Avril 1932. Les soucis mondiaux s'étendent.
 
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 Évasion par le feu

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Anonymous Invité
Invité
MessageSujet: Évasion par le feu   Évasion par le feu EmptySam 17 Aoû - 10:53

La pièce était minuscule, pourvue d’un lit en fer avec un vieux matelas, une fenêtre fermée par des barreaux, et envahie par les échos de pas, de paroles, de froissements de papiers… Cet ancien petit hôtel, transformé en bureaux pour les besoins de la police politique, n’était qu’une brève halte avant qu’on ne l’envoie rejoindre une des prisons dédiées aux élémentaires et autres « rats » désignés comme ennemis par ce gouvernement de fachos. Nicolas ignorait complètement dans quelle ville il se trouvait, pour le moment… Allongé sur le lit, il plaquait la main sur les hématomes recouvrant son corps entier pour y diffuser de la chaleur, grâce à son don. Traiter par le chaud, au moins deux ou trois jours après un passage à tabac, c’était toujours bon pour accélérer la guérison et mieux bouger. Médecine faible, en comparaison de l’état physique actuel, mais seule médecine à disposition.

En ce qui concernait l’état mental, c’était encore une autre affaire… Ces deux derniers jours, après avoir parlé, s’étaient déroulés dans une sorte de longue crise confuse dont il ne gardait qu’un souvenir brouillé. La culpabilité le rongeait par-dessus tout, il s’en voulait tant qu’il avait passé des heures entre crises de larmes incontrôlées, tremblements puis profonde apathie. L’idée que l’école soit perdue à cause de lui… Qu’il ait vendu ses amis et ses alliés… Les larmes lui montèrent de nouveau aux yeux et il serra les dents, les chassant, les empêchant de couler pour le moment. Avec la culpabilité était montée une colère débordante contre lui-même et contre cet État. Il devait survivre s’il voulait leur faire ravaler leur sourire arrogant ! Sortir d’ici tant que ça restait plus facile. Ensuite… Il fera tout ce qui était en son pouvoir pour défendre le QG, c’était de sa faute s’il était attaqué. Mais plus jamais il n’osera regarder ses amis en face…

Ne pense pas à ça. Pas encore. Ne pense qu’à survivre. Il était un élémentaire, lui aussi, bordel de merde ! Le feu était son allié le plus précieux ! Jusque là, il s’en servait ci et là, sans jamais l’exploiter au maximum de ses capacités car ce n’était pas dans son caractère. Bon vivant, le sourire facile, l’humeur souvent enjouée, comptant plus sur d’autres armes jusqu’ici que sur son don. Ça allait changer. Nicolas se sentait littéralement dévoré de l’intérieur par une entité qui hurlait pour sortir et tout déchiqueter autour de lui. Jamais, absolument jamais il n’avait ressenti une tension pareille auparavant. Cette tension, ou bien il la laissait échapper, ou bien elle devenait une souffrance de plus. Il se leva, avec une immense difficulté, se tenant debout en vacillant contre la porte. Plaquant la main sur la serrure, il écouta, que personne n’approchait, puis se concentra.

Le métal devint d’abord chaud, puis se mit à devenir rougeâtre, avant de virer au blanc et finalement céder, retombant au sol dans un bruit sec et lourd. Sur le parquet. Qui n’apprécia visiblement pas trop de recevoir ce truc et la chaleur augmenta ensuite très vite, des crépitements et étincelles jaillirent sur les draps puis sur le reste du parquet, lançant un départ de feu. Nicolas eut même un rire, sans rien faire pour arrêter ou contrôler le début d’incendie, bien au contraire. La tension en lui se réjouissait d’autant plus sous la chaleur montante et la vue des flammes. Il sortit de la chambre puis tendit la main vers elle, pour les amplifier et faire rugir un incendie beaucoup plus violent. L’alerte avait résonné, alors que la fumée commençait à envahir les couleurs. Protégé par une barrière de flamme, Nicolas partit en sens inverse, tant bien que mal, en se raccrochant aux murs pour ne pas s’effondrer.

Il avait encore beaucoup de mal à marcher, sans être couvert par l’incendie, jamais il n’aurait pu s’éloigner sans être rattrapé. Au milieu des flammes et de la fumée, il fit exploser, au rez-de-chaussée, une fenêtre non protégée par des barreaux et sortit. Au-dehors, il neigeait, le jeune homme ne portait qu’un vieux pull, mais pour une fois, il ne souffrait pas du froid. Son don… Il le submergeait complètement. Peut-être même le possédait, tant il agissait comme un parfait automate sans conscience, avançant car il le devait. En revanche, il avait si mal aux dos et aux jambes qu’avancer était une véritable torture. Plaies encore ouvertes ou mal cicatrisées, côtes brisées… Il s’éloigna avec difficulté, dans les rues adjacentes, au bord de l’évanouissement. Mais il fallait s’éloigner de là… A tout prix…

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