé et terminé. Ce qu’il fallait en retenir était que le sous-directeur était très protecteur et attentif. Autrement dit, tout l’inverse de ce à quoi ils étaient habitués... Soudain mal à l’aise, Laura se redressa un peu, souriant pour ne pas le montrer tout en observant son frère qui rangeait toujours ses affaires. Elle ne voulait pas repenser à tout cela, elle aussi voulait savoir ce qu’Antoine avait fait, comment il avait occupé ses vacances !

Laura – Mais toi, la fin de tes vacances ? Je sais qu’on a parlé au téléphone mais ça ne remplace pas tout. Comment va ta famille ? Et ton frère, il n’a pas été trop traumatisé par la venue d’une fille ? Et... Tu as pu profiter de tes vacances quand même, tu ne t'es pas trop ennuyé ?
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Retour au pensionnat   Retour au pensionnat EmptyLun 12 Oct - 11:35

– On... commence à s’y faire, dit-elle après une longue hésitation. C’est très différent et bizarre, en fait. Tu sais, en cours il est très... sérieux, on va dire. Il est professionnel et fait attention aux élèves mais j’ai l’impression que tout est décuplé quand il est chez lui. Et puis, j’ai l’impression que Solène l’adoucit vraiment beaucoup, elle joue un peu le rôle de mère mais... Je sais pas, j’ai eu du mal, personnellement. Surtout au début, quand on est arrivés...

C’est sûr que ça devait pas être simple ! Antoine eut un sourire de compassion en tapotant l’épaule de Laura, tout en repliant les jambes pour laisser la place à son meilleur ami, alors qu’il tirait une valise plus près de lui. Les ragots commençaient déjà à circuler sur le sous-directeur, des élèves avaient pu voir son alliance. Lui qui ne portait jamais de trucs de ce genre, la curiosité avait été au rendez-vous, puis décuplée lorsque des élèves avaient compris qu’il s‘agissait d’un anneau de mariage. Le prof d’arts martiaux marié, sensationnel ! Antoine avait bien failli s’étouffer de rire au téléphone lorsque Jaz lui avait appris la nouvelle, en tombant pratiquement par terre. Solène, enfin ! Il ne les aurait jamais imaginé ensemble, ces deux-là, elle était beaucoup plus jeune que lui en plus ! Ok, c’était super mignon, attendrissant, tout ce qu’on veut, mais ça restait ultra-bizarre, quand on y songeait. Solène et le sous-directeur… On avait le plus grand mal à l’imaginer sourire à une femme, ou même sourire tout court, d’ailleurs. C’était comme la directrice, personne ne pouvait l’imaginer en train de rire. Il se frotta les yeux en revenant à la réalité, s’appuyant contre le mur avec un petit soupir.

– Il aide à préparer le petit-déjeuner tous les matins, avec Solène. On se réveillait plus ou moins tous les trois, avec Genji, tous les matins. Genji est son neveu, il va apprendre à maîtriser son don ici, lui aussi. Il est très sympa ! On sortait souvent pour ne pas rester enfermés comme son oncle ne voulait pas que je reste à côté de Jasper toute la journée... On n’ose pas vraiment lui désobéir. Il est très... persuasif et observateur.

Ça devait être sacrément bizarre, ouais… Il acquiesça en regardant une mouche voler dans la pièce au-dessus de leur tête, incapable de se voir à leur place, comment lui-même réagirait si du jour au lendemain, il partait vivre chez un de ses profs. Surtout celui-là, même s’ils avaient déjà vu autre chose avec la directrice. Il se gratta l’arrière du crâne pendant que Laura lâchait un rire nerveux, se demandant aussi quelle tête pouvait avoir le neveu du prof. Il n’avait pas peur de l’amener élève ici avec tout ce qui se passait ? Et au niveau du caractère, est-ce qu’ils se ressemblaient ? Antoine avait du mal à imaginer la famille du sous-directeur, en fait, comme si les profs ne pouvaient pas en avoir, parce que... Bah, c’était des profs, quoi, c’était une raison suffisante en soit. Un sourire vint se dessiner sur ses lèvres, pendant qu’il regardait son meilleur ami ranger ses livres de cours dans une boîte sous son lit. Deux livres de maths bien épais dans le tas… Mon Dieu, quelle horreur, autant de maths, c’était à vous dégoûter à vie. Il avait franchement du bol que la Hyène ne soit plus là ! Bénie soit la prof de foudre qui avait eu l’excellente idée de lui faire péter un câble ! Bon, c’était dangereux… La directrice savait, d’ailleurs, pour cette histoire … ? Antoine était porté à croire que non, la prof ne serait plus là, sinon, ni même en un seul morceau, pour avoir déclenché une bagarre devant des élèves, alors que les deux profs possédaient des éléments dangereux.  Paix à l’âme de Dumoulin si la directrice apprenait toute l’histoire un jour.

– Mais toi, la fin de tes vacances ? Je sais qu’on a parlé au téléphone mais ça ne remplace pas tout. Comment va ta famille ? Et ton frère, il n’a pas été trop traumatisé par la venue d’une fille ? Et... Tu as pu profiter de tes vacances quand même, tu ne t'es pas trop ennuyé ?

– T’inquiètes pas pour mon frangin, il est timide, mais dès qu’il est habitué, ça va mieux ! Ma mère a passé son temps à s’inquiéter pour vous deux, j’ai eu trop de mal à la rassurer. Quand vous êtes revenus, début août, elle était prête à vous envoyer chez le médecin pour vérifier que tout va bien.

Il eut un petit rire, bien qu’au fond de lui, il regrettait assez que Jasper n’ait pas vu de médecin, justement. Quand il était revenu… Antoine n’avait pas vraiment réussi à lui faire dire ce qu’il avait sur le cœur, même s’il savait déjà quel était le problème. Que lui avait donc dit Gavin exactement, en Auvergne, pour qu’il ait toujours aussi peur de lui aujourd’hui ? Antoine et Laura savaient les grandes lignes, mais ce n’était pas assez pour se faire une idée assez précise. Rah, frustrant. Ah, au fait ! Il se pencha aussitôt, mettant la tête sous son lit pour chercher son sac à dos. Il avait bien failli oublier, avec tout ça ! Il tira deux paquets emballés dans du papier kraft, les posant sur ses genoux, en lançant à son meilleur ami de sortir la tête de sa valise deux minutes.

– Avec tout le bordel qu’il y a eu, je n’ai pas pu fêter vos annivs, je suis vraiment désolé. Tenez !

Il leur donna à tous les deux leurs paquets respectifs, attendant qu’ils les déballent. Il avait offert un jeu d’échecs tout neuf à Jasper, avec des pièces en bois peintes et un plateau en bois aussi, qu’il avait trouvé chez un marchand de jouet, chez lui. A Laura, il lui avait prit un gros carnet blanc cassé, avec un petit coquillage en nacre incrusté dans la couverture, avec un beau stylo, ainsi qu’un jeu de cartes. Il renvoya un sourire à Jaz lorsqu’il remercia, tendant le bras pour frotter les cheveux de Laura.

– T’as aussi droit à des bisous en plus et à des câlins, lança-t-il en commençant à avoir les mains baladeuses sur son visage et son cou.

– Pas devant moi, espèce de cochon !

– Je saiiis, mon vieux, je voulais juste t’énerver.

Il se pencha de justesse pour éviter l’oreiller que lui lança son meilleur ami puis lui tira la langue comme un vrai gamin. Evidemment qu’il n’allait pas faire ça devant lui !

– On se trouvera un coin tranquille pendant que monsieur ira bécoter Adeline, reprit-il d’un ton narquois en prenant Laura dans ses bras avec un ai possessif. D’ailleurs, Laura, faut que j’aille me présenter au sous-directeur comme ton petit ami officiel ou c’est pas la peine ? J’ai pas envie d’avoir des ennuis, moi.
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Laura K. Nakajima

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MessageSujet: Re: Retour au pensionnat   Retour au pensionnat EmptyDim 1 Nov - 15:49

Antoine – T’inquiètes pas pour mon frangin, il est timide, mais dès qu’il est habitué, ça va mieux ! Ma mère a passé son temps à s’inquiéter pour vous deux, j’ai eu trop de mal à la rassurer. Quand vous êtes revenus, début août, elle était prête à vous envoyer chez le médecin pour vérifier que tout va bien.

Beuh... Elle allait très bien, elle, ce n’était pas pour un léger accident avec son don qu’il fallait s’inquiéter. Bon, d’accord, Laura avait raconté ce qui s’était passé à Antoine le jour-même, plus paniquée que jamais, mais il avait réussi à la calmer et à la rassurer. Il n’y avait que pour Jasper qu’il devait s’inquiéter, lui était vraiment malade, tant au niveau physique que mental. Puis, par rapport au reste... Jasper avait déjà bien assez à penser et Antoine était suffisamment inquiet pour eux deux que pour en rajouter une couche. Le plus préoccupant, pour l’instant, était l’état de son frère même s’il allait mieux. Il ne leur avait pas tout dit par rapport à sa discussion avec le Colonel, du moins à elle. Elle l’avait vu craquer, oui, il lui avait dit certaines choses... Mais ce n’était pas que cela. Pourquoi avait-il peur de lui à ce point-là ? Laura fronça les sourcils, voyant soudain Antoine se pencher sous le lit et fouiller son sac à dos. Heu ? Il avait... un truc urgent à ranger ? Il en tira deux paquets et demanda à Jasper de sortir la tête de sa valise. Qu’est-ce qu’il avait derrière la tête, au juste ?

Antoine – Avec tout le bordel qu’il y a eu, je n’ai pas pu fêter vos annivs, je suis vraiment désolé. Tenez !

Laura prit le paquet que lui tendait Antoine d’un air distrait, touchée par son intention. Il n’était pas obligé, son anniversaire remontait à quelques mois, maintenant, il avait été présent et cela avait suffi, pour elle. Et puis, avec les examens et tout ça... Non, vraiment, ce n’était pas nécessaire. Mais pas sûr qu’il apprécie qu’elle lui dise une telle chose. La collégienne déballa donc son cadeau, doucement, tâchant de modérer son impatience comme elle avait déjà cassé des objets à cause de cela. Elle découvrit un gros carnet blanc cassé orné d’un coquillage nacré, incrusté dans la couverture. A côté, posé comme s’ils allaient ensemble, elle trouva un stylo magnifique, dans les mêmes tons que le carnet avec des détails qui en rajoutaient à son charme. Enfin, Antoine lui avait aussi offert un jeu de cartes. Elle allait les utiliser très souvent, c’était promis ! Laura fit un grand sourire à son petit ami, le remerciant en même temps que Jasper alors qu’Antoine lui frottait les cheveux. Un carnet, un stylo, un jeu de cartes... D’un coup d’œil, elle vit que son frère avait reçu un jeu d’échec relativement travaillé, chaque pièce semblait avoir une particularité. Enfin, de ce qu’elle pouvait voir mais Antoine la déconcentrait.

Antoine – T’as aussi droit à des bisous en plus et à des câlins, lança-t-il en commençant à avoir les mains baladeuses sur son visage et son cou.

Jasper – Pas devant moi, espèce de cochon !

Antoine – Je saiiis, mon vieux, je voulais juste t’énerver.

Laura éclata de rire, se penchant pour ne pas se prendre l’oreiller en pleine figure à son tour. Antoine tira la langue à Jasper alors qu’elle-même regardait l’intérieur du carnet, se sentant vraiment légère. Cela faisait un bien fou de revenir ici, malgré tout, et de retrouver ses amis. Oui, tout avait changé, mais revoir Antoine, ses copains de classe, cette ambiance... Elle se sentait bien. Et puis, elle devait bien avouer qu’être protégée par monsieur Nakajima, avoir quelqu’un qui veillait vraiment sur eux, était épuisant parfois parce qu’il ne laissait vraiment rien passer. Un petit coup au moral et il le savait, à croire qu’il avait un détecteur intégré. Il était gentil ! Mais voilà. C’était très différent de leur début de vie avec leurs parents qui ne faisaient attention à rien, si ce n’est leur réputation. Et encore.

Antoine – On se trouvera un coin tranquille pendant que monsieur ira bécoter Adeline, reprit-il d’un ton narquois en prenant Laura dans ses bras avec un ai possessif. D’ailleurs, Laura, faut que j’aille me présenter au sous-directeur comme ton petit ami officiel ou c’est pas la peine ? J’ai pas envie d’avoir des ennuis, moi.

Laura – Pas la peine, dit-elle un peu trop vite. Je... Je veux dire qu’il le sait déjà, il me l’a dit. Il est très observateur donc je suppose que ce n’est pas passé inaperçu.

Laura lança un autre regard à Jasper, comme pour chercher un appui et faire passer le fait qu’elle ait parlé trop vite. Elle n’avait pas fait exprès ! La seule perspective d’imaginer Antoine parler au sous-directeur... Non merci, monsieur Nakajima lui dirait sûrement de veiller sur elle, de faire attention étant donné ce qui s’était passé. Sauf qu’Antoine ne savait rien de cette crise de larmes, il ne savait pas non plus comment le sous-directeur savait qu’il était son petit ami. Bon, elle ne le lui avait pas dit clairement mais leur discussion l’avait largement sous-entendue, monsieur Nakajima était sûrement au courant. D’ailleurs, en parlant de discussions passées sous silence... Laura se redressa soudain, déposant les cadeaux d’Antoine à côté d’elle, quittant le lit pour aller se planter devant la porte, vérifiant que personne n’écoutait. C’était vide... Parfait. Tous les autres élèves étaient occupés à ranger leurs affaires, rires, s’amuser, s’échanger des nouvelles. Le moment parfait pour savoir enfin ce qu’ils lui cachaient. Qui plus est, c’était une occasion en or pour faire diversion et ne pas rester sur ce qu’elle avait dit et comment elle l’avait dit.

Laura – Il y a autre chose qui n’est pas passé inaperçu. Vos discussions, l’année passée. J’ai été patiente, vraiment, j’ai fait des efforts pour ne pas en demander trop. Mais ici, par pitié, répondez-moi ! L’école a changée, les dortoirs ont disparu, tout a été modifié... Et je sais que vous savez quelque chose. Alors je veux savoir.

La collégienne fit une pause, fixant son frère et son petit ami. Elle savait que ça allait plomber l’ambiance mais son frère avait été malade pendant les vacances, ils faisaient des messes basses dès qu’ils le pouvaient et elle avait été patiente, jusqu’ici. Alors, qu’ils ne lui disent pas qu’ils n’avaient rien fait, rien découvert ! Et elle ne voulait pas, non plus, entendre le « tu es trop jeune ». Elle avait développé son don, beaucoup plus, et savait que l’armée risquait de lui tomber dessus tôt ou tard. Si elle devait se faire avoir, elle préférait savoir à quelle sauce ils allaient la manger. Laura croisa les bras, toujours devant la porte, décidée à ne pas leur laisser la moindre chance de s’esquiver. Pas aujourd’hui, la rentrée commençait par les révélations pour eux.

Laura – Dites-moi tout, expliquez-moi ce que vous avez découvert, ce que vous avez trafiqué pendant toute une année. Et, s’il vous plaît, évitez de me ménager. Je veux savoir, aider à mon échelle, faire quelque chose. Savoir pourquoi mon frère a été malade comme cela durant des mois, savoir pourquoi il a changé du jour au lendemain alors, qu’apparemment, il se bat toujours. Je pense avoir fait preuve de maturité, non, pendant ces vacances ? Alors allez-y, dites-moi. J’attends.
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MessageSujet: Re: Retour au pensionnat   Retour au pensionnat EmptyLun 16 Nov - 14:39

{Avec réactions de Jaz.}

– Pas la peine, dit-elle un peu trop vite. Je... Je veux dire qu’il le sait déjà, il me l’a dit. Il est très observateur donc je suppose que ce n’est pas passé inaperçu.

Il savait déjà tout ? Heureusement qu'il ne l'avait pas comme prof, ce serait gênant. Antoine sourit un peu en se laissant aller contre le mur, pendant que Jasper s'asseyait par terre contre son lit, une jambe ramenée près de lui, avec un regard un peu las. Franchement... Il était bizarre depuis qu'il avait revu Gavin cet été et ne leur avait toujours rien expliqué, à part quelques brides ici et là. Il faudra qu'il le cuisine assez vite, afin de lui tirer les vers du nez. Enfin, il devait aussi être un peu fatigué, encore, il avait été malade un long moment après que Laura ait eu la bonne idée de sauter dans un lac glacé en pleine nuit en dormant. Il allait devenir fou, avec ces deux-là ! Laura se leva tout à coup, courant pour aller à la porte et passer la tête dans le couloir. Et bien ? Elle referma ensuite et se planta devant, comme si elle craignait qu'un tordu essaye de défoncer l'entrée avec une hache pour tous les liquider. Relax ! Ils étaient la veille de la rentrée, tout le monde s'installait, personne n'avait encore vu de soldats, à part à l'entrée du parc, il n'y avait pas d'orage, il faisait beau, même si le temps était couvert, pas trop chaud, le village était entièrement reconstruit, la Hyène n'était plus là, leurs parents ne pourront plus jamais rien leur faire subir, enfin, pas à Laura du moins, donc il n'y avait pas de quoi stresser ou paniquer pour le moment. Pas la peine non plus de surveiller la porte, aucun monstre aux crocs luisants n'allait vouloir entrer pour les dévorer. Il retint un petit soupir, se demandant s'il allait réussir à pousser ces deux-là se détendre un minimum, lorsque rien ne les menaçait dans l'immédiat.

– Il y a autre chose qui n’est pas passé inaperçu. Vos discussions, l’année passée. J’ai été patiente, vraiment, j’ai fait des efforts pour ne pas en demander trop. Mais ici, par pitié, répondez-moi ! L’école a changée, les dortoirs ont disparu, tout a été modifié... Et je sais que vous savez quelque chose. Alors je veux savoir.

Antoine échangea un regard avec son meilleur ami, songeant que Laura ne perdait pas de temps, au moins. Il comptait lui parler au mois de septembre mais n'avait pas encore trouvé le moyen d'aborder le sujet, si elle y venait elle-même, il n'avait plus besoin de s'y préparer. Maintenant,q u'était prêt à dire Jasper ? Il lui jeta un coup d'œil, pendant que sa sœur croisait les bras devant la porte. Il n'avait guère pu lui en parler, en août... Entre le colonel, la proximité de l'océan et son inquiétude pour sa frangin, autant dire qu'il n'avait pas été particulièrement réceptif au reste. Aujourd'hui, était-il prêt ? Pour l'école, leurs recherches, ce que lui avait fait avec l'aide de l'infirmier, sans doute, mais pour le reste, même Antoine ne savait pas encore tout. Il aimerait aussi en parler avec Adeline. Il avait pu la croiser en rentrant ses affaires, aujourd'hui, et il lui avait trouvé un air étrange. Avec ça, des rumeurs couraient qu'elle avait passé du temps à parler avec quelques soldats dont on savait qu'ils n'étaient pas des ennemis de la générale. Elle aussi avait dû apprendre quelque chose, ou au moins avoir des doutes, des soupçons. Il comprenait pourquoi elle était entrée chez les Guetteurs et ce qui lui plaisait là-bas, mais si elle pouvait les aider, elle aussi ? Ils devaient aussi avoir des amis là-bas, car il doutait que Laura veuille y entrer pour faire espionne. Jasper ne pouvait pas, Antoine non plus car son don n'était pas assez évolué. Laura pourrait peut-être, mais aux yeux des soldats, il y avait un risque qu'elle soit trop jeune, ils n'embauchaient pas les collégiens.

– Dites-moi tout, expliquez-moi ce que vous avez découvert, ce que vous avez trafiqué pendant toute une année. Et, s’il vous plaît, évitez de me ménager. Je veux savoir, aider à mon échelle, faire quelque chose. Savoir pourquoi mon frère a été malade comme cela durant des mois, savoir pourquoi il a changé du jour au lendemain alors, qu’apparemment, il se bat toujours. Je pense avoir fait preuve de maturité, non, pendant ces vacances ? Alors allez-y, dites-moi. J’attends.

– Tu ferais quand même mieux de t'asseoir, de ne pas balancer ça à cinq centimètres de la porte, soupira Jasper avant que son meilleur ami ne puisse ouvrir la bouche.

Hum, oui, aussi, mais il aurait tout de même pu éviter de lancer ça sur un ton du genre "Arrête d'agir comme une sale gosse". Laura s'exécuta tout de même, allant s'asseoir sur l premier lit près de la porte avec une moue vexée. Ouais, elle avait changé mais Jasper aussi, plus qu'aucun des deux ne pouvait le voir ou l'admettre. S'il ne pouvait pas parler, Antoine ira voir le colonel directement pour lui demander. Il savait où était son bureau et ne le craignait pas, même s'il se faisait renvoyer balader, il aura au moins essayé. Il voulait comprendre... Bon, soit, un sujet après l'autre.

– On attendait un moment tranquille de septembre pour t'en parler, reprit Antoine avant que Jasper ne puisse en rajouter, visiblement de mauvaise humeur. Une fois les vacances passées et tout remis à plat, en fait, qu'on sache à quoi s'en tenir et séparer les varies infos des rumeurs, selon ce qui a été modifié ou non.

Surtout pour éviter de tomber dans la peur et la paranoïa. Ramenant ses jambes sous lui, il jeta encore un coup d'œil à son meilleur ami, qui avait fermé les yeux en appuyant la tête contre son lit. Il se demandait s'il pensait toujours au Colonel... Très bien, s'il ne parlait pas avant la fin de la semaine, Antoine ira trouver ce type vendredi soir ou samedi matin, pour lui demander de tout expliquer.

– Les recruteurs de l'armée donnent d'abord des documents aux personnes intéressées, pour les Guetteurs. On a pu les faucher dans le dortoir pour savoir plus précisément ce qu'ils recherchaient. Les personnes doivent avoir seize ans révolus, quoi qu'il arrive, pour s'engager. Être en bonne condition physique, le don d'un certain niveau, plus d'autres critères, je ne sais plus. Ce n'est pas un groupe de d'attaque mais de défense, il était marqué noir sur blanc que ce groupe était créé pour protéger les lignes de front lorsqu'une prochaine guerre se déclenchera. L'armée est convaincue que ça va arriver, même si ce n'est que cinq ou dix ans. En plus de ça, j'ai entendu ce matin que la directrice avait repris le contrôle entier pour l'entraînement des Guetteurs.

Il eut un sourire rassuré en lâchant cela, les élèves allaient enfin pouvoir s'entraîner sans risque en classe, car les informations sur eux atterriront dans les mains de la directrice, comme si rien n'était arrivé. Il ajouta d'un ton plus léger qu'au moins, les choses évoluaient de côté-là, même si ça cachait des trucs plus inquiétants.

– De ce qu'on a pu récolter comme infos, les expériences de l'armée su les dons ont pas mal avancé, mais ça ne date pas d'il y a un an seulement. Océane a pu trouver autre chose, à la caserne. Ces expériences ont débuté, en réalité, peu de temps avant la Grande Guerre, les premières sources datent de l'an 1912. L'école avait déjà été approchée, il y a des années, l'ancien directeur avait classé leurs demandes sans suite et l'armée n'avait pas insisté. Ce n'est que depuis l'année dernière qu'ils ont vraiment eu besoin d'investir les lieux. Comme l'hôpital abandonné, à Gray. En fouillant dans des archives, j'au vu que c'était bel et bien un véritable lycée, il y a vingt ans, mais il a fermé, fautes d'élèves et de moyens. L'armée l'a racheté il y a environ dix ans pour en faire un centre de recherches. Attends.

S'interrompant, il se leva pour tirer sa valise de dessous son lit puis la fouilla un moment avant de trouver ce qu'il cherchait, une chemise cartonnée assez épaisse où il avait rangé des documents. Se rasseyant en tailleur son lit, il l'ouvrit puis en sortit des vieilles coupures de journaux locaux, jaunies par les années, qui indiquaient en gros titres la fermeture du lycée Pasteur, au village de Gray. Il se pencha pour le passer à Laura, montrant du doigt la photo qui accompagnait, où on voyait aussi un long chemin et la silhouette reconnaissable de Gray.

– On ignore encore ce que veut l'armée dans cette école. Ils ont déjà formé le groupe des Guetteurs, après tout, et ont assez de personnes sous la main pour mener des expériences. Ils travaillent beaucoup sur les dons. L'année dernière, Jaz et d'autres lycéens volontaires ont aidé Adrien à tester certains médocs voler pour connaître leurs effets et trouver des contrepoisons, au cas où ils seraient testés discrètement sur des élèves ou des profs, au pensionnat. D'ailleurs, Jaz, tu as continué, cet été ?

– Non, Adrien était... trop occupé, on va dire.

C'est clair qu'avec sa femme, les orages et compagnie... Bon, ne pas parler de ça, ce n'était pas leurs affaires.

– Ce qui est certain, c'est que le pensionnat est pris dans un plan qui englobe tout le pays, voire le continent, reprit-il d'un ton plus sombre en rangeant ses documents dans la chemise. La dirlo et d'autres en savent certainement plus, mais à notre échelle, on a presque aucun moyen d'en savoir plus ou de comprendre. Cette année, chacun de nous trois doit essayer de s'approcher de ceux qui font parti des Guetteurs mais aussi de certains militaires. Enfin, avant ça, on doit d'abord repérer les militaires qui sont du côté de la directrice. Tu es partante ?
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Laura K. Nakajima

Laura K. Nakajima
MessageSujet: Re: Retour au pensionnat   Retour au pensionnat EmptySam 12 Déc - 19:07

[Avec réacs d'Antoine et Jasper.]

Jasper – Tu ferais quand même mieux de t'asseoir, de ne pas balancer ça à cinq centimètres de la porte, soupira Jasper avant que son meilleur ami ne puisse ouvrir la bouche.

… Et il était obligé de lui parler comme cela ? Il n’avait donc rien écouté lorsque Laura avait dit qu’elle n’était plus une enfant et qu’elle pouvait être mise au courant de ce qu’ils avaient fait l’année dernière ? Bon, soit, ne pas relever, elle voulait savoir. Vexée malgré elle, la collégienne s’assit sur un lit juste à côté d’elle en se mettant le plus loin possible de son frère, visiblement de mauvaise humeur. A chaque fois qu’il réagissait comme cela, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’au fond de lui, il lui en voulait pour ce qui s’était passé. Peut-être, oui, elle avait défendu sa famille, elle avait voulu garder son frère près d’elle. Monsieur Nakajima lui avait parlé longtemps, oui, mais chaque personne est différente. Et, vu le comportement de Jasper ces derniers temps, elle ne pouvait s’empêcher de se reprocher sa « baignade nocturne » et tout ce qu’il avait subi cet été.

Antoine – On attendait un moment tranquille de septembre pour t'en parler, reprit Antoine avant que Jasper ne puisse en rajouter, visiblement de mauvaise humeur. Une fois les vacances passées et tout remis à plat, en fait, qu'on sache à quoi s'en tenir et séparer les varies infos des rumeurs, selon ce qui a été modifié ou non.

Peut-être mais ils auraient pu le faire avant. « un moment tranquille de septembre »… Comme s’ils avaient vraiment des moments tranquilles entre les militaires et les cours. Bien sûr, entre Antoine et elle, il y en avait. Mais s’il attendait que Jasper accepte de parler aussi, autant dire que Laura n’aurait pas été au courant de toute cette histoire avant deux bons mois. Mais soit, ils parlaient. Elle fixait son petit ami, croisant les jambes et les bras, prête à tout entendre. Elle allait enfin savoir pourquoi ils disparaissaient sans crier gare, pourquoi ils avaient ce comportement aussi étrange, pourquoi ils disaient telle ou telle chose qu’elle ne comprenait pas, pourquoi ils s’énervaient lorsqu’elle avançait une hypothèse à propos des Guetteurs… Elle était prête, qu’il parle, elle avait besoin de savoir. Mais Jasper ne semblait pas décidé à parler, laissant son meilleur ami tout expliquer à sa place. Il avait vraiment l’air dans un sale état…

Antoine – Les recruteurs de l'armée donnent d'abord des documents aux personnes intéressées, pour les Guetteurs. On a pu les faucher dans le dortoir pour savoir plus précisément ce qu'ils recherchaient. Les personnes doivent avoir seize ans révolus, quoi qu'il arrive, pour s'engager. Être en bonne condition physique, le don d'un certain niveau, plus d'autres critères, je ne sais plus. Ce n'est pas un groupe de d'attaque mais de défense, il était marqué noir sur blanc que ce groupe était créé pour protéger les lignes de front lorsqu'une prochaine guerre se déclenchera. L'armée est convaincue que ça va arriver, même si ce n'est que cinq ou dix ans. En plus de ça, j'ai entendu ce matin que la directrice avait repris le contrôle entier pour l'entraînement des Guetteurs.

Donc, les Guetteurs étaient volontaires et allaient défendre le pays pendant la guerre… Antoine lui en avait déjà touché deux mots pendant les examens parce qu’elle se méfiait d’Adeline, donc ce n’était pas vraiment une nouveauté pour elle. Sauf le fait que la directrice ait pu reprendre le contrôle sur eux et que les informations sur les élèves n’iraient que jusqu’à elle et personne d’autre. Chose qui rassura Laura à un point inimaginable, la peur commençant à s’insinuer en elle à mesure que le cours d’élément eau se rapprochait. Elle adorait son don ! Mais ne voulait pas servir de cobaye aux militaires, ne savait pas si elle était assez forte pour subir cela. Elle commençait tout juste à découvrir l’évolution de son don, en testait parfois les limites pour se contrôler et se calmer si les choses dérapaient. Laura ne bougea pas, regardant parfois Jasper qui ne disait rien, écoutant toujours attentivement Antoine. Elle hocha la tête, souriant faiblement lorsqu’il fit la remarque qu’elle s’était fait mentalement à propos de la directrice. C’était une avancée, oui, même si elle s’attendait au pire.

Antoine – De ce qu'on a pu récolter comme infos, les expériences de l'armée su les dons ont pas mal avancé, mais ça ne date pas d'il y a un an seulement. Océane a pu trouver autre chose, à la caserne. Ces expériences ont débuté, en réalité, peu de temps avant la Grande Guerre, les premières sources datent de l'an 1912. L'école avait déjà été approchée, il y a des années, l'ancien directeur avait classé leurs demandes sans suite et l'armée n'avait pas insisté. Ce n'est que depuis l'année dernière qu'ils ont vraiment eu besoin d'investir les lieux. Comme l'hôpital abandonné, à Gray. En fouillant dans des archives, j'au vu que c'était bel et bien un véritable lycée, il y a vingt ans, mais il a fermé, fautes d'élèves et de moyens. L'armée l'a racheté il y a environ dix ans pour en faire un centre de recherches. Attends.

Laura suivit Antoine du regard, se penchant un peu en oubliant la réaction de son frère pour voir ce qu’ils avaient découvert. Donc, l’armée projetait de faire tout cela depuis des années… Elle-même n’avait pas connu l’ancien directeur, elle était arrivée au Pensionnat trop tard, mais le regrettait bizarrement d’un seul coup. Lui avait réussi à repousser les militaires et pas leur tante… Pourquoi ? Que s’était-il passé entre-temps ? Il y avait bien eu la Grande Guerre, oui, mais l’investissement des militaires pour ce vieux lycée et pour envahir le Pensionnat ne datait que de cette année, ou quelques années auparavant maximum. Alors qu’est-ce qui les avait poussés à réagir ?

Laura prit le dossier que lui tendit Antoine, regardant les photos jaunies avec attention. Pourtant, certains articles, certaines coupures dataient d’avant la guerre… Pourquoi les militaires étaient-ils passés à l’étape supérieure l’année passée ? Que s’était-il produit ? D’accord, en soi, cela n’avait aucune importance. Le vieux lycée abandonné, oui, elle l’avait déjà vu et avait même donné cette adresse à Adrien lorsqu’ils recherchaient son frère. Jetant un bref regard à Jasper, elle baissa à nouveau la tête sur le dossier qui possédait, entre autres, des coupures de journaux annonçant la fermeture de l’école de Gray. Les informations qu’ils avaient trouvées apportaient de nombreux éclaircissements aux questions de Laura, justifiait en partie tout ce que faisaient les militaires tout en la terrorisant un peu plus. S’ils s’en prenaient aux élèves, c’était contre la guerre qui risquait d’éclater. A partir de là, que pouvaient-ils faire réellement, eux ? Pourquoi l’armée continuait à les menacer et à torturer certains élèves alors qu’il y avait les Guetteurs ? Un peu perdue, Laura redressa la tête pour regarder Antoine, lui rendant les documents.

Antoine – On ignore encore ce que veut l'armée dans cette école. Ils ont déjà formé le groupe des Guetteurs, après tout, et ont assez de personnes sous la main pour mener des expériences. Ils travaillent beaucoup sur les dons. L'année dernière, Jaz et d'autres lycéens volontaires ont aidé Adrien à tester certains médocs voler pour connaître leurs effets et trouver des contrepoisons, au cas où ils seraient testés discrètement sur des élèves ou des profs, au pensionnat. D'ailleurs, Jaz, tu as continué, cet été ?

… Pardon ? Jasper avait testé des médicaments ?! Il aurait pu lui en parler ! Laura n’entendit qu’à peine la réponse de son frère, le dévisageant un moment sans pouvoir s’en empêcher. Si cela se trouvait, c’était pour cette raison qu’il avait été aussi malade cet été ! Il aurait dû lui dire, la prévenir pour ce qu’il subissait, lui dire que son don risquait de prendre un coup avec les médicaments en plus ! D’accord, il avait seize ans, c’était normal, mais tout de même ! Et elle avait passé son temps à côté de lui, morte d’inquiétude malgré les paroles de monsieur Nakajima, ne comprenant pas pourquoi son frère était aussi mal. Oui, il y avait l’évolution de son don, d’accord, elle le savait. Mais elle-même se sentait mal à cause de son propre don, alors avec des médicaments… Elle était en droit de savoir ! Ils étaient frère et sœur, non ?!

Antoine – Ce qui est certain, c'est que le pensionnat est pris dans un plan qui englobe tout le pays, voire le continent, reprit-il d'un ton plus sombre en rangeant ses documents dans la chemise. La dirlo et d'autres en savent certainement plus, mais à notre échelle, on a presque aucun moyen d'en savoir plus ou de comprendre. Cette année, chacun de nous trois doit essayer de s'approcher de ceux qui font parti des Guetteurs mais aussi de certains militaires. Enfin, avant ça, on doit d'abord repérer les militaires qui sont du côté de la directrice. Tu es partante ?

Laura – Evidemment, depuis le temps que je le demande, dit-elle d’un ton un peu plus dur que prévu. Monsieur Nakajima m’avait dit que je pourrais aider cette année, que je devais seulement mieux manier mon don pour ne pas être en danger, apprendre à me défendre. Je lui redemanderai, vu l’évolution de mon don. J’ai déjà pu apprendre quelques trucs avec Genji, pendant les vacances. Pendant que Jaz était malade. On vit avec le prof, ce sera sûrement plus facile d’apprendre des choses intéressantes. En se faufilant dans son bureau ou quoi.

Laura fit une pause, croisant les bras en regardant à nouveau son frère. Désolée, mais non, elle ne comprenait pas pourquoi il ne l’avait pas mise au courant. Il devait bien se douter qu’elle allait s’inquiéter ! Ou alors pensait-il qu’elle prendrait cela pour « il est malade, son don évolue » ? Elle s’était inquiétée pendant des semaines ! Elle avait même cru que tout était de sa faute ! Laura pinça les lèvres, regardant alternativement son frère et son petit ami, voulant savoir et avoir une réponse claire.

Laura – Pourquoi vous ne m’avez rien dit pour les médicaments ? Le reste, ok, admettons, mais les médicaments, je suis perdue. J’étais en droit de savoir, non ?

Antoine – Non, ceux qui ne travaillaient pas sur ça ne devaient pas être impliqués, comme on ignore qui bosse pour quoi, et les rumeurs vont vite. De toute façon, l'année dernière, tu étais trop sensible.

Trop sensible… C’était le seul vrai argument d’Antoine, il était impliqué et savait ce que Jasper faisait alors qu’il ne travaillait pas sur les médicaments, d’après ce qu’elle avait suivi. D’accord, Laura avait peut-être parlé trop agressivement en posant cette question mais désolée, il en allait de la santé de son frère. Son frère, enfin ! Ils pensaient qu’elle allait tout raconter à tout le monde ? Les seuls à qui elle parlait de tout ça, c’était Antoine et Jasper, autrement dit, les principaux concernés ! Laura regarda à côté d’elle, dans le vide, tournant la tête pour ne pas s’énerver inutilement. Elle avait paniqué et culpabilisé pendant des jours malgré les paroles de son professeur, même si elles l’avaient un peu aidée. Des jours à s’inquiéter, à penser que tout était de sa faute alors que c’était le mélange médicaments, seize ans et évolution du don qui avaient mis Jasper dans un tel état.

Laura – Mais Jaz est mon frère ! J’étais morte d’inquiétude lorsqu’il était malade, je pensais que… Peu importe. Trop sensible ou pas, ça ne change rien. Je sais que c’est fait et tout ça, mais vous auriez pu me le dire. Pour m’éviter de penser certaines choses, au moins, comme l’infirmier venait le voir souvent pour s’occuper de lui. J’aurais pu comprendre…

Jasper – Peut-être, peut-être pas. Qu'on m'excuse d'avoir mis ma petite sœur à l'écart de ce merdier, mon Dieu, pas comme si j'avais quelque chose à foutre après tout ! Tu comptes continuer à râler encore longtemps ?!

Laura – Jusqu’à ce que je me sois calmée ! dit-elle un peu trop fort. Tout ce que tu as subi, cet été, c’était pour qu’on ne soit pas séparés et là, pendant des semaines, tu as été cloué au lit à cause d’une fièvre inexplicable ! Comment crois-tu que je le vivais, moi ?! Je passais le plus de temps possible à côté de toi pour essayer de faire baisser la fièvre et en même temps, je n’osais pas trop m’approcher à cause de mon don. J’aurais pu être mise au courant ! Mais non, c’est vrai, je dois être préservée alors que je suis les cours et que je vois les élèves disparaître, que je suis mêlée à ce merdier depuis le début !

Laura s’était relevée, parlant de plus en plus fort en fusillant son frère du regard. Il ne pouvait pas la préserver et l’écarter de tout ce qui se passait, le Pensionnat était impliqué, tout le pays bientôt et leur père était général. Antoine avait dit lui-même que c’était un grand plan, comment aurait-elle pu éviter d’être mêlée à toute cette histoire ?! C’était elle, avec Jasper, qui avait permis aux militaires d’entrer dans ce Pensionnat, malgré eux. Mais non, c’est vrai, elle devait rester à l’écart, être protégée le plus longtemps possible. Sauf qu’à trop la protéger, elle ne pourrait jamais se défendre et ce serait pire.

Antoine – Hurle encore plus fort, tout le monde n'a pas entendu ! Laura, tu n'étais pas assez mature et ça tu ne peux pas le nier ! Si tu veux que je te fasse la liste de toutes les actions stupides, on peut. Jaz, tu n'es plus mature que depuis... l'Auvergne et faudra qu'on en discute, un jour. Alors calmos, vous deux !

Laura ouvrit la bouche, prête à riposter à nouveau face à Jasper, mais se renfrogna sans rien dire en croisant les bras. Elle baissa la tête, toujours debout et furieuse, ne voyant pas le rapport entre la maturité et l’état de santé de son frère. Cela n’avait strictement rien à voir ! Elle avait compris qu’elle devait se calmer, elle savait que foncer tête baissée ne suffisait pas, ils auraient dû le lui dire et la prévenir pour les tests que Jasper subissait. Mais soit, ne rien dire, la boucler et dire amen à tout ce qu’ils voulaient. Elle était en infériorité et plus jeune, elle avait compris.

Laura – Et là, vous m’avez tout dit ? finit-elle par demander en tâchant de prendre un ton plus calme.

Antoine – Je ne sais plus et peu importe, ça me fatigue. Et bonne rentrée, surtout.

D’accord… Laura leur souhaita une bonne rentrée aussi, quittant la chambre en fermant derrière elle, gorge serrée. Elle se rappela les cadeaux qu’elle comptait donner à Antoine, les tirant de leur cachette en les serrant contre elle. Ce n’était pas tout à fait ce qu’elle avait espéré comme retrouvailles…
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