Il y avait une barrière très grande, en bois, bien plus grande que Wyatt, ça faisait au moins tout ça ! Il devait tendra les bras et essayer de sauter, pour toucher le haut, mais sa nourrice le souleva avant qu'il n'essaye, le tenant dans ses bras. Il baissa la tête pour voir la barrière, à elle, ça ne lui arrivait qu'à la taille. Pourquoi tous les adultes étaient si grands ? Il y avait d'autres adultes, des tous jeunes enfants et des plus grands, avec des adultes-adultes, autour. Parce qu'il y avait les adultes-adultes comme sa maman, les vrais grands, ceux qui criaient quand on faisait une bêtise et qui vous donnaient à manger, les grands qui venaient vous dire que c'était l'heure du bain et qu'il ne fallait pas laisser traîner ses jouets devant la porte. Maman était comme les grands, comme les messieurs et dames qui venaient la voir, c'était aussi des grands. Puis il y avait les adultes-enfant, ceux qui allaient être grands dans pas longtemps mais qui ne l'étaient pas encore et qui écoutaient toujours les vrais grands. Eux aussi mangeaient ce que leur donnaient les grands, il l'avait vu ! Après, il y avait les enfants-grands, plus petits que les adultes-enfants, eux ils allaient à l'école primaire qui était à côté de la maternelle et de la garderie. Enfin, après, il y avait les enfants-petits comme lui puis les bébés !
La petite chose gigotante que maman appelait son "petit frère", et bien, c'était un bébé lui. Un bébé car il était tout petit et buvait du lait que maman lui donnait, en plus, il ne marchait pas et il ne parlait pas, il criait ou pleurait. Wyatt marchait un peu, lui ! Et il parlait, quand il voulait bien, parce que c'est dur de faire de grands phrases comme les grands. Le groupe bougea tout à coup et le grand monsieur avec la barbe les emmena devant un autre enclos avec plein de petits "porcelets", comme il disait, qui bougeaient beaucoup. Le petit garçon fut remis au sol et courut aussitôt entre les jambes des autres pour mieux voir. Il tendit la main pour essayer d'en attirer un et le toucher. Comme il n'y arrivait pas, il leva le nez pour trouver autre chose et vit un loquet sur la porte. Le monsieur expliquait toujours des tas de trucs mais il n'écoutait pas, il parlait trop vite de toute façon.
– Cochons, petits, dit-il tout joyeux en montrant les bébés qui se couraient après.
Il arriva à atteindre le loquet et tâcha de pousser, pour ouvrir la porte et se faufiler à l'intérieur.